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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Gauche Républicaine & Socialiste

1 juin 2012 5 01 /06 /juin /2012 09:04

Duflot_Titon_Paris11_31-05-2012.jpgCécile Duflot, candidate d'Europe Ecologie / Les Verts et du Parti Socialiste dans la 6ème circonscription de Paris pour les élections législatives, a organisé chaque jeudi des ateliers citoyens au sein desquels les habitants pouvaient venir débattre et faire partager leurs réflexions sur les projets de la gauche pour le pays.

Hier soir, dans l'école de la Rue Titon (XIème arrondissement), se déroulait l'atelier citoyen consacré à la priorité donnée à la jeunesse par la gauche et le nouveau président de la République.

J'animais une des trois tables rondes prévus pour accompagner les discussions, celle consacrée à l'école et intitulée "Redonner à l'école les moyens de faire vivre l'égalité des chances" (au passage j'aurais préféré qu'on y substitut l'expression "égalité république", bien plus pertinente).

Vous trouverez ci-dessous le rapport que j'ai rédigé pour rendre compte des débats du soir et qui développe la courte présentation orale que j'ai faite en conclusion qui ne pouvait évidemment être totalement fidèle à l'intensité de nos discussions.

Vous trouverez également ici un tableau comparatif des différents programmes de gauche (EELV, Eva Joly, Accord PS-EELV, PS, François Hollande) sur ce thème, ainsi que le document préparatif élaboré par l'équipe de campagne de Cécile Duflot (télécharger ici).

bonne lecture,

Frédéric Faravel


I- Débat sur l'accueil et le rôle de la maternelle :
 

Le programme de François Hollande et du PS proposent de favoriser la scolarisation dès deux ans pour les familles qui le souhaitent ; le Programme du PS envisage également de rendre obligatoire l'accueil en maternelle à partir de 3 ans.

L'ensemble des participants de la table ronde ont insisté sur la notion d'accueil et de socialisation au sein de l'école maternelle, notion différente de celle de la scolarisation qui pourrait éventuellement faire entrer de trop jeunes enfants dans une logique de compétition et de sélection, et sans doute d'échec pour ceux qui ne sont pas issus de milieux aisés. L'école maternelle doit donc se recentrer sur son rôle, qui n'est pas de commencer à apprendre à lire avant l'école élémentaire, mais d'éveiller l'enfant sur le monde qui l'entoure, l'autre (l'adulte qui n'est pas un parent comme l'enfant), les temps de la journée, etc.

Des avis divergents se sont exprimés sur l'accueil des enfants de moins de 3 ans à l'école maternelle, certains avançant que les professionnels de la petite enfance y étaient unanimement critiques voire opposés ; l'accueil en maternelle à cet âge est alors présenté comme un pis aller face aux offres insuffisantes en mode de garde et en crèches, notamment dans les quartiers populaires.

Cependant, là où l'accueil « précoce »des enfants en maternelle est encouragé, les familles sont satisfaites, il n'est pas vécu comme un mode de garde de remplacement (les territoires concernés développent souvent en parallèle une politique publique importante en direction de la petite enfance) et il s'adresse souvent à des familles issues des classes moyennes.

Les programmes écologistes et socialistes insistent l'un comme l'autre sur la nécessité de développer une politique volontariste en parallèle concernant la petite enfance.

Tous les participants se sont accordés sur l'importance du rôle de l'école maternelle, alors que celle-ci a été mise à mal par les 10 années de gouvernement de droite, et particulièrement stigmatisée sous le ministère Darcos.


II- Débat sur la pédagogie :

Une forte inquiétude s'est exprimée sur la révision des programmes réalisée hors de tout travail partenarial par les ministre Darcos et Châtel. Les programmes sont mal organisés sur le cycle et mènent à un bachotage effréné avec souvent des impasses, alors même qu'on les jugent appauvris dans certains de leurs contenus. La question des programmes d'Histoire, de Géographie, d’Éducation civique fait l'objet d'une attention particulière car la révision Darcos-Châtel porte la trace d'a priori idéologiques négatifs (la « mondialisation » est forcément heureuse, la Vème République est le meilleur régime d'Europe, le mouvement ouvrier n'est pas traité, l’État Français Vichy sont au mieux survolés).

La culture générale doit rester partie intégrante de l'enseignement jusqu'au bac ; ainsi l'Histoire et la Géographie doivent redevenir obligatoire en Tle S ; les enseignements de culture générale ne doivent pas être dévalorisés ou abandonnés dans les filières technologiques et professionnelles (certains défendant l'idée que ces filières apportent un choix supplémentaire qui peut répondre aux attentes de publics divers et qu'il ne faut pas faire l'impasse sur la question des débouchés professionnels). Il a été demandé à ce que le développement durable et l'enjeu de l'environnement soit plus pris en compte dans les programmes.

D'autres sujets ont également été abordés :

  • l'importance de la transition de l'école élémentaire vers le collège, dont la différence des modes de fonctionnement peut déstabiliser les élèves les plus fragiles (le programme PS parle de l'attention portée à la transition en 6ème) ;
  • l'importance pédagogique des projets d'établissement qui permettent aux équipes pédagogiques d'éveiller leurs élèves sur le monde extérieur et d'apprendre différemment, tout en accompagnant leur réussite scolaire. Un long exemple a été donné sur l'expérience d'une école « Agenda 21 ». L'éducation doit offrir aux enfants des choses qu'ils ne peuvent pas toujours acquérir dans leurs familles (école et hors école) ;
  • l'évaluation des élèves doit passer d'une logique de l'échec à une logique positive. « Les notes ne servent à rien ». Il faut mettre en avant une dimension collective : le groupe et l'autre sont avant tout des ressources, un soutien, plutôt qu'une comparaison. La priorité doit être donnée à la lutte contre l'échec : privilégier une pédagogie du projet qui donne à l'élève confiance dans ses propres aptitudes (plus il est jeune, mieux c'est). Il faut sortir de la culture de l'individualisme et de la compétition ;
  • il faut apprendre à l'élève à apprendre et les orientations scolaires ne doivent pas être irréversibles (restaurer les passerelles).


III- Débat sur les moyens de l'enseignement :

Il y a urgence à refondre les rythmes scolaires sur la semaine et à l'année (éviter des semaines trop intenses sans pour autant rester à la semaine de 4 jours, travailler sur le temps scolaire et les vacances sur l'année).

Les participants ont insisté sur le besoin de renforcer le dialogue entre l'école, les associations, les services périscolaires, les mouvements d'éducation populaires : cela renvoie à la proposition écologiste (mais au-delà cf. appel de Bobigny) de consolider et d'encourager les dynamiques de projets éducatifs locaux.

S'il est important que l'effort que veut promouvoir la gauche au pouvoir pour l'éducation nationale se concentre en priorité sur le primaire et les ZEP, les participants ont noté que celles-ci étaient limitées à des territoires trop restreints.

Plusieurs participants ont défendu l'idée de développer au sein des établissements (secondaires) des activités d'éveils entre professeurs et élèves qui créent une vie scolaire en dehors des rapports traditionnels d'enseignement et de subordination enseignant-élève et des compétences directes des enseignants.


IV- Le rôle et les conditions du métier d'enseignant :

Les participants ont évidemment soutenu la fin de l'hémorragie de postes dans l'éducation nationale (77 000 postes supprimés en 5 ans) et le projet de créer 60 000 postes dans le mandat qui s'ouvre.

Si l'on s'accorde sur l'objectif de décharger les enseignants des missions qui ne relèvent pas de l'enseignement dès septembre 2013, les participants soulignent que l'enseignant conserve dans tous les cas un rôle social et qu'il doit être capable de prendre en compte la personnalité et l'environnement des élèves qu'il a en face de lui. Cependant les enseignants ne sont pas forcément aptes à traiter certaines questions : il faudra donc mettre les moyens d'accompagnement nécessaires pour créer des postes d'assistant(e)s social(e)s, d'infirmier(e)s scolaires, de psychologues et pour les équipes RASED (enseignants spécialisés et psychologues), ainsi que les EVS et AVS.

La question de la titularisation des précaires a été abordée ; mais l'accent a surtout été mis sur le rétablissement de la formation pratique et pédagogique initiale et continue des futurs enseignants. Une inquiétude existe quant aux moyens de recruter suffisamment d'enseignants correctement formés dans les années à venir alors que les outils adaptés ont été supprimés par la droite.

La nécessité de développer une « vie scolaire » plus importante implique par ailleurs que les enseignants aient les moyens de rester plus longtemps au sein de l'établissement. Et parallèlement il s'agit également de favoriser leur autonomie pédagogique.

Enfin, il a été question de lier formation et évaluation des enseignants. Les notions défendues pour l'évaluation des élèves s'appliquant également à celle des enseignants ; il s'agit de rompre avec une logique purement hiérarchique, non collective, de l'évaluation. À ce titre, l'autonomie des chefs d'établissement serait à remettre en question.

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