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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Gauche Républicaine & Socialiste

6 juillet 2012 5 06 /07 /juillet /2012 08:42

Personne ne dira que l'on peut conclure simplement les débats du Parti Socialiste. Cependant, sur l'austérité, sur le Traité Merkozy qui n'a pas été renégocié, sur la manière de retrouver le chemin d'une "gauche populaire", sur le besoin de poursuivre la rénovation du Parti Socialiste et d'approfondie notre démocratie politique et sociale, la gauche du PS ne peut pas se taire durant le congrès. Pour toutes ces raisons et aussi pour faire vivre le débat démocratique, alors que tant de questions fortes se posent aux socialistes et à la gauche, je suis convaincu que nous devons déposer une motion.

Vous trouverez ci-dessous un article de Mediapart très instructif.

Frédéric Faravel

Que reste-t-il de l'aile gauche du PS ?
06 juillet 2012 | Par Stéphane Alliès

À quoi ça peut ressembler une aile gauche au pouvoir ? Sans faire de bruit, en regardant souvent avec sympathie la percée de Mélenchon durant la présidentielle, tout en restant loyal envers François Hollande, le courant de la gauche du PS cherche aujourd’hui comment exister dans la majorité absolue socialiste.

Si une partie des militants ont reproché à Benoît Hamon de ne pas s’être présenté à la primaire, ouvrant un boulevard de "troisième homme" à Arnaud Montebourg, le courant Un monde d’avance ("UMA", voir leur édition dans le club de Mediapart) sort renforcé institutionnellement de la séquence électorale. «Ce qu’a fait Benoît, ce n’était quand même pas gagné», reconnaît l’ex-mélenchoniste Marianne Louis, restée au PS et devenue conseillère régionale Île-de-France. Après avoir uni les clubs de la gauche du PS derrière lui au congrès de Reims de 2008 (anciens de la Gauche socialiste, proches d’Henri Emmanuelli, ex du Nouveau parti socialiste et piliers de Nouvelle Gauche – son courant originel, majoritaire à l’Unef et au MJS), Hamon est devenu porte-parole du parti, fort de ses 20 % obtenus au vote militant, et de sa position de «seule nouveauté» au milieu du désastreux duel Aubry/Royal.

«Voix officielle du parti, il a forcément été un peu normalisé, explique l’un de ses proches. Mais il ne s’est pas renié sur l’essentiel.» Lors de l'université de rentrée de son courant, en septembre 2010, Hamon tapait du poing sur la table pour expliquer l’utilité de «peser à l’intérieur» du parti, même comme porte-parole du parti socialiste. Même si l’ambition programmatique affichée alors est à nuancer aujourd’hui…

Au contraire de l’ensemble des autres courants, qui ont peu à peu implosé entre le congrès de Reims et la primaire, UMA est resté structuré dans toutes les fédérations départementales. Après avoir trusté un nombre considérable de postes dans la direction du parti, ils sont désormais 22 députés élus (18 hommes, 4 femmes). Et Benoît Hamon est même entré au gouvernement, comme ministre délégué à l’économie sociale et solidaire. Une nomination à laquelle il ne s’attendait pas, mais qui oblige l’aile gauche à la solidarité gouvernementale. «Quand on est dans les ministères, on est tenu politiquement, explique un cadre hollandais. C’est difficile d’aller à l’encontre de son ministre de tutelle, encore plus quand le prochain congrès aura lieu au moment des arbitrages budgétaires.»

Il y a deux ans, le même Benoît Hamon déclarait : «Le rôle de notre courant est de représenter une garantie pour le reste de la gauche. Nous, on est vraiment dangereux pour les banques. Et on va se battre pour que le programme présidentiel ne soit pas une version “A prime” quand la droite présenterait une “version A”.» Désormais, il est au pied du mur.

Quelle relation avec Hollande ?

Le nouveau ministre délégué est à l’aise dans le gouvernement, même s’il ne partage pas forcément le goût affirmé pour la rigueur et l’équilibre budgétaire de la plupart de ses collègues. «Mon sujet, ce n’est pas d’ennuyer Hollande. On est contre Merkel tous les deux», dit-il. Lui entend jouer son rôle de ministre de gauche en occupant son secteur, porteur politiquement, de l’économie sociale et solidaire. Se battre pour que les 150 000 emplois d’avenir soient totalement dédiés au "non-lucratif", favoriser le statut des coopératives professionnelles, rapprocher les guichets de la future banque publique d’investissement des quartiers populaires…, ses objectifs propres ne manquent pas.

Quant à l’attitude de son courant face au pouvoir, il fait mine de ne pas trop s’en mêler, préférant laisser s’exprimer ses proches. «La question n’est pas d’exister comme une “petite musique” en tant que telle. Celle-là, on l’entendra à l’Assemblée», explique Hamon.

Parmi ses proches, l’appréciation de la situation fait encore en débat. Selon Marianne Louis, «on est au moins d’accord sur le diagnostic post-électoral : on l’a tous vu sur le terrain, la victoire de Hollande n’a pas été qu’un rejet de Sarko, même si on n’avait pas forcément parié là-dessus au départ». Lors du conseil national d’Un monde d’avance, samedi dernier, la tonalité générale était plutôt d’encourager le président à aller plus loin, plutôt que de lui reprocher d’avancer trop lentement. «Le message qui nous réunit, c’est “Hollande, tiens bon !”, dit le nouveau député Pouria Amirshahi. On n’acceptera pas que l’on fasse la pédagogie de la rigueur, mais on peut comprendre qu’il y ait une pédagogie du rythme des réformes. Le coup de pouce au Smic fait tousser, mais s’il s’accompagne d’une loi fiscale et bancaire dans le même mois, ce n’est pas pareil

Nouveau secrétaire général du courant, Guillaume Balas prend lui l’exemple épineux de la renégociation du traité budgétaire européen : «Hollande a réussi à faire bouger les choses, puisqu’on parle de croissance. On a donc là les premiers éléments d’une stratégie alternative. Mais si le dernier sommet est une fin et non un commencement, alors on risque de grosses difficultés, pour le pays comme pour le PS

«Notre questionnement, renchérit Marianne Louis, c’est “comment créer les conditions du rapport de force politique pour que Hollande aille au bout de ses 60 propositions ?”. Il nous faut éviter que le verrou de l’austérité s’installe qui empêche la mise en œuvre de la parole donnée.»

De son côté, l’ancienne ministre et aujourd’hui sénatrice, Marie-Noëlle Lienemann, qui a «une certaine expérience d’une aile gauche au pouvoir», après avoir connu la gauche socialiste avec Julien Dray et Jean-Luc Mélenchon sous Mitterrand puis sous Jospin, grimace. «Il y a à chaque fois une tentation répandue de ne pas l’ouvrir au début, parce qu’on ne serait pas compris ou pas audible, dit-elle. Mais à chaque fois, on le paie cher ensuite.» Elle aimerait par exemple que la question du référendum pour la ratification du traité soit portée par l’aile gauche du PS, mais se retrouve bien minoritaire pour l’heure.

Quel rôle à l’Assemblée ?

«Nos 22 députés ne sont pas d’un courant, mais se reconnaissent dans un courant. On ne sera pas une secte, mais ouvert au débat en permanence», dit le secrétaire général du "courant Hamon", Guillaume Balas : «Il est impensable de calquer sur le groupe notre fonctionnement du PS en interne. On ne déposera pas des “amendements UMA”, dit Pouria Amirshahi, élu des Français de l’étranger. Tout simplement parce qu’il y a un grand ventre mou dans cette majorité parlementaire. Et qu’on peut emmener avec nous plusieurs députés petit à petit. Quand le tourbillon de la tempête financière va arriver, il y aura sans doute des décisions à prendre pour certains dans ce ventre mou…»

Pour autant, les 22 députés de l’aile gauche ont prévu de se réunir tous les mardis, avec les cadres du courant, afin de discuter en amont de leur positionnement par rapport à l’actualité législative. «Ce groupe allie loyauté par rapport au PS et capacité de rénovation», nous expliquait, il y a deux semaines, Razzy Hammadi, nouveau député de Seine-Saint-Denis et lieutenant de Hamon. Il l'affirme : «La gauche au pouvoir a une responsabilité historique. Nous serons un soutien sans faille pour le gouvernement, mais aussi une force d'initiative. La réussite ne passe pas par la caporalisation. Nous souhaitons poursuivre la bataille culturelle que nous menons depuis des années.»

Chez d’autres députés socialistes, cette arrivée massive de députés de l’aile gauche (il n’était que trois dans la mandature précédente) inquiète. «Ils vont jouer en meute», s'inquiète ainsi un député proche des anciens réseaux strausskahniens. Réplique immédiate de Barbara Romagnan, nouvelle députée du Doubs : «Ceux qui nous voient comme une meute sont sans doute jaloux d’être moins cohérents entre eux.» Pour cette ancienne proche d’Arnaud Montebourg engagée dans la convention pour une VIe République et dans le courant NPS au début des années 2000, «il va être important de se prémunir des dérives qui nous guettent quand on a le pouvoir. La suffisance technocratique, la gestion immédiate, le repli dans une tour d’ivoire».

Déjà, elle estime que «vu ce qu’on a dit pendant la campagne sur les lobbies, notamment pétroliers, on doit être capable de résister davantage». Comme l’exaspère l’actuelle fuite en avant des cumulards socialistes, qui se verraient bien conserver leurs mandats jusqu’en 2014, une fois la loi votée, malgré leurs promesses (signées au parti) d’abandonner tout siège dans un exécutif local dès septembre prochain. «Le partage du pouvoir est indispensable si on veut être crédible quand on annonce vouloir partager les richesses

Sur le fond, les parlementaires de l’aile gauche entendent être actifs sur «des mesures emblématiques», dit Marie-Noëlle Lienemann, seule représentante d'Un monde d’avance au Sénat. «Il faudrait par exemple faire en sorte que les cotisations sociales ne pèsent pas uniquement sur les salaires, dit-elle. Si les 60 propositions de Hollande doivent être mises en œuvre, il n’y a pas que les 60  propositions non plus

Pour Barbara Romagnan, «il va aussi falloir se saisir des questions d’économie sociale et solidaire, pour appuyer l’action de Benoît Hamon dans son ministère». Et de noter également qu’il y aura possibilité de faire de l’œil au reste de la gauche, échaudé par les réflexes “hégémonistes” de la majorité socialiste : «Ce qu’on porte seul au PS est aussi souvent porté par le PCF ou les écolos…»

Quelle place au parti et durant le congrès ?

Quant au congrès du PS prévu du 26 au 28 octobre à Toulouse, le «débat stratégique n’est pas tranché». Lors du conseil national de samedi dernier, les points de vue se sont divisés en trois camps : ceux qui pensent préférable de s’intégrer à une grosse motion (comme en 1981 après la victoire de Mitterrand), ceux qui veulent coûte que coûte soutenir un texte alternatif (comme en 1997 après le succès de Jospin), et ceux, majoritaires, qui préfèrent attendre début septembre, quand viendra le temps du dépôt des motions pour le congrès.

«On va évaluer fin août le contexte, notamment européen, et l’état d’esprit du reste du parti, comme du pouvoir», résume Guillaume Balas. Dans cette période, les universités de La Rochelle permettront de jauger les intentions de chacun. Mais déjà, plusieurs figures de l’aile gauche s’inquiètent de la perspective d’assister à un «séminaire gouvernemental géant», où les ateliers de réflexion seraient transformés en tables rondes explicatives de l’action de chacun des ministres. «Ça ne laisse pas augurer d’une vision d’un parti autonome, plutôt d’une courroie de transmission», dit l’une d’elles.

Toute la difficulté pour Un monde d’avance va être, selon Pouria Amirshahi, de se situer «entre le réflexe pavlovien du planter de drapeau et un autre réflexe, tout aussi pavlovien, de se laisser griser par l’effet de la victoire, et donc d’abandonner tout esprit critique».

Concrètement, le courant Hamon va déposer la semaine prochaine une contribution générale, signée par tous ses responsables, Benoît Hamon en tête. Mais d’autres devraient déposer également en leurs noms d’autres contributions générales supplémentaires, par exemple Marie-Noëlle Lienemann ou Gérard Filoche, se prononçant notamment avec insistance sur la nécessité d’un référendum pour valider les traités européens.

Une possibilité ouverte par l’annonce de Solférino selon laquelle tous les cadres socialistes pourraient signer plusieurs textes. Cette nouveauté permet à chaque ténor ayant éventuellement vocation à diriger le parti de se distinguer en juillet, tout en se réservant la possibilité de se ranger derrière une probable grande synthèse en septembre.

Dans ce cadre, «il y a un intérêt évident à être l’autre motion en lice, car avec les nouveaux statuts, les premiers signataires des deux textes arrivés en tête seront candidats à la tête du parti, décrypte un responsable de “l’équipe hollandaise”. Et mécaniquement, Hamon ou l’un des siens pourraient faire un gros score». «Mais ça peut aussi être compliqué pour eux, estime-t-il, car ce sont eux et Montebourg qui ont dit qu’ils “mettraient au pas” ou “déclarerait la guerre” à la finance. Pas nous. Nous, nous avons été sur une ligne réaliste, de vérité et de responsabilité». De fait, au congrès de Brest en 1997, Jean-Luc Mélenchon, qui s’était présenté seul face à François Hollande, n’avait recueilli que 8,2 % des voix.

Pas grave, pensent certains, comme Marianne Louis, partisane «d’aller à la motion». «On nous dira que nous ne sommes pas dans le “pacte de l’unité”, estime-t-elle. Mais, face à la complexité des accords de couloirs pour faire une grosse motion unique, on jouera au moins le “pacte de la transparence”. Nous, nous débattrons d’orientation, quand ça risque fort de ferrailler sévère entre le reste du parti cherchant à se mettre d’accord sur des places. Car chaque ministre va arriver en voulant placer ses collaborateurs…»

Au-delà du congrès qui fait tanguer le navire, le courant Hamon semble tout de même avoir encore de beaux jours devant lui. Depuis le regroupement des différentes composantes de l’aile gauche en 2008, l’acculturation commune semble fonctionner entre les diverses sous-cultures d’Un monde d’avance. «On a peu à peu créé de l’homogénéité, explique Marianne Louis. Pour ceux qui sont passés par la Gauche socialiste, la place de la question sociétale par rapport à la question sociale n’était pas aussi forte que pour ceux de Nouvelle Gauche. Un truc comme "Osez le féminisme", on n’y aurait jamais pensé avant, et c’est très bien. »

«Il y a d’autres façons de peser que d’aller jusqu’à une motion alternative de congrès, ajoute Guillaume Balas. Par exemple, on commence à entrer en contact avec des ailes gauches des autres partis sociaux-démocrates européens. C’est le début des balbutiements, mais on voit qu’elles se renforcent au Portugal, en Belgique, en Autriche. Ils sont 23 députés du SPD à avoir voté contre le pacte budgétaire…».

Lui, comme l’ensemble du courant Hamon, ne comprend pas que Hollande et la direction du PS aient salué la victoire des conservateurs de "Nouvelle Démocratie" sur le parti de gauche radicale Syriza en Grèce. Et il s’interroge : «C’est une erreur absolue. Si on est cohérent dans la recherche d’alliés pour mener la bataille européenne, pourquoi s’allier avec la droite ?» C'est dur à dessiner, une aile gauche au pouvoir.

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commentaires

R
<br /> Très bon article ! Merci !<br />
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