Il y a 60 ans hier, le 18 mars 1962, étaient signés les Accords d'Evian qui mettaient fin à l'entreprise de colonisation de l'Algérie par la France débutée quelques 132 ans plus tôt. Le lendemain, le Cessez-le-Feu entrait en vigueur. J'ai participé comme conseiller municipal et communautaire Gauche Républicaine et Socialiste ce matin aux commémorations de la Ville de Bezons organisées devant l'Hôtel de Ville, au vieux cimetière et rue du 19-mars-1962, aux côtés de Florelle Prio, élue comme moi de "Vivons Bezons, le groupe des élus communistes, socialistes & républicains, des responsables de la section du PCF (Christian Leduey et Christiane Leser).
Les Accords d'Evian et le Cessez-le-Feu marquent la fin de la Guerre d'Algérie, qui fit plusieurs milliers de morts, d'abord parmi les Algériens, mais aussi au sein des Européens installés depuis des décennies et plusieurs générations ; cette Guerre dont on a voulu longtemps nier la réalité a entaché gravement l'honneur de l'armée française, qui commit des actes indignes de la République et aboutit à briser nombre d'appelés du contingent qui eurent le plus grand mal à se remettre des atrocités qu'on les avait forcés à commettre ou dont ils avaient été les témoins. 25.000 moururent pour une guerre qui ne disait pas son nom et dont ils ne voulaient pas. Cette guerre mit fin à une colonisation illégitime qui avait infériorisé les Algériens et les avaient exposés à de graves et durables crimes et exactions ; les Accords d'Evian rendaient enfin sa dignité à tout un peuple. Preuve que la colonisation n'apporte aucun bien, la guerre d'Algérie s'est également conclue par l'exil et la perte du pays dans lequel ils avaient grandi de centaines de milliers d'Européens qui s'y étaient installés progressivement depuis les années 1860, elle se concluait par l'exil et la perte de leur patrie pour des centaines de milliers de Juifs d'Algérie, dont les ancêtres vivaient au Maghreb depuis plusieurs milliers d'années. Elle marqua aussi un profond drame humain avec la fuite des Harkis qui furent si mal accueillis par la France pour laquelle ils s'étaient battus.
Tous durent reconstruire leur vie en Métropole, avec plus ou moins de facilité et avec la nostalgie profonde de la terre de leur enfance. Aujourd'hui l'Algérie est indépendante ; aujourd'hui la France a commencé à reconnaître les graves fautes qu'elle a commises et qu'une République n'aurait jamais dû commettre. Elle a accueilli également des centaines de milliers d'Algériens dont les enfants, petits enfants et arrière petits enfants sont aujourd'hui des Français à part entière.
Aujourd'hui, le peuple algérien continue de se battre pour restaurer sa souveraineté face à un régime qui l'a confisquée et a découpé le pays en prébendes au service d'une caste, cette même caste qui tente encore d'attiser le ressentiment résiduel entre nos peuples pour légitimer son usurpation. Je salue avec mes camarades le courage de tous ces citoyens algériens engagés dans le hirak الحراك ⴰⵎⵓⵙⵙⵓ ⴰⵏⴷⵓⴷⴷⵉ contre les profiteurs d'hier et d'aujourd'hui et pour l'émergence d'une véritable démocratie.
C'est entre Peuples souverains que peut se construire une amitié et une fraternité sincères. C'est tout ce que je souhaite aux Français et aux Algériens.
Frédéric FARAVEL
Conseiller municipal et communautaire Gauche Républicaine et Socialiste de Bezons
Président de "Vivons Bezons, le groupe des élus communistes, socialistes & républicains"
Coordinateur national des pôles thématiques de la GRS
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