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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Gauche Républicaine & Socialiste

18 octobre 2019 5 18 /10 /octobre /2019 14:43

On dit parfois que quand quelqu’un montre la lune les idiots regardent le doigt... certains aussi pensent qu’on peut éteindre une mauvaise polémique par une autre mauvaise polémique. De la part d’une élue comme Madame Laurence Rossignol, sénatrice PS de l'Oise et ancienne ministre de François Hollande, se revendiquant du camp de l’émancipation et du progrès, il serait cependant utile d’éviter les grosses ficelles et de parler de choses qu’on ne connaît pas du tout en procédant à des généralisations et des amalgames aussi abusifs qu’insultants.

Je ne partage pas grand chose avec les Églises évangéliques (que la sénatrice en question renomme « églises évangélistes » 🤔) et sûrement pas leur caractère conservateur moral qui me débecte ; mais il serait lamentable de les dénoncer pour une « rage » dont elles ne sont pas porteuses ... ou alors il faut assumer de vouloir les tuer.

Si ces Églises assument parfaitement leur nature prosélytes – ce qui somme toute est assez logique pour une religion – il convient de regarder les faits :
• aucune des dénominations membres du Conseil national des évangéliques de France (CNEF) ne prône une remise en cause des enseignements de l'école républicaine, comme la parlementaire semble l’affirmer. Ils peuvent être très conservateurs sur le plan des mœurs, ce qui peut effectivement mettre mal à l'aise une institution nécessairement laïque et ouverte comme l'école. De là à prôner le créationnisme par exemple, franchement, c'est très minoritaire et ces extrêmes existent dans toutes les religions.
• les atteintes à la laïcité en milieu scolaire sont finalement rares. Du côté du ministère de l'Education nationale, on nous indique que "les atteintes à la laïcité ne sont pas classées par religion". Seules des données globales existent : les fameux 900 cas remontés sur le dernier trimestre et évoqués ces derniers jours dans les médias. Parmi eux, 61% sont du fait des élèves, 19% de la part des parents. Sans parler d'une confession religieuse en particulier, le ministère souligne : "900 cas sur 12 millions d'enfants scolarisées, cela reste très minoritaire". "Pour chaque cas, un suivi auprès des élèves et des parents est effectué", ajoute-t-il. Les contestations d'enseignement oscillent entre 11 et 20% des signalements, depuis avril 2018. Les organisations membres de la CNEF quoi que l’on puisse leur reprocher n’ont dans leur discours et dans leurs pratiques pas de volonté d’entre soi et de mise à l’écart des enfants de leurs famille par rapport à l’école républicaine. Ils fréquentent très majoritairement celle-ci.
• "Quelques églises évangéliques, non affiliées au Conseil national des évangéliques de France (qui rassemble plus de 70% des églises évangéliques) et des petites églises pentecôtistes, le plus souvent créées par des pasteurs auto-proclamés, font craindre de graves dérives (...). Discours millénariste, recours fréquent à l'exorcisme, mise en scène spectaculaire du pouvoir miraculeux du fondateur, création d'émotions collectives en sont les marqueurs. Ils provoquent chez certains adeptes des états d'hystérie et des traumatismes. Au-delà du risque sectaire, le repli communautaire et la vision apocalyptique véhiculés par les discours de ces pasteurs est une menace pour la cohésion de la société", rapporte la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), dont le gouvernement actuel n'a pas remplacé son dernier président (parti à la retraite en 2018) et qu'il a décidé de dissoudre dans les services du ministère de l'intérieur au 1
er janvier 2020.

Cette disparition en tant que telle pose un énorme problème car la lutte contre les sectes et contre la radicalisation sont deux combats différents. La motivation de cette décision se trouve exclusivement dans la volonté de réaliser des économies budgétaires ; on se prive ainsi d’un outil fondamental et l'on fait disparaître la lutte contre les sectes. De leur coté, des acteurs du monde associatif que nous avons contacté craignent de ne plus pouvoir accompagner les victimes correctement. Si je voulais faire du mauvais esprit face à cette situation désastreuse, je pourrais expliquer que la Miviludes est malheureusement plus utile que les propos approximatifs de la sénatrice PS ; malheureusement c'est elle que France Inter a choisi d'interroger à une heure de grande écoute mardi 15 octobre 2019. Il serait donc utile de retourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de l’ouvrir quand on veut paraître plus intelligente que tout le monde.

Tous ces gens qui s’effraient de la progression des thèses des Frères Musulmans ou des Évangéliques les plus réactionnaires parmi nos voisins et concitoyens devraient plutôt s’interroger sur une partie des raisons (celles sur lesquelles nous pouvons agir) qui ont permis ou permettent encore la progression facile de leurs idées. Si on n’avait pas failli sur la promesse républicaine, sur la République sociale, on en serait sans doute pas là... venant de gens qui en plus ont collaboré avec des gouvernements qui ont accru cette faillite politique, je trouve cela d’autant plus croquignolet.

Moi je n’aurais aucun mal à dire qu’il faut être anticlérical et qu’il faut faire reculer l’influence dans les têtes et dans les rues de ces obédiences, mais on ne réussira (que ce soit pour l’islamisme ou les fondamentalistes protestants) qu’à la condition de ne pas se tromper de diagnostic, de ne pas élargir au-delà du réel le nombre des adversaires, et surtout en redevenant crédibles sur le projet politique et social qu’on défend : la cohésion nationale ne se bâtit pas uniquement sur des injonctions mais sur le fait que chacun puisse trouver dans son quotidien la preuve positive qu’il est membre de la Nation.

Frédéric Faravel

un culte au sein de l'église évangélique Martin-Luther King

un culte au sein de l'église évangélique Martin-Luther King

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