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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Gauche Républicaine & Socialiste

9 février 2007 5 09 /02 /février /2007 10:51
Je ne résiste pas à mettre en ligne cette tribune publiée dans Le Monde, sur le mouvement rattachiste wallon.
Fred

 
Point de vue
Le rattachement à la France, espoir de la Wallonie,
par Paul-Henry Gendebien
LE MONDE | 08.02.07 | 14h16 • Mis à jour le 08.02.07 | 14h16

éculaire et récurrent, le mal-être existentiel de la Belgique pourrait s'accentuer à l'approche du scrutin législatif du printemps. La question belge, c'est aujourd'hui l'échec d'un fédéralisme qui a déçu, où l'on voit une majorité flamande préparer l'indépendance de sa région tandis que la minorité wallonne compte vainement sur l'intervention d'une monarchie sans réels pouvoirs pour empêcher la dislocation de l'État.

La vraie-fausse fiction diffusée récemment par la télévision francophone a créé un traumatisme chez les Wallons : refoulée dans les zones obscures de l'inconscient collectif, la partition tant redoutée de la Belgique devenait plausible. L'illusion faisait place à la brutale réalité : à coups de boutoir répétés, le nationalisme flamand pourrait bien finir par avoir raison de l'État belge. C'est un fait : la pensée séparatiste s'est incrustée au coeur de la plupart des partis flamands, au-delà du puissant et inquiétant Vlaams Belang. Pour eux, l'objectif n'est autre que l'émergence d'un nouvel État en Europe, et dans l'immédiat la remise en question de la fonction royale.

Les chancelleries européennes feraient bien de s'en aviser. La conférence institutionnelle qui suivra les prochaines élections pourrait porter une atteinte supplémentaire à la substance régalienne de ce qui subsiste d'État central. La Flandre exige la scission des politiques économiques et sociales, de la fiscalité des entreprises, de la justice... Le démembrement commencé il y a plus de 30 ans s'achèverait par une séparation de velours à la façon tchécoslovaque. Dans ce cas, l'avènement d'une République de Flandre ne fera pas l'ombre d'un doute.

La Wallonie en revanche n'a pas les moyens économiques d'une éventuelle indépendance. Quand bien même en disposerait-elle, encore lui faudrait-il un projet collectif et national consistant. Or elle n'a ni l'envie ni la volonté de le forger. Peuple sans État et dépourvu d'identité nationale distincte, les Wallons furent absorbés après 1830 dans un magma belge qui occulta leur véritable identité, française de toute évidence. Celle-ci n'est pas le fruit d'un quelconque déterminisme nationaliste ou ethno-culturel, mais doit s'entendre comme une libre adhésion aux principes de la démocratie sociale et républicaine.

Dès lors la question est posée, et elle n'est pas absurde : les Wallons (et le cas échéant les Bruxellois avec eux) ne seront-ils pas tentés de se tourner vers la France ? La nécessité de bannir tout risque d'instabilité au coeur de l'Europe, le besoin de partager une part du rayonnement que la France porte encore dans le monde, toutes ces aspirations pourraient les conduire dans cette direction. Ce choix, ils le feraient soit au lendemain de la partition, soit après une phase transitoire de gestion des affaires courantes et d'incertitude.

La France ne devrait pas considérer avec effroi l'hypothèse d'un élargissement à la Wallonie. Dans l'immédiat subsiste la règle classique de la non-ingérence combinée avec celle de la non-indifférence. Au-delà de celle-ci, c'est la solidarité de la République qui serait sollicitée à l'égard d'un peuple de plus de 4 millions d'habitants de langue française.

UNE COMMUNAUTÉ DE DESTIN

La République ne compromet en rien l'avenir de l'Europe lorsqu'elle est actrice de ses propres idéaux et soucieuse de ses intérêts légitimes, participant ainsi à une nouvelle dynamique européenne qui présuppose la conjonction d'une Allemagne forte et d'une France forte.

Naguère la communauté internationale et Paris avaient consenti loyalement à la réunification allemande. Demain, une manière de "réunification française" qui organiserait une communauté de destin franco-wallonne ne devrait heurter aucun intérêt en Europe, surtout si elle est bien préparée et expliquée. Il n'est pas trop tôt pour entamer la réflexion sur la question belge. Les voisins de la Belgique seront naturellement aux premières loges. Il s'agira aussi d'éviter que l'Europe assiste, impuissante, à des événements dont le cours et le sens lui échapperaient.

Notre audace est de nous adresser ici à ceux qui s'apprêtent à prendre en charge le gouvernement de la France : qu'ils sachent qu'un nombre croissant de Wallons tournent de plus en plus leurs regards vers eux, des Wallons animés par une certaine idée de la France et de la démocratie, et mus par une grande espérance.

 


Paul-Henry Gendebien, ancien député belge et européen, est président du Rassemblement Wallonie-France.
Article paru dans l'édition du 09.02.07
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