Suite à ma réunion de section d'hier et à nos débats pour la convention Europe du PS, je souhaite redonner quelques éléments qui précisent les enjeux du vote du 6 juin prochain.
La convention Europe du Parti Socialiste se déroule dans un moment déterminant : la nécessité de réorienter la construction européenne, qui risque de se déliter dans l'impasse l'impasse austéritaire, apparaît plus clairement que jamais. Le PS se doit donc d'avoir une vision claire et un agenda précis ; c'est pourquoi le débat se devait d'être largement ouvert et la motion 3 "Maintenant la Gauche" avait préparé avec d'autres responsables socialistes un texte qui répondait à ces enjeux : «Europe : le sursaut, c'est urgent !» (télécharger le texte ici). La direction du Parti a pourtant décidé le 30 avril, à notre grand étonnement, d'interdire le dépôt de textes concurrents au sien.
Le débat n'en reste pas moins nécessaire. En effet, si nous pouvons nous réjouir que le texte du Parti s'articule autour de la nécessité d'une alternative à l'austérité et d'assumer la confrontation avec les partis et gouvernements conservateurs européens, il reste bien trop imprécis sur certains sujets majeurs et a été édulcoré après l'intervention du gouvernement entre la commission des résolutions et le bureau national de la fin du mois d'avril. Aussi, si certaines orientations du texte proposé aux militants par la direction du parti paraissent aller dans le bon sens, celui-ci reste désespérément silencieux sur les moyens à mettre en œuvre pour atteindre les objectifs que nous pouvons partager collectivement.
Dans ce contexte, 13 amendements nationaux ont été déposés. Avec mes camarades Emmanuel Maurel et Marie-Noëlle Lienemann, j'en défends 4, portés avec mes amis et déposés également pour certains avec des camarades qui ne sont pas tous de la même motion. Ces amendements – n° 4, 8, 10 et 13 – condensent les questions-clés : mettre la croissance et l’emploi avant la réduction des déficits, pour un véritable plan de relance européen, mettre la BCE au service de l’économie réelle, refuser le traité transatlantique (États-Unis d’Amérique / Union européenne). (cf. pièces jointes en PDF)
ATTENTION ! LE 6 JUIN, POUR VOTER NOS AMENDEMENTS IL FAUT VOTER EN FAVEUR DU TEXTE GÉNÉRAL
La convention Europe n'est pas une opportunité pour exprimer son désaccord avec la direction du PS, même si nous avons tous comme je l'ai entendu hier soir des sujets divers et légitimes de critiques. Le rejet du texte de la convention ne serait qu'une posture malheureusement inutile au moment où il convient plus que jamais de peser efficacement sur les orientations européennes du PS, et au-delà sur celles du PSE, à la recherche d'une boussole politique, qui doit dans quelques mois adopter son Manifeste pour les élections européennes.
Le Parti Socialiste doit donc pouvoir disposer à la fin de cette convention d'un discours offensif et constructif sur la réorientation de la construction européenne, au moment où les politiques conservatrices, centristes ou social-libérales conjuguées tuent l'idée européenne et nourrissent les souverainismes de droite et de gauche et les pires nationalismes.
Les amendements 4-8-10-13 peuvent être utiles car il peuvent rassembler largement ; en effet, ils répondent aux attentes qui s'expriment non seulement chez les militants et sympathisants socialistes, mais au-delà dans toute la gauche, pour un tournant politique tant au niveau européen que national.
Nos propositions trouvent échos au-delà de notre parti, chez nos partenaires politiques, ou encore chez divers collectifs comme Les Économistes atterrés ou Roosevet 2012. Nous sommes également capables de créer des dynamiques de rassemblement à gauche en Europe comme l'a démontré notre appel commun avec des responsables et parlementaires du SPD et de Die Linke (Allemagne), du SPÖ (Autriche) et du SEL (Italie) : « une autre Europe est possible » (signez le ici et faites le signer largement autour de vous).
La gauche du PS français n’est pas isolée en Europe et Maintenant la Gauche se réjouit qu’un nombre croissant de parlementaires et de responsables socialistes ou sociaux-démocrates dans les pays de l’UE, se mobilisent en commun pour infléchir les choix européens.
Notre responsabilité est donc claire : profiter de cette dynamique et l'amplifier pour créer le rapport de force nécessaire à la réorientation de la construction européenne.
Frédéric FARAVEL