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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Gauche Républicaine & Socialiste

13 novembre 2008 4 13 /11 /novembre /2008 11:13

Donnons à notre fédération un temps d'avance

une position cohérente : nos positions politiques en motion, notre vote sur le rapport d'activité fédéral, les candidatures que nous soutenons pour le premier secrétaire et le premier secrétaire fédéral.

Au lendemain du vote des militants, et à la veille de notre congrès national à Reims, nous voulons vous faire part de l'analyse que nous tirons de ce scrutin sur les motions.

Avec près de 19 %, la motion C « un monde d'avance » a réalisé un score encourageant, quand les solférinologues de toute obédience promettaient notre écrasement. Nous constatons que les appels à un vote fondé sur le respect de « l'autorité », comme lors des précédents congrès, ou « d'inspiration divine » n'ont pas fonctionné. La majorité sortante du Parti Socialiste, ayant éclaté, la réalité des faits économiques et sociaux ayant rattrapé le PS, les militants n'ont pas cédé cette fois-ci à la tentation du légitimisme : aucune motion ne peut se prévaloir d'un vote majoritaire, ni la motion A soutenue par les principaux responsables de la direction du PS, ni la motion E soutenue par Ségolène Royal qui avait recueilli 59 % des votes en novembre 2006.

Il va donc falloir dialoguer et échanger pour créer une majorité inédite qui remette le Parti socialiste sur les rails et lui permette de retrouver la confiance des classes moyennes et populaires de ce pays. Nous retenons deux enseignements majeurs de cette consultation des militants :

  • tout d'abord, une réelle volonté d'ancrage du Parti Socialiste à gauche. Si l'on se réfère aux discours développé dans les dernières semaines par les différentes motions (parfois en contradiction avec les textes déposés) face à la gravité de la crise financière et l'échec patent du modèle néo-libéral, c'est vers les positions – autrefois jugées peu crédibles – défendues par la motion C que les socialistes ont peu à peu convergé. Notons que les positions les plus irréalistes ne sont pas venues de là où on les attendait ; la crédibilité économique et sociale a clairement changé de camp et les alliances privilégiées avec le centre ont été désavouées ;

  • ensuite et très clairement, les militants ont exprimé un profond désir de changement dans les pratiques politiques de notre parti et de renouvellement de ses équipes dirigeantes. Ils ont compris qu'alors que partout le monde bouge et vite – en premier lieu, avec la victoire de Barack Obama – le PS ne pouvait pas être le dernier endroit à végéter.

Avec la candidature de Benoît Hamon au poste de premier secrétaire, le Parti socialiste peut répondre avec force à ces deux volontés complémentaires des militants. La cohérence de ses orientations, progressivement rejointes par les autres motions, la stratégie politique claire de rassemblement de la gauche qu'il défend, et enfin sa combativité et sa jeunesse sont des éléments déterminants qui peuvent faire de lui le pivot d'une nouvelle majorité pour diriger le PS, renforcer son opposition à la politique de Sarkozy et le remettre au travail sur le chemin de l'alternative.

Ces deux aspirations majeures se sont également exprimées dans le Val d'Oise. Les scores départementaux connaissent quelques distinctions d'avec la situation nationale mais le message reste fondamentalement le même.


C'est pourquoi nous avons choisi une position claire, tranchée et cohérente sur la question du rapport d'activité fédéral. Celui-ci n'a été adopté qu'à une très faible majorité relative (45 Pour, 34 Contre, 53 Abstentions) par les délégués au congrès fédéral. Nous regrettons de ne pas avoir été suivi sur la voie de la cohérence par les représentants de la motion D et E, mais nous assumons parfaitement notre choix de voter Contre dont nous voulons vous rappeler les critères.

Rappelons qu'il ne s'agit pas d'un vote sur une personne, mais il s'agit de s'exprimer sur l'activité durant 3 ans d'une équipe fédérale, dont Dominique Lefebvre n'était que l'animateur ; chaque secrétaire fédéral est comptable tout autant que le premier secrétaire fédéral sortant, des insuffisances constatées de la fédération du Val d'Oise du Parti socialiste.

Nous reconnaissons à l'actif du premier secrétaire fédéral d'avoir respecté ses engagements sur 3 sujets d'importance : la remise en route des commissions fédérales de contrôle qui n'avaient quasiment jamais été réunies sous les mandats précédents ; les principaux contentieux au sein des sections accumulés entre 1998 et 2005 ont été largement purgé, malgré la pérennité de quelques difficultés ; les finances fédérales ont été remises en ordre.

Cependant nous objectons plusieurs remarques fortes de forme et de fond au bilan de l'équipe fédérale sortante :

  • tout d'abord sur la forme, nous rappelons que la règle dans le PS est fondée sur le vote des militants, il n'est donc plus acceptable que le rapport d'activité fédérale ne soit pas soumis au vote des militants ; ensuite le document de 3 pages qui nous a été remis sur table lors du congrès fédéral n'est pas à la hauteur d'un rapport d'activité fédéral, dans lequel nous aurions dû pouvoir mesurer le travail réalisé globalement et dans chacune des délégations du secrétariat fédéral ;

  • ensuite, si l'équipe fédérale s'enorgueillit des victoires municipales et cantonales de mars 2008, un bilan électoral ne peut être le seul argument d'une fédération. D'autant qu'il y a dans ce domaine à prendre et à laisser. Notre département est l'un des rares à avoir perdu des députés de gauche en juin 2007 quand le groupe parlementaire socialiste voyait dans bien d'autres départements ses effectifs s'enrichir de nouveaux députés. Les victoires municipales ont été le fruit avant tout de dynamiques locales où l'on distingue mal la valeur ajoutée de l'équipe fédérale ; des ambiguïtés concernant les alliances avec le MODEM nous ont d'ailleurs coûtés chers à bien des endroits ;

  • enfin, le débat politique de fond est devenu asthénique voire inexistant dans cette fédération. La faiblesse de notre parti naît largement de cette absence de débat de fond qui arme les militants pour débattre avec nos concitoyens. L'échange d'arguments entre les différentes sensibilités du Parti en direction des militants ne tenait plus que de l'exception. La communication a été un fantôme depuis novembre 2005 ; Agir-Unir est devenu irrégulier et inconsistant alors que souvent il représentait l'un des rares liens politique et intellectuel entre la fédération et les militants. Le prétexte de l'effort mis sur internet n'est pas suffisant, quand les militants qui n'ont pas de mails (plus de 1 000) ne reçoivent quasiment plus aucune communication de la fédération. Le site internet lui-même mériterait un profonde refonte.

La fédération a besoin d'un sursaut qui prenne en compte à la fois les deux enseignements du congrès (ancrage à gauche, urgence du renouvellement) et ses enjeux propres qui découlent de notre analyse du bilan de l'équipe fédérale sortante. La candidature d'Emmanuel Maurel se veut une solution à ces besoins. Le 20 novembre, vous voterez pour le candidat que vous estimez le plus capable d’animer notre fédération pendant trois ans. Il se présente aux suffrages des militants parce que nous le croyons à même d’assumer cette mission. Des camarades de toutes les sensibilités du Parti l’y ont d’ailleurs encouragé.

Ils connaissent ses convictions, son goût du débat dans le respect mutuel, son sens du Parti. Ils connaissent son attachement à notre département. Ils connaissent son attachement à notre fédération, au sein de laquelle il milite depuis l’âge de 17 ans.

Fort de ces soutiens, il sera capable de rassembler autour de lui les militant(e)s qui veulent remettre cette fédération sur le chemin du dynamisme et de la convivialité. Nous le soutenons pour qu'il soit à la fois un porte-parole disponible et l’animateur d’une nouvelle équipe fédérale pluraliste, à l'écoute des militants, attentive aux luttes sociales. Notre fédération a besoin d’un nouveau souffle. Ensemble, écrivons une nouvelle page du Parti Socialiste dans le Val d’Oise.

Frédéric Faravel

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12 novembre 2008 3 12 /11 /novembre /2008 15:03
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22 octobre 2008 3 22 /10 /octobre /2008 11:09

Des proches de Royal dénoncent un "complot"

NOUVELOBS.COM | 21.10.2008 | 11:05

Julien Dray, notamment, a stigmatisé "la petite cuisine" de "ceux qui ont mis en place le calendrier électoral du PS". Ce "petit complot de ceux qui préparaient un passage de témoin entre amis" n'avait "qu'un but: mettre à l'écart la candidate à l'élection présidentielle", a-t-il poursuivi.

Julien Dray (AFP)

Julien Dray (AFP)

Des dirigeants du PS proches de Ségolène Royal ont stigmatisé lundi 20 octobre à Argenteuil dans le Val d'Oise, le "petit complot" de ceux qui ont conçu le calendrier électoral du PS pour écarter Ségolène Royal de la tête du parti et ont fait applaudir Dominique Strauss-Kahn, dans son ancien fief.
Julien Dray, député de l'Essonne, a stigmatisé "la petite cuisine" de "ceux qui ont mis en place le calendrier électoral du PS". Ce "petit complot de ceux qui préparaient un passage de témoin entre amis" n'avait "qu'un but: mettre à l'écart la candidate à l'élection présidentielle", a-t-il poursuivi.

Une pensée pour DSK
Le député concluait devant près de 150 militants, une réunion de présentation de la motion de Ségolène Royal pour le congrès de Reims, qui a vu défiler derrière le pupitre les députés Manuel Valls, Aurélie Filippetti et le sénateur-maire de Dijon François Rebsamen, numéro deux du PS.
"Il nous faut rebâtir une vision du monde avec des propositions crédibles, concrètes, pour être en phase avec la société", a affirmé Manuel Valls, député-maire d'Evry (Essonne), qui voudrait s'inspirer "de ce qui a marché pendant la présidentielle pour ouvrir les portes et les fenêtres" du parti.
Au cours de son discours, l'élu a rendu hommage à l'ancien député-maire de Sarcelles, Dominique Strauss-Kahn, patron du fonds monétaire international (FMI) mis en cause dans le cadre d'une affaire de favoritisme supposé. "Laissez-moi avoir une pensée pour un camarade, un ami, élu pendant des années dans ce département, qui est un homme d'Etat qui a une tâche difficile aujourd'hui : Dominique Strauss-Kahn qui mérite notre soutien. Applaudissez-le", a lancé Manuel Valls aux militants.
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8 octobre 2008 3 08 /10 /octobre /2008 16:38

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 Le Parti socialiste n’est plus à un paradoxe près. L’assemblée générale de présentation des motions en vue du congrès de Reims devant un millier de  militants de la fédération de Paris, mardi 7­octobre à la Mutualité, aurait dû consacrer la suprématie du maire de Paris sur son propre terrain mais c’est Benoît Hamon, premier signataire avec Henri Emmanuelli de la motion dite «de la gauche du PS» qui a réveillé une réunion plutôt morne. Vainqueur à l’applaudimètre grâce surtout aux «jeunes socialistes» venus en masse, le député européen a été le seul à revendiquer un changement radical d’orientation du PS, face à une crise financière, a-t-il reconnu, «que nous n’avions pas prévu aussi brutale ni aussi violente».

«Le 17­novembre au matin [soit au lendemain du congrès de Reims] quelque chose aura-t-il changé au PS ou aurons-nous une impression de déjà vu et de déjà entendu?» a interrogé M.­Hamon. Pour faire face à «un authentique renversement de cycle» l’ex cofondateur du Nouveau parti socialiste (NPS) préconise «un nouveau réalisme de gauche» et propose la constitution «d’un pôle financier public et européen». Les applaudissements ont nettement débordé les rangs des jeunes du MJS lorsqu’il a dénoncé, à propos du plan Paulson voté par le Congrès américain pour voler au secours des banques, «une forme de socialisation des pertes, une grande loi d’amnistie et la possibilité, pour ceux qui vont en bénéficier, de recommencer comme avant».

Contre-pied

Bertrand Delanoë a de bonnes chances d’être majoritaire dans la capitale, lors du vote des militants sur les motions, le 6­ novembre. Dix-huit des vingt-six secrétaires de section de la capitale ont signé sa motion et le ralliement de Pierre Moscovici a convaincu la quasi totalité des strauss-kahniens parisiens de le rejoindre. Reste que le maire de Paris qui, il y a quelques mois, se revendiquait «socialiste et libéral» paraît pris à contre-pied par la nouvelle donne internationale. «La crise du capitalisme financier nous rappelle la pertinence du socialisme, s’est-il borné à déclarer, mardi, à la Mutualité. Elle nous rappelle que nous sommes internationalistes et que c’est le moment où jamais d’être Européens, d’imposer de la régulation et des règles». M.­Delanoë s’est ensuite replié sur les thèmes bien balisés grâce auxquels il espère creuser l’écart avec sa principale concurrente Ségolène Royal: les alliances (avec le centre et l’extrême-gauche) et l’organisation du parti.

Vincent Peillon, qui s’exprimait au nom de l’ex-candidate à l’élection présidentielle, n’a pas non plus abordé de front la crise internationale et les moyens d’y faire face. Le seul débat qui vaille a déclaré le député européen, est celui «de la doctrine, du projet et des idées». Il en a fixé les trois orientations «majeures» à ses yeux­: «une stratégie économique de croissance avec un nouveau modèle de développement», «une réorientation de la construction européenne» et «une refondation républicaine». Enfin, la première vice-présidente de la région Ile-de-France, Marie-Pierre de la Gontrie, au nom de la motion de Martine Aubry, a rejeté «toute idée d’union nationale». «Ce moment de rupture majeure peut être le moment des socialistes» a-t-elle ajouté en précisant: «si nous sommes capables de le capter». C’est effectivement une bonne définition du défi que le PS doit relever.

Christine Garin

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30 septembre 2008 2 30 /09 /septembre /2008 09:31
Médiapart titrait ces derniers jours qu'avec le dépôt des 6 motions soumises au vote des militants socialistes pour le congrès de Reims, ces derniers pouvaient commencer à y voir plus clair. Rien n'est moins sûr...
En effet, bien que grosso modo, 4 textes majeurs soient en lice qui dessinent un éventail assez lisible des débats du parti socialiste - avec une droite plébiscitaire, un centre-droite providentiel, un centre-gauche accommodant, et une gauche réunifiée - plusieurs zones d'ombres importantes rendent l'issue du congrès incertaine ; l'une tient à des défauts d'organisation, l'autre aux postures adoptées par plusieurs protagonistes de ce congrès.

On ne dira jamais assez l'incertitude suprême qui pèse sur le vote du 6 novembre (puis sur celui du 20, avec l'élection des premiers secrétaires). A-t-on jamais vu à ce point une organisation politique européenne, un parti de gauche gouvernementale, être aussi peu sûr du corps électoral qui sera en mesure de se réunir le soir du vote ? Aujourd'hui, seuls moins de 150 000 adhérents sont à jour de leurs cotisations (ils devront de toutes celles précédant l'année 2008, celle-ci comprise). Mais c'est presque une centaine de milliers supplémentaire qui sont en capacité de venir payer jusqu'au soir du 6/11 leurs cotisations 2007 et/ou 2008 pour voter sur les motions. On comprendra aisément qu'entre 150 000, 200 000 ou 230 000, nous n'avons plus le même corps électorale et plus le même parti, en tout cas des résultats assez aléatoires ou difficilement prédictibles.
Plusieurs dizaines de milliers d'adhérents "low cost", comme certains les ont surnommés, ont été radié ces derniers mois ; il s'agit de tous ceux qui avaient adhéré lors des 3 premiers trimestres de 2006, qui sont juste venus pour la désignation présidentielle en novembre et que les autres militants n'ont plus vu nulle part depuis (pas même parfois durant la campagne présidentielle). Parmi les "nouveaux adhérents", certains ont eu une apparition par épisode dans les sections et constituent ce volant incertain qui pourraient modifier profondément le corps électoral ; parmi ceux des nouveaux adhérents qui ont décidé de s'impliquer dans la vie de leur section, il semblerait qu'ils se soient assez bien intégrés et qu'ils se posent les mêmes questions que les autres militants, chez eux comme chez les "vétérans", Ségolène a perdu une bonne partie de son aura ; mais chez les nouveaux adhérents nomades il est fort probable que cette aura soit restée entière, que les débats corrosifs des sections, que la formation militante en somme, n'aient eu aucun effet sur leur réflexion politique. Le fait de remplir le Zénith n'est pas anodin ; on voit bien que cet évènement qui tenait plus de lieu de grand messe que d'un rendez-vous politique n'est pas un rassemblement de militants mais de groupies : ce sont ces groupies qui peuvent aujourd'hui revenir par milliers pour se mettre à jour le 6 novembre et modifier de 1 à 5 ou 6 points les résultats du congrès, pour peu que les réseaux Désirs d'avenir relaient efficacement un nouvel appel à la mobilisation de la madonne du Poitou.

Plus grave, à mon sens, c'est le bal des hypocrites auquel redonne lieu cette phase cristallisée du congrès. Les clivages d'avant les motions semblaient se dessiner clairement ; le dépôt des motions présente dans cette logique, des attelages qui finalement ne tiennent pas tant de la "carpe et du lapin" que l'on pourrait le défendre.
Sur le temps, quand on regarde les positions défendues par les uns et par les autres dans le parti et devant l'opinion, les rapprochements sont assez évidents :
  • "La Ligne Claire" rejoint Ségolène Royal, donnant ainsi corps à une aile droite assez puissante dans le PS, bien que les soutiens de la présidente du conseil régional du Poitou-Charentes soient plus hétéroclites (et parfois motivés par ce que certains pensent être un accélérateur de carrière politique). Mais rien d'incohérent aujourd'hui à voir se rassembler Gérard Collomb, Julien Dray, François Rebsamen, Manuel Valls, Ségolène Royal ou Jean-Louis Bianco : ils défendent tous des positions libérales, sécuritaires et proposent bon an mal an l'instauration du centralisme démocratique au sein du PS ;
  • l'attelage construit derrière Bertrand Delanoë restaure peu ou prou l'axe jospino-rocardien, post-congrès de Rennes, dans une optique sociale-libérale libertaire, mais qui manque sacrément de cette nécessité de rénovation au sein du Parti socialiste. Cela se traduit par le ralliement de François Hollande, marque de la continuité et de l'immobilisme portés par cette motion A, alors même que le futur ex-premier secrétaire se découvre un défenseur d'un politique de l'offre en matière d'économie ;
  • Derrière Martine Aubry, se rassemblent ceux que la présidentialisation du parti, l'abandon des valeurs généreuses de la gauche par la majorité des responsables du PS rebutent, mais qui rechignent à franchir le pas d'une véritable rupture politique ;
  • Enfin, la motion menée par Benoît Hamon présente aujourd'hui une cohérence forte dans le développement de sa réflexion économique, politique et internationale, propose effectivement de réancrer à gauche l'orientation du PS, d'influence pour cela la future majorité du parti. Sur ce projet pour la première fois, c'est toute la gauche du parti qui s'est rassemblée et s'organise autour des orientations et de la candidature de Benoît Hamon (ce qui nous évite au passage certaines postures excessives de Jean-Luc Mélenchon).
Pour autant, plusieurs éléments viennent brouiller le débat du congrès socialiste. La force et la brutalité de la crise financière internationale, ses inévitables conséquences économiques et sociales, imposent une révision profonde des dogmes néo-libéraux jusqu'ici acceptés au coeur de la gauche. Ainsi depuis plusieurs semaines, Ségolène Royal développe un discours entre populisme et gauchisme, redécouvrant les bienfaits d'une "lucidité radicale", mais qui ne peut cacher ses prises de positions contre la généralisation des 35 heures ou contre le fait d'agir sur le levier du smic, ou encore sur des positions sociétales plus inquiétantes (carte scolaire ou délinquance...) ; il serait malheureux que cette posture pragmatique masque les positions de fond de l'ancienne candidate à l'élection présidentielle qui partage dans les grandes lignes les propositions autoritaires, sécuritaire, féodales et néo-libérales des barons locaux de la "Ligne Claire", déjà rassemblées dans ce que BHL avait qualifié conception de "la société comme une sorte de pensionnat généralisé".
La même hypocrisie habite les manoeuvres de la motion A ; Bertrand Delanoë prône voici quelques mois un socialisme forcément libéral, il met en oeuvre à Paris le service d'accueil minimum en temps de grève des enseignants, François Hollande prône une politique économique de l'offre, Dominique Lefebvre défend régulièrement des positions extrêmement libérales économiques et socialement, Michel Rocard en appelle à la collaboration entre gauche réformiste et "droite intelligente"... mais Harlem Désir prônait le 19 septembre à Auvers-sur-Oise - et je suppose dans toutes les réunions de présentation de contribution et de motion - qu'il faut renforcer la régulation financière et restaurer le rôle de la puissance publique !?! quelle imposture !
Enfin, la posture qui m'inquiéte c'est le choix stratégique opéré par les fabiusiens dit de recentrage. Les proches de Laurent Fabius ont cherché en priorité un accord avec les amis de Jean-Christophe Cambadélis, derrière la candidature de Martine Aubry, plutôt que de tenter cette même opération avec le soutien de responsables et militants proches de leurs positions politiques, à savoir les contributions "reconquêtes" et "changer!". Visiblement pour les lieutenant de Laurent Fabius, il ne fallait pas se laisser enfermer à gauche ; selon "la gauche doit être le centre du parti" : résultat ils font du centrisme plutôt que remettre la gauche au centre du parti. Ils ont préféré un accord avec des camarades récemment convertis aux bienfaits de la régulation plutôt que se renforcer derrière Martine Aubry (qui a fait le même calcul) avec Benoît Hamon et Marie-Noëlle Lienemann. Ce choix tactique risque de leur coûter cher et de permettre à Bertrand Delanoë d'arriver en tête des motions du congrès. Elle fait également reculer la crédibilité de ceux qui disaient vouloir un congrès sur le fond et sur les idées.

Frédéric Faravel
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28 septembre 2008 7 28 /09 /septembre /2008 13:00
Chères camarades, chers camarades,

Lors du conseil national du 23 septembre, nous avons déposé notre motion, qui sera intitulée «Un monde d'avance : reconstruire l'espoir à gauche».
Il est important de noter et de faire savoir que celle-ci représente déjà un premier rassemblement significatif des courants d'idée du PS (7 contributions, sur les 21 déposées) :

    •     Reconquêtes (Benoît Hamon et Henri Emmanuelli)
    •     Changer ! (Marie-Noëlle Lienemann, Paul Quilès et Emmanuel Maurel)
    •     D'abord, redistribuer les richesses (Gérard Filoche)
    •     Debout la Gauche (Marc Dolez)
    •     Réinventer la gauche (Jean-Luc Mélenchon)
    •     Urgence sociale (Pierre Larrouturou)
    •     Et si le parti restait socialiste (Jacques Fleury)

Le premier signataire de notre motion sera Benoît Hamon. Nous travaillons désormais avec l'ensemble de celles et ceux qui ont signé notre texte. Nous vous le communiquons dans ce mail et nous vous donnerons des informations sur la campagne que nous entendons mener pour rassembler un grand nombre de socialistes autour de nos idées.


Dans cette logique, nous vous invitons
Vendredi 3 octobre 2008
à 20h45

à une assemblée générale de présentation de la motion C, pour débattre avec nous, prendre parti et faire avancer nos propositions auprès des militants socialistes.
Salle de l'Orangerie
Parc des Mézières, avenue de l'Europe
à Eaubonne

(en face de la Poste principale d'Eaubonne)

Nous t'adressons nos amitiés socialistes.

Bernard Angels (sénateur, maire d'Écouen), Charlotte Brun (conseillère régionale, adjointe au maire d'Écouen, CN), Didier Dague (adjoint au maire et secrétaire de section de Courdimanche), Jacqueline Ferret (Franconville, commission des conflits), Frédéric Faravel (secrétaire de section de la Plaine de France, BF), Christian Gourdet (Argenteuil), Bernadette Guichard (conseillère municipale de Persan, Haut Val-d'Oise, CF), Emmanuel Maurel (conseiller régional, Haut Val-d'Oise, BN), Xavier Morin (conseiller municipal d'Argenteuil, BF), Adélaïde Piazzy (1ère adjoint au maire et secétaire de section de Montmorency, BF), Patrice Richard (adjoint au maire et secrétaire de section de Gonesse), Fabien Roussel (adjoint au maire d'Eaubonne, BFA), Pierre Valéry (conseiller municipal et secréaire de section de Saint-Gratien), Michel Van Rensbergen (adjoit au maire de Méry-sur-Oise)…

Contacts :
Frédéric Faravel : 06 79 67 98 52 -  fredericfaravel@orange.fr
Emmanuel Maurel : 06 88 01 63 56 - emmanuelmaurel@yahoo.fr
Bien entendu, vous pourrez obtenir d'autres informations sur le blog u groupe politique "Réinventer la Gauche Val d'Oise", relais de "Reconquêtes" dans le département : http://reinventerlagauche95.over-blog.org/
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25 septembre 2008 4 25 /09 /septembre /2008 16:04
Un monde d’avance
Reconstruire l’espoir à Gauche

Regardons les choses en face.

Le monde change, le vent souffle et il peut nous porter loin. Mais, pour cela, nous devons enfin reprendre l’initiative et ne plus subir. Ne plus subir la droite, son discours et son agenda. Ne plus subir l’air du temps, la dictature de l’opinion et des médias. Ne plus subir les évolutions imposées par nos adversaires comme une fatalité insurmontable. Ne plus subir le temps comme un agent érosif de nos valeurs.

 

Le vent souffle. Il nous portera loin si nous orientons les voiles dans le bon sens.

Le néo‐libéralisme sombre. Le monde est confronté à quatre crises majeures – crise financière, énergétique, alimentaire et environnementale ‐ dont la simultanéité met en évidence les dangers et les limites de ce qu’il est convenu d’appeler la « mondialisation libérale ». En moins d’une semaine, le capitalisme financier, arrimé sur la dérégulation, la privatisation à outrance, le tout marché et le libre‐échange sans limites, a vu voler en éclat la suprématie que lui conférait son caractère prétendument « indépassable » ou « incontournable ».

Seul le recours massif à l’action publique et aux contribuables a permis de mettre un terme provisoire au chaos créé par la spéculation et la subordination de l’intérêt général aux intérêts particuliers. La véritable hiérarchie entre l’économie et la politique a ainsi pu être rétablie. Si l’on ne change pas radicalement de cap, les conséquences de ce chaos, aujourd’hui encore largement occultées, se feront durement sentir pour les plus faibles, dans les mois et les années à venir. La fameuse « économie de l’intelligence », si chère aux tenants de la suprématie du tout-marché, vient se noyer dans la fameuse :« privatisation des bénéfices et nationalisation des pertes ». Il en va de même en matière alimentaire, énergétique et environnementale. Si de solides régulations ne sont pas mises en place, par l’action publique concertée portant l’intérêt général, cette tendance désastreuse ne pourra que se renforcer.

Le vieux est mort et le neuf hésite à naître.

Le monde qui disparaît engloutit bien des certitudes. Mais ce constat doit-il nous nous réjouir ou nous inquiéter ? Nous réjouir dès lors que le néo-libéralisme et son cortège d’inégalités, de violences et d’injustice agonisent.

Nous inquiéter aussi devant la montée des nationalismes, l’incitation au « choc des civilisations », la radicalisation religieuse et la multiplication des régimes autoritaires. Nous inquiéter devant le caractère irréversible de nombreuses blessures infligées à l’environnement. Nous inquiéter enfin, devant la surdité de certaines autorités politiques ou financières confrontées à l’ampleur d’une crise qu’elles n’ont su ni anticiper, ni comprendre, ni résoudre.

Face à cette métamorphose, la France, livrée au pouvoir d’un seul homme, ne va pas mieux que ses voisins. Elle va même beaucoup plus mal.

A la crise sévère de nos finances publiques, s’ajoutent le retour de l’inflation et la chute brutale de la croissance qui nous placent en situation de récession. C’est la pire des situations : « la stagflation », que l’on croyait ne jamais revoir. La faiblesse de l’investissement public et privé - scandaleusement attribuée par la droite aux 35 heures ou au code du travail - est la véritable cause de notre perte de compétitivité : elle débouche sur un déficit record de notre balance commerciale. De délocalisation en plans sociaux - c’est désormais le tour des secteurs automobile et aéronautique - la désindustrialisation croissante de notre pays constitue une lourde menace pour notre niveau de vie et l’avenir de notre recherche que l’on s’obstine à délaisser. Le taux de chômage réel remonte, malgré un camouflage statistique très politique. De surcroît, la dégradation de la qualité des emplois et des conditions de travail, pèsent très fortement sur nos concitoyens. Plus des deux tiers des emplois créés au cours des dernières années sont des emplois intérimaires ou des temps partiels subis et mal payés. C’est ce qui explique l’apparition de travailleurs pauvres, que l’on s’apprête à cantonner dans le RSA aux côtés des Rmistes. D’une manière générale le pouvoir d’achat des salariés et des retraités recule : traduction implacable de la captation de plus de 10 points de valeur ajoutée par le capital au détriment des salaires, résultant de l’essor sans précédent du capitalisme financier. Pour la droite, la « valeur travail » est bien évidemment sans rapport avec sa rémunération. A cette tendance de fond s’est superposé un recul des politiques de redistribution, fiscales et sociales, qui se traduit aujourd’hui par une remontée vertigineuse des inégalités. Les écarts de salaires et de revenus ne défient plus seulement la justice sociale : ils attentent au bon sens. Voilà ce qui, si les mots avaient encore un sens, devrait être la première préoccupation des socialistes.

Le contexte international n’est pas étranger à la détérioration de la situation.

Mais, en France, la droite en porte la responsabilité principale. Ses choix fiscaux, comme les 14 Milliards d’euros en faveur des plus riches dès le début de législature, ont aggravé l’état de nos finances publiques. Ils privent, de surcroît, notre pays de toute marge de manœuvre budgétaire pour éviter la récession, sans avoir la moindre conséquence positive sur l’investissement privé.

Suppression de l’impôt sur la fortune, bouclier fiscal, niches fiscales dont le coût est supérieur au double du déficit budgétaire, démantèlement des 35 heures et du code du travail… sont la marque d’une politique conservatrice, affichée au mépris de la plus élémentaire justice sociale. Simultanément, la protection sociale recule, qu’il s’agisse des retraites ou de la santé, au profit d’un secteur privé, dont la débâcle nord-américaine augure mal de la pérennité. Gageons que dans les mois à venir, nous entendrons moins parler des fonds de pensions qui séduisaient tant, parfois, hélas, jusque dans nos rangs. Le déficit de notre régime de santé - bien que préoccupant, mais lié, en réalité, au niveau de l’emploi et au périmètre de l’assiette de perception des cotisations- va s’avérer être peu de chose, comparé à la contribution du trésor américain au sauvetage, en catastrophe, des compagnies d’assurances privées.

La prétendue « rupture » prônée par Nicolas Sarkozy, se résume en réalité à un alignement sur le néo-conservatisme américain, au moment où celui-ci échoue. Elle ne se cantonne pas au domaine économique et social. Elle ne se contente pas de l’appauvrissement des catégories populaires de plus en plus fragilisées et du harcèlement fiscal et tarifaire des classes moyennes, elle s’étend aussi à l’ensemble de l’action publique. De la politique étrangère qui faisait jusque ici l’objet d’un consensus relatif entre gauche et droite, en passant par la personnalisation grotesque du pouvoir, les atteintes aux libertés publiques en matière politique et pénale, le démantèlement organisé des services publics. La remise en cause frontale de la laïcité traduit bien la volonté de rompre avec notre modèle républicain.

En fait de rupture, le gouvernement nous fait entrer dans une période réactionnaire, au sens étymologique du terme, telle qu’en a connu périodiquement la France. Seules, l’hypermédiatisation, parfois étrangement servile, de l’agitation présidentielle, et la faiblesse insigne d’une opposition politiquement indéterminée, parviennent encore à brouiller cette réalité.

Car il faut se rendre à l’évidence : l’opposition, c’est à dire pour l’essentiel notre parti, porte sa part de responsabilité dans ce scénario médiocre. Alors que nous n’avons jamais disposé d’autant d’atouts (trois groupes parlementaires puissants, la majorité des départements, des régions et des municipalités, grandes et moyennes), notre parti n’a pas la faveur des Françaises et des Français qui jugent son action timorée, brouillonne et son projet inexistant ou illisible. Alors même que le contexte politique, aussi bien national qu’international, nous est favorable, nous nous trouvons, le plus souvent, incapables de répondre aux attentes de nos électeurs.

Contrairement à ce que l’on voudrait nous faire croire, ces carences ne peuvent en aucun cas s’expliquer par des raisons purement « socialo-socialistes ». Ni l’absence de leader avéré, ni notre diversité interne, ne nous permettent de comprendre cette situation. Le mal est plus profond. La social-démocratie européenne a subi 13 défaites sur les 15 derniers scrutins. Est-ce, dans chacun de ces treize partis, faute de leaders ou de discipline ? Ou bien est-ce le résultat de l’acceptation, par la social-démocratie, des principes néolibéraux, des valeurs de nos adversaires ? Reconnaissons-le, cette seconde hypothèse paraît tout de même plus vraisemblable !

Nous avons bien perdu, dans les dernières décennies, la bataille culturelle, c’est à dire la bataille politique au niveau le plus élevé et le plus profond. Il est temps, plus que temps, d’inverser la tendance. L’avenir du PS ne peut être le passé de la social-démocratie européenne.

Nous n’avons pas gagné d’élection présidentielle depuis 20 ans, ni d’élections législatives depuis 11 ans. Et rien n’indique que nous serions en mesure de l’emporter aujourd’hui, malgré les cafouillages et les échecs de la droite au pouvoir. Imputer cette position de faiblesse à la qualité des équipes ou à l’état du navire est un peu court : comme nous l’a appris Sénèque, « il n’y a pas de bons vents pour le marin qui ne sait pas où il va ».

Le cap, la ligne, le projet : peu importent les mots choisis. Ce qui est essentiel pour un parti politique, ce qui entraîne l’adhésion ou motive la critique, c’est son orientation politique : les valeurs qu’il défend et les moyens qu’il préconise pour les mettre en œuvre. La société qu’il dessine, l’horizon qu’il propose.

Le PS n’est pas à court d’idées. Ses valeurs sont, plus que jamais, d’actualité. Son patrimoine historique ou la relation privilégiée qu’il devrait entretenir avec le progrès, lui fournissent la matière pour bâtir un véritable projet alternatif à celui des conservateurs. Mais notre visibilité est brouillée par les concessions incessantes à une pensée qui n’est pas la nôtre.

Nous avons gagné les élections chaque fois que nous avons eu un temps d’avance. Un temps d’avance sur l’adversaire, un temps d’avance dans la compréhension du monde, un temps d’avance sur les métamorphoses de la société.

Aujourd’hui nous devons avoir un monde d’avance. Là où la droite contemple les ruines d’un modèle de développement fondé sur le laisser-faire généralisé, la gauche est seule légitime pour lever une nouvelle espérance. A nous de reconstruire l’espoir à gauche.

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24 septembre 2008 3 24 /09 /septembre /2008 14:00
Par Stéphane Alliès - Mediapart.fr

Motions sans grandes émotions, au conseil national du PS. Les fameux textes d'orientation dans la perspective du congrès de Reims (14-16 novembre) ont été déposés mardi en fin d'après-midi, dans une salle de la Mutualité comble et en plein échauffement oratoire et contradictoire.

Le "dépôt des motions", dans le jargon socialiste, c'est ce moment rituel un peu irréel où les caméras se bousculent de "leader" en "éléphant", en passant par les "barons locaux". Et où les membres du conseil national n'ont qu'une obsession: savoir qui a signé le texte de qui. Ce mardi, sur le parvis de la symbolique salle parisienne, toutes les attentions étaient portées aux traditionnels "ralliements de dernière minute": Pierre Moscovici, Julien Dray, Jean-Luc Mélenchon et Pierre Mauroy.

"Mosco" a finalement rallié Bertrand Delanoë, «un choix de responsabilité pour ne pas fragmenter davantage le parti». Ces 3 derniers jours, il aura été annoncé partout, cela irritant beaucoup ses différents interlocuteurs (il avait aussi discuté avec Royal et Aubry), pour finalement retrouver le giron jospinien, malgré la présidentialisation, la gestion Hollande et les primaires fermées qu'il dénonçait.

Julien Dray a lui rejoint le giron de Ségolène Royal, constatant l'échec de sa stratégie de rassembleur d'une large majorité et retrouvant celle dont il avait mené la campagne présidentielle avant de s'en éloigner.

Jean-Luc Mélenchon a finalement convaincu Benoît Hamon de représenter l'union de la gauche du PS, et s'est rangé derrière le député européen avec Marc Dolez.

"Le grand Pierre" (que d'autres dans le Nord, plus taquins, appellent aussi "Gros Quinquin") a choisi de signer la motion de Martine Aubry, malgré les suppliques des amis de Bertrand Delanoë et François Hollande. Mauroy se dit «assuré que le parti finira rassemblé» et a donc préféré maintenir son soutien à la maire de Lille et à la fédération du Nord, malgré ses réticences envers Laurent Fabius.

Ils sont effectivement très nombreux à partager une même analyse quant à l'issue du congrès: «Il faut absolument finir premier à l'issue du vote des militants.» C'est même le premier secrétaire sortant, François Hollande, qui a résumé l'enjeu en l'incarnant, en conclusion de la réunion: «Quelle que soit la motion, quel que soit le premier secrétaire qui sortira de ce congrès, je soutiendrai la motion qui arrivera en tête.» Reste à savoir quelle orientation mettra en œuvre le rassemblement autour d'elle. Depuis ce mardi soir, on en sait plus sur le style de chacun dans la campagne interne qui s'ouvre.

Opposition de styles à la tribune

Un "dépôt des motions socialistes" passe également par un rituel bien huilé, dont on retiendra, pour l'anecdote, l'annonce de leur rang tiré au sort. Le hasard faisant bien les choses, c'est Bertrand Delanoë qui portera la "motion A", traditionnellement dévolue à celle du premier secrétaire sortant, François Hollande, depuis 11 ans. Plus instructifs, les discours à la tribune ont laissé apparaître les stratégies de campagne des 6 semaines à venir jusqu'au congrès de Reims.

Dans un style "minoritaire assumé", les représentants d'Utopia (Frank Pupunat – motion F) et du Pôle écologique (Christophe Caresche – motion B) ont cherché à sensibiliser leur parti à la cause environnementale et à la décroissance.

Benoît Hamon (motion C) a adopté le style "offensif à gauche", en souhaitant «une clarification nécessaire du parti face au libre-échange et à la puissance publique»: «L'Etat doit redevenir un stratège et non un poseur de pansement.» Avant de donner dans la métaphore: «Dans le renversement de cycle actuel et devant la crise financière, nous nous comportons face à Sarkozy et à sa politique-système comme un néophyte aux échecs qui réagirait au coup par coup, en balbutiant une doctrine que nous ne sommes pas capables de définir. Pour finir mat avec toujours un coup de retard.» Son texte sera titré «Un monde d'avance».

Martine Aubry (motion D) a préféré un style "rénovateur réconciliateur", tout en critiquant le bilan de la direction sortante: «Partout les militants nous crient de changer! Changer le parti, en finir avec nos silences comme avec notre cacophonie (…) Dans le contexte de ces dernières années, nous n'avons pas assez travaillé. Ne refaisons pas le congrès du Mans [conclu par une synthèse générale] Après avoir égrené les priorités de son programme («sécurité sociale professionnelle, loyers bloqués dans les zones à construction insuffisante, cotisations patronales en faveur du recrutement, création de Fonds souverains»), la maire de Lille a appelé à ne pas sortir du congrès «avec une gauche étroite, économe de ses combats». Et elle a défendu le regroupement qu'elle mène, entre proches de Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn: «Le congrès de Rennes, le référendum européen et la dernière primaire sont derrière nous. Nous sommes tous d'accord pour réaffirmer un retour du politique en Europe.» Et de conclure: «L'avenir est à gauche!»

Bertrand Delanoë (motion A, donc) a au contraire assumé le "style traditionnel" et la continuité qu'il représente par rapport à la "gestion Hollande". Le maire de Paris a voulu répondre «à ceux qui me demandent comment rénover avec le premier secrétaire sortant». «Je vais aggraver mon cas: pour faire du renouveau, il faut être fidèle. Tout ne commence pas avec nous. Je suis fier d'Epinay [congrès fondateur du PS en 1971] et si je suis élu à la tête du parti, j'en porterai l'héritage.» Evoquant sa «fierté de voir autour de lui François Hollande (…) Pierre Moscovici (…) Jean-Yves Le Drian et Alain Rousset (…) Jean-Marc Ayrault», il a défendu «une motion clairement européenne, un programme de travail intensif, et une discipline sans faille».

Ségolène Royal (motion E) a cultivé son image de celle qui ne fait pas comme tout le monde. La candidate du PS à la dernière présidentielle a scénarisé son pas en retrait dans la marche vers la tête du parti, «au profit du collectif». Au risque d'envoyer un trio tribunicien hésitant au feu d'une assistance bruyante et rétive.

Représentant les 16 co-signataires de sa motion, la conseillère générale de Lyon, Najat Vallaud-Belkacem, le président de la communauté urbaine de Bordeaux, Vincent Feltesse, et le maire de Dijon, François Rebsamen, se sont succédé. 5 minutes chacun. Dans le brouhaha, les deux premiers ont défendu tour à tour «l'apaisement et le rassemblement du parti» autour d'une «révolution démocratique, économique, sociale et écologique» (Vallaud-Belkacem), «un parti décentralisé à l'inventivité permanente et une gauche décomplexée».

En n°2 du PS plus expérimenté que ses prédécesseurs, François Rebsamen a reconquis l'attention de la salle en parlant fonctionnement interne. «Nous avons besoin d'un grand parti de militants, et bien sûr qu'il faut faciliter les adhésions !» s'est-il exclamé, avant de «mettre les pieds dans le plat», en parlant stratégie d'alliances. «Que les choses soient claires: tout commence par le rassemblement des socialistes, puis on se tourne vers l'extrême gauche pour voir jusqu'où elle ne veut pas aller avec nous. Enfin, nous devons accueillir des démocrates qui ne veulent pas de Nicolas Sarkozy. C'est la seule façon de gagner la présidentielle!»

Et si l'on assistait finalement à un paysage interne bien défini dans ce parti, chacun occupant son espace sur l'axe gauche-droite du PS?

Les clivages internes en question

Gauche, centre-gauche, centre-droit, droite… Si l'on met de côté les 2 textes des courants écologistes aux poids marginaux dans le PS (Utopia et le Pôle écologique), on pourrait dégager une ligne de clivage aux contours finalement bien délimités entre les 4 principales forces du parti.

À gauche, le député européen Benoît Hamon occupe pleinement l'espace. L'ancien président du MJS qui emmène avec lui de nombreux jeunes cadres du PS a unifié toutes les composantes "des gauches minoritaires du parti" derrière lui (Henri Emmanuelli, Jean-Luc Mélenchon, Marie-Noëlle Lienemann et Paul Quilès, Marc Dolez, Gérard Filoche et Pierre Larrouturou). Toutefois, il ne voit que «2 orientations dans ce congrès : ceux qui veulent donner une nouvelle direction et ceux qui sont issus de la même direction depuis 20 ans». Ce mardi soir, il s'est porté candidat au poste de premier secrétaire.

Au centre-gauche, Martine Aubry appelle également au changement de direction autour d'elle et des proches de Laurent Fabius, Dominique Strauss-kahn et Arnaud Montebourg, allant au bout de la logique des "reconstructeurs". L'architecte de ce regroupement souhaitant illustrer la réconciliation d'après-primaire présidentielle (tous soutenaient des candidats différents), le député Jean-Christophe Cambadélis, nuance la typologie gauche/droite: «Le truc, c'est que tout le monde veut finir au centre, en rassemblant les autres derrière lui. Nous, on joue sur la nature même de Martine. Réformiste et gestionnaire, mais qui a aussi une bonne résonance dans le gauche populaire. A l'heure actuelle, Delanoë a un peu d'avance. Mais si elle réussit une bonne campagne, on peut finir devant.»

Au centre-droit, Bertrand Delanoë occupe le créneau social-démocrate pur, synthèse d'un courant jospino-rocardien reformé et des amis de François Hollande, hiérarques nationaux et grands élus locaux. Assumant la carte de la continuité. Le député Michel Sapin envisage lui les choses sous l'angle de l'avenir du parti: «Delanoë est la motion de la stabilité, de la sécurité et du dialogue. La grande différence avec Aubry, c'est l'instabilité de sa motion. Quant à Ségolène, elle dit elle-même qu'elle n'est pas la solution.»

Mais il tient à dégager un autre clivage: «Sur le fond tout le monde est d'accord, mais les militants veulent retrouver une boussole. La grande fracture de ce parti reste l'indiscipline de certains au moment du référendum européen de 2004. Pour beaucoup, c'est resté comme un crime contre le parti. Le premier impératif sera de retrouver la solidarité et la discipline.»

À droite, Ségolène Royal est la seule à poser clairement la question des alliances avec le MoDem et accueille sur sa liste les plus centristes des socialistes, comme Manuel Valls ou Gérard Collomb. Si les partisans des autres motions approuvent globalement cette classification gauche/droite, le député européen Vincent Peillon s'insurge vivement : «C'est une grosse intox ! Il y a 3 ans au congrès du Mans, les mêmes disaient que j'étais à la gauche du parti. Le vrai clivage, il est entre le rafistolage à l'ancienne avec les mêmes rhétoriques, les mêmes faux débats et les mêmes hypocrisies et ce que nous n'avons pas réussi à faire en 2007. Est-ce qu'on est prêt pour une révolution fiscale et une révolution démocratique...»

Selon lui, l'objectif est simple: «Les nouveaux adhérents déçus doivent revenir pour nous aider à profondément transformer le parti. Plus on est en tête des votes militants, plus il est facile d'imposer nos idées.»

 

Dans son coin, le fondateur du think tank Terra Nova affiche son plus beau sourire social-démocrate. Olivier Ferrand évacue les «moments difficiles» vécus par Pierre Moscovici (qu'il soutenait à ce congrès) et ne veut retenir qu'un clivage, donnant raison à son obsession intellectuelle: «Le "Bad-Godesberg" du PS français va être définitivement entériné, puisque les 3 principales motions se réclament du réformisme et vont atteindre entre 80 et 90% des voix.»

Liens:
[1] http://www.mediapart.fr/club/blog/stephane-allies
[2] http://www.mediapart.fr/journal/france/230908/motions-du-ps-le-jeu-des-differences
[3] http://www.utopia-terre.fr/
[4] http://poleecologiquedups.typepad.fr/
[5] http://socialisme.free.fr/cpsa31_ps.htm
[6] http://www.lours.org/default.asp?pid=299
[7] http://www.mediapart.fr/journal/france/160908/delanoeroyalaubry-la-guerre-des-ralliements
[8] http://www.mediapart.fr/journal/france/020608/les-reconstructeurs-et-martine-aubry-pilonnent-la-direction-du-ps
[9] http://www.tnova.fr/
[10] http://fr.wikipedia.org/wiki/Programme_de_Bad_Godesberg
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19 septembre 2008 5 19 /09 /septembre /2008 13:34
Contributions Reconquêtes (Benoît HAMON et Henri EMMANUELLI)
Changer (Marie-Noëlle LIENEMANN) et D'abord redistribuer les richesses (Gérard FILOCHE).


 

Paris, le 19 Septembre 2008


A quelques jours du dépôt des motions, une question essentielle se pose à nous : le Congrès du parti socialiste se réalisera-t-il à huis clos ou répondra-t-il aux enjeux posés par la situation nationale, européenne et internationale ? Les Français, et singulièrement les plus modestes, sont durement touchés par la politique de Nicolas Sarkozy. Les services publics sont attaqués, la croissance est en berne, la protection sociale mise à mal. L'Union Européenne est dans une impasse se réduisant à l'application stricte du pacte de stabilité. La déréglementation financière internationale et le libre-échange sans précautions plongent l'économie mondiale dans une crise grave.

Nos concitoyens ont besoin d'une gauche offensive pour s'opposer et inventive pour proposer. En France, le PS n'a plus gagné d'élection présidentielle depuis 20 ans ni de législative depuis 11 ans. Les militants sont déboussolés, voire exaspérés, car les querelles internes et le choc des ambitions l'emportent sur la nécessaire confrontation d'idées. Ils se sentent aujoud'hui abandonnés.

Loin des synthèses molles et des mécanos improbables, il faut au PS une majorité nouvelle et cohérente, qui incarne une gauche décomplexée et fière de ses valeurs. Nous devons lever un nouvel espoir et réhabiliter la volonté en politique, mettre les questions sociales au coeur de nos batailles dés maintenant.

C'est dans cet esprit que les contributions Reconquêtes (Benoît Hamon-Henri Emmanuelli), Changer (Marie-Noëlle Lienemann) et D'abord redistribuer les richesses (Gérard Filoche), se rassemblent en vue de l'élaboration d'une motion pour le congrès de Reims et appellent à les rejoindre tous ceux qui partagent leur analyse et leur volonté d'affirmer un avenir pour le PS à gauche.

Nous identifions six priorités de fond : construire un nouveau pacte européen, redistribuer les richesses, réguler le libre échange, affirmer le rôle économique de la puissance publique, promouvoir une politique étrangère de gauche, agir pour une société de progression des droits et de l'égalité. Nous proposons de construire un grand parti de la gauche, à la fois social, écologiste, laïque et populaire.

Réussir ce Congrès, c'est en ressortir avec une ligne politique assumée sur le fond, une stratégie clarifiée sur les alliances, une équipe renouvelée. C'est à notre sens la meilleure et unique façon de préparer l'avenir.
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17 septembre 2008 3 17 /09 /septembre /2008 10:23
Mes proches - non socialistes - me disent souvent que les socialistes, ou en tout cas les responsables et les élus parmi les plus visibles d'entre eux, les déroutent voire les désespèrent de leur incohérence - pour rester poli - et même de leur total absence de décence politique.
Régulièrement, ils me disent "bon toi, à la rigueur, on comprend ton engagement, ça fait des années que tu traces un sillon, que tu plaides pour une évolution et toujours dans un sens cohérent, on s'y retrouve ; mais la plupart de tes "camarades"... c'est à pleurer, comment veux-tu qu'on fasse confiance au PS après ça..."

Des exemples illustrant la complainte de certains de nos électeurs, on en croise tous les jours et près de nous. Ainsi, un maire du Val d'Oise vient d'annoncer qu'il soutiendrait Bertrand Delanoë et la motion qu'il présenterait. Depuis, il envoie sms sur sms à des militants ou d'autres élus socialistes leur enjoignant de suivre son exemple (ce qui agace quelque peu certains d'entre eux).
Or voici quelques semaines, il s'était fendu d'une lettre ouverte aux militants pour expliquer pourquoi il ne signait aucune contribution générale, justifiant avec quelque argument qu'il ne voyait ni de personnalité susceptible d'imposer son leadership au parti et a fortiori de le conduire à la présidentielle, ni d'orientation politique claire se dessinant permettant d'apporter au PS la ligne directrice capable de soutenir l'élaboration d'un nouveau projet face à l'échec du libéralisme.

Après avoir soutenu NPS et Arnaud Montebourg, défendu des options fortement à gauche, soutenu Ségolène Royal dans la désignation interne en novembre 2006, le voila désormais qui rejoint Bertrand Delanoë, indiquant que désormais la principale urgence est la désignation d'un premier secrétaire. On verra ici la belle uniformité de ce parcours qui rassurera bien des électeurs socialistes.
Ainsi donc, peu importe les propositions de Bertrand Delanoë, peu importe qu'il demande que socialisme devienne libéral à l'inverse des convictions revendiquées voici encore quelques semaines par l'élu en question, le choix du premier secrétaire  - et donc in fine dans la logique présidentialiste défendue à la fois par Ségolène Royal et Betrand Delanoë - prime sur l'orientation du Parti socialiste et le choix de ce premier secrétaire doit se faire en fonction des sondages d'opinions réalisés auprès de sympathisants socialistes (qui sont définis comme étant ceux qui ont voté 2 fois socialistes au cours des 5 derniers scrutins !?!). On a beaucoup progressé depuis 2006 !!!

Je ne puis qu'être en désaccord majeur avec ce type de démarche, qui vise avant tout à chercher des accords pragmatiques ou intéressés entre grands élus d'un département, surtout quand Bertrand Delanoë vient d'officialiser bruyamment son union avec François Hollande à Cergy le mardi 16 septembre ; François Hollande ce premier secrétaire sortant dont on ne dira jamais assez à quel point sa stratégie permanente de l'étouffement du débat politique dans le PS aura été responsable des errements et des défaites nationales du Parti.

Le Parti socialiste, et avec lui toute la gauche, a besoin d'un peu plus de cohérence, de convictions et d'enthousiasme pour redonner confiance à nos compatriotes. Avec de tels comportements, on entretient l'idée que décidément les élus socialistes ne voient pas plus loin que l'intérêt de leur réélection suivante et que l'avenir du pays et de l'Europe dans ces circonstances n'est finalement que très secondaire.
Au congrès de Reims, les militants doivent balayer de telles manoeuvres et ceux qui les utilisent...

Frédéric Faravel
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