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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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18 janvier 2013 5 18 /01 /janvier /2013 14:20

Comment la gauche a largué les ouvriers

Jeudi 10 Janvier 2013 - Mariane.fr

Depuis la victoire de Mitterrand en 1981, le PS n'aura cessé de s'éloigner du peuple. Bertrand Rothé retrace l'histoire de ce divorce dans un livre implacable à paraître ce jeudi 10 janvier : De l'abandon au mépris. Extraits.

De l'abandon au mépris, c'est un bon titre pour raconter comment le PS a tout fait pour que la classe ouvrière n'aille pas au paradis. Sur ce sujet douloureux, notre collaborateur Bertrand Rothé a écrit un livre simple, direct, efficace, construit comme un documentaire de Dziga Vertov (1896-1954), mêlant coupures de presse et études approfondies, pour nous remettre en mémoire l'histoire du «réalisme de gauche», cette maladie infantile des modernisateurs qui rognent sur l'idéal pour ne plus avoir à se soucier de la justice sociale et pour renvoyer le peuple dans les cordes.

Il a écrit un livre sur la traîtrise de cette «gauche divine» qui, en deux générations à peine, est passée, comme disait avec humour Jean Baudrillard, de «la lutte enchantée à la flûte finale». Car il aura fallu jouer bien des airs pour en arriver à trahir à ce point la classe ouvrière et à se mettre à dos les classes populaires – qui, contrairement à une idée reçue, ne sont pas majoritaires au sein de l'électorat FN –, pour être sûr de ne pas désespérer Bruxelles et les actionnaires des firmes mondialisées.

Bertrand Rothé pratique avec tact cet art de la superposition. Il fait converger les éléments factuels, les fermetures d'usines depuis le 10 mai 1981, par exemple, avec les choix stratégiques des hiérarques socialistes, sans oublier la cohorte d'intellectuels, d'économistes, de communicants – Alain Touraine, Michel Wieviorka, Daniel Cohen, pour ne citer qu'eux –, qui ont laissé croire que la désindustrialisation de la France était inéluctable, avant que le ministre du Redressement productif n'affirme le contraire. Aussi est-ce avec un certain vague à l'âme que l'on referme son livre en gardant à l'esprit les noms de la Chiers dans les Ardennes, Vilvorde, Lejaby, Cellatex, et maintenant Florange et PSA, comme autant de symboles d'un monde ouvrier déchu, trahi par les siens, cette gauche sans le peuple, incapable de gouverner avec lui, mais qui se fait simplement élire encore grâce à lui en 2012. Jusqu'à quand ?

Philippe Petit

EXTRAITS

Vilvorde, le point de rupture

Jospin_ouvriers.jpgL'histoire commence alors que le Parti socialiste est encore dans l'opposition. En février 1997, Renault annonce la fermeture de son usine de Vilvorde, en Belgique. L'événement est très médiatisé. «Trois mille travailleurs... jetés à la rue», «Renault Vilvorde l'intolérable», titre Le Soir de Bruxelles. Dès le lendemain, la presse française emboîte le pas. Le Monde lui consacre 43 articles entre mars et juin, Libération, un peu plus. Il faut dire que Louis Schweitzer, l'ancien directeur de cabinet de Laurent Fabius devenu le patron de la Régie, ne fait pas dans la dentelle (l'homme dont l'actuel gouvernement aurait souhaité qu'il représente l'Etat chez PSA...). Quelques jours après l'annonce de la fermeture de l'usine belge, il remet le couvert : 3 000 suppressions de postes en France.

La réaction du premier secrétaire du PS est instantanée. Lionel Jospin, en charge de l'opposition, demande que l'entreprise et le gouvernement reconsidèrent leurs positions. Cette décision est «financièrement, industriellement et socialement aberrante, alors que le groupe Renault a récemment investi 1,4 milliard de francs [210 millions d'euros] dans la modernisation» de l'usine belge. Se rend-il compte que ses déclarations vont l'engager, pour ne pas dire l'obliger ? Le PS a besoin de renforcer son ancrage à gauche pour les prochaines batailles électorales. Lionel Jospin décide donc de mouiller sa chemise. Le 16 mars, il participe à la manifestation européenne pour l'emploi à Bruxelles. «On a été trop loin dans le sens du libéralisme. On prend en compte les contraintes économiques et on oublie les contraintes sociales... Il faut faire une place au social dans la bataille économique que l'Europe doit conduire», déclare-t-il à la télé.

Pendant la campagne législative qui se déclenche donc inopinément, Lionel Jospin ne renie pas son discours ni sa manifestation bruxelloise. Il va même plus loin. Le 29 mai, lors de son dernier meeting à Lille, il reçoit une délégation syndicale et lui répète : «En tant qu'actionnaire de Renault, les représentants de l'Etat au conseil d'administration exigeraient que d'autres mesures soient envisagées, étudiées et préparées, pour résoudre les difficultés qui peuvent exister en matière de coût de production de l'usine de Vilvorde.» Voilà qui fait chaud au cœur du monde ouvrier. Pourtant, à bien écouter, les mots ont déjà changé. Comme à chaque fois, les ouvriers espèrent. C'est tellement humain. Ils se répètent les arguments suivants :

  • Le PS n'osera jamais abandonner les ouvriers de Renault. Les syndicats se rappellent les grands discours historiques : «La forteresse ouvrière», «Renault, vitrine sociale», «Il ne faut pas désespérer Billancourt».
  • Le PS n'osera jamais abandonner les ouvriers de Renault. D'autant plus qu'en 1994 la droite a commencé à privatiser la Régie.
  • Le PS n'osera jamais abandonner les ouvriers de Renault. C'est pour le PS le moyen d'affirmer son nouvel engagement. De montrer qu'il a su tenir compte de ses erreurs passées.
  • Le PS n'osera jamais abandonner les ouvriers de Renault. Car l'Etat a encore les moyens d'intervenir sur cette décision. C'est un actionnaire important. Avec 44,2 % du capital de l'entreprise, ses voix associées à celles des salariés lui donnent le pouvoir de refuser la fermeture de l'usine belge.

L'engagement ne dure que le temps de l'élection. Quelques jours après la victoire, le 6 juin, le ton change. Le nouveau Premier ministre est en Suède, à Malmö, où il assiste à une réunion des socialistes européens : «J'ai une sensibilité en tant que responsable politique, mais je ne peux pas apporter une réponse à une question industrielle.» Il bisse le lendemain en Belgique. Le nouveau chef du gouvernement fait savoir à son homologue belge que, «sur le dossier Vilvorde, ce n'est pas le gouvernement français qui décide». La messe est dite.

C'est fini, mais il faut bien y mettre les formes. Quelques jours plus tard, à la demande du gouvernement, le président de Renault nomme une mission pour proposer des alternatives à la fermeture pure et simple. La stratégie du gouvernement socialiste est claire : il faut faire durer l'espoir jusqu'aux vacances. Comme par hasard, l'expert remet son rapport le jour des départs, un samedi qui plus est. Le conseil d'administration tranche. Il confirme : Vilvorde doit fermer. Le gouvernement s'abstient de tout commentaire. Seule Martine Aubry, «en tant que ministre de l'Emploi», s'engage à «regarder la qualité du plan social». Fermez le ban.

Pour compenser, sans doute, le gouvernement annonce, le 1er juillet, une augmentation du Smic de 4%. Une invitation à faire le deuil de 6 000 emplois en France et en Belgique.

Que s'est-il passé pour que le Premier ministre se plie si rapidement au «réalisme de gauche» ? Personne ne croit que le dossier était à ce point avancé qu'on ne puisse «revenir en arrière sur un plan industriel», comme tenta de le faire croire Lionel Jospin.

DSK entre en scène

La réponse se trouve du côté de Bercy et de la conversion de DSK, ministre de l'Economie, aux privatisations. Dans ce domaine, les ambitions du gouvernement deviennent rapidement très importantes, voire énormes, et pour cela il lui faut des investisseurs. Or les temps ont changé depuis le début des années 90, la mondialisation financière est en marche ; 30% des actionnaires de Renault sont étrangers, il s'agit essentiellement des fonds de pension, dont Templeton Global Investment, l'un des monstres américains. Ces institutions financières ne souhaitent pas que les gouvernements se mêlent de la gestion des entreprises. Ils le font savoir immédiatement.

Pas besoin de diplomates, ni d'ambassadeurs, ni de discours, et encore moins d'un dessin : le lendemain de l'arrivée de Lionel Jospin à Matignon, l'action Renault perd 21% de sa valeur. Les premiers de la classe qui entourent DSK comprennent instantanément. L'information remonte dans l'heure à Matignon... «Sur le dossier Vilvorde, ce n'est pas le gouvernement français qui décide.» En d'autres mots, il ne faut pas se fâcher avec ceux qui détiennent le pouvoir, le vrai. Templeton se montre magnanime. Le gouvernement a plié, il a droit à une récompense.

Le 1er août, le fonds annonce que sa participation a franchi les 5% chez Renault. Un investissement judicieux et fructueux puisque, en 2008, le constructeur au losange annonce un bénéfice de 8,8 milliards de francs (1,34 million d'euros), le deuxième plus gros de son histoire. Le fonds participera ensuite aux privatisations, tout à son bénéfice.

Entre le PS et la classe ouvrière, il y aura désormais un avant et un après Vilvorde.

La fermeture de Vilvorde doit beaucoup à l'Europe. Le gouvernement socialiste décide de continuer les privatisations parce qu'il s'est très vite aperçu que la conjoncture économique ne lui permettra pas de tenir les engagements de Maastricht. Son soutien aux actionnaires et à l'Europe se mesure également à la baisse de la fiscalité des sociétés. Moins pour l'Etat, plus pour les fonds. Du sarkozysme avant l'heure, on l'a trop oublié. DSK va ainsi tenter de réduire les prélèvements obligatoires sur les stock-options, au prétexte d'éviter le départ des sièges sociaux. Le ministre des Finances veut revenir sur une décision d'Alain Juppé, qui avait augmenté leur fiscalité, la jugeant beaucoup trop faible. Le ministre socialiste propose de baisser l'impôt sur les plus-values de 40 à 26%. En prime, les heureux propriétaires auront le droit de jouir de cette fiscalité ultra-avantageuse au bout de 3 ans, contre 5 ans précédemment. Un vrai jackpot pour les managers. Mais trop, c'est trop. Les communistes et les écologistes protestent. Pour finir, un amendement socialiste envisage d'augmenter le taux d'imposition à 54 %, c'est-à-dire de revenir à une fiscalité de droit commun. Face à cette offensive, DSK retire son projet. Au Medef, on ne lui en veut pas trop, bien au contraire : «Il est infiniment plus libéral qu'Arthuis et plus pragmatique que Madelin.»

C'est compliqué, une usine

Retrouver un travail, qu'ils disent ! Mais, même pour les ouvriers sans qualification, c'est difficile. C'est compliqué, une usine. Un outil mal placé : deux fractions de seconde perdues. Avec son talent, Robert Linhart le met en mots : «Là, j'inonde le métal d'étain pour avoir tenu le chalumeau trop près du bâton et trop longtemps. [...] Là, je ne mets pas assez d'étain et la palette fait réapparaître la fissure qu'il fallait recouvrir. [...] Je m'embrouille dans l'ordre des opérations : il faut mettre les gants pour le coup de chalumeau, les enlever pour le coup de palette, ne pas toucher l'étain brûlant à mains nues, tenir le bâton de la main gauche, le chalumeau de la main droite, la palette de la main droite, les gants qu'on vient d'enlever dans la main gauche, avec l'étain.» Il ne faut pas «couler» la chaîne.

Et le vocabulaire ! C'est complexe, une usine. «Tu me gerbes 5 caisses au HN1.» Comment fait-on quand on ne sait pas ce que cela signifie ? Qu'est-ce que c'est qu'une caisse ? Et où est le HN1 ? Et cela sans compter les apprentissages sociaux.

La plupart des camarades sont fiables, d'autres moins, quelques-uns pas du tout. Auquel puis-je me confier ? Comment le chef d'équipe va-t-il réagir à mes problèmes de prostate ? Le chef d'équipe «fait beaucoup de bruit, mais ce n'est pas le mauvais gars. Ce qu'il y a, c'est qu'il a peur de Gravier, le contremaître».

De l'abandon au mépris, Le Seuil, 264 p., 19,50 €.

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29 juillet 2008 2 29 /07 /juillet /2008 13:03
Rétrolecture 1965
"Pour Marx", par Nicolas Weill
LE MONDE | 29.07.08 | 13h22  •  Mis à jour le 29.07.08 | 13h22 - édition datée du 30 juillet 2008

ès qu'on évoque aujourd'hui une oeuvre qui touche de près ou de loin à la sphère du marxisme, on croit de bon ton de préciser aussitôt qu'il s'agit d'un "continent disparu" dont l'exploration n'aurait qu'un intérêt archéologique. C'est passer un peu vite sur la vitalité nouvelle qu'a acquise, au cours des quinze dernières années, la philosophie inspirée par Marx et Engels. De nombreuses tentatives d'actualisation et de réévaluation ont transformé cette jachère en un domaine singulièrement actif. Une telle réappropriation aurait-elle été possible sans le rafraîchissement du marxisme par la philosophie opéré plusieurs décennies plus tôt grâce à l'austère travail de Louis Althusser (1918-1990), dont Pour Marx, en 1965, sera la spectaculaire révélation ?


La couverture du livre Bien sûr, la vie de ce professeur de philosophie à l'Ecole normale supérieure (il fut longtemps le "caïman", le répétiteur des candidats à l'agrégation de philosophie), dont la fin est marquée par le meurtre de sa femme Hélène Rytmann, en 1980, est traversée par une conjoncture historique et politique particulière. Pour lui, la Théorie (avec un grand "T", entendez : marxiste) devait d'ailleurs servir à en infléchir le cours. La redécouverte de Marx (mais aussi du dramaturge italien Bertolazzi mis en scène par Strehler) qu'Althusser propose dans ce recueil d'articles, pour l'essentiel publiés de 1960 à 1965 dans les revues du Parti communiste - notamment La Pensée -, ne saurait être dissociée des débats du temps. En puisant dans l'autorité de Marx, Althusser et son groupe d'"althussériens" (Etienne Balibar, Alain Badiou, Jacques Rancière, etc.) s'efforçaient de ménager, à l'intérieur même du PCF, un "efficace" à la philosophie. Autrement dit, ils croyaient en leur capacité d'agir sur la réalité des "rapports de production" par l'intervention intellectuelle et militante.

D'où l'importance accordée dans ces pages non seulement à l'auteur du Capital mais aussi aux productions théoriques des grands acteurs du mouvement communiste, Lénine ou Mao (le Grand Timonier étant évoqué avec chaleur pour sa contribution de 1937 sur la "contradiction"). Ce début des années 1960 est encore une époque où la nature criminelle et policière des régimes qui se revendiquent du "socialisme réel", surtout chinois, demeure mal connue dans le détail et peu documentée. D'où certaines évocations qui, aujourd'hui, font tout de même grincer des dents : Staline crédité "paradoxalement" d'avoir mis fin au délire de la "science prolétarienne" d'un Lyssenko qui avait prétendu contester la génétique de la "science bourgeoise" ; Mao loué pour son absence de contamination hégélienne, etc.

Pourtant, la relecture du Marx historique s'inscrivait avant tout dans le projet de mettre à bas une orthodoxie. Celle qui, depuis Staline, avait figé la pensée du mouvement communiste et transformé le marxisme en constat mécanique d'un processus historique qui se faisait pour ainsi dire tout seul et que les instances dirigeantes du mouvement révolutionnaire étaient seules à pouvoir interpréter.

L'"HUMANISME", UNE "IDÉOLOGIE"

Le cours de l'histoire était déterminé en "dernière instance" par l'économie. La situation historique et culturelle ("la surdétermination"), que ce soit l'état de la Russie en 1917 ou de la France au sortir de la guerre d'Algérie, comptait pour rien. Contre cette confiance aveugle, le retour althussérien à Marx offrait discrètement des éléments de perspective critique. Même si Jacques Rancière, dans son texte de rupture La Leçon d'Althusser (Gallimard, 1974), accuse un maître coincé dans son élitisme universitaire d'être resté hermétique à ce que Mai 68 puis la révolte ouvrière de Lip avaient montré de capacité des masses à agir.

L'autre adversaire d'Althusser dans Pour Marx est l'"humanisme" - mot d'ordre alors en vogue parmi les intellectuels organiques du PC, qui visait à étendre l'influence des communistes à d'autres cercles, notamment à ceux des croyants. L'incarnation de cette tendance dominante est alors Roger Garaudy, qui, après son exclusion du PCF en 1970, retrouvera la foi chrétienne puis se convertira à l'islam.

Contre l'économisme/humanisme qui pervertit l'héritage de Marx, Althusser va développer grâce aux concepts forgés par le philosophe des sciences Gaston Bachelard sa thèse fameuse de la "coupure épistémologique". Il y aurait un Marx encore captif des notions de la philosophie et en particulier de l'idéalisme allemand, d'Hegel comme de son adversaire matérialiste, Feuerbach : le Marx des Manuscrits de 1844 et un Marx "scientifique", celui du Capital.

Le fauteur de l'orthodoxie dévoyée serait le Marx des philosophes ; le Marx du parti idéal serait celui qui aurait fini par se débarrasser d'Hegel. Quant à l'antihumanisme, il ne signifie ici que la reconnaissance de l'humanisme comme "idéologie". Une idéologie qui empêche de reconnaître que la notion de sujet n'est que l'interpellation des individus comme tels par les "appareils idéologiques d'Etat" au service du pouvoir.

Vu l'usage que feront du "retour du sujet" ceux qui, dans la décennie 1980, voudront mettre définitivement à bas le marxisme, cette critique de l'humanisme comme paravent illusoire de la domination bourgeoise visait effectivement un point sensible. De même, la dénonciation de la prétention d'une conception théorique à se geler en doctrine, dirigée contre le marxisme officiel d'alors, conserve toute sa pertinence, appliquée à une idéologie libérale qui prétend, sur un mode étrangement proche de la vulgate stalinienne d'hier, se confondre avec la nature des choses elle-même et évacuer toute alternative possible. En cela, un retour à Althusser pourrait se comprendre.

POUR MARX de Louis Althusser. La Découverte, 2005 (réédition), 273 p., 11 €.
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13 mars 2007 2 13 /03 /mars /2007 15:41
Comment fonctionne le petit monde des militants et des élites socialistes ? En disséquant la "société des socialistes", Rémi Lefebvre et Frédéric Sawicki dressent le portrait à la fois sombre et pathétique d'un parti recroquevillé sur lui-même au grand désespoir de ses militants.
suite de l'article précédent...

Les auteurs insistent sur le fait que ce sont ces liens rompus et la faible implantation du PS qui "[accroissent] la volatilité de l'électorat socialiste, condamnant le PS à faire fluctuer sa ligne idéologique". Cela éclaire aussi les raisons de l'usage intensif des sondages si déterminant dans la désignation interne de novembre 2006 : "Faute de réseaux puissants irriguant la société, les élites socialistes [et toutes tendances ou sensibilités confondues] sont de fait conduites à s'appuyer sur des formes de production non "mobilisée" de l'opinion publique comme les sondages". Et ce n'est sans doute pas non plus un hasard si la vision socialiste minore de fait et de plus en plus toute conflictualité sociale pour se nourrir avant de travaux sociologiques sur l'individu et les valeurs post-matérialistes (François de Singly, Marcel Gauchet) - et ce en contradiction flagrante avec l'objet du parti - qui dessinent des individus "entrepreneurs de leur propre vie", selon l'expression d'Alain Ehrenberg qui fait florès. Or un parti politique qui cherche à gouverner durablement une société pour la transformer ne parvient à le faire que s'il a profondémentpréparé la prise et l'exercice du pouvoir en établissant son hégémonie culturelle sur cette même société : en abdiquant devant l'individualisme et le néo-libéralisme ambiant au sein de sa propre réflexion interne, le PS abdiquerait toute vélléité de transformer cette société. Sans compter qu'il ne s'est jamais doté des outils culturels, associatifs et mutualistes pour asseoir son hégémonie culturelle.

De fait, les militants d'origine populaire se font rares, ce qui s'explique aussi par la généralisation, au sein du PS, d'une "culture du débat" pourtant positive mais qui valorise avant tout la réflexion collective et la "libre expression" - peu spontanée - des militants. Or cette "intellectualisation", en faisant appel aux ressources culturelles personnelles, en technicisant le débat et en dévalorisant le rapport populaire au parti, fait de remise de soi et de loyalisme, favoriserait la relégation des militants les plus modestes. Ce livre touche là une autre contradiction qu'il ne peut dépasser parce que c'est celle du parti : le monde et la politique se complexifie mais, face à cela et face à la généralisation de la "culture du débat" qui marque une avancée démocratique indéniable et qui n'a pas d'équivalent dans les autres partis français ou européens, le Parti socialiste n'a mis en place aucune structure de formation adaptée (à la différence du PCF des années 1950) à son public populaire ou moyen et à la hauteur des attentes politiques ; le loyalisme n'est pas l'apanage des militants issus des milieux populaires qui seraient par ailleurs déstabilisés par la "culture du débat", depuis 1946 aucune majorité dirigeante socialisme n'a directement été remise en cause par sa base, le légitimisme atteint une forte proportion des débatteurs et technocrates de section, ce qui permet de s'interroger sur la profondeur d'un certain nombre de débats tenus dans le PS.
Ce sont les pratiques les plus ordinaires du militantisme (tractage) qui sont dévalorisées (et la vague d'adhésion et la campagne présidentielle n'invalide malheureusement
pas cette conclusion) mais aussi les dimensions collectives et identitaires de l'appartenance partisane (nuits de collage d'affiches, fêtes de sections) qui se perdent. Etonnamment, le PS semble tolérer, voire encourager, un militantisme distancié - et plus encore depuis quelques mois. La conséquence en est que la dimension cynique des comportements prend une place prépondérante au sein du parti, où "le militant est un loup pour le militant". Un "univers hobbesien" donc, où l'on "ne s'aime pas, ou peu" et où "rapporter les prises de positions des militants aux positions dans l'espace partisan relève d'un quasi-réflexe [...]".
Le cynisme en politique ne date pas d'aujourd'hui, mais la nouveauté est que la concurrence touche toute la communauté militante, du sommet jusqu'à la base, et que la "lutte pour les places", contrairement à d'autres milieux militants y est peu déniée.

Difficile donc de "militer au PS et d'y rester tant d'intérêts, croyances et convictions, dispositions, ajustements à l'institution s'y articulent difficilement". Cela explique une certaine forme de "malheur militant" qui, dans les entretiens qu'ils ont menés par les auteurs, s'exprime à travers les registres de l'insatisfaction ("on ne s'y retrouve pas"), de la déception, de la frustration ("il n'est pas facile de militer"). Malgré tout, et malgré leur grande lucidité, les militants semblent peu enclins à la défection, sans doute parce que, toujours à cause de la rétractation des réseaux socialistes, il est difficile de reconvertir son militantisme socialiste. On voit donc se multiplier les formes de "distance à l'engagement" : ne pas voter socialiste aux élections, voter "oui" au projet de traité constitutionnel européen lors du référendum interne de l'automne 2004 pour ne pas cautionner Laurent Fabius en se promettant de voter "non" dans l'urne, adhérer à ATTAC ou encore afficher délibérément son cynisme et valoriser la distance critique en raillant "l'engagement total" du militant de base...

C'est au final un portrait quelque peu pathétique du PS qui est dessiné. Un PS incapable d'affirmer qu'est-ce qu'être socialiste aujourd'hui et donc "condamné à décevoir". Y a-t-il quelques raisons d'espérer ? Les deux chercheurs en voient dans l'histoire du PS qui, dans les années 1970, avait réussi sa rénovation en redonnant leur place aux militants, en limitant les mandats, en s'ouvrant aux autres organisations... Reste qu'un tel élan se fait attendre, au risque de faire perdre leurs dernières illusions aux militants. On prétend que Pierre Mauroy le résume ainsi : "si les dégoûtés s'en vont, ne resteront que les dégoûtants".
Contrairement à ce qu'a pu dire Arnaud Montebourg voici plusieurs semaines, Ségolène Royal n'a pas réussi à faire en quelques mois ce que le courant qu'il avait quitté - Pour un nouveau Parti socialiste - n'avait pas réussi en 4 ans. D'abord parce que - même en recherchant à être légitimée par le vote des militants - Ségolène Royal s'est imposée au Parti socialiste, à ses cadres et à une partie de ses militants, en s'appuyant sur l'état de l'opinion publique à un moment donné (et certainement pas sur des réseaux structurés extérieurs au Parti comme avait pu le faire Mitterrand en 1971) ; elle n'a donc pas (encore) agi sur le PS en tant que tel. Celui-ci se retrouve donc dans une situation d'entre-deux, avec un vieil appareil, héritage  de toutes les combinaisons de congrès depuis 20 ans et d'un légitimisme nourri de déception d'une majorité des militants plus anciens, des nouveaux militants dont on ne sait pas combien resteront au-delà de la désignation du 16 novembre 2006 et de la campagne présidentielle et dont on ignore les motivations idéologiques et politiques pour ceux qui choisiront de rester.
La rénovation du parti reste donc à faire pour dépasser les anciennes structures, mais elle ne sortira certainement pas par magie de la désignation de la candidate ou de son élection à la Présidente. Tout juste pourra-t-on dire qu'une défaite supplémentaire de la gauche en 2007, au-delà d'un drame social qu'elle porterait en germe, mettrait le PS dans une situation comparable à celui du Labour confronté à 20 ans de thatchérisme et qu'il n'est pas dit - loin de là - que le blairisme n'est apporté que des résultats positifs à long terme pour la société britannique et européenne.
Les valeurs portées par la sociale-démocratie française, déjà mises à mal dans la société, se verraient opposer durablement l'impossibilité de refaire surface et de prétendre un jour à l'hégémonie culturelle sur la société face à l'ampleur de la casse sociale qui résulterait de l'élection d'un Sarkozy ou d'un Bayrou à l'Elysée. Ségolène Royal peut apparaître comme le fruit d'une contradiction interne supplémentaire du socialisme français mais son élection à la tête du pays est le passage obligé pour poursuivre l'espérance socialiste en France et en Europe.

Frédéric FARAVEL
(avec quelques notes tirées
de mes lectures de Sciences Humaines)

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13 mars 2007 2 13 /03 /mars /2007 14:52
Comment fonctionne le petit monde des militants et des élites socialistes ? En disséquant la "société des socialistes", Rémi Lefebvre et Frédéric Sawicki dressent le portrait à la fois sombre et pathétique d'un parti recroquevillé sur lui-même au grand désespoir de ses militants.

"Il faut avoir le coeur bien accroché pour rester au PS."
Propos paradoxal d'un militant socialiste lillois, que le lecteur fera sans doute sien s'il lit jusqu'au bout le riche essai que Rémi Lefebvre et Frédéric Sawicki viennent de consacrer au Parti socialiste. Sans parti pris, ils dressent, à coup de statistiques, de rappels historiques et d'une enquête de terrain, un tableau clinique très sombre du prinicipal parti de la gauche française. Partant de la conviction que "pour comprendre ce que font et disent les socialistes, il faut comprendre ce qu'ils sont et la société qu'ils forment", ils décrivent un parti de plus en plus hermétique, homogène socialement et ayant du mal à avoir une vision de la société et une ligne idéologique claires. Ils rejoignent en cela les critiques ordinairement adressées au PS, mais, en montrant, grâce à leur vaste information, les mécanismes ordinaires, quotidiens, qui font de la "société socialiste" ce qu'elle est aujourd'hui.
L'ouvrage retrace en premier lieu l'histoire du socialisme français et rappelle quelques faiblesses structurelles du PS. Au gouvernement durant 15 des 25 dernières années, il est, parmis les partis sociaux-démocrates européens, l'un des plus faibles en termes de scores électoraux (27,8% en moyenne au 1er tour des législatives entre 1981 et 2005). Joue ici la spécificité de la situation française, notamment un Front national à 8-10% des inscrits et une extrême-gauche encore vivace. Contrairement à ses homologues allemand ou britannique, le socialisme français a toujours eu du mal à s'arrimer aux classes populaires (la CGT refusant notamment dès la naissance de la SFIO en 1905, toute collaboration) - le syndicalisme étant par ailleurs extrêmement faible en France par rapport aux autres pays européens. Le PS n'a pas réussi à s'imposer à gauche comme le PCF l'avait fait avant lui, entre 1945 et 1972.
Le socialisme français n'a donc jamais été "populaire". Mais cela n'empêche pas le PS d'être marqué
aujourd'hui par une fermeture aux groupes sociaux situés en bas voire au milieu de l'échelle sociale - même si la vague d'adhésions de l'année 2006 intervenue après la parution du livre doit corriger quelques éléments statistiques.
Au sein des élites notamment (élus, membres du Conseil national du parti et des cabinets ministériels) qui, de plus en plus, ont été recrutés au sein des classes supérieures et, en large majorité, dans la fonction publique. Mais le constat vaut aussi pour les militants qui s'embourgeoisent, avec un très faible recrutement au sein des classes populaires et des chômeurs. La majorité des adhérents appartiennent au secteur public. Le vieillissement était particulièrement inquiétant : l'âge moyen de l'adhérent socialiste est de 55 ans, et seuls 14% d'entre eux avaient moins de 40 ans - les adhésions de 2006 ont peu fait évoluer ce constat.
Déjà peu représentative, la société des socialistes se replie sur elle-même à cause de la rétractation des réseaux que le PS avait su tisser au cours des années 1970 avec d'autres organisations et mouvements, et qui lui offraient un "ancrage social". Par contre, l'essai connaît sur le thème d'une laïcité ringardisée au sein du PS une vraie faille, car, depuis 2005 et le débat sur la loi sur le voile, la cause laïque est à nouveau portée comme un marqueur et gare à celui ou celle qui voudrait casser l'unanimisme ambiant sur cette question ! J'ajouterai que cette évolution récente n'est pas forcément plus rassurante que ce qui est décrit dans l'essai, puisque si l'on regarde les thématiques débattues lors des congrès annuels de la SFIO déclinantes des années 1950-1960, la laïcité revenait comme une rengaine, paravent immanquable d'un parti qui n'osait plus faire face à d'autres débats moins évidents ceux-là.
Le lien avec la gauche étudiante, notamment extrême, qui avait pourtant fourni un cerain nombre de figures actuelles, vieillissantes, mais parfois respectables du PS (Lionel Jospin, Julien Dray, Henri Weber, Jean-Christophe Cambadélis...) se sont particulièrement distendus, la pratique du pouvoir les a défaits pour ne laisser place qu'à une "détestation  croisée bien établie". Le monde associatif s'est lui-même professionnalisé (la dimension militante passant au 2nd plan) alors que le PS ne promouvait pas ceux qui militaient dans les deux sphères. Les syndicats, enfin, se tiennent désormais à distance du politique - la CFDT notamment qui, échaudée par ses expériences passées avec le PS, proclame sa neutralité ("ni de gauche, ni de droite") et abdique dans le même temps la volonté de transformer la société, plus franchement encore que le PS.
(à suivre...)
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13 mars 2007 2 13 /03 /mars /2007 14:28
J'ai commencé à lire le dernier bouquin de Jacques Attali, une brève histoire de l'avenir. Au regard du marasame idéologigue et culturel dans lequel se trouve la gauche et le Parti socialiste (nous y reviendrons à l'occasion d'une autre note), je me suis dit que malgré les divergences politiques que je pouvais avoir avec Jacques Attali, celui-ci avait tout de même un recul, une réflexion et une profondeur de vue qui pouvait être utile.
Bon pour le moment, je me suis tapé l'avant-propos et les deux premiers chapitres, et jusqu'ici je reste sur ma faim.
En effet, le prologue vise à nous mettre en garde sur les risques que comporte l'avenir entre trois hypothèses à horizon 2050 : hypermarché, hyperconflit, hyperdémocratie... Il prévient qu'il existe des lois de l'histoire que l'on peut déduire des centaines de milliers d'années passées par l'être humain sur la Terre et que ces lois peuvent nous permettre de prédire et surtout de prévenir la course des évènements, donc dans l'optique d'orienter vers un épanouissement de l'humanité le futur qui nous attend.
Ces lois de l'histoire telles qu'elles nous sont présentée peu à peu semblent néanmoins un peut coincer au milieu du concept de psychohistoire du romancier de science-fiction Isaac Assimov et la philosophie économique et sociale de Karl Marx.
Ensuite dans les deux premiers chapitres, l'auteur accumule tout de même au milieu de beaucoup de lieux communs et de quelques synthèses intéressantes, les erreurs dans le domaine de la paléontologie humaine et de l'histoire ancienne, mélangeant datation, dates historiques, ensembles de civilisation (la Mésopotamie serait ainsi peuplée il y a 5 000 ans par des invasions successives turco-mongoles et indo-européennes... quid des akkadiens, amorrites, sumériens et élamites ?) et il tient le récit biblique de constitution du peuple hébreux pour une vérité historique et archéologiue alors que les archéologues israéliens ont prouvé le contraire depuis quelques années.
Je poursuis et je vous rendrai compte...
Frédéric FARAVEL
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26 février 2007 1 26 /02 /février /2007 11:31
Les vacances ont cela de bon qu'on peut profiter de moments de répits et s'attaquer en pleine détente aux bouquins qu'on vous a offert quelques semaines plus tôt.
Je m'attaque donc depuis quelques temps aux BD que j'ai trop longtemps laissées de côté, et que mon épouse m'a positivement dénichées pour mon anniversaire.

Mon coup de foudre de la semaine s'est donc porté sur "Les Mauvaises gens" d'Etienne Davodeau, primé au festival d'Angoulême de 2006.
Voilà un beau livre que je qualifierai avant tout de touchant et d'humain. Les auteurs de bandes dessinées évitent souvent les "histoires vraies", alors un dessinateurs qui prend pour scénario la vie militante de ses propres parents, c'est le comble.
C'est peu de dire que le sujet est traité avec respect et sans voyeurisme ou nombrilisme ; jusque dans son dessin l'auteur s'est appliqué à un certain "devoir de grisaille" qui doit concerner les choses sérieuses et seul permet la transmission d'un message en profondeur.

Ce livre par ailleurs a le mérite d'éclairer un parcours, un petit pays, et dans ce pays des gens qu'on oublie toujours car ils ne cadrent avec aucune des mythologies dominantes de l'hexagone.
On connaît les bons catholiques de l'ouest français, qui vont à l'église plutôt deux fois qu'une et mettent leurs enfants à l'école privée (parce qu'il n'y en a pas d'autres souvent de toute manière) - et on les classe rapidement dans la catégorie des chouans aliénés et villieristes ; on connaît la classe ouvrière qui lutte avec la CGT dans les grandes agglomérations industrielles, chante l'internationale et se faisait manipuler par le PCF.

Et bien voilà qu'Etienne Davodeau rappelle la vie, difficile, d'une classe sociale qui a mis plus longtemps encore que les autres acquérir sa conscience et sa dignité dans la deuxième moitié du XXème siècle : les ouvriers catholiques du Choletais.
Soumis à une société conservatrice, écrasée par une Eglise romaine traditionnelle alliée à des patrons qui n'ont de paternalistes que la mauvaise, ces jeunes gens ont dû tout apprendre et tout construire en une vie, sans rien renier, de leur foi, de leur identité, pour retrouver leur diginité et s'inventer un nouvel avenir, affronter sans doute de nouvelles désillusions, là où ailleurs en France la classe ouvrière avait mis plusieurs générations.
Cette histoire de prêtres ouvriers, de jocistes, de cédétiste de base, d'une classe ouvrière qui porta le socialisme français au pouvoir en 1981 est un fort rappel à l'ordre pour le petit protestant socialiste que je suis - finalement c'est tellement plus facile pour moi, que ces gens ne peuvent que forcer le respect.

Ce livre sonne pour moi comme un rappel salutaire qu'il ne faut pas se tromper de camp et qu'il est des camarades qu'on ne saurait trahir ni la mémoire, ni leurs enfants.
Le 22 avril 2007 sonne ainsi comme un rendez-vous à honorer, le combat continuera après.

Frédéric FARAVEL
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8 février 2007 4 08 /02 /février /2007 17:57
À droite toute

En librairie à partir d'aujourd'hui, mon livre sur la droitisation des sociétés occidentales (le phénomène se repère aussi en lisant les commentaires sur ce blog - c'est d'ailleurs un des éléments à l'origine de ce travail ;-) Ci-dessous la quatrième de couverture. Vous pouvez aussi lire la table des matières et l'introduction.

Et si la France de 2007 était à droite comme rarement dans son histoire ? Le sens de l’histoire s’est retourné. La droite ne se bat plus dos au mur face à un progressisme conquérant. Portée par le dogme libéral et la vague de la mondialisation, elle cherche à remodeler la société. Nicolas Sarkozy incarne cette nouvelle droite française, post-nationale et débarrassée de ses anciens complexes. La force du candidat de l’UMP est de se situer au croisement des trois traditions de la droite distinguées par l’historien René Rémond. Sarkozy est «orléaniste» par ses convictions libérales, «bonapartiste» par son autoritarisme et «réactionnaire» dans son approche de la société.
Ce livre analyse les différentes facettes de cette mutation de la droite française en la comparant aux évolutions internationales. Aux États-Unis comme en France, les conservateurs réussissent à séduire une large partie des couches populaires en exploitant le besoin d’autorité stimulé par l’instabilité économique. L’acceptation des inégalités sociales, compensée par un discours hypocrite sur le mérite individuel, traverse l’ensemble du monde occidental. L’idéologie de droite s’appuie encore sur l’hyper-individualisme contemporain. Elle impressionne jusqu’à ses adversaires historiques. La percée de Ségolène Royal s’inscrit dans le mouvement de droitisation des gauches dans les pays riches et vieillissants.

Éric Dupin

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3 décembre 2006 7 03 /12 /décembre /2006 10:40

PIRATES, CORSAIRES ET FLIBUSTIERS

 

 

PIRATES - Jean-Pierre Moreau

Qui n'a pas, enfant, passé de merveilleux moments en compagnie du mystérieux John Silver, à suivre l'affrontement entre Rackham le Rouge et le Chevalier de Haddock, ou à frémir devant les tribulations du capitaine Blood ?
Pirates... le mot fait trembler. Les clichés sont faciles : pavillon noir, abordages sanglants, or, argent et pierreries, amours sans frein, liberté, etc. Cet ouvrage nous dévoile une réalité n'ayant parfois rien à envier aux légendes. Les flibustiers, corsaires et pirates de chair et d'os étaient Basques, Bretons, Gascons ou Normands, Espagnols ou Britanniques. Certains étaient forts en gueule, d'autres avaient un grand coeur, quelques-uns furent des prédateurs psychopathes. Ils écumèrent les mers dès le XVIe siècle, traquant les galions isolés ou attaquant les colonies espagnoles.
Cet ouvrage enrichit considérablement l'historiographie de la flibuste française et européenne, particulièrement aux Antilles. On découvrira que loin de n'être qu'une aventure improvisée, menée couteau aux dents, celle-ci s'est parfois développée à la faveur d'initiatives économiques.
Exposé historique mais aussi manuel pour devenir un parfait flibustier, cet ouvrage montrera comment après 1725 et leur disparition de la scène historique, les "picoreurs des mers" se transformèrent en figures de légende. D'abord héros nationaux, puis personnages de pacotille à la sauce hollywoodienne, les pirates furent présentés après mai 1968 comme des libertaires, ancêtres des anarchistes.
Enfin, comment peut-on parler des pirates sans évoquer les trésors qui dorment au fond de l'océan ou dans des caches oubliés ?

Janvier 2006 - 478 pages - 21 €

 

HISTOIRE DE LA PIRATERIE - Robert de la Croix

De la Méditerranée, berceau de la piraterie, jusqu'aux Antilles et à l'île de la Tortue au Nord-Ouest de St-Domingue, voici dans le fracas des abordages et des batailles, dans l'odeur de la poudre, de la saumure, des embruns et du rhum, la fabuleuse histoire des pirates, faite de tueries, de ripailles, de violence et de mort.
Leurs atouts : la rapidité et la ruse. Leur alliée : la nuit sans lune où l'on surprend les hommes de quart veillant sur le navire endormi. Une ardeur brûlante anime les pirates au combat. Vaincus, ils ne doivent attendre aucun pardon, aucune pitié, seulement la potence. Vainqueurs, ils défoncent les panneaux de cales et se ruent sur le butin. Puis ils visitent la cambuse, et les larges rasades de vin d'Espagne préludent aux festins, aux beuveries et aux jeux.
Des personnages extraordinaires traversent cette histoire fantastique où tout est vrai. L'Olonnois, criblé de flèches et dépecé par les Indiens ; Morgan, prince couvert de sang et d'or qui mit à sac Maracaïbo ; Barbe-Noire, qui eut la tête tranchée après une vie de pillage ; Rackam, Avery, Kidd et autres diables des mers. Des femmes aussi, Ann Bonney et Mary Read au tragique destin. Et plus près de nous, Felix von Luckner, qui sur son trois-mâts See Adler écuma les océans entre 1916 et 1919 sous le pavillon à tête de mort, échappant à toutes les recherches après avoir envoyé par le fond 40 000 tonnes de navires.
Maître de l'aventure maritime, Robert de la Croix évoque magistralement, des origines à nos jours, l'épopée sauvage de ces aventuriers de haute mer, dont certains se taillèrent un royaume à la pointe de leur sabre.

2003 ; Réédition de l'édition de 1974 - 383 pages - 25 €

 

 

PIRATES ET CORSAIRES - Armel de Wismes

La piraterie a exercé sur toutes les mers depuis les temps les plus reculés. Les marins de l'Antiquité considéraient le pillage et le trafic des esclaves sur des rivages étrangers comme un acte de guerre tout à fait licite. Plus tard, les Vikings scandinaves et les Barbaresques d'Afrique du Nord ne se conduisirent pas mieux. Au Moyen-Âge et lorsque la découverte des Indes Occidentales et Orientales offrit aux navigateurs européens un large champ d'action, le brigandage maritime conserva le caractère d'une piraterie admise qui se prolongea dans la flibuste. C'est seulement au XVIIe siècle, et en France, qu'une législation sévère du droit de course permettra de distinguer nettement le corsaire du pirate. Par leurs exploits, de glorieux corsaires occuperont une place importante dans l'Histoire. D'où le choix par l'auteur de mettre surtout en évidence dans ce livre l'histoire moins connue de la piraterie sous ses deux aspects aussi passionnants : piraterie de forbans isolés arborant le pavillon noir en Atlantique et dans l'Océan Indien, et piraterie de grands écumeurs de mers capables de rassembler de véritables flottes en Méditerranée, en Orient ou en Extrême-Orient.
En nous offrant une série de portraits de ces personnages, Armel de Wismes s'est attaché à nous révéler ce monde pirate dans son extraordinaire diversité. Si la plupart des pirates furent de redoutables bandits, cupides et cruels, on trouve aussi parmi eux des héros, des explorateurs, des idéalistes, des hommes ayant tenu un rang élevé dans la société de leur temps, et même des femmes extrêmement belles et séduisantes.
Riche de faits et d'anecdotes, ce livre présente à la fois les qualités d'un document d'histoire et d'un grand roman d'aventure.

1999 - 231 pages, quelques gravures noir et blanc - 19,82 €

 

 

LES TYRANS DE LA MER - Pirates, corsaires et flibustiers
Textes réunis par Sylvie Requemora et Sophie Linon-Chipon

Il est des continents à redécouvrir, et des océans. Le monde de la course et de la flibuste en fait partie. Non pas qu'il soit absent de notre imaginaire : bien au contraire, il l'encombre de souvenirs adolescents. La science historique est destinée - malheureusement ? - à expliquer et détruire nos illusions sur le passé. Ce recueil est d'abord un inventaire des formes que prit ce que l'on appelle indifféremment la course, la flibuste ou la piraterie. Point d'héroïsme guerrier en cela, il s'agit de simple commerce : la guerre moderne, dépourvue de tout esprit de sacrifice chevaleresque, n'est pas loin. Comment se fit le passage en littérature de ce qui ne pouvait, décemment, ni divertir ni instruire selon la vulgate horatienne ? Véhicule de la mort et de l'injustice, le pirate est aussi le messager de l'au-delà pour le chrétien, d'une vie différente pour le commun des mortels. D'où la fascination que le pirate exerce sur ses victimes - source de romanesque - ou sur l'imaginaire social. L'image du pirate, homme libre, héros sans moralité sinon sans morale, se forme précisément au confluent de l'Âge classique et des Lumières comme un impossible absolu et pourtant réel. Ayant perdu sa défroque diabolique, même dans sa version "barbaresque", le pirate est décidément "humain, trop humain". C'est ce que disent les premiers chroniqueurs de la flibuste, Exquemelin et Defoe. Mais, avec les guerres de l'Empire et le XIXe siècle, l'armement de la course devenant une activité strictement commerciale, le "corsaire" littéraire se transforme lui-même en simple produit de la société marchande. La littérature de la flibuste, des trésors, et des îles désertes se situa alors dans le passé régressif d'un âge d'or mythique, qui protégeait de toute assimilation au quotidien : un excellent placebo social. Elle rejoignit la vaste littérature d'aventures que la société industrielle fabriqua pour la jeunesse à partir du Second Empire : c'est précisément l'époque où les Etats renoncent solennellement à la course, mais pas à la guerre et encore moins aux "aventures" coloniales. On trouvera encore dans ce volume des textes peu connus extraits de la vaste littérature de mer, des personnages illustres réinterprétés et des intellectuels, des libertins et des dévots, des héros et des couards, les alizés réparateurs et la moiteur des entreponts, la vie et la mort, l'histoire et l'anecdote.

2005 - 593 pages - 28 €

 

NOUVEAUTÉ

NOUVEAUTÉ

 

LA VÉRITABLE HISTOIRE DE ROBINSON CRUSOÉ et l'île des marins abandonnés  -  Ricardo Uztarroz

Une "enquête" qui révèle l'origine du mythe de Robinson Crusoé, héros d'un des romans les plus lus au monde. Pour écrire "Robinson Crusoé", Daniel Defoe s'inspire d'un fait réel survenu dix ans auparavant. Un corsaire écossais, Alexander Selkirk, forte tête et excellent marin se querelle avec son capitaine lors d'une escale dans l'île déserte chilienne Mas a Tierra. Convaincu que rapidement un navire le recueillera, il demande qu'on le débarque. Erreur fatidique car il y reste quatre ans et quatre mois. La fiction n'a rien à voir avec la réalité. Si Robinson réinvente grâce à "la providence" la société sur la base des préceptes de l'éthique protestante, Selkirk est réduit à l'état d'animal, comme renvoyé à l'origine de l'humanité.
Sur l'île, rebaptisée en 1966 Robinson Crusoé, nombre de marins furent au fil du temps abandonnés, contre ou de leur plein gré... Aujourd'hui, ses 600 habitants continuent à mener une rude vie de Robinson, loin des turbulences du monde...

Un excellent ouvrage qui se dévore d'une traite. L'auteur retrace l'histoire d'une petite île déserte Chilienne longtemps inhabitée et oubliée de tous : l'île Robinson Crusoé. Oubliée de tous ? Pas vraiment, car Robinson a été pour bien des marins (pirates et officiers) l'île de la dernière chance, du dernier avitaillement - où William Dampier, que l'on découvre étroitement lié au mythe de Robinson Crusoé, fit escale régulièrement. Jamais île déserte n'a eu Histoire plus tumultueuse, voire romanesque ; jalonnée de naufrages, d'abandons, de retraites, de tentatives de colonisation... finalement, cette petite île déserte a été le théâtre de bien des aventures humaines !

Juin 2006 - 206 pages - 20 €

 

 

L'AVENTURE DE LA FLIBUSTE - Actes du colloque de Brest 3-4 mai 2001, sous la direction de Michel Le Bris

Quelle était la religion des flibustiers ? Les pirates étaient-ils des dissidents radicaux religieux ? Peut-on traiter de la flibuste et de la piraterie comme d'une révolte sociale annonçant la Révolution française ? Savez-vous que vingt-cinq pour cent au moins des flibustiers étaient noirs ? Qu'un des plus féroces d'entre eux, William Dampier, était en même temps un savant de génie ? Le mystère de la fin du chevalier de Grammont sera-t-il enfin, ici, définitivement éclairci ?
Conçue par Michel Le Bris, et présentée à l'abbaye de Daoulas en 2001, puis à Paris au musée de la Marine en 2002, l'exposition Pirates et Flibustiers des Caraïbes, a reçu un accueil public et critique enthousiaste. La plus importante exposition jamais consacrée à ce sujet dans le monde ! Et une vision radicalement nouvelle, tenant comp^te des progrès actuels de la recherche. Car elle a changé notre vision, depuis ces dernières décennies ! On en aura ici quelques aperçus passionnants, échos du colloque qui se tint à Brest au lancement de l'exposition, rassemblant les meilleurs spécialistes. Où l'on verra que la réalité continue de dépasser la fiction...

2005 - 191 pages, très nombreuses photos et illustrations - 22 €

 

 

CORSAIRES ET FLIBUSTIERS - Jean Merrien

Écrivain de la mer, auteur de dizaines d'ouvrages, Jean Merrien s'était déjà penché en historien sur les francs-tireurs des océans. C'est cette extraordinaire aventure de la Course, traversée par des personnages au destin flamboyant ou tragique qu'il évoque aujourd'hui avec celle, peut-être plus fabuleuse encore, de la flibuste.
Si les géants - Jean Bart, Duguay-Trouin, Jacques Cassard, Surcouf - sont entrés dans la légende dans le fracas des abordages, il est d'autres corsaires qui en leur temps se sont couverts de gloire. Voici leur authentique histoire depuis les origines, les bâtiments et les équipages, les exploits et les combats dans les embruns et la mitraille.
Haute en couleurs, terrifiante, atroce parfois mais pourtant d'une beauté sauvage, la flibuste est ici contée. L'argent et les plaisirs, les honneurs et les gloires, la mort et la ripaille y tissent la trame de la grande aventure, de l'île de la Tortue à Saint-Domingue de Haïti à Maracaïbo.
Gentilshommes ou forbans, des noms de flibustiers ont marqué à jamais la mer des Caraïbes. Du chevalier de Grammont à Monbars l'exterminateur, de Jean-David Nau l'Olonnais à Laurent de Graff, voici tels qu'en eux-mêmes les aventuriers de la mer. Jean Merrien n'a pas sacrifié au romantisme, tout est rigoureusement exact, et son livre passionnant restera comme un ouvrage de référence sur le monde fascinant des corsaires et des flibustiers.

2003 - 348 pages - 22 €

 

 

UN FLIBUSTIER FRANÇAIS DANS LA MER DES ANTILLES (1618-1620)
Manuscrit du début du XVIIe siècle présenté par Jean-Pierre Moreau

Pirates, commerçants, colonisateurs, ils sont un peu tout cela les hommes embarqués à Dieppe, en 1618, sur quatre bateaux, en direction des Antilles, sur lesquelles courent alors plus de légendes que de récits authentiques. Ils sont surtout des aventuriers. Un voyage de plusieurs mois, dramatique, marqué par la maladie, la faim, la révolte, presque la mutinerie, les conduit dans l'île de la Martinique où vivent les Indiens Caraïbes, qui les accueillent et les sauvent, ignorant tout encore de la puissance destructrice des colonisateurs blancs. Après une escale d'un an, qui permet à l'auteur d'étudier minutieusement les îles et leurs habitants, le voyage se poursuit jusqu'aux côtes de la Floride et du Mexique, avant un retour piteux à Dieppe.
Le récit de ces aventures nous est conté ici, sur un ton étonnant de fraîcheur et de véracité, par un des participants resté anonyme et qui eût, tant pour son écriture que pour son témoignage, mérité la gloire.

313 pages - 18.29 €

 

 

PIRATES, BOUCANIERS, FLIBUSTIERS - Gilles Lapouge

La mer - paradisiaque ou infernale, selon les jours et les usages, est un des acteurs principaux de l'aventure pirate. Le pirate est un brigand qui opère sur la mer. C'est cette qualité de marin qui lui donne son caractère singulier parmi tous les malfaisants, son extrémisme, sa férocité et qui nourrit sa légende. Le pirate est un homme de destin. Son départ de la terre ferme est irrévocable. Il a deux passions : une révolte absolue et la recherche d'un autre monde, d'une autre terre. Pour accéder au "coeur du mystère" de l'aventure pirate, Gilles Lapouge observe ces voyous dans deux lumières en même temps : le réel et le rêve. L'histoire et la mythologie.

Sommaire : Vers la mer promise// Dyonisos, Ulysse et Thucydide // Rome et les forbans du Mithridate // Quand l'Amérique est découverte // Le corsaire est-il un pirate ? // Les frères de la côte // Les expéditions de terre ferme // Les pirates des Lumières // Les pirates du souverain bien // Les dandys de la mort // Forbanes, boucanières, flibustières // Dans les mers de Chine // Mort sans sépulture.

Un très beau livre, richement illustré.

2002 - 181 pages, très nombreuses illustrations couleurs - 24.5 x h. 31.5 cm - 45.50 €

 

Daniel DEFOE

 

 
OUVRAGE INDISPONIBLE

HISTOIRE GÉNÉRALE DES PLUS FAMEUX PYRATES - Tome 1 - Les chemins de Fortune - Daniel Defoe
Edition établie et présentée par Michel Le Bris
OUVRAGE INDISPONIBLE 

Publiée en deux volumes en 1726 par un mystérieux "Captain Johnson", l'Histoire des plus Fameux Pyrates est considérée depuis toujours comme la bible de tous ceux qui s'intéressent à la Flibuste - et accessoirement comme l'un des textes les plus surprenants de la littérature anglaise. Chose étrange, ce chef-d'oeuvre partout cité (et souvent pillé) n'avait jamais été intégralement traduit en français avant la présente édition.
Le grand historien anglais Christopher Hill (un personnage dont la stature est comparable à celle d'un Ferdinand Braudel chez nous), après vingt ans d'enquête, a acquis la certitude que l'auteur de cette merveille n'est autre que... Daniel Defoe : l'auteur de Robinson Crusoé ! Lequel nous offre ici trente-huit récits véridiques qui se lisent comme autant de romans - à inscrire en lettres d'or (et de sang) dans le grand livre de la révolte humaine.

442 pages, format poche - 11.50 €

 

 

HISTOIRE GÉNÉRALE DES PLUS FAMEUX PYRATES - Tome 2- Le Grand rêve flibustier - Daniel Defoe
Edition établie et présentée par Michel Le Bris 

Avec ce second volume, c'est l'aspect le plus méconnu de la geste pirate qui se trouve mis en lumière : l'histoire des "utopistes" issus de la racaille des mers qui réalisèrent dans les îles du Sud, un siècle avant la Révolution, quelques troublants modèles de contre-société - preuve s'il en est une qu'une autre révolte anime, par-delà les clichés en honneur, la grande légende des vaisseaux noirs.
Tout cela finira assez mal, on s'en doute. Mais n'en livrons pas plus au lecteur, impatient déjà d'embarquer en la compagnie du plus fascinant des guides : rien de moins que l'auteur de Robinson Crusoé !

326 pages - 9,90 €

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