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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Gauche Républicaine & Socialiste

30 novembre 2006 4 30 /11 /novembre /2006 14:50
Rafael Correa vainqueur de l'élection présidentielle en Equateur

n point vient d'être marqué à gauche dans la partie d'échecs qui oppose George Bush et Hugo Chavez sur le continent américain. Le très probable président élu de l'Equateur, Rafael Correa, 43 ans, n'a jamais caché sa sympathie pour la révolution bolivarienne du président vénézuélien. C'est dire si l'arrivée au pouvoir de cet économiste de gauche marque un nouveau revers pour Washington.

Lundi 27 novembre, le porte-parole du département d'Etat américain, Sean McCormack, a reconnu qu'"il y a eu (...) un scrutin plutôt transparent, libre et juste". L'ambassadrice américaine à Quito, Linda Jewell, a quant à elle félicité M. Correa de son "apparente victoire", en appelant de ces voeux la poursuite de la coopération entre les deux pays.

Mardi matin, après dépouillement de 85 % des bulletins, Rafael Correa était en effet crédité de 59% des votes exprimés, contre 41% pour son rival, Alvaro Noboa. Ce magnat de la banane, candidat pour la 3ème fois, demandait un recompte vote par vote dans 2 provinces. La commission électorale devait rendre ses résultats définitifs dans la journée.

"Rafael Correa a su capter au 2nd tour le vote anti-Noboa. Nombre d'électeurs ne partagent pas son projet radical, mais ils abhorraient l'idée de voir l'homme le plus riche du pays prendre les rênes de leur destin", note le politologue Fernando Bustamante. Son collègue, Simon Pachano, se félicite de la très large victoire du futur président, "un gage de gouvernabilité dans un pays (où l'échiquier politique est) polarisé". Les 3 derniers chefs d'Etat élus de ce pays andin de 12 millions d'habitants ont été renversés.

Partisan d'une Assemblée constituante pour refonder les partis et les institutions - à commencer par le Congrès dont il appelle de ses voeux la dissolution -, Rafael Correa a choisi de ne pas présenter de candidats aux élections législatives du 15 octobre. Il devra donc affronter une féroce opposition : celle des parlementaires bien décidés à conserver leur poste.

Opposé à la dollarisation de l'économie adoptée en 2000, Rafael Correa a rappelé que "le réalisme" l'obligerait à conserver le dollar comme monnaie nationale. Mais ce docteur en économie est convaincu que l'Amérique latine "a payé cher vingt ans de néolibéralisme". Rafael Correa s'oppose à la signature du traité de libre commerce en négociation avec les Etats-Unis. Souhaitant donner la priorité aux dépenses sociales, il veut renégocier la dette extérieure du pays avec les organismes internationaux et n'exclut pas un moratoire unilatéral sur les remboursements.

Au soir de la victoire, il a redit vouloir réviser les contrats avec les multinationales pétrolières. Il espère aussi que l'Equateur - qui produit 543 000 barils de pétrole par jour - rejoindra l'OPEP. Le futur président a enfin confirmé que l'accord qui permet aux militaires américains d'utiliser la base aérienne de Manta - à la frontière de la Colombie - ne serait pas renouvelé en 2009.


Rafael Correa : à gauche toute en Equateur

ourquoi, diable, le pouvoir ? Rafael Correa, 43 ans, avait la vie facile et une carrière universitaire assurée. Il a été élu dimanche président d'un pays de 12 millions d'habitants, réputé ingouvernable. Aucun chef d'Etat équatorien élu n'a fini son mandat depuis dix ans. Docteur en économie, catholique très pratiquant, M. Correa a choisi d'entrer en politique "pour tenter de tirer son pays de la crise et ses concitoyens de la misère". Il n'en doute pas, le remède ne peut être que radical. M. Correa a fait de son nom - qui signifie courroie, ceinturon - un slogan de campagne. "Dale, Correa !", scandaient ses sympathisants, au soir de la victoire, dimanche soir, dans les rues de Quito : "Vas-y, Correa !", "Donne des coups de ceinture !". A qui ? Aux élus corrompus et aux oligarques que le candidat fustige à longueur de discours.

Ce professeur de l'université huppée de Quito, dont il fut le doyen de la faculté d'économie, s'est converti, meeting après meeting, en véritable bête de scène. Sourire sans faille et enthousiasme communicatif, il propose "une révolution citoyenne" pour refonder les institutions. Et il promet de payer la dette sociale, en renégociant la dette extérieure et les contrats pétroliers.

D'aucuns voient émerger en lui le "Hugo Chavez équatorien". Une Indienne espiègle venue célébrer l'élection n'apprécie pas la comparaison : "Rafael est joli garçon, lui." Les dames présentes acquiescent.

Les 2 hommes se sont rencontrés l'année dernière, lors du bref passage de Rafael Correa à la tête du ministère de l'économie, entre avril et août. Ils se sont plu. "Avec un ministre comme Correa, la révolution bolivarienne serait depuis longtemps tirée d'affaire", a déclaré le chef de l'Etat vénézuélien, chantre de l'anti-impérialisme, à l'issue de l'entretien. Hommage paradoxal quand on sait que Rafael Correa a obtenu son doctorat en économétrie aux Etats-Unis, à l'université de l'Illinois Urbana-Champaign, après un détour par Louvain-la-Neuve, en Belgique.

Rafael Correa, en désaccord sur le remboursement de la dette extérieure, s'est drapé dans un souverainisme sourcilleux. Il préfère alors claquer la porte du gouvernement. Ses concitoyens apprécient. "Un ministre de l'économie charismatique et populaire, cela ne s'était jamais vu", rappelle Alberto Andrade, qui a participé avec lui aux rencontres hebdomadaires du Forum Equateur alternatif. Ce groupe de réflexion informel réunit économistes, universitaires et chefs d'entreprise depuis que le gouvernement a choisi, en 2000, de dollariser l'économie. "La presse me présente comme un outsider, en oubliant que ce groupe réfléchit depuis 7 ans aux problèmes du pays et aux solutions concrètes à leur apporter", insiste Rafael Correa.

Les conseillers compétents suffiront-ils à pallier l'absence de parti et d'expérience politiques du nouvel élu ? Les contradicteurs de M. Correa en doutent et dénoncent, déjà, les risques de dérive populiste. Le candidat cache mal son agacement. "Si, aux Etats-Unis, un homme politique parle justice sociale, c'est un démocrate. En Amérique latine, c'est un populiste."

De Belgique, Rafael Correa a rapporté une maîtrise en économie du développement, ainsi que son épouse, avec qui il a eu 3 enfants. Surpris par l'irruption imprévue de la politique dans leur vie, le couple s'est juré de préserver l'intimité familiale. Institutrice - que l'on dit douce et timide - à l'école française de Quito, où ses enfants poursuivent leur scolarité, Anne Malherbe fuit les caméras. Elle a fait savoir qu'en cas de victoire elle n'avait pas l'intention de jouer le rôle de première dame de la nation.

Issu d'une famille aisée et catholique, Rafael Correa a, lui, été élevé chez les salésiens. "Evidemment boy-scout" jusqu'à l'adolescence, il continue, longtemps après, de catéchiser dans les quartiers misérables de la grande ville de Guayaquil, logeant à l'occasion chez l'habitant. Après ses études, Rafael part pendant deux années travailler dans une mission des salésiens à Sumbahua (province de Cotopaxi). Il travaille alors sur des projets de développement rural pour les communautés indigènes. La vie dans les Andes à 4 000 m d'altitude est rude. Rafael apprend le quechua et "tout ce qui lui a vraiment été utile dans la vie". Lui, affirme en riant : "J'appartiens à l'aile dure des petites soeurs de la charité."

Selon son ami - non croyant - Marco Erazo, "l'engagement politique de Rafael Correa est indissociable de sa foi catholique. C'est parce qu'il croit en Dieu que la misère des hommes lui est intolérable". Cet ancien de Sciences Po Paris raconte que Rafael Correa connaît de mémoire les encycliques sociales de l'Eglise.

"L'humanisme est plus qu'une doctrine ou une attitude, chez Rafael", poursuit M. Erazo. Il raconte avec émotion la gentillesse au quotidien, faite de mille petites attentions, du politique novice que tous ses amis disent généreux. Pablo Davalos, qui fut son vice-ministre de l'économie pendant 4 mois, en convient : "Rafael est remarquablement honnête, sincère, brillant, travailleur." Mais, de l'ami, Pablo parle au passé. "Les quatre mois que nous avons passés au ministère ont transformé Rafael. Il est devenu hautain et irascible, de moins en moins enclin à écouter, de plus en plus jaloux de son image." Aujourd'hui, ils sont brouillés irrémédiablement, raconte l'ex-haut fonctionnaire, qui craint "l'effet dévastateur du pouvoir sur les hommes". Et de prophétiser : "Si Rafael devient président, son ego sera son pire ennemi."

L'arrogance teintée de sarcasme du personnage a desservi le candidat, qui, au premier tour, n'emportait que 23% des voix. "Je ne voterai pas pour ce type qui croit tout savoir et qui, à sa façon, se prend pour le Messie", expliquait Cecilia, fonctionnaire municipale. Mais, au deuxième tour, elle a voté Correa "sans hésitation", pour contrer Alvaro Noboa, le richissime roi de la banane qui, pour la troisième fois, tentait d'accéder à la présidence de son pays.

Marco Erazo en convient, Rafael Correa, qui est "encore très jeune et étale un peu trop diplômes et mérites". Mais, pour négocier face aux jeunes loups des multinationales, aux fonctionnaires méprisants des organismes financiers internationaux et aux envoyés de George W. Bush, "un peu de superbe ne fait pas de mal", considère Marco Erazo.

Ses amis comme ses ennemis le disent : à la tête de son pays, il devra faire preuve d'une force de caractère et d'un leadership à toute épreuve.

 

Parcours

1963
Naissance à Guayaquil (Equateur).

1987
Passe deux années dans la mission des salésiens dans la province de Cotopaxi.

1991
Passe un master d'économie à l'Université catholique de Louvain.

2001
Docteur en économie de l'université de l'Illinois Urbana-Champaign.

2005
Ministre de l'économie et des finances en avril, il démissionne en août.

2006
Il est élu à la présidence de la République.


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27 novembre 2006 1 27 /11 /novembre /2006 13:38
Rafael Correa, le candidat de gauche, proche de Chavez, remporterait la présidentielle en Equateur

e nationaliste de gauche anti-américain Rafael Correa aurait remporté, dimanche soir 26 novembre, l'élection présidentielle en Equateur, avec une avance moyenne de quatorze points sur le milliardaire conservateur Alvaro Noboa, selon les projections disponibles dans la nuit.

"Grâce à Dieu, nous avons gagné", a déclaré M. Correa, âgé de 43 ans, devant une foule de sympathisants, à Quito, la capitale équatorienne. "Après des années de politiques sociales et économiques d'exclusion qui ont provoqué la tragédie appelée l'immigration, ils n'ont pas réussi à nous voler l'espoir. Nous avons gagné", a-t-il lancé. Sa victoire, avec 56,9% des voix, avait été annoncée peu auparavant, selon des projections réalisées à partir d'échantillons représentatifs.

3 sondages de sortie des urnes ont également donné M. Correa, ancien ministre de l'économie, vainqueur du scrutin, avec une avance moyenne de 14 points sur son adversaire.

Le magnat de la banane Alvaro Noboa, 1ère fortune du pays, ne recueille pas plus de 43,2% des suffrages, selon ces sondages publiés juste après la fermeture des bureaux de vote. Dans une conférence de presse à Guayaquil (Sud-Ouest), M. Noboa a déclaré qu'il "n'acceptait pas les résultats car il n'y a pas de résultats officiels. C'est un scénario qui a été préparé" en faveur de Rafael Correa, a-t-il jugé.

Les résultats officiels ne sont pas attendus avant mardi ou mercredi, a annoncé le Tribunal suprême électoral (TSE).

"UN CUBA DE PLUS"

Un concert de klaxons a salué l'annonce de la victoire du candidat nationaliste dans les rues de la capitale équatorienne.

Alvaro Noboa, qui votait à Guayaquil, s'était déclaré "certain de gagner cette élection avec un bon pourcentage". Alors que les derniers sondages donnaient une nette avance à son rival, il a assuré qu'ils lui étaient favorables. "Les sondages d'hier me donnaient favori. Je suis le gagnant, c'est Dieu qui m'a aidé", a-t-il proclamé face à la foule, brandissant une bible.

La perspective d'un duel serré avait créé un climat de tension et de suspicion dans tout le pays. Noboa n'avait cessé d'accuser son concurrent de vouloir instaurer "un Cuba de plus" en plongeant le pays dans "la guerre civile" avec l'aide d'Hugo Chavez.

Redoutant des violences, le TSE avait exhorté les médias à attendre les résultats officiels et à s'abstenir de publier des projections de sortie des bureaux de vote au cas où les deux candidats seraient au coude-à-coude.

L'Organisation des Etats américains, qui a envoyé une mission de 80 observateurs, avait également souhaité que "les candidats et les Equatoriens respectent avec calme le résultat" quel qu'il soit.

Près de 80 000 militaires et policiers ont été mobilisés dans tout le pays pour surveiller les 36 607 bureaux de vote.

"CHAVEZ EST MON AMI PERSONNEL"

Les candidats ont multiplié, avant le second tour, injures et accusations mutuelles, tout en rivalisant de promesses mirifiques. La presse a régulièrement dénoncé "la sale guerre" et "les coups bas" entre les deux rivaux cherchant plus à discréditer l'adversaire qu'à proposer un véritable programme de gouvernement. Ainsi, M. Noboa a achevé sa campagne avec des discours messianiques, implorant Dieu de lui "donner la présidence et de battre son rival, le roi de l'enfer". M. Correa, pour sa part, a comparé le milliardaire à un dictateur et l'a qualifié de "fondamentaliste d'extrême droite", accusé d'exploiter des enfants dans ses bananeraies, de mener une politique antisyndicale brutale et de "voler l'Etat".

L'ex-ministre de l'économie, qui prône la fermeture de la base américaine de Manta et refuse de signer un traité de libre-échange avec Washington, était régulièrement accusé par Alvaro Noboa d'être le valet de M. Chavez. "Chavez est mon ami personnel mais, dans ma maison, ce ne sont pas mes amis qui commandent ; celui qui commande, c'est moi", a-t-il dit, dimanche soir, à la presse, après l'annonce de sa victoire. "Je ne suis pas une nouvelle version de Chavez ou de Fidel Castro", a-t-il poursuivi, indiquant cependant qu'il "coopérerait avec Caracas sans compromettre la souveraineté du pays".

Ce "serait merveilleux si le gouvernement de Caracas pouvait aider l'Equateur à éponger sa dette extérieure de 11 milliards de dollars". "Toutefois, a-t-il ironisé, si le président américain George W. Bush [est disposé] à offrir les mêmes avantages, je serai bien sûr prêt à conclure des marchés avec lui dans notre intérêt mutuel."

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21 novembre 2006 2 21 /11 /novembre /2006 14:52
Lopez Obrador commence sa "longue marche" vers les élections de 2012

e candidat de gauche battu à la dernière présidentielle au Mexique, Andres Manuel Lopez Obrador, s'est intronisé lundi, devant plusieurs milliers de partisans réunis sur le Zocalo – la grande place du centre de Mexico –,"président légitime". C'est un avant-goût de la contestation permanente qu'il entend opposer au président de droite élu, Felipe Calderon. Son autoproclamation le jour de la commémoration de la révolution mexicaine de 1910 et la présentation d'un "gouvernement parallèle" sont destinées à marquer le début d'une résistance civile. M. Lopez Obrador entreprend une "longue marche" vers les élections de 2012, avec une première campagne dans 2 400 municipalités du pays.

"C'est un honneur d'être président légitime du Mexique", a-t-il lancé, portant une écharpe aux couleurs du pays frappée d'un aigle comme écusson, une écharpe pirate de l'officielle. "Nous allons continuer de combattre pour notre idéal" après "la fraude du 2 juillet", a-t-il poursuivi dans son discours de 40 minutes durant lesquelles il n'a pas cité une seule fois le nom de Felipe Calderon. "Jamais nous ne négocierons la volonté populaire", a-t-il affirmé, rejetant ainsi les appels du pied de M. Calderon. Celui-ci avait proposé de travailler avec le "Front démocratique large" regroupant les 3 partis parlementaires qui avaient soutenu le candidat de gauche.

BAISSE DE POPULARITÉ

M. Lopez Obrador estime qu'il y a eu fraude électorale le 2 juillet, où il a perdu par 0,56 point de pourcentage. Le 1er décembre, la gauche se propose d'empêcher, au Congrès, la remise symbolique par le président sortant Vicente Fox de l'écharpe présidentielle à Felipe Calderon. Déjà, le 1er septembre, Vicente Fox n'avait pu délivrer le traditionnel message à la nation depuis le bâtiment du Parlement.

M. Lopez Obrador a détaillé 20 mesures en faveur des plus démunis, des "propositions de lois" qu'impulseront les parlementaires de gauche pour engager "un processus de rénovation des institutions publiques". L'attitude de M. Lopez Obrador a fait l'objet, lundi, de plusieurs sondages publiés dans la presse mexicaine qui notent une baisse de popularité de l'ex-candidat de gauche. Selon le quotidien Milenio, "il est devenu le politicien à la pire des images dans le pays, avec 57% d'opinions négatives". Au début de la campagne présidentielle, en février, "63% en avaient une image positive et seulement 19% une opinion négative", rappelle Milenio.

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10 novembre 2006 5 10 /11 /novembre /2006 08:44
Les démocrates obtiennent définitivement la majorité
dans les 2 Chambres

ette fois, c'est fait. Les démocrates ont définitivement remporté la majorité dans les deux Chambres, avec 51 sièges sur 100 au Sénat et 229 représentants sur 435 à la Chambre des représentants. Ils comptent également 28 gouverneurs sur 50. Jeudi 9 novembre, le républicain George Allen, sénateur de Virginie, a reconnu sa défaite face au démocrate Jim Webb. M. Allen, qui contestait la victoire de son adversaire, a admis que l'avance de ce dernier, même ténue, était irrémédiable. Ce dernier est élu avec quelque 7 000 voix d'avance sur les 2,3 millions de suffrages et ravit ainsi aux républicains un siège crucial au Sénat.
Cette victoire au Sénat ne tenait qu'à un fil, les démocrates devant enlever six nouveaux sièges pour obtenir la majorité, sans en perdre un seul. Leurs victoires dans les Etats du Missouri, de l'Ohio, de la Pennsylvanie et du Rhode Island étaient acquises. Restaient mercredi deux inconnues – la Virginie et le Montana – mais dans la journée, les médias américains annoncaient déjà le triomphe des démocrates sans pour autant que ces victoires soient officiellement confirmées. Jeudi, le sénateur républicain sortant Conrad Burns a été le premier à concéder sa défaite face au démocrate Jon Tester dans le Montana. Puis ce fut le tour du sénateur républicain de Virginie de s'incliner.

M. BUSH ASSUME UNE "LARGE PART DE RESPONSABILITÉ"

C'est donc avec un tout nouveau Congrès que le président George W. Bush devra composer à partir de janvier. Une donne politique qui ne sera pas évidente pour le président américain dont le parti contrôlait la Chambre des représentants depuis 1994 et le Sénat depuis 12 ans, à l'exception d'une brève période entre 2001 et 2003.

Prenant acte de ce qu'il a lui-même qualifié de "raclée", le président Bush a indiqué, mercredi, qu'il assumait une "large part de responsabilité" dans cette défaite. Estimant que "beaucoup d'Américains ont voté [mardi] pour exprimer leur mécontentement sur le manque de progrès" en Irak, il a annoncé le départ de son secrétaire à la défense Donald Rumsfeld, symbole de la guerre en Irak. M. Bush a précisé que M. Rumsfeld serait remplacé par l'ancien directeur de la CIA Robert Gates. La démission de Donald Rumsfeld, qui, aux commandes du Pentagone depuis 2001, avait fini par incarner la guerre en Irak, avait été réclamée par l'opposition démocrate, et même par plusieurs candidats républicains en campagne. Elle a été saluée par des élus des 2 bords.

"LE CONGRÈS LE PLUS HONNÊTE, LE PLUS ÉTHIQUE DE L'HISTOIRE"

Menacé de paralysie politique, M. Bush a réaffirmé jeudi sa volonté de "tourner la page des élections et de travailler ensemble sur les grandes questions auxquelles l'Amérique est confrontée". Cela vaut aussi pour l'Irak, a-t-il indiqué, précisant qu'il était "ouvert à toutes les idées et toutes les propositions".

Future présidente de la Chambre des représentants et, à ce titre, 3ème plus haut personnage politique des Etats-Unis, la démocrate Nancy Pelosi a promis de faire, pendant la prochaine législature, "le Congrès le plus honnête, le plus éthique et le plus ouvert de l'histoire". La dirigeante, qui doit déjeuner jeudi à la Maison Blanche, faisait référence à divers scandales de corruption ayant pesé sur la majorité républicaine sortante, ainsi qu'à la virulence des clivages partisans de ces dernières années.

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9 novembre 2006 4 09 /11 /novembre /2006 19:24
Après la victoire des Démocrates, les Etats-Unis doivent faire l'expérience d'un"bipartisme renouvelé"

ne grande partie de la presse américaine du jeudi 9 novembre voit dans le résultats des élections le souhait de l'électorat de mettre fin à l'extrême bipolarisation de la vie politique des Etats-Unis ces dernières années. "Ces élections ont été une réaction à la guerre en Irak et aux scandales de corruption, mais aussi un rejet de la politique électoraliste exercée par Bush", note le Washington Post, qui salue l'appel du président à une"nouvelle ère de coopération " entre démocrates et républicains. Le New York Times voit dans ce résultat, et dans la réponse qu'y a apportée Bush, la preuve d'un "bipartisme renouvelé dans la nation", et considère cette cohabitation comme une "catharsis nécessaire au système".

Pour le New York Times, le renouveau démocrate est plus limité qu'il n'y paraît. "La culture de droite de certains membres de cette nouvelle génération est plutôt une bonne nouvelle pour les conservateurs", explique le quotidien, qui note que la victoire de Lieberman sur une gauche agressive durant la campagne est plutôt encourageante pour les républicains. Le Washington Times remarque que si les démocrates ont gagné, c'est grâce à " des candidats favorables à une baisse des impôts, au second amendement [sur le droit au port d'une arme], ou même anti-avortement". "Opportun ou pas, cet hommage aux valeurs conservatrices a remporté du succès", note le journal, pour qui le verdict est  "lourd, clair, et sans ambiguïté"  : le ras-le-bol de l'électorat conservateur vis-à-vis du Parti républicain, mais pas de ses valeurs.

RÉUSSIR À GOUVERNER ENSEMBLE

Le véritable défi est désormais pour les deux partis de réussir à diriger ensemble le pays, note la presse. Comment gouverner avec des démocrates qui ont traité le président de "menteur" et d'"incompétent" durant la campagne, se demande le New York Times ; tandis que le Washington Post relève que "le défi, c'est la coopération", et note un vrai pas en avant du camp Bush dans le sens de la collaboration, avec le départ de Donald Rumsfeld. Le journal y voit une secoussse sismique", et une "spectaculaire démonstration de flexibilité". "Mieux vaut tard que jamais", se félicite le Los Angeles Times, qui voit aussi dans la démission du "faucon", devenu au fil des mois le symbole de l'inflexibilité de l'administration Bush, le point de départ d'un profond changement de stratégie. "Gate [son successeur] est tout ce que Rumsfeld n'est pas : une personnalité discrète, un homme de consensus", note le journal, qui sous-entend qu'il pourrait être l'homme du renouveau.  Mais le très conservateur Weekly Standard doute que Bush soit prêt à changer sa politique en Irak.

La polarisation du débat autour de l'Irak ne doit pas, cependant, faire oublier que l'enjeu est désormais l'élection présidentielle de 2008, et que les " candidats démocrates, dont Hillary Clinton, sont désormais sous pression pour clarifier leur position ainsi que celle de leur parti dans les mois à venir", souligne le Washington PostMother Jones, qui rappelle les paris du nouveau gouverneur de l'Etat de New York, Elliot Spitzer, élu sur un programme de lutte anti-corruption, se demande si les démocrates sauront faire la différence et mettre en œuvre un programme véritablement démocrate, dans la perspective des élections de 2008.

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9 novembre 2006 4 09 /11 /novembre /2006 09:31
Les démocrates ont pris le contrôle du Sénat, selon les médias américains

Pour la 1ère fois depuis 1994, les démocrates ont pris le contrôle des deux Chambres du Congrès. Les démocrates devenus majoritaires à la Chambre des représentants ont parfait leur triomphe, mercredi 8 novembre, en conquérant le Sénat. Selon les chaînes de télévision NBC et CBS, le démocrate Jim Webb a remporté le siège très disputé de sénateur détenu par le républicain George Allen en Virginie. Les démocrates disposent ainsi de 51 sièges sur 100 au Sénat.

Les républicains, qui contrôlent la Maison Blanche depuis 2001, avaient la majorité à la Chambre des représentants depuis 1994 et contrôlaient également le Sénat depuis douze ans, à l'exception d'une brève période entre 2001 et 2003. Les démocrates devraient compter au moins 229 représentants à la Chambre des représentants, 51 sénateurs et 28 gouverneurs sur 50.

Pour obtenir la majorité au Sénat, les démocrates avaient besoin d'enlever au moins six sièges aux républicains sans en perdre un seul. Peu d'analystes jugeaient cette performance possible à la veille des élections. Outre la Virginie, ils ont enlevé aux républicains un siège de sénateur dans le Montana, dans le Missouri, en Ohio, en Pennsylvanie et dans le Rhode Island.

CONDUIRE LE PAYS "VERS UNE NOUVELLE DIRECTION"

Dans le Montana et en Virginie, la victoire a été obtenue à l'arraché à quelques milliers de voix près. Dans ces deux Etats, les sénateurs sortants républicains refusent toujours de reconnaître leur défaite même si les experts estiment que la victoire démocrate, même ténue, est sans appel.

"Les Américains ont indiqué clairement et sans hésitation que les démocrates devaient conduire ce pays vers une nouvelle direction", a affirmé Harry Reid, chef des démocrates du Sénat. "Que ce soit en Irak ou aux Etats-Unis, les Américains sont fatigués des échecs enregistrés" depuis le début du mandat de George W. Bush, a-t-il ajouté.

Le président américain, lors d'une conférence de presse organisée au lendemain des élections qui le condamnent à cohabiter avec le Parti démocrate pour les deux dernières années de sa présidence, a aussi indiqué qu'il assumait une "large part de responsabilité" pour la "raclée" essuyée.

La future présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, qui doit déjeuner jeudi à la Maison Blanche, a promis de faire de la prochaine législature, qui entrera en fonction en janvier, "le Congrès le plus honnête, le plus éthique et le plus ouvert de l'Histoire".


Donald Rumsfeld, le vieux bagarreur qui voulait venger l'Amérique humiliée

oici un portrait de Donald Rumsfeld publié dans Le Monde daté du 22 mars 2003. Il a alors déjà soutenu l'intervention américaine en Afghanistan, et plaidé pour l'invasion de l'Irak, qui vient de débuter et aboutira à l'occupation du pays. Le chef du Pentagone se fera beaucoup plus discret après la révélation, en avril 2004, du scandale des sévices infligés à des Irakiens par des militaires américains à la prison irakienne d'Abou Ghraib. Pendant ses années au Pentagone, Donald Rumsfeld s'est aussi attaché à réformer l'armée américaine pour qu'elle soit plus réduite et plus souple, mieux adaptée aux défis de l'après guerre froide.

Il y a quarante ans, alors que le démocrate John Fitzgerald Kennedy était président des Etats-Unis, certains observateurs pensaient avoir identifié le "JFK" républicain en la personne d'un député de l'Illinois. Issu d'un milieu beaucoup plus modeste que John Kennedy, Donald Rumsfeld, qui a grandi dans un faubourg de Chicago, a gagné une bourse pour faire des études de science politique à Princeton. Il s'engage ensuite dans la marine et devient pilote, puis instructeur de l'aéronavale, mais c'est la politique qui l'attire. Ayant appris le métier auprès d'un représentant de l'Ohio, il est élu député en 1962, à 30 ans, dans sa ville natale. Comme Kennedy, il est intelligent, cultivé et beau garçon.

Mais la vie politique ne tient pas, pour M. Rumsfeld, les promesses de ses débuts. Constamment réélu, le jeune congressman se heurte aux barons du Parti républicain. Après la victoire de Richard Nixon à l'élection présidentielle de 1968, son ascension apparaît bloquée. Nixon lui propose la présidence d'un organisme de la Maison Blanche chargé de la lutte contre la pauvreté. Le règne de Nixon est resté dans les mémoires comme réactionnaire, mais, en matière sociale, ses politiques menées n'étaient pas très différentes de celles des démocrates.

Ambassadeur des Etats-Unis à l'OTAN en 1972, M. Rumsfeld doit à cet éloignement de ne pas être mêlé aux péripéties de l'affaire du Watergate, qui contraint Nixon à la démission en 1974. Dans ses Mémoires, l'ancien président rend hommage à la loyauté de l'ambassadeur, indiquant que ce dernier lui a proposé de rentrer à Washington pour participer à la contre-offensive face à la procédure de destitution initiée, au Congrès, par les démocrates.

Lorsque le vice-président Gerald Ford remplace Nixon, il choisit M. Rumsfeld comme secrétaire général de la Maison Blanche. L'année suivante, il décide de changer deux des principaux responsables de la sécurité, le secrétaire à la défense et le directeur de l'Agence centrale de renseignement (CIA). Pour le premier poste, il choisit M. Rumsfeld ; pour le second, il désigne un autre ancien parlementaire, alors ambassadeur à Pékin : George H. W. Bush.

Les rapports entre M. Bush père et M. Rumsfeld sont déjà mauvais, mais ils se dégradent considérablement à la suite de cet épisode. L'ancien député du Texas soupçonne son rival de le pousser vers la CIA dans l'idée qu'un directeur du renseignement ne pourrait jamais devenir président des Etats-Unis. De fait, lors des auditions de confirmation par le Sénat, M. Ford doit s'engager à ne pas prendre M. Bush comme candidat à la vice-présidence en 1976. Cette élection ayant été remportée par le démocrate Jimmy Carter, M. Rumsfeld passe dans le secteur privé comme dirigeant du groupe pharmaceutique Searle. Sa carrière politique, bloquée une première fois au Congrès, vient à nouveau de tourner court, cette fois du côté de l'exécutif.

Au sein du Parti républicain, la compétition, en 1980, oppose principalement Ronald Reagan et George H. W. Bush, le second devenant finalement le colistier du premier. M. Rumsfeld ne participe guère à cette bataille, mais place sa mise du côté des reaganiens contre le "réaliste" Bush, auquel il reprochait déjà, cinq ans avant, de minimiser l'agressivité soviétique. L'hostilité du vice-président empêche M. Rumsfeld de retrouver des fonctions gouvernementales, mais, en 1983, M. Reagan le désigne comme son envoyé spécial au Proche-Orient. C'est à ce titre qu'il remplit, à Bagdad, une mission aujourd'hui très controversée, encore que les médias américains ne lui aient pas accordé beaucoup d'attention.

Il faut attendre l'édition du Washington Post du 30 décembre 2002 - certainement pas la plus lue de l'année, entre Noël et jour de l'an - pour découvrir une photo de la poignée de main échangée par M. Rumsfeld et Saddam Hussein, dix-neuf ans plus tôt, dans la capitale irakienne. L'Irak est en guerre avec l'Iran depuis trois ans, et la politique de Washington est dictée par la crainte d'une extension de la révolution iranienne. Sous la présidence de M. Carter, les mises en garde d'un analyste du Pentagone, Paul Wolfowitz, au sujet du risque irakien, sont considérées comme secondaires par rapport au danger iranien. Quand l'aviation israélienne détruit, en 1981, la centrale nucléaire civile achetée par l'Irak à la France, Washington condamne ce raid. La visite de M. Rumsfeld, les 19 et 20 décembre 1983, débouche, un an plus tard, sur le rétablissement des relations diplomatiques, rompues par l'Irak lors de la guerre israélo-arabe de 1967. Revenu à Bagdad en mars 1984, le représentant de M. Reagan n'a d'entretiens, cette fois, qu'avec le ministre des affaires étrangères, Tarek Aziz.

A cette époque, l'Irak utilise, contre les forces iraniennes, des armes chimiques. Interrogé sur CNN, en septembre 2002, M. Rumsfeld affirme que, lors de sa première visite, il a "mis en garde" Saddam Hussein contre l'emploi de ces gaz. Un porte-parole corrige, ensuite, cette affirmation en indiquant que la question a été abordée, en fait, avec M. Aziz. Ce qui est sûr, c'est que la réaction de Washington à l'emploi de ces armes est des plus modérées. Surtout, le soupçon existe que les Etats-Unis aient autorisé l'Irak à se procurer sur leur territoire, à cette époque, des produits tels que des souches du bacille du charbon et de la peste.

Selon Gary Milhollin, qui dirige un programme de l'université du Wisconsin sur la prolifération des armements non conventionnels, la politique menée alors par Washington a aidé Saddam Hussein à "bâtir son arsenal d'armes de destruction massive". Richard Perle, président du Defense Policy Board, affirme, au contraire, que les Etats-Unis ont seulement apporté à l'Irak "une aide en termes de renseignement".

M. Rumsfeld renonce, en mai 1984, à sa mission de bons offices au Proche-Orient pour se consacrer à ses activités de chef d'entreprise, qui ont fait de lui un homme riche. En 1988, il envisage de participer aux primaires républicaines pour la succession de M. Reagan, mais s'efface vite devant son vieil ennemi, George H. W. Bush. Alors que son ancien adjoint à la Maison Blanche, Richard Cheney, devient secrétaire à la défense, M. Rumsfeld est tenu à l'écart de toute fonction officielle sous le règne du 41e président des Etats-Unis.

Sa traversée du désert continue avec Bill Clinton, qui lui confie cependant, en 1998, la présidence d'une commission chargée d'étudier les projets de défense antimissile et de faire des propositions. Le 43e président, George Bush fils, encouragé en ce sens par M. Cheney, permet à M. Rumsfeld de revenir à la tête du Pentagone, où il avait été, en 1975, le plus jeune ministre de la défense de l'histoire des Etats-Unis.

Ce retour manque de mal se terminer. Arrivé à Arlington, où est installé le ministère de la défense, avec un projet de modernisation des forces armées, le vétéran se met à dos, en quelques mois, une bonne partie des états-majors et leurs alliés au Congrès. Sa bataille pour la fermeture de bases et pour l'abandon de programmes d'armement, à ses yeux dépassés, s'annonce si mal qu'il rivalise avec le secrétaire au Trésor, Paul O'Neill, dans les paris sur le premier remaniement ministériel de l'équipe Bush. Les attentats du 11 septembre 2001 bouleversent tout. Le secrétaire à la défense devient l'homme de la guerre en Afghanistan, celui à qui il incombe de venger l'Amérique et d'organiser l'offensive générale contre le terrorisme. La modernisation de l'outil de défense, passée au second plan, est rendue plus facile par l'évidence des nouveaux défis. L'augmentation spectaculaire des crédits permet d'éviter ou de retarder les arbitrages les plus douloureux.

Adolescent, M. Rumsfeld dirigeait l'équipe de lutte de son lycée. Il aime la bagarre, mais il aime, aussi, la théorie. Il parsème ses conférences et ses entretiens de maximes telles que : "Il y a ce qu'on sait et ce que l'on ne sait pas. Et il y a ce qu'on sait ignorer et ce que l'on ne sait pas qu'on ignore."

En 1976, il a publié un opuscule, baptisé Les Règles de Rumsfeld, recueil de conseils pour mener les luttes politiques à Washington. L'une d'elles s'adresse au chef du Pentagone, qu'il est alors : "Réservez-vous le droit de vous mêler de tout et exercez-le." Il ne s'en prive pas, arrosant ses collaborateurs de notes qu'il enregistre sur un dictaphone et que les gens du Pentagone ont surnommées les "flocons de neige". Périodiquement, les journaux se font l'écho de l'exaspération anonyme des militaires face à l'arrogance du ministre et de sa "bande de civils".

Dans son bureau, où il arrive chaque matin à 6 h 30 et où il travaille debout à un pupitre, Donald Rumsfeld est sûr d'une chose : il aura dû attendre l'âge de 70 ans, mais sa place dans l'histoire des Etats-Unis est assurée. Il lui reste à faire en sorte qu'elle soit bonne.

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8 novembre 2006 3 08 /11 /novembre /2006 14:45
Etats-Unis : les résultats dans le Montana et en Virginie décisifs pour le Sénat

rès de 200 millions d'Américains étaient appelés à voter, mardi 7 novembre, pour renouveler la totalité des 435 représentants, un tiers des sénateurs (soit 33 sièges) et 36 gouverneurs. L'opposition démocrate a conquis la Chambre des représentants et la majorité des postes de gouverneurs. Au Sénat, les résultats restaient incertains.

Les démocrates ont, selon des résultats provisoires, gagné 23 sièges à la Chambre des représentants et pourraient en enlever une douzaine de plus. Ils ont notamment remporté 3 sièges de représentants dans l'Etat-clé de l'Indiana, 3 en Pennsylvanie, et d'autres dans le Kentucky, le Connecticut, l'Ohio, le New Hampshire, la Floride et la Caroline du Nord. La Maison Blanche a reconnu leur victoire et dit sa volonté de travailler avec la nouvelle majorité sur l'Irak, la "guerre contre le terrorisme" et l'économie.

Les démocrates ont remporté au moins 6 sièges de gouverneurs jusqu'à présent détenus par des républicains (Colorado, Arkansas, Maryland, New York, Ohio, Massachusetts). Pour la première fois depuis 12 ans, il vont occuper la majorité de ces 50 postes. Le républicain Arnold Schwarzenegger n'a toutefois pas été emporté par la vague démocrate : il a été réélu gouverneur de Californie avec une confortable avance ; mais sa situation politique reste très particulière.

RECOMPTAGE DES VOIX EN VIRGINIE

La prise de contrôle du Sénat par les démocrates apparaît plus difficile, en dépit de la conquête de 4 sièges convoités dans le Missouri, en Pennsylvanie, dans l'Ohio et le Rhode Island. Elle devait dépendre des résultats dans 2 autres Etats très disputés, la Virginie et le Montana. En Virginie, l'écart de voix entre les 2  candidats était trop serré pour qu'un vainqueur puisse être désigné avant quelques jours. Selon les médias, le démocrate Jim Webb aurait quelque 3 000 voix d'avance sur le républicain George Allen, mais les 2 hommes ont revendiqué la victoire.

Les démocrates ont savouré la reconquête de la Chambre des représentants. Nancy Pelosi, qui devrait devenir la première femme de l'Histoire à être élue présidente de la Chambre des représentants, a promis de travailler pour "un changement de direction sur l'Irak". "Le message ne pouvait être plus clair : il est temps de prendre une nouvelle voie !", a déclaré Hillary Clinton, qui a été réélue aisément à son poste de sénatrice démocrate de l'Etat de New York.

Les républicains, de leur côté, appelaient à tirer les leçons de la défaite. "Je pense que la majorité des Américains partagent encore notre philosophie conservatrice. Nous avons seulement dévié de celle-ci", a dit le sénateur John McCain, candidat potentiel à l'élection présidentielle de 2008. Avant même l'annonce des premiers résultats, le président du Parti républicain, Ken Mehlman, avait estimé que ces élections devaient être l'occasion pour les républicains de se demander "comment mieux accomplir" leur mission.

Les résultats de sondages de sortie des urnes publiés par les chaînes de télévision ont révélé l'importance de la question irakienne dans ces élections : près de 6 électeurs sur 10 ont déclaré désapprouver la conduite de la guerre en Irak. Selon la chaîne CNN, la corruption était également un sujet de préoccupation majeur (41%) devant le terrorisme, l'économie, et l'Irak (36%).

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30 octobre 2006 1 30 /10 /octobre /2006 11:29
Les Brésiliens offrent une large victoire à Lula au 2nd tour de la présidentielle

e président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, a été réélu triomphalement, dimanche 29 octobre, au 2nd tour de l'élection présidentielle. Sur plus de 99% des votes dépouillés, Lula a obtenu 60,8% des voix contre 39,2% à son rival "social-démocrate" Geraldo Alckmin.

Dans son discours de remerciement aux électeurs prononcé depuis un hôtel de Sao Paulo, Lula a indiqué qu'il continuerait de"gouverner pour tous mais que les pauvres auront la préférence". "Le Brésil connaît un moment magique de consolidation de la démocratie brésilienne", a dit Lula, qui a souligné que sa victoire était "celle de la sagesse du peuple brésilien, qui a senti que sa vie s'était améliorée". "Et contre cela, il n'y a pas de rival", a-t-il expliqué. Vêtu d'un tee-shirt où l'on pouvait lire "La victoire est celle du Brésil", Lula a aussi indiqué qu'il mènerait une "politique budgétaire dure". Selon lui, la solution des problèmes du Brésil "réside dans la croissance de l'économie et de la distribution des revenus".

Son adversaire, Geraldo Alckmin, lui a téléphoné moins d'une heure et demie après la fermeture du scrutin pour reconnaître sa défaite.

Dès l'annonce des résultats, plusieurs milliers de partisans de Lula ont commencé à faire la fête sur l'avenue Paulista, principale artère de Sao Paulo. Au son des percussions, les refrains de la campagne électorale – "Olé, Olé, Olé, Ola, Lula, Lula !" et "Lula de nouveau avec la force du peuple !" – résonnaient au milieu d'un concert de klaxons.

Lula obtient un score proche de celui qu'il avait obtenu en 2002 lors de sa première élection à la présidence : 61,2%, contre un autre membre du Parti de la social-démocratie brésilienne (PSDB), José Serra, gouverneur élu de l'Etat de Sao Paulo.

LE SCANDALE DU "DOSSIERGATE"

Le 1er octobre, l'ancien ouvrier métallurgiste et dirigeant syndical devenu président en 2002 avait manqué de justesse la réélection au premier tour. Il avait obtenu 48,6% des voix contre 41,6% à M. Alckmin. Ce ballottage surprise avait été provoqué par le scandale de l'achat d'un dossier anti-opposition par son Parti des travailleurs (PT), intervenu en pleine campagne électorale, à 15 jours seulement du scrutin. Mais Lula n'a cessé de progresser dans les sondages pendant la campagne du second tour et au fil des quatre face-à-face télévisés qui ont opposé les deux concurrents.

Geraldo Alckmin avait concentré ses attaques sur les scandales de corruption du mandat de Lula et dénoncé la faible croissance économique du Brésil face aux autres pays émergents. Mais le président sortant avait pris l'avantage en profitant du flou du programme de son adversaire. Lula s'est positionné comme le défenseur des plus pauvres en s'appuyant sur les bons résultats de la lutte contre l'inflation, sur la hausse du salaire minimum et l'extension des programmes d'aide sociale.

Le président sortant a accusé son adversaire de mettre en péril l'emploi par des projets de diminutions draconiennes des dépenses de l'Etat et de vouloir remettre en cause le programme "Bourse famille", qui bénéficie à 11 millions de familles démunies. Il a aussi accusé M. Alckmin de vouloir nationaliser les principales compagnies nationales brésiliennes – comme Petrobras, Banco do Brasil et les Postes –, réussissant à mettre son adversaire sur la défensive.

L'impact négatif du scandale du "Dossiergate" sur le candidat Lula a perdu de la force en l'absence de nouvel élément dans l'enquête. La police fédérale n'a pas beaucoup avancé sur l'origine des 800 000 dollars entrés en possession de deux proches du PT et destinés à payer un prétendu dossier anti-opposition.

Ce scandale fait l'objet d'une procédure d'annulation de la candidature de Lula déposée par l'opposition devant la justice électorale. Mais la légitimité acquise par Lula dans les urnes rend politiquement improbable une telle issue.

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15 octobre 2006 7 15 /10 /octobre /2006 10:22
M. Lopez Obrador joue son va-tout dans l'Etat de Tabasco

rocodiles et jaguars, moiteur accablante, puits de pétrole et végétation tropicale : le petit Etat de Tabasco, dans le sud du Mexique, est un décor digne de Tintin. Malgré les façades high-tech de Tabasco 2000, le quartier d'affaires de Villahermosa, on y respire encore une atmosphère désuète, celle d'un système dominé par une grande entreprise publique, la Pemex (Petroleos de Mexico), et par le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), symbole d'autoritarisme et de corruption.

Le PRI réussira-t-il, dimanche 15 octobre, à conserver le poste de gouverneur qu'il a occupé sans discontinuer depuis 77 ans ? Il a en face de lui un redoutable adversaire : Andres Manuel Lopez Obrador, dit "Amlo", coiffé au poteau lors du scrutin présidentiel du 2 juillet mais leader d'une gauche décidée à accélérer le changement. Le candidat en titre du Parti de la révolution démocratique (PRD), Raul Ojeda, n'est qu'un figurant dans cette bataille éclipsé par la personnalité de son chef, "Amlo", qui joue là son destin politique.

Natif de la région, ce dernier y a construit son image de lutteur social. En 1994, il a perdu l'élection au poste de gouverneur contre Roberto Madrazo, un cacique du PRI donné gagnant après une campagne émaillée d'incidents et de fraudes. En 1996, il a fait bloquer pendant des semaines, par 40 000 paysans et pêcheurs des régions les plus pauvres de l'Etat, les puits et bureaux de la Pemex afin de protester contre des dommages écologiques. Ce fut le début d'une carrière nationale qui l'a mené à la mairie de Mexico, en 2000, puis à 2 doigts de la présidence.

"Le Tabasco est le principal bastion du "lopezobradorisme" après la capitale fédérale", souligne l'éditorialiste Miguel Angel Granados. "Une défaite aurait un rude impact sur la stratégie nationale de Lopez Obrador ", ajoute-t-il, car il verrait s'éloigner les courants du PRD qui ont fait front avec lui pour contester le résultat de l'élection présidentielle, mais n'approuvent pas forcément sa stratégie de rupture avec le président élu, le conservateur Felipe Calderon. Si, au contraire, il remporte cette nouvelle manche, "Amlo" pourra relancer sa "résistance civile pacifique" et trouvera dans les caisses de l'Etat de Tabasco de quoi encourager des mobilisations à travers le pays.

La bataille aura des retombées pour la Pemex, qui a établi au Tabasco deux de ses rouages essentiels (exploration-production et pétrochimie de base). "Ce qui est en jeu, c'est la privatisation, à laquelle nous sommes opposés", déclare au Monde le président du PRD, Leonel Cota.

Le climat est très tendu. Les affrontements entre "priistes" et "pérédistes" se sont multipliés. Des armes à feu ont été saisies par la police. Pour M. Cota, "le Tabasco prend le même chemin qu'Oaxaca", cet autre Etat du Sud qui est depuis 4 mois en rébellion ouverte contre son gouverneur priiste. Le PRD contrôle déjà 11 des 17 circonscriptions du Tabasco, et le 2 juillet "Amlo" y a fait un triomphe.

Il reçoit en outre l'appui inespéré du plus puissant groupe médiatique de la région, le quotidien Tabasco hoy. "La grande majorité des gens sont aujourd'hui pérédistes", explique le patron de Tabasco Hoy, Miguel Canton.

Dans les cités pétrolières comme Ciudad Pemex, on ne voit que les affiches jaunes du PRD. Mais à Villahermosa, le candidat du PRI, Andres Granier, s'est forgé une réelle popularité durant sa gestion municipale. "Et le PRI a mis le paquet, offrant aux électeurs de l'argent liquide, du ciment, des vélos, des moulins pour moudre le maïs, mettant la pression sur tous les groupes corporatifs", témoigne Julio Cesar, chauffeur de taxi.

Autant de pratiques illégales dûment répertoriées par les pérédistes, qui préparent déjà, en cas de défaite, un recours devant les tribunaux.

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11 octobre 2006 3 11 /10 /octobre /2006 15:38
Le Parti démocrate espère reconquérir le Congrès américain

i l'on en croit les instituts de sondage, une "tempête parfaite""Perfect Storm") s'annonce sur le paysage politique américain. Toutes les conditions sont réunies pour une déroute du Parti républicain du président George Bush aux élections de mi-mandat. Le 7 novembre, les électeurs doivent renouveler la totalité de la Chambre des représentants (465 sièges) et un tiers du Sénat. Les démocrates espèrent renouveler l'exploit historique des républicains qui, en 1994, avaient reconquis les 2 chambres, mettant fin à 40 ans de domination démocrate.

De leur propre aveu, les républicains s'apprêtent à perdre de 10 à 30 sièges à la Chambre des représentants. Il en faut 15 aux démocrates pour obtenir la majorité. La situation est plus incertaine au Sénat : 8 sièges républicains seulement sont vulnérables. Les démocrates doivent en gagner 6 s'ils veulent remporter la majorité.

Selon un sondage paru dans Newsweek, 53% des Américains souhaitent maintenant la victoire des démocrates. L'écart entre les 2 partis s'est creusé : 23 points dans les intentions de vote, soit l'avance la plus importante pour les démocrates depuis 1978. Le Parti républicain apparaît comme un mouvement en bout de course, affaibli par les scandales et la guerre en Irak. Un parti "en état de siège", estime Thomas Mann, de la Brookings Institution.

Les démocrates se gardent de pavoiser. Les intentions de vote sont mesurées au plan national alors que les électeurs se déterminent dans leurs circonscriptions. Si elle est omniprésente dans la "psyché" nationale, comme le notait George Bush le 21 août, la guerre est largement absente des débats locaux.

Qu'ils parlent de prestations sociales, d'éducation ou de l'Irak, les démocrates n'ont qu'un slogan : le changement. Les conservateurs se concentrent sur les attaques négatives. "On a vu certains républicains remonter grâce à ces publicités, explique Amy Walter, du Cook Report. Il faudra voir où les électeurs se situent fin octobre."

Plusieurs phénomènes alimentent l'optimisme de l'opposition. Il y a tout d'abord l'apparition d'une nouvelle génération de démocrates. L'exemple le plus significatif est celui de Bob Casey en Pennsylvanie. Candidat au Sénat, il est en train de mettre en difficulté l'une des vedettes de la fraction religieuse conservatrice, Rick Santorum, un proche de M. Bush.

Bob Casey est opposé à l'avortement. A lui seul, il symbolise l'évolution du Parti démocrate sur cette question. Son père, un ancien gouverneur, avait été interdit de parole à la Convention de 1992 parce qu'il n'était pas assez "pro-choix" (favorable à l'avortement). Les démocrates sont aussi en train de remettre un pied dans le Sud, avec Harold Ford, dans le Tennessee. Il serait le 4ème Africain-Américain élu au Sénat.

Par ailleurs, les femmes retournent chez les démocrates. En 2004, les femmes avaient voté pour George Bush à 56%. Les politologues les avaient appelées les "security moms" ("mères sécuritaires"). Une étude du Pew Research Center montre qu'elles préfèrent aujourd'hui les démocrates (12 points d'écart). La même tendance est observée dans le Nord-Est, dans les Etats fortement marqués par les attentats du 11 septembre 2001, où les républicains sont en recul. La peur joue moins à sens unique. Pour la première fois, les démocrates sont même jugés plus compétents sur le terrorisme que les républicains, selon un sondage USA Today-Gallup (46% contre 41%).

Enfin, les républicains se croyaient protégés par le redécoupage électoral qui privilégie les sortants. C'était sans compter sur les scandales de corruption et de moeurs qui ont compromis leurs chances dans plusieurs circonscriptions "faciles" : au Texas (Tom DeLay), dans le Montana (Conrad Burns), dans l'Ohio (Bob Ney), et bien sûr en Floride où le représentant Mark Foley a été contraint de démissionner après avoir envoyé des courriels déplacés à de jeunes stagiaires du Capitole. La grande inconnue, de ce côté, est l'attitude des évangéliques. Le Parti républicain a tenté de susciter des référendums locaux sur le mariage gay ou l'avortement pour mobiliser la base mais, là aussi, la tactique a peut-être trouvé ses limites...

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