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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Gauche Républicaine & Socialiste

24 septembre 2012 1 24 /09 /septembre /2012 12:07

Comme chaque année la fédération valdoisienne du Parti Communiste Français invitait les partis de gauche à l'inauguration de son stand départemental de la Fête l'Huma. C'était le 14 septembre 2012, j'y représentais officiel la fédération du Val-d'Oise du Parti Socialiste. Le Parti de Gauche et la direction nationale du PCF étaient également présents. Selon moi, la fête de l'Huma est le rendez-vous naturels des militants et des sympathisants de gauche en septembre, quelles que soient leurs sensibilités politiques. S'il existe évidemment des désaccords entre nos partis, les débats, qui traversent la gauche, traversent également le Parti Socialiste, pivot essentiel de la nouvelle majorité pour le changement. On pourra s'en rendre compte leur du congrès de Toulouse en octobre prochain.

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Jean-Michel Ruiz, secrétaire départemental du PCF 95, a salué la présence des forces de gauche pour cette inauguration, et notamment le PS95 - pour une fois officiellement représenté.

fete_de_lhuma_septembre_2012_1.jpg

J'ai témoigné auprès des militants communistes de la volonté de dialogue des socialistes valdoisiens. A l'arrière plan, Pascale Le Neouannic et Patrice Lavaud du Parti de Gauche.

fete_de_lhuma_septembre_2012_2.jpg

Dominique Lesparre, Maire et Conseiller général communiste de Bezons, était également présent.

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24 septembre 2012 1 24 /09 /septembre /2012 07:41

(Grandeur et) décadence des chroniqueurs politiques... Beau tir groupé ce lundi : Thomas Legrand et Pascale Clark (la "biaiseuse" comme la surnomme le nouvel invité de Collin et Mauduit, Omer Simpson himself) de France Inter et Christophe Barbier de L'Express ont en commun posé la question terrible et stupide à la fois qui devrait agiter le landernau des gens qui savent mieux que les électeurs et les militants ce qu'il faut faire en politique...

AubryDuflotAinsi après le vote du conseil fédéral d'Europe-Ecologie/Les Verts rejettant au 3/4 le Traité Merkozy, après l'éructation véxée de Dany Cohn-Bendit (que je pensais plus attaché au fonctionnement démocratique... je suis moi-même jusqu'ici minoritaire dans mon parti, je ne traite pas les camarades avec qui je ne suis pas d'accord de "nuls"), la question de la présence de Pascal Canfin et de Cécile Duflot au gouvernement serait donc posée. Par ricochet, faut-il demander le départ de Benoît Hamon, exclure les députés et sénateurs socialistes qui vont voter contre le TSCG, et rejeter dans l'opposition les députés et sénateurs écologistes et chevènementistes ?

Rappelons au passage que la décision des camarades écologistes n'est une surprise pour personne : les responsables écologistes de Cécile Duflot à Jean-Vincent Placé, en passant par Pascal Durand, ont toujours dénoncé le caractère anti-démocratique et austéritaire du traité rédigé par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel. Va-t-on recommencer avec Cécile Duflot le coup de lui reprocher les positions écologistes, désormais sur l'Europe, après l'avoir fait sur le cannabis ?

Faut-il rappeler que l'accord signé par le Parti Socialiste et EELV n'a jamais impliqué le vote favorable des écolgistes en faveur du Traité Merkozy ? et ce pour la meilleure raison du monde : les deux parties signataires étaient opposées radicalement à ce traité...

Faut-il également rappeler, puisque l'on explique depuis le 6 mai 2012 que tout le monde devait se rallier au seul programme de François Hollande, que notre Président de la République s'était engagé noir sur blanc à renégocier le traité Merkozy et à le compléter par un volet croissance (engagement n° 11) ? Le volet croissance, même faible, a été obtenu, la renégociation est totalement absente : pas une virgule n'a changé entre le texte de Nicolas Sarkozy et Angela Merkel - aujourd'hui défendu bec et ongles par François Fillon et Jean-François Copé - et celui qui sera soumis aux parlementaires en septembre et octobre...

Faut-il même s'interdire de se poser des questions sur la loi organique triennale sur les finances publiques et le projet de loi de finances pour 2013 qui fixe un objectif de 3% de déficit budgétaire pour l'année prochaine ? En période de croissance anémiée et presque nulle, alors même que les prévisions de croissance du gouvernement ne cessent de s'amoindrir, il serait particulièrement hasardeux de maintenir cet objectif de 3% par principe, alors même que nous avons besoin de maintenir le pouvoir d'achat des Français (et la puissance publique crée de l'activité donc du pouvoir d'achat induit) pour relancer la croissance... C'est une des nombreuses questions que pose la motion 3 "Maintenant la gauche" conduite par Emmanuel Maurel, dans le congrès du PS.

Faut-il être pragmatique ou s'exposer à l'échec et se donner rendez-vous, comme l'a fait ce matin sur France Inter J.-V. Placé, pour un collectif budgétaire en juin ou juillet prochain révisant un objectif pour le moment trop ambitieux ?

Dans cette affaire, la cohérence, l'efficacité et le pragmatisme sont bien du côté des militants et parlementaires de gauche qui demandent de ne pas reporter à l'après TSCG la réorientation démocratique et sociale de l'Europe, qui défendent une Europe fédérale et budgétairement active (qui nous est refusée par ce traité) et demande à desserrer l'étau d'une rigueur qui ne dit pas son nom.

Frédéric FARAVEL

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20 septembre 2012 4 20 /09 /septembre /2012 13:31

Depuis une dizaine de jours, une partie du monde arabo-musulman s'enflamme autour d'un mauvais film diffusé sur internet intitulé "L'innocence des musulmans". Les réactions à ce qu'on peinerait à qualifier d'oeuvre cinématographique (il faudrait inventer une catégorie inférieure à la série Z) ont donné lieu à des violences graves - notamment au Liban, en Tunisie, mais surtout en Libye - opérée par une minorité agissante salafiste... D'autres acteurs politiques tentent d'ailleurs d'instrumentaliser la situation : les Frères Musulmans égyptiens cherchent à relayer la colère de la rue pour ne pas être en reste avec leurs salafistes locaux, le Hezbollah a commandé des manifestations monstres à Beyrouth, et l'Iran conservateur a décidé d'attiser les flammes.

Charlie_Hebdo_19-09-2012.jpgOn le voit ici rien de spirituel ou de métaphysique mais, une fois de plus, de l'instrumentalisation politique éhontée. Pour emprunter les mots de Sophia Aram en début de semaines, si Dieu existe soit il doit complètement se foutre d'un film aussi insignifiant (j'opterais d'ailleurs pour cette hypothèse), soit il doit être choqué que des supposés croyant le croit à ce point incapable de régler le problème tout seul, ce qui en soi est bien plus vexant que le film lui-même.

L'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo a dans ce contexte choisi de publier un numéro dont une large part a été consacré à la critique des variantes les plus fondamentalistes de l'Islam, comme il caricature généralement avec acidité l'ensemble des autres religions. L'édition s'est arrachée et a été épuisée en moins d'une journée, une seconde édition devrait être publiée ce vendredi.

On peut discuter longuement des motivations de la rédaction de Charlie - serait-elle pécunière ("vendre du papier") ? mais on connait les risques d'attentat contre le journal et vendre beacoup un jour était évidemment contrebalancé dans leur esprit par la possibilité de voir à nouveau leurs locaux et leur matériel partir en fumée... on peut également discuter du bon goût ou du mauvais goût des dessins proposés, de leur qualité et de leur pertinence, mais cela reste en l'occurence du registre de la controverse artistique.

Je fus donc particulièrement consterné d'entendre des responsables politiques de gauche - qui doivent défendre par dessus tout la liberté d'expression et la conception laïque du vivre ensemble - ou des journalistes (qui sous prétexte qu'ils défendaient par ailleurs leur liberté) dénoncer l'irresponsabilité du journal, désapprouver l'initiative et rappeler qu'on peut attaquer la publication. Le droit à l'irrévérence, la possibilité de relater y compris sous forme satirique et humoristique tous les sujets ne saurait être contester d'une quelconque manière que ce soit, pour peu que le propos ne soit pas une incitation à la haine (et la jurisprudence en l'occurence ne permet pas de placer Charlie Hebdo dans le même sac que "Riposte laïque" ou le FN). C'est justement au moment où des islamistes violents agissent qu'il faut réaffirmer frontalement la possibilité de dénoncer, critiquer, moquer. Sans concession... Sinon c'est l'obscurantisme et la violence qui l'auront emporté.

Je voudrai également ajouter que je suis étonné que de nombreux défenseurs de Charlie Hebdo utilisent dans leur argumentaire le concept de droit au blasphème. Quelle est la définition du blasphème : "Blasphème : une parole ou un discours qui insulte violemment la divinité." ( Le Petit Larousse); "toute parole de malédiction, reproche ou irrespect prononcé contre Dieu." (Francisco Suárez). Il est selon moi impossible dans le cadre d'une société sécularisée, où la religion n'est pas la norme de définition des rapports sociaux de défendre la laïcité et de tenir un discours cohérent en utilisant le terme de "Blasphème" : qui d'ailleurs serait abilité à distinguer ce qui tient du blasphème ou ce qui n'en est pas ? Forcèment des croyants, et parmi les plus rétrogrades, qui ainsi imposeraient leur pensée et leur vision à tous les autres.

Je suis croyant, de confession protestante, mais dans une société laïque je ne comprend même pas que l'on puisse concevoir la pertinence même du concept de "blasphème" ; utiliser ce vocabulaire, c'est utilisé le vocabulaire des adversaires de la liberté de conscience, des adversaires de la liberté tout court, c'est leur donner une première victoire. Rappelons au passage qu'une des revendications phares de l'organisation de la conférence islamique, qui regroupe en son sein la presque totalité des pays de culture musulmane (et bien peu pour le grand malheur de leurs populations de gouvernements démocratiques), est d'établir en droit international le délit ou le crime de blasphème. En droit, le terme même ne devrait tout simplement pas exister.

CQFD

Frédéric FARAVEL

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18 septembre 2012 2 18 /09 /septembre /2012 07:07

Marie Noelle Lienemann Le Figaro 07-08-2012Marie-Noëlle Lienemann explique ainsi le contexte du congrès de Toulouse et les enjeux pour les socialistes et toute la gauche, alors qu'il est plus que jamais impératif de réussir le changement :

"Le congrès de Parti Socialiste va se tenir les 26/27/28 Octobre. Les militants voteront sur les différentes motions le 11octobre. Dès la phase des contributions, j'ai souhaité que le débat puisse avoir lieu sur le fond, tant la période impose un parti socialiste, acteur du changement, capable de faire vivre, en son sein, l'unité et la diversité et décidé d'engager une nouvelle étape de sa rénovation.

Les socialistes et la gauche auraient tout à perdre d'un congrès verrouillé, d'un congrès pour rien - comme certains le disent déjà-, d'accepter que l'essentiel - s'agissant de la ligne politique, comme de la configuration de la direction- soit joué d'avance. 

L'été a confirmé les risques, mais les adhérents et les militants peuvent se faire entendre en votant pour la motion qui rassemble l'aile gauche du PS - 3 contributions- mais aussi des militants de la sociale-écologie et de la rénovation des pratiques politiques, comme nos amis d'Utopia.

La motion «Maintenant la gauche» fédère toutes ces énergies,  fait des propositions en lien avec l'actualité (Refus du TSCG et de l'austérité,  réorientation de l'UE, débat sur les choix budgétaires, réforme fiscale, lutte contre les fermetures d'entreprises, ré-industrialisation, création de la banque publique d'investissement à la hauteur des enjeux, sortie du nucléaire et transition énergétique, gaz et huiles de schistes, droit de vote des étrangers aux élections locales, non cumul des mandats).

emmanuel maurelEmmanuel Maurel en est le premier signataire, il incarne le renouveau, mais aussi la fidélité à des engagements à gauche. Il a toute ma confiance et je trouve très important et prometteur qu'il porte nos propositions et notre rassemblement.

Aussi j'appelle tous les socialistes à soutenir notre motion Maintenant la gauche !

Pour lire la motion, nous apporter votre soutien, prendre contact avec nos représentants départementaux, vous pouvez le faire sur le site.

                                 www.maintenantlagauche.fr

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17 septembre 2012 1 17 /09 /septembre /2012 13:34

banniere_MLG.jpgDepuis le 6 mai et le 17 juin 2012, la gauche française - et en son sein le Parti Socialiste qui en est plus que jamais le pivot - a conquis le pouvoir, disposant en parallèle d'atouts inédits en terme de situation politique pour réaliser le changement : Présidence de la République, Assemblée nationale, Sénat, Régions, Départements, grandes villes... Le Parti Socialiste détient dans chacune de cette instances ou strates territoriales, la majorité - seul ou en partenariat avec les écologistes, les radicaux, les chevènementistes et le Front de Gauche.

Une telle situation n'était jamais arrivée, offrant à la gauche les outils pour redresser puis transformer le pays, mais l'obligeant évidemment à une terrible responsabilité.

Par ailleurs, les évolutions institutionnelles impliquent, sauf accident improbable, que le PS n'aura pas à régler dans les 5 années à venir la question du leadership qui l'a tant empoisonné pendant 10 ans, après l'échec de Lionel Jospin à la présidentielle et la gifle politique du 21-Avril.

Le congrès de Toulouse pourrait donc être ce moment tant attendu où les socialistes peuvent enfin aller au fond de leurs interrogations sur la meilleure manière de réussir le changement qu'ils sont promus, pas simplement autour des 60 engagements de François Hollande, mais au-delà sur le long terme - car il nous faudra emporter 2017 pour transformer réellement la société -, et parce que le Parti Socialiste avait élaborer un projet politique plus large adopté par les militants en juillet 2011.

C'est sur la base qu'il faut poursuivre le travail.

Pourtant, tant sur le choix du calendrier - extrêmement contraint - que sur l'image qu'a donné d'elle-même une partie des dirigeants du PS, pour choisir le premier signataire de la motion dite "majoritaire", premier signataire considéré automatiquement comme le "nouveau" (ou pour les plus respectueux des formes "futur") Premier Secrétaire, le PS n'a pas été à la hauteur du travail accompli pendant 3 ans avec Martine Aubry et de l'organisation des Primaires Citoyennes.

Pourtant, le PS doit aborder tous les débats qui peuvent éclairer la marche du gouvernement et nous permettre d'anticiper l'évolution de la situation politique. En effet, si ce gouvernement échoue, ce n'est pas une autre gauche plus radicale qui se lévera, mais une droite dure alliée à l'extrême droite.

À nous de veiller que le redressement dans la justice promis par la gauche soit une rupture à la fois volontariste et pragmatique, avec les politiques qui ont conduit la France et l'Europe au bord de la récession. À nous de trouver la voie pour une réelle et profonde réorientation de la construction européenne, pour que l'Union devienne plus démocratique, plus sociale et porte un nouveau modèle économique dans un monde toujours plus troublé. On ne peut pas d'un côté expliquer que l'on s'oppose au traité Merkozy puis soutenir une motion qui défend l'adoption de ce traité austéritaire. Voilà une posture qui déstabilise les socialistes au moment où ils doivent renforcer la bataille culturelle pour une Europe où vive la souveraineté populaire.

Parlons salaires ! Parler de tous les salaires, donc aussi des retraites et de l'allocation autonomie. Travaillons ensemble au rétablissement de l'ordre public social par la restauration du droit DU travail et du droit AU travail… Engageons enfin la révolution fiscale dont notre pays et l'Europe ont besoin !

Engageons franchement et réellement dans la transition énergétique, en décidant aujourd'hui la sortie progressive du nucléaire et en développement des modes de production et de consommation plus sobres et plus efficaces. Sachons réinterroger les « vaches sacrées » de la société de consommation pour choisir une société solidaire et durable.

L’État doit redevenir un acteur de l'économie. Reconstruisons une véritable stratégie industrielle, où les salariés aient leur mot à dire et où l'économie sociale et solidaire. Défendons et renforçons nos services publics. Créons l'environnement favorable à une réappropriation citoyenne de l’économie et ouvrons le débat pour étendre la gratuité pour un accès universel aux droits et biens fondamentaux.

Redonnons à la laïcité une vision offensive, établissons concrètement l'égalité femmes-hommes et faisons reculer toutes les discriminations. Faisons vivre la priorité à la jeunesse annoncée par le président en refondant l'école et en restaurant l'université publique pour tous. L'égalité des territoires (sécurité, culture, développement urbain, décentralisation, logement, Outre Mer) doit structurer l'ensemble de nos politiques.

Il est temps de rompre avec la dérive présidentialiste et providentialiste du régime en redonnant toute sa place au parlement, en le rendant plus éthique, plus démocratique et plus efficace. Après des années à faire progresser l'idée de la VIème République parlementaire et primo-ministérielle dans la gauche et le PS, ses principaux hérauts ont déserté ce combat. Maintenant la Gauche est la seule à rependre cette exigence démocratique.

Dans un monde en permanente ébullition, bouleversé par la dérégulation financière et commerciale, les socialistes doivent retrouver les fondements de leur engagement internationaliste en promouvant de nouvelles règles multilatérales et la souveraineté alimentaire. Agir pour la paix dans le monde et pour le désarmement doit redevenir un combat socialiste.

Nous devons proposer à tous nos partenaires politiques, syndicaux et associatifs, les espaces et les outils pour construire en commun l'avenir de la France et de l'Europe : concertons-nous, élaborons des réflexions et des actions communes. Le PS doit rester le parti exemplaire qu'il a été depuis près de 4 ans, fort de sa démocratie interne et capable de mobiliser les citoyens (notamment avec le Primaires). Avec des militants mobilisés et formés, 26. nous populariserons d'autant mieux les réformes du gouvernement que le PS en aura débattu en amont.

Frédéric FARAVEL

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13 septembre 2012 4 13 /09 /septembre /2012 16:17

Nos concitoyens, les salariés de ce pays, attendent beaucoup de nous, parce qu’ils sont touchés de plein fouet par la crise et qu’ils ont, pour la majorité d’entre eux, souffert de 10 ans de politique de droite.

Il nous faut redresser le pays. Il nous faut rétablir la justice sociale. Notre Parti a un rôle important à jouer dans cette réussite, s’il garde son autonomie d’action et de réflexion. Nous souhaitons tous, ardemment, la réussite de la présidence de François Hollande et du gouvernement de Jean-Marc Ayrault.

Pour la première fois depuis longtemps, le congrès qui s’ouvre peut être le moment intense de débats d’idées, d’échanges et de dialogue, délesté des batailles d’égos.

Utile, le congrès de Toulouse ne le sera, que s’il permet le débat et l’action.  

Cette fois, va-t-on réussir ?

Serons-nous déçus, puis battus une fois encore ?

Comment être à la hauteur des attentes légitimes des Français et de cette période historique si troublée partout dans le monde ?

Comment faire face à la crise et aux profondes mutations qui s’engagent ?

Télécharger la motion en cliquant ici

Ces questions, tous les militants socialistes se les posent au regard des défis à relever et de la situation de la France et de l’Europe. Ils ont cent fois raison.

Que ferons-nous de notre victoire ? Devant la déferlante d’un libéralisme autoritaire, la gauche est face à elle-même. Elle doit affirmer maintenant une autre voie face au triomphe de l’argent roi, à la régression sociale et écologique.

Soupeser les carrières présentes ou à venir, distribuer des bons et des mauvais points n’est pas à la hauteur des enjeux ni des urgences.

Nous voulons donner la parole aux militants.

Ce congrès doit servir à définir une réorientation de la construction européenne pour relancer la l’économie durable et permettre qu’enfin les priorités sociale et écologique retrouventleur rang après 10 ans de reculs.

Nous sommes fiers d’être socialistes, nous voulons l’être encore davantage quand viendra l’heure du bilan.

Nous voulons une Gauche libre dans le débat et dans l’action.

Le débat. Nous avons des propositions à présenter, une orientation à trancher. Le débat entre les motions est une richesse de notre Parti, qui garantit aux militants la liberté de parole. Si le temps est à l’unité, il n’est pas à l’unanimisme.

L’action. Le Parti Socialiste doit être le relais de la politique gouvernementale sur le terrain. Il doit aussi organiser, avec le reste de la gauche, avec le mouvement social, le rapport de forces qui nous permettra de tenir bon face aux obstacles et aux résistances. L’unité a toujours été le talisman des victoires de la gauche et des écologistes : elle l’est encore plus face aux épreuves dans l’exercice du pouvoir.

Tous les militants, par la diversité de leurs parcours et leurs réalités sociales, sont un atout indispensable pour entretenir ce lien nécessaire avec la société française.

Gouvernement, Parlement, Parti : chacun a son utilité  dans la réussite. Au Gouvernement de diriger le pays sur la voie du redressement. Au Parlement de faire les lois qui mettront en œuvre nos engagements. Au Parti socialiste, de relayer les réformes, de préparer l’opinion, de sortir de la pensée unique qui tente partout d’imposer sa loi. A nous d’inventer une Gauche libre.

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6 septembre 2012 4 06 /09 /septembre /2012 13:26

Cet été, alors que la presse et quelques responsables politiques s'emportaient sur l'interview accordée par Jean-Luc Mélenchon au Journal du Dimanche, Edwy Plenel, directeur de Mediapart, se fendait le jeudi 16 août 2012 d'une analyse dense, réfléchie mais aussi provocatrice intitulée « Pays convalescent, pouvoir évanescent ».

nouveau-logo-psAu-delà du titre accrocheur et provocateur, le journaliste interrogeait les socialistes sur leur rapport au pouvoir et à la démocratie. Voici en résumé son interpellation : alors que le Parti Socialiste a travaillé pendant plus de trois pour élaborer un projet, alors qu'il a notamment fait des propositions précises construites sur les réformes démocratiques dont la France avait besoin, pourquoi faudrait-il nommer une « commission Jospin » pour réfléchir à ces mêmes réformes et soumettre à la sagacité du président de la République et du gouvernement les éléments constitutifs d'un projet de loi visant à rénover la vie politique française ? Le travail mené par le Parti Socialiste sur ces questions importantes ne serait donc pas la référence ? Ce travail n'aurait-il pas été assez précis sur la parité, la démocratisation des modes de scrutin, le droit de vote des étrangers aux élections locales qu'il faille reprendre la réflexion ? Ce n'est pas l'impression qu'avait donné le Parti Socialiste avec ses quatre conventions nationales thématiques, bouclées en juillet 2011 par l'adoption du projet politique conséquent.

La question est donc posée de l'utilité d'un parti politique qui souhaite exercer la responsabilité du gouvernement, et qui, après s'être donné les moyens d'y accéder, est désormais confronté à la complexité de passer du projet à l'action.

Le rôle du Parti Socialiste : expliquer, convaincre, approfondir, anticiper

Quel est le rôle du Parti Socialiste alors qu'un socialiste vient enfin de reconquérir la Présidence de la République, que le gouvernement de rassemblement du socialiste Jean-Marc Ayrault dispose pour le soutenir d'une majorité absolue députés socialistes à l'Assemblée Nationale, que les socialistes sont aussi – en partenariat avec le Front de Gauche, les Radicaux et les Écologistes – la colonne vertébrale de la majorité de gauche inédite au Sénat, et que l'essentiel des grandes collectivités territoriales de ce pays sont également conduites par des majorités locales structurées autour du PS ?

Il nous faut savoir tirer les leçons du passé, nous ne pouvons pas reproduire les défaillances, tant de l'exécutif que du parti, qui ont pu expliquer en partie la défaite du 21 avril 2002, alors que le gouvernement de Lionel Jospin s'appuyait sur un bilan gouvernemental assez solide.

Le Parti Socialiste ne peut se contenter comme il le fut entre 1997 et 2002 d'être un accompagnateur ou un porte-parole – même talentueux – du gouvernement. Le PS doit non seulement expliquer la politique du gouvernement, mais il doit également avoir un rôle d'alerte et de compréhension des attentes des Français, un rôle de préparation des échéances électorales et des équipes, et avant tout anticiper l'évolution de la société et du monde pour élaborer les propositions qui y répondront.

aubry_ayrault.jpgTelle n'est pas l'impression laissée par la lecture de la contribution générale « exclusive », signée par Martine Aubry et Jean-Marc Ayrault. Ce long texte est structuré autour d'une idée forte : « nous ferons comme nous avons dit pendant la campagne des élections présidentielle et législatives. » Outre que ce mantra politique réduit le rôle du parti à celui qui fut le sien entre 1997 et 2002 et qui s'est avéré insuffisant, il interroge particulièrement le travail réalisé pendant trois ans et demi sous la conduite de Martine Aubry pour doter le PS d'un projet.

Car entre le projet du PS et celui du candidat Hollande, devenu président de la République, tout le monde aura noté qu'il existe des nuances… relativement importantes. Martine Aubry explique pudiquement que François Hollande s'est appuyé sur le projet du PS et « y a imprimé sa marque »… De fait, si le PS n'assume pas pleinement le projet qu'il a élaboré de 2009 à 2011, première marche d'une réflexion qui doit se poursuivre, il se contentera de défendre un programme gouvernemental très en retrait avec ses propres réflexions et risquerait d'être en difficulté pour éclairer l'avenir et franchir une nouvelle étape politique.

Les chantiers qui ont été ouverts sur le « juste échange », la « transition énergétique » ou la « social-écologie » méritent d'être poursuivis avec convictions et détermination. Nous devons reprendre et renforcer, à l'aune de l'aggravation de la crise économique et des pressions du monde de la finance, nos propositions pour la restauration du droit du travail, la redistribution des richesses, le renforcement des services publics, la reconstruction de la politique industrielle, la régulation des banques et marchés financiers… Sur ces sujets, il faut constater que les chantiers gouvernementaux ont pris du retard au regard du calendrier initialement annoncé pour mettre en œuvre les 60 engagements du candidat Hollande comme pour la loi bancaire, doublement du plafond du livret A. Sur d'autres, nous ne sommes évidemment pas à la hauteur des attentes fortes du monde du travail comme pour l'augmentation du SMIC ou le vote définitif de la proposition de loi sur les licenciements boursiers déjà adoptée par la majorité de gauche du Sénat…

Le congrès du PS ne doit pas évacuer la question européenne

manif_europe_austerite_web.jpgAu moment même où les efforts des socialistes français commencent à porter leurs fruits dans la bataille culturelle qui anime, sur fond de crise, la sociale-démocratie européenne, nous sommes là très loin du compte.

François Hollande avait eu raison de s’engager à renégocier le traité Merkozy, indiquant qu’il voulait le modifier et le compléter. Le sommet européen des 28 et 29 juin a certes retenu un « pacte de croissance » et la promesse d’une création de taxe ultérieure sur les transactions financières par 11 pays de l’Union, mais il a confirmé le maintien stricto sensu du traité budgétaire. Tel n’est pas ce qui avait été annoncé à nos concitoyens.

Le « pacte de croissance » va dans le bon sens, mais il est trop modeste. Avec 120 milliards étalés sur 5 ans, dont en réalité 30 milliards réellement disponibles, il ne représente que 1% du PIB de l’Union Européenne : il ne sera malheureusement pas en mesure de contrer la logique anti-croissance du traité Merkozy que l'on veut aujourd'hui nous imposer, en contradiction avec les positions affirmées auparavant par le PS.

Pourtant, la prise de conscience des dangers de la politique de la chancelière allemande est chaque jour plus largement partagée par les autres européens, ce qui permet d’espérer une renégociation autant possible que souhaitable. Il faudrait donc refuser de ratifier le traité pour ouvrir une réelle renégociation. Celle-ci doit, à coup sûr, modifier les objectifs de la BCE (la croissance devant y être ajoutée) et ses modes d’interventions. Plus globalement, il est temps que les principes de coopération européenne, de juste échange, de lutte contre les inégalités se substituent à la concurrence libre et non faussée.

Enfin, la renégociation doit permettre de trouver les voies de la restauration concrète de la souveraineté populaire en Europe. à l'ordo-libéralisme qui inspire toutes les propositions des conservateurs allemands, néerlandais ou scandinaves et à la méthode intergouvernementale qui a présidé jusqu'ici à la construction européenne, en détournant chaque un jour un peu plus les peuples de celle-ci, nous devons proposer un vrai fédéralisme démocratique et une Europe sociale.

Telle doit être la mission historique de la France et de la gauche française : afficher clairement auprès de ses partenaires et des opinions publiques européennes une voie nouvelle.

Pour faire œuvre utile, le PS doit d'abord être exemplaire

L'ensemble des tâches qui attendent le PS, s'il veut être à la hauteur de la mission qui lui incombe et inscrire son action gouvernementale dans la durée, est donc colossale. Elle est d'autant plus complexe que l'on connaît l'effet émollient de la pratique du pouvoir, de l'influence et du lobbying de divers groupes de pression, plus ou moins pressant, du risque toujours présent de la temporisation qui précède l'abandon…

photo-vote-congres-reims-20081106-500x375.jpgPour y résister, agir et anticiper, le PS doit d'abord être exemplaire en tant qu'organisation démocratique. Ce n'est pas ce qui semble se dérouler à l'occasion de ce congrès post conquête électorale.

L'adoption d'un calendrier contraint, avec des contributions générales publiées au milieu de l'été, des motions déposées une semaine après la rentrée scolaire et un vote des militants convoqué un mois après le dépôt des motions, démontre bien la volonté initiale de limiter le débat entre socialistes… débat pourtant nécessaire pour réfléchir au rôle du parti, une fois le pouvoir conquis, et éclairer l'avenir.

Que le Premier ministre et la Première secrétaire rédigent une contribution générale et qu'ils proposent aux responsables du Parti de la rejoindre – s'ils en partagent l'essentiel –, c'est normal. Mais que cette contribution soit présentée comme « exclusive » alors qu'on est au début d'un processus de débat sur le fond, le verrouillage commence. Et ce type d'opération ne produit sur le long terme que des crispations qui empêchent le Parti socialiste d'assumer sa tâche.

D'autre part, le Parti Socialiste s'est placé dans une situation incertaine du point de vue du droit. Les propositions de modifications statutaires, adoptées en juin 2010 lors de la convention « Rénovation », ne peuvent juridiquement être mise en œuvre puisque les statuts du PS disposent que leurs modifications ne peut intervenir que lors d'un congrès national.

Dès la procédure (issue de la convention de juin 2010) voulant que le Premier secrétaire soit désigné par les militants lors d'un « second tour », entre les premiers signataires des deux motions arrivées en tête du vote des militants, n'est pas valide ; un fâcheux pourrait invalider cette désignation devant n'importe quel tribunal de grande instance. D'un point de vue politique, surtout, cela donne une image déplorable d'un parti, que les sociologues définirait comme « institution faible », incapable de respecter ses propres statuts. Critique que nous avions adressée jusqu'ici… à l'UMP sarkoziste !

Capture decran 2012-08-28 a 17.43.57Surtout ce flou dans l'organisation, additionné au flou des orientations, autorise tous les « coups » politiques, dont on connaît in fine les effets déplorables. Ainsi, après avoir signé et animé, aux côtés de Jean-Marc Ayrault, Martine Aubry et Jean-Christophe Cambadélis, une même contribution générale – celle qui se voulait exclusive – censée les unir dans une orientation politique commune, Harlem Désir se « rebelle » désormais en réclamant le retour à la procédure « normale » (en tout cas, la procédure qui reste juridiquement établie) d'élection du Premier secrétaire au suffrage universel direct des militants… tout cela intervient car le secrétaire national à la coordination éprouve désormais le sentiment de ne plus être en position d'être imposé comme premier signataire de la future motion ultra-majoritaire. C'est la conséquence regrettable mais inévitable du dévoiement des règles démocratiques de notre parti, permettant à un nombre extrêmement restreint de hauts responsables politiques de choisir le premier secrétaire en choisissant le premier signataire d'une motion appelée à devenir hégémonique par l'effet du rassemblement artificiel de grands élus, sous l'effet des seuls arguments d'autorité et donc du verrouillage de l'appareil et des fédérations.

Tout ceci n'est pas sain pour le Parti Socialiste. Il ne permet aucunement de garantir la sérénité nécessaire pour accompagner le gouvernement et préparer l'avenir ; il met à mal les valeurs démocratiques auxquels sont attachés les adhérents du PS et qui avaient fortement amélioré l'image des socialistes dans l'opinion publique. Le Parti qui a fait les primaires citoyennes et qui a fait un gros travail de rénovation politique ne peut pas donner l'impression de geler sa situation politique, alors que nous avons dénoncé le monolithisme obéissant de l'UMP sous Sarkozy, et que ce même parti va procéder pour la première fois à un vrai congrès (motions différentes, débats publics entre candidats à la présidence, etc.), le contraste et l'effet contradictoire serait saisissant !

Comble de l'absurde et du ridicule, des voix s’élèvent maintenant parmi les signataires de la même « contribution générale exclusive » pour inciter Harlem Désir à déposer une motion concurrente alors qu'il est censé défendre les mêmes orientations que Jean-Christophe Cambadélis ou Martine Aubry. On ne sait plus qui défend quoi et dans quel objectif ; et en dehors de la Première secrétaire sur le départ, les jeux de ses successeurs potentiels et de leurs soutiens respectifs en deviennent de plus en plus opaques et contre-productif. Ce type d'affrontement artificiel a produit le congrès de Rennes. Il est grand temps de substituer à cette phase délétère un vrai débat démocratique et d'organiser un congrès digne de ce nom.

L'expression de la gauche du Parti Socialiste sera utile à tous les socialistes

Dans ces conditions, on voit mal quels arguments expliqueraient le bien fondé de renforcer encore la confusion. La gauche du Parti Socialiste, qui a déposé quatre contributions générales pour alimenter le débat cet été (« Réaliser le changement », « Le Temps de la Gauche », « Pour réussir le changement, redistribuer les richesses », « Socialistes, écologistes et altermondialistes ! »), doit pouvoir défendre ses propositions devant les militants socialistes.

Il ne s'agit pas d'attendre l'échec du gouvernement de la gauche, de faire part d'une défiance que serait en soi l'acte de déposer une motion, mais de nourrir la réflexion collective ! Notre objectif est clair : que François Hollande et son premier ministre s'appuient sur la réflexion des socialistes, pour améliorer la vie quotidienne des Français, pour réorienter dans le bon sens la construction européenne, et qu'ainsi le Président de la République aborde dans les meilleures conditions possibles (bilan et projet) l'élection présidentielle de 2017 pour inscrire son action dans la durée.

logounmondedavance.jpgCette gauche du PS est ni irresponsable ni stupide ; elle n'est pas identitairement vouée au tropisme et au folklore minoritaire. La motion que nous appelons de nos vœux en 2012 ne sera pas une reproduction de la motion « Un Monde d'Avance » de l'automne 2008 : c'était une motion de combat, avec un PS qui ne parvenait pas dans l'opposition à sortir d'une certaine déshérence face à une droite réactionnaire au pouvoir. Aujourd'hui, François Hollande est président de la République et les socialistes ont pour mission de redresser la France dans la justice et pour cela de réorienter la construction européenne ; c'est pour atteindre cet objectif que nous rédigerons notre motion.

Nous le ferons aussi dans l'objectif de rassembler la gauche (PS, Front de Gauche, EELV, PRG, MRC…), car c'est le talisman indispensable pour réussir le changement. Sans ce rassemblement, nous subirons plus fortement les pressions conservatrices des milieux d'argent, les tendances au compromis avec les conservateurs européens. Sans ce rassemblement, nous aborderons dans des conditions détériorées les élections locales de 2014 et 2015. Sans ce rassemblement, nous perdrons le Sénat et donc un atout précieux dans notre action réformatrice.

Frédéric FARAVEL

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30 août 2012 4 30 /08 /août /2012 10:39

article publié jeudi 30 août 2012 dans Alternatives économiques et Libération

L’économie française stagne et la zone euro est entrée en récession. La situation économique n’a aucune chance de se redresser notablement au cours des prochains mois. Prendre dans ce contexte des mesures d’austérité supplémentaires pour tenir, coûte que coûte, l’objectif de 3 % du PIB de déficit public en 2013 freinerait davantage encore l’activité et pousserait le chômage vers les sommets. Avec au final, d’ailleurs, un déficit plus important que prévu comme le montrent les exemples de la Grèce, de l’Espagne ou de l’Italie malgré des efforts considérables. Les réformes récentes de la surveillance budgétaire européenne – « 6 pack » et Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) – sont bâties autour de la notion de déficit structurel. Celle-ci corrige les déficits publics constatés telle ou telle année des effets de la conjoncture à ce moment là. Quoi qu’on pense par ailleurs de la pertinence de ces réformes, elles fournissent ainsi un argument solide pour ne pas s’engager dans cette politique procyclique : l’objectif des 3 % en 2013 doit lui aussi être apprécié en termes de déficit structurel et non de simple déficit constaté. Or, dans le cas de la France, nous atteindrons ce niveau de déficit en 2013 sans qu’il soit besoin de prendre de nouvelles mesures d’austérité cet automne.

Un coup de frein important

Quelle serait l’ampleur du coup de frein à l’activité dû à des mesures d’austérité supplémentaires ? La question est controversée parmi les économistes mais le Fonds monétaire international (FMI) a publié en octobre 2010 une importante étude qui jouit depuis d’une certaine autorité en la matière. Le FMI concluait qu’une restriction budgétaire de 1 % du PIB aboutit en moyenne à une baisse de 1 % de la demande intérieure au bout de deux ans. Au niveau de la production, l’effet peut cependant être moindre à condition que les exportations se développent parallèlement grâce à une baisse du taux de change et à un dynamisme économique maintenu chez les partenaires commerciaux. Or de telles conditions ne sont guère réunies en France actuellement compte tenu de l’orientation très majoritaire de nos exportations vers la zone euro et du net ralentissement de l’économie des pays émergents. L’autre facteur susceptible de limiter l’impact d’un ajustement budgétaire – une détente monétaire – n’a lui non plus guère de chance d’avoir un effet significatif sur l’économie française vu le bas niveau des taux d’intérêt. Dans le contexte actuel, il y a donc lieu de supposer qu’une restriction budgétaire de l’ordre de 1,5 point entre 2012 et 2013 amènerait, au bas mot, une perte de PIB de 1,2 point et une hausse du chômage de 1 point (300 000 personnes).

1346316622_gd1_zoom.jpgLa clé du « déficit structurel »

Il faut donc absolument éviter de s’engager dans cette voie. Peut-on défendre cette position vis-à-vis des instances européennes sans pour autant remettre en cause les engagements de la France à leur égard ? Oui. La réforme de la coordination budgétaire menée depuis deux ans en Europe est fondée de manière centrale sur la notion de « déficit structurel ». Il existe différentes façons de calculer ce déficit qui aboutissent à des résultats notablement divergents. La Commission européenne a la sienne et publie depuis plusieurs années déjà de tels chiffres. La méthode employée par la Commission est toutefois visiblement peu satisfaisante : les importantes variations d’une année sur l’autre du « déficit structurel » qu’elle fait apparaître montrent que la part proprement conjoncturelle de ce déficit reste encore probablement sous-estimée et le niveau du déficit structurel surestimé. Les dernières prévisions de la Commission, publiées au printemps 2012 (donc avant le collectif budgétaire voté cet été qui a déjà introduit d’importantes mesures de restriction budgétaire supplémentaires), indiquent cependant que ce déficit structurel passerait l’an prochain sous la barre des 3 % en France. La dégradation de la conjoncture intervenue depuis devrait certes creuser les prévisions de déficits courants mais elle n’a aucune raison de changer la donne sur le plan des déficits structurels. Si on juge l’engagement de faire passer les déficits publics sous la barre des 3 % du PIB en 2013 en termes de déficit structurel, conformément à l’esprit des réformes engagées, il n’est donc pas nécessaire de prendre des mesures d’austérité supplémentaires.

1346316636_gd2_zoom.jpgPas de traitement de faveur

Il ne s’agirait pas bien entendu de demander un traitement de faveur pour la France mais bien d’apprécier ainsi l’ensemble des déficits en Europe. Nous serions d’ailleurs loin d’être les seuls à pouvoir, grâce à cela, desserrer un peu l’étau qui étouffe nos économies, ce qui pourrait aider à convaincre certains de nos voisins de l’intérêt d’une telle démarche… Au niveau de l’ensemble de la zone, le déficit structurel ne devrait être en effet que de 1,8 % du PIB en 2013 selon les prévisions de la Commission européenne. Seuls cinq pays dépasseraient la barre des 3 % du PIB : Malte, la Grèce, la Slovaquie, l’Espagne et l’Irlande. Ce ne serait d’ailleurs pas la Grèce la plus mal placée sur ce plan mais l’Irlande souvent présentée pourtant comme le « bon élève » des pays en crise. L’évolution de la conjoncture depuis la publication de ces prévisions ne devrait pas en théorie affecter ces soldes structurels. Il n’y a donc pas lieu de demander de nouvelles mesures d’austérité aux douze autres pays de la zone euro et tout intérêt au contraire à y laisser jouer pleinement les « stabilisateurs automatiques » pour atténuer les effets de la nouvelle récession. Un tel mouvement serait également parfaitement compris par les investisseurs financiers, inquiets de voire la zone euro s’enfoncer dans la récession du fait des politiques budgétaires procycliques menées en son sein.

Guillaume Duval
Article Web - 30 août 2012

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29 août 2012 3 29 /08 /août /2012 09:26

Sera-ton contraint de donner raison avec regret à l'auteur de cet article, par ailleurs bon connaisseur de la vie politique du Parti Socialiste ? Si la préparation du congrès du PS se poursuit de la manière dont il s'est engagé avec un calendrier tronqué et une "contribution générale exclusive", on peut le craindre... Mais les socialistes peuvent voir qu'ils ont intérêt à poursuivre un vrai débat politique en leur sein, capable de mettre à profit la diversité du socialisme français pour éclairer l'avenir, préparer d'ores-et-déjà les échéances locales et une deuxième mandat présidentiel consécutif, et rassembler la gauche.

C'est pour cela que le Parti Socialiste a tout intérêt à ce que son courant de gauche présente ouvertement ses arguments et réalise un bon score au suffrage militant.

Frédéric Faravel
Secrétaire fédéral du PS Val-d'Oise aux relations extérieures

Socialistes, vous avez aimé la rénovation ? Voici la caporalisation
Mediapart - 28 août 2012 | Par Stéphane Alliès

La Marseillaise zenith 13-06-2012Martine Aubry, qu’avez-vous fait de la rénovation ? De la phase préparatoire du congrès de Toulouse (qui se tiendra fin octobre) à la résistance au non-cumul des mandats, c’est comme si la modernisation du plus grand parti de la gauche avait été dissoute dans la victoire de François Hollande à la présidentielle, comme dans l’obtention de sa majorité absolutiste à l’Assemblée nationale.

Voilà donc que ce lundi, François Rebsamen, président du groupe socialiste au Sénat, annonce son intention de continuer de cumuler ses mandats de parlementaire et de maire de Dijon (et les indemnités allant avec). Écrasée la promesse de son parti, adoptée par 72% des 90 000 votants au référendum interne d’octobre 2009, de passer au mandat unique dès ce mois de septembre 2012. Cette résistance sénatoriale, que Rebsamen est loin d’être le seul à exprimer chez les parlementaires socialistes n’est pas nouvelle. Ils sont environ 60% de cumulards à l’Assemblée, et plus de 80% au Sénat. Mais le fait qu’elle s’affranchisse à nouveau de toute logique démocratique et de toute discipline de parti, en dit long sur la régression interne que connaît en ce moment le nouveau parti présidentiel.

L’université d’été de La Rochelle de ce week-end, transformée en séminaire d’autosatisfaction gouvernementale malgré le doute des participants (lire ici), a également laissé à de nombreux militants la désagréable impression d’une confiscation de ses débats internes. Pourtant le traité européen (lire ici) ou la rénovation du parti (lire ici) sont au cœur de leurs discussions. Mais le coup de sifflet a été donné avec la mise en rangs serrés des principaux ténors du parti derrière une contribution quasi unique. C'est une première dans l’histoire des congrès socialistes, alors que cette phase préparatoire est justement censée assurer le pluralisme des réflexions devant nourrir une synthèse programmatique. L’enjeu du dépôt des motions (prévu pour le 12 septembre) se résume désormais, après le coup de force Aubry-Ayrault, au nom du premier signataire de leur motion.

Car par la grâce d’une réforme des statuts pourtant jamais entérinée (celle-ci aurait dû l’être dans un congrès extraordinaire, si l’on veut bien encore croire les statuts actuels du parti), seul ce premier signataire pourra en effet être candidat à la succession de Martine Aubry, puisque celle-ci semble décidée à tirer sa révérence. S’il peut encore y avoir plusieurs motions déposées, il est peu probable que les textes alternatifs à celui défendu par l’ensemble du gouvernement proposent un candidat concurrent. Et si jamais tel était le cas, celui-ci n’aurait aucune chance d’être élu.

C’est donc un invraisemblable processus de nomination qui est aujourd’hui à l’œuvre, en lieu et place d’un congrès socialiste. Un an après le souffle des primaires citoyennes ouvertes au peuple de gauche, qui ont réuni près de trois millions de votants, le nouveau premier secrétaire du parti socialiste sera nommé après un accord entre trois personnes : François Hollande, Jean-Marc Ayrault et Martine Aubry. Même un conclave papal est plus démocratique, on y trouve plus de votants et une fumée blanche a au moins le mérite d’avertir les fidèles. Lourd effet de sens que cette caporalisation extrême, au moment même où l’UMP s’ouvre à la démocratie interne et alors que la droite va connaître pour la première fois depuis l’élection pour la direction du RPR, en décembre 1999, une compétition ouverte et incertaine.

Même s’il fallait se résoudre à un retour en force des logiques d’appareil pour éviter les cacophonies qui ont pu rythmer certains congrès passés du PS, ce parti mérite mieux qu’une telle parodie. Certes en 1981 et 1997, des processus similaires avaient été mis en œuvre. Mais si Lionel Jospin comme François Hollande furent adoubés de manière semblable, leurs choix apparaissaient comme des évidences. Là, les deux candidats en lice n’en finissent pas d’interroger, voire d’abasourdir.

“Harlem” et “Camba”, le renouvellement ?

Le futur leadership du parti socialiste se jouerait donc entre Harlem Désir et Jean-Christophe Cambadélis. Ces deux prétendants ne représentent personne hormis eux-mêmes. Désir est un soutier du défunt courant Delanoë, mort-né après sa défaite surprise au congrès de Reims. Cambadélis est l’ancien premier lieutenant sans troupe de DSK (l’essentiel de son courant avait suivi Pierre Moscovici), et fut l’un des principaux artisans de la victoire de Martine Aubry lors de ce même congrès. Mais vu la manière, faisant passer un scrutin de type haïtien pour une votation suisse, est-ce réellement un avantage ?

Certes, les deux anciens trotskystes (l’un à la LCR tendance Julien Dray, l’autre à l’OCI lambertiste) ont des états de service symboliques à faire valoir au sein de la sphère socialiste. Mais ceux-ci commencent à dater. Désir, bientôt 53 ans, a été une figure du mouvement social, à la tête de SOS-Racisme dans les années 1980. Cambadélis, 61 ans, avait pris la parole à la Bastille, le 10 mai 1981, en tant que président de l’Unef. Mais depuis, tous deux se sont surtout illustrés comme de vaillants apparatchiks du jospinisme des années 1990, qui a abouti au fracas du 21 avril 2002.

Capture_decran_2012-08-28_a_17.43.57.pngTous deux ont été aussi condamnés par la justice : “Harlem” en 1998 à 18 mois de prison avec sursis et 30 000 francs d'amende pour recel d'abus de biens sociaux ; “Camba” en 2005 à 6 mois de prison avec sursis et 20 000 euros d'amende, pour recel d'abus de confiance dans l'affaire des emplois fictifs de la Mnef.

Sans charisme ni aura médiatique, aucun des deux n’est en outre assuré d’avoir l’autorité sur l’ensemble du parti. Car quel que soit le candidat vainqueur de ce duel sans confrontation de visions du monde, du socialisme ou même du parti, il est actuellement rejeté par une partie des responsables PS. “Camba” n’a jamais eu les grâces de François Hollande, trop méfiant face à ce strausskahnien retors et mêlé aux affaires de la Mnef ; “Harlem” s’est attiré les haines recuites du camp aubryste, qui l’accuse de partialité dans son rôle de premier secrétaire par intérim en faveur de Hollande, durant la primaire.

S’il faut leur reconnaître le fait qu’ils ne cumulent pas de mandat, on ne peut pas dire qu’ils excellent dans leur rôle de député, au Parlement européen (pour Harlem Désir, élu depuis 1999) et à l’Assemblée (pour Jean-Christophe Cambadélis, élu depuis 1997, après un premier mandat entre 1988 et 1993). Enfin, le choix de l’un d’eux consacrerait un recul symbolique fort en matière de parité. L’État socialiste, qui a déjà mis en place aux postes clés du régime un bel ensemble masculin (Élysée, Matignon, présidences de l’Assemblée nationale et du Sénat, présidences de groupe, quasi-totalité des présidences de région), achèverait d’entériner la domination masculine dans le socialisme au pouvoir.

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29 août 2012 3 29 /08 /août /2012 09:05

non-cumul-la-lettre-de-martine-aubry.pngMadame la députée, Monsieur le député,

Madame la sénatrice, Monsieur le sénateur,

Chère, Cher camarade,

Pour la première fois de notre histoire, les socialistes sont majoritaires dans les deux chambres du Parlement. Avec nos succès locaux qui ont précédé, et avec l’élection de François Hollande à la Présidence de la République, nous disposons désormais de tous les leviers pour redresser la France dans la justice.

Ces succès, nous les devons à la mobilisation de chacun, militants, élus, dirigeants, mais aussi à la force des combats que nous avons menés ensemble et des engagements que nous avons pris devant les Français.

Tu le sais comme moi, les Français sont extrêmement attentifs à leur respect.

Parce que nous voulons des élus pleinement engagés pour la réussite du quinquennat de François Hollande, parce que nous voulons permettre l’arrivée d’une nouvelle génération de femmes et d’hommes aux responsabilités, nous avons décidé ensemble que notre Parti devait ouvrir la voie en matière de non cumul des mandats.

Cette orientation, plébiscitée lors du référendum militant du 1er octobre 2009 et mise en œuvre par la convention nationale sur la rénovation du 3 juillet 2010, est devenue une règle commune à tous les socialistes : « l’interdiction du cumul d’un mandat de parlementaire et d’un exécutif local (Maire ou Maire-adjoint, Président ou Vice-Président de Conseil Général ou de Conseil Régional, Président ou Vice Président d’un EPCI) sera inscrite dans les statuts du Parti socialiste.

Elle se mettra en œuvre à chaque renouvellement parlementaire. Tout-e élu-e à une élection parlementaire abandonnera ses mandats exécutifs locaux dans un délai de trois mois après la tenue du scrutin. Il-elle devra avoir préparé avec le Parti les modalités de sa succession ».

Comme le Premier Ministre lors de notre université d’été à La Rochelle et avant lui le Président de la République durant la campagne, je veux te redire que nous devons nous montrer à la hauteur des attentes des Français, en respectant les objectifs et le calendrier que nous nous sommes fixés. Une loi sur le non cumul des mandats sera soumise au Parlement, conformément à l’engagement de François Hollande.

Mais je suis convaincue que la prochaine adoption de celle-ci ne saurait dispenser les socialistes d’appliquer leur engagement et d’être exemplaires.

J’ajoute que laisser dès aujourd’hui la place à sa ou son successeur-e dans son exécutif local lui laissera d’autant plus de chance de montrer sa capacité à être en responsabilité et à se présenter devant les électeurs en 2014 ou en 2015.

C’est pourquoi, le terme de l’échéance approchant, le Bureau National du 28 août a souhaité inviter chaque parlementaire concerné à respecter l’engagement qu’il a pris lors de son investiture et à démissionner au plus tard en septembre 2012 de son mandat exécutif local (municipal, départemental ou régional).

Ne doutant pas de ta détermination à ce que nous respections ensemble la parole donnée.

Je reste à ta disposition pour tout échange et t’adresse mes amitiés socialistes.

Martine Aubry

Précision finale : j'ai pu lire dans Le Parisien de ce matin que certains élus trouvaient complexe de désigner un successeur moins d'un an avant les municipales, je leur répondrai simplement qu'ils savaient à quoi s'en tenir depuis le 3 juillet 2010 ! Les députés et sénateurs sortants, quasiment assurés de leur réélection pour la plupart, pouvaient parfaitement préparer les esprits et même passer la main dans leur(s) collectivité(s) juste après les sénatoriales de septembre 2011 ou avant les présidentielles.

Frédéric FARAVEL
secrétaire fédéral du PS Val-d'Oise aux relations extérieures

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