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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Gauche Républicaine & Socialiste

28 février 2011 1 28 /02 /février /2011 07:52

Hier soir à 20h00, le Président de la République - Nicolas Sarkozy - nous a expliqué au détour d'un remaniement ministériel la nouvelle vision qu'il souhaitait développer au regard des bouleversements que vit depuis plus de deux mois le monde arabo-musulman.

Depuis près de deux mois, la politique extérieure est dans la tourmente. Les comportements déplacés de la Ministre des Affaires étrangères (proposition de l'expertise de la police française pour contenir les manifestations contre le pouvoir en Tunisie, vacances dans ce même pays alors que la révolte y grondait entre noël et jour de l'An, relations personnelles inadéquates avec des personnalités proches du régime autoritaire, explications vaseuses voire mensonges avérés et répétés à son retour), du Premier ministre (vacances du chef du gouvernement en Egypte, avec déplacements payés par le régime autoritaire, alors même que celui-ci était contesté par des foules démocratiques) et d'un petit clône du Président de la République envoyé comme ambassadeur en Tunisie (propos insultants à l'encontre de journalistes tunisiens alors même qu'il s'agissait de renouer les fils rompus entre la France et la Tunisie libérée) ont mis en lumière jusqu'à la caricature les errements de la politique internationale de la France.

Mais le plus grave de cette affaire tient surtout à la lenteur de la réaction de la Présidence de la République face à une situation historique. Certains ont reproché à François Mitterrand des postures qu'ils jugeaient négatives au moment de la Libération de l'Europe centrale et orientale du joug soviétique ou pendant les guerres nées de l'effrondrement de la Yougoslavie, mais la République n'était pas alors ainsi sur la touche comme nous avons pu le constater depuis la fin décembre 2010.

Michèle Alliot-Marie a évidemment commis des fautes politiques inexcusables qui lui auraient valu une démission immédiate dans la plupart des démocraties européennes, de même que le Premier ministre, ou à la marge ce petit roquet de Boris Boillon. Il faut noter que la France est le seul pays qui se voit contraint à procéder à un remaniement ministériel du fait des enjeux nés des révolutions démocratiques arabes. Mais osons le dire, MAM est bien frêle bouc émissaire pour permettre à Nicolas Sarkozy de camoufler la faillite de sa politique.

 

Pour mieux comprendre le niveau de décomposition dans laquelle la France a noyé son discours, il me paraît utile de revenir sur quelques années de choix politiques qui se sont accumulés jusqu'à ce que les fonctionnaires du Ministères des Affaires étrangères et européennes eux-mêmes (pourtant peu suspects d'être de dangereux agitateurs gauchistes, dans leurs idées ou dans leurs comportements) en viennent à prendre le pays à témoin.

 

La poursuite d'orientations politiques amorcées à la fin du quinquennat de Jacques Chirac

Maintes fois revendiquée, la "rupture" de Nicolas Sarkozy n'est finalement qu'un trompe-l'oeil. En effet, dès 2005, Jacques Chirac va chercher à corriger les conséquences de l'affrontement qu'il a eu avec Geroge W. Bush sur la Guerre en Irak.

Il s'en suit un rapprochement diplomatique avec les Etats-Unis d'Amérique assez évident dès la fin du quinquennat du président Chirac, qui posera avec Dominique de Villepin les bases de la future réintégration de la France dans la totalité du commandement intégré de l'OTAN. Evidemment, Nicolas Sarkozy - ce "conservateur américain à passeport français", comme l'avait si bien décrit en 2006 son futur disciple Eric Besson - ne s'est pas fait prier pour approfondir l'amitié franco-américaine, dès son entrée en fonction. Mais il faut noter par ailleurs que le Président Sarkozy se trouva finalement plus à l'aise avec Bush Jr qu'avec son successeur - avec lequel tout le monde a pu constater qu'il essaie avec ridicule de rechercher la comparaison. La réalité est que si Sarkozy s'agite beaucoup sur la scène internationale au point d'avoir revendiqué le salut financier du monde, c'est bien Barack Obama qui donne le tempo des discussions sur ce sujet comme sur d'autres. On pourra également noter que les conseillers et thuriréfaires du président Sarkozy se réfèrent constamment au fait que les Américains n'avaient pas non plus prévu les révolutions arabes pour justifier la propre atonie de la France... au moins Obama a-t-il poussé Moubarak à la démission...

Ainsi, si, dans les allocutions diplomatiques officielles, la Présidence américaine vante "l'énergie" de Sarkozy, les cercles politiques américains et européens savent désormais presque tous ce qu'ont compris bon nombre de Français, c'est que ce dernier est avant tout un agité.

Mais la relation pré-sarkoziste aux Américains impliquent une difficulté majeure : ces choix d'alignement atlantiste qui nous amènent aujourd'hui à un engagement en Afghanistant, sans feuille de route politique, sont partagés par les chiraquiens. La nomination d'Alain Juppé au MAEE ne changera donc rien à cette orientation et les critiques quelque peu surjouées de Gallouzeau de Villepin n'ont pas d'autre portée que le théâtre d'ombres auquel ce dernier nous a habitué : ils ont l'un et l'autre vraisemblablement été largement associés à leur définition et à cet abaissement de l'indépendance française et européenne.

 

Une vraie rupture avec les valeurs portées par la République

Après un discours larmoyant et plein de bons sentiments devant ses supporters le soir de son élection en mai 2007, Nicolas Sarkozy avait donné le sentiment de porter haut les couleurs des Droits de l'Homme sur la scène internationale. Cependant, on a rapidement compris la portée cosmétique et "diverstissante" (au sens pascalien du terme) qu'il donnait à cet engagement quand fut créé un secrétariat d'Etat aux Droits de l'Homme, rattaché au MAEE, façon subtile de démontrer que ces considérations ne seraient plus qu'annexes dans la politique internationale de la République, par ailleurs directement menée par l'Elysée, avec un Bernard Kouchner et un Quai d'Orsay marginalisés, l'un comme l'autre. La détentrice du marocain des Droits de l'Homme se faisait d'ailleurs régulièrement sermoner par l'Elysée ou par Kouchner dont le passe-temps en l'absence d'emprise quelconque sur la conduite des affaires extérieures du pays semblait être de se soulager sur sa secrétaire d'Etat.

La rupture annoncée avec la Françafrique fut suivi de son renforcement. La visibilité accrue de l'avocat Robert Bourgi, le renforcement des liens avec le Gabon des Bongos, le Congo de Sassou-Nguesso en sont des expressions flagrantes. La Françafrique sait également prendre des formes d'action nouvelle ; alors que Chirac avait par deux fois tentés de fomenter des coups d'Etat militaires contre Laurent Gbagbo en 2000 puis en 2002 pour défendre les intérêts français, cette fois-ci on peut constater la mollesse de la détermination française à peser sur ce même Gbagbo devenu un dictateur sanguinaire et maffieux ; de fait le statu quo de la division de la Côte-d'Ivoire ne semble pas tant déranger l'Elysée que cela : les amis du pouvoir (Bolloré, Bouygues) conservent des intérêts économiques évidents dans leurs relations avec le dictateur et il sera toujours temps de s'arranger avec Ouatarra si jamais les choses venaient à évoluer.

La mansuétude de la France avec le régime militaro-maffieux en place à Alger n'est plus un mystère. Les grands débats sur la reconnaissance de la guerre d'Algérie et des responsabilités de la puissance colonisatrice n'empêchant personnes de commercer. On est bien loin du discours de La Baule en 1990 quand François Mitterrand conditionnait le renforcement de l'aide française aux progrès de la démocratie.

Le discours de Dakar de Nicolas Sarkozy en peignant le tableau d’une Afrique et d’un homme Africain immobile, prisonnier d’une nature immuable a suscité l'indignation des habitants dans toute l’Afrique et au delà. L'Elysée n'a de toute manière que faire de considérer les peuples en marche, seul l'intéresse les régimes avec lesquels on peut commercer et éventuellement mener des guérillas sanguinaires pour profiter de l'uranium nigérien ou restraindre le flux migratoire en provenance du Sahel. La Présidence française n'a que faire que l'Homme africain soit entré dans l'histoire ou pas - ce genre de considérations, par ailleurs, le dépasse et il n'en aurait vraisembablement jamais parlé si son conseiller particulier Henri Guaineau ne lui avait glissé dans son texte - pourvu que les régimes du Maghreb et du Sahel servent de matons pour préserver l'Europe et la France de leur propres populations.

L'action inhumaine en terme de politique d'immigration, menée par Hortefeux et Besson, est la traduction la plus concrète de là où le Président de la République place dans sa vision du monde ce continent qui devrait être le principal partenaire stratégique de l'UE.

Rupture avec la République enfin sur les questions européennes. Car à l'évidence, si l'impasse institutionnelle dans laquelle s'est enfermée l'Union européenne - depuis les années 2000 avec des élargissements mal préparés - mérite évidemment qu'on y apporte une réponse politique et dialectique, ce n'est pas en méprisant l'expression des peuples qu'une Europe démocratique et sociale, ou une Europe puissance, pourra émerger.

D'ailleurs, à la faveur de la crise financière internationale et des assauts des marchés contre les économies irlandaise, grecque ou portugaise, c'est vers une nouvelle punition des populations que s'orientent le Président de la République en s'alignant sur les priorités de politiques intérieures d'Angela Merkel, chancelière conservatrice allemande : Le pacte d’austérité proposé par Madame Merkel et qui promeut la modération salariale, la baisse des protections collectives et la suppression de nombreux services publics pourrait signer dans l'esprit des peuples européens la fin définitive d'une espérance européennne déjà fortement entamée.

Pour nous qui plaidons la perspective d'une République européenne, c'est un véritable désastre. Devant le tribunal de l'histoire, Sarkozy, Barroso et Merkel seront en bonne place comme fossoyeurs de l'union européenne, que les mouvements d'épaules saccadés du président français traduisant son excitation d'avoir fait adopter le Traité de Lisbonne ne compenseront évidemment pas.

Evidemment l'aplatissement de la France devant les exigences russes et chinoises ne font que compléter le tableau déjà sombre de bientôt quatre années de relations internationales sarkozistes.

 

Pour la première fois, l'exécutif français mène une politique étrangère de classe

Vous me voyez désolé de ressortir un vocabulaire que d'aucun pourront trouver daté ou odieusement marxiste (pour moi le marxisme n'est pas odieux). Mais s'il faut chercher une explication à la réorientation profonde de la diplomatique française, qui plonge aujourd'hui notre politique extérieure dans un tel désarroi, c'est la conduite des affaires étrangères de la France n'est plus en aucun point soumis à des considérations d'intérêt général mais à la promotion d'intérêts privés.

Longtemps on a expliqué que la politique extérieure était un consensus gauche-droite, plaçant notre pays - ancienne super puissance coloniale, devenue puissance moyenne - dans un rôle à part, que soutenait l'espérance de nombreux peuples dans le message universel de la Révolution française - Liberté, Egalité, Fraternité. La Marseillaise a conservé en Amérique latine notamment la teneur révolutionnaire et subversive, qu'elle a depuis longtemps perdu dans l'hexagone, c'est l'hymne de nombreux partis de gauche dans ses pays et cela nous rappelle que les Révolutions russes de 1905 et de février 1917 ont été menées avec les accents de Rouget-de-Lisle.

Je ne suis pas naïf au point de croire que les affaires étrangères étaient une question d'idéal avant Nicolas Sarkozy. Si la Françafrique reprend du poil de la bête c'est bien qu'elle existait auparavant. Bien des peuples ont été opprimés au nom des intérêts économiques et stratégiques français, enrichissant au passage les nombreux cancrelats humains qui se nourrissent du malheur des peuples. Mais, bien que les valeurs républicaines aient pu être à de nombreuses reprises détournées à des fins plus mercantiles, la France restait porteuse de son message universel. Les intérêts des Français étaient défendus.

Aujourd'hui il n'est plus question - en aucun cas - de cela.

Où dans les révolutions arabes qui ont commencé à la mi-décembre l'intérêt de la France et des Français a-t-il été défendu ? Se mettre à dos les manifestants et vraissemblablement les futurs dirigeants de ce que tous espèrent bientôt les Démocraties arabes était-il dans l'intérêt du pays ? Insulter l'Homme africain était-il dans l'intérêt de la France ? S'aplatir économiquement et politiquement devant la Chine était-il dans l'intérêt de la France ?

La seul étalon de référence qui prime dans la politique de Nicolas Sarkozy n'est même pas une vision réactionnaire des relations internationales - ce qui ne veut pas dire qu'il ne le soit pas -, mais uniquement l'intérêt des capitaines d'entreprises qui forment son premier cercle d'amis et de financeurs de campagne électorale. La politique extérieure de la France et malheureusement sa dérive ne s'explique plus aujourd'hui que parce qu'elle est subordonnée aux intérêts de Messieurs Bouygues, Bolloré ou Dassaut. Voilà la réalité !

Il est donc urgent que la gauche, rassemblée, énonce une fois pour toute une vision internationale : il faut inventer une politique étrangère de gauche, comme il exista autrefois une politique étrangère française. Si jamais plus tard, autour d'elle, pouvait se recréer le consensus qu'on dit avoir existé précédemment, cela ne sera pas plus mal. Le Parti socialiste a donc comme mission impérative de préciser sa pensée politique en la matière au-delà des pétitions de principes qui présidèrent à sa convention "nouvelle donne internationale & européenne" ; il doit aussi impérativement affirmer sa vision de l'avenir de la construction européenne avant qu'il ne soit trop tard, car la France ne pourra plus avoir de politique étrangère de manière isolée.

Pour tout cela il est préférable que les choses soit dite avant 2012 et la possibilité de renvoyer Nicolas Sarkozy aux études qu'il n'a vraissemblablement pas assez faites et soustraire les relations internationales de la Républiques françaises aux intérêts d'une oligarchie égoïste.

 

* * *

Il est détestable que les grandes affaires internationales ne soient évoquées publiquement par le Président de la République qu'aux fins de camoufler des intérêts de basse politique politicienne intérieure. L'expression de ses portes-voix - sur le thème "Nicolas Sarkozy adapte le dispositif français pour faire face à une nouvelle phase des relations internationales" - étaient risibles et le resteraient si elle n'abaissait pas encore un peu plus l'image de la République.

Au moins, il est clair aujourd'hui que l'alternative en politique intérieure comme en politique extérieure ne viendra dans ce pays qu'à l'occasion d'une véritable alternative politique en 2012.

Mais ne nous y trompons pas. Il est peu probable que les Français fassent leur choix en fonction de la politique extérieures qui sera défendue par les candidats en lice. Nicolas Sarkozy a encore au moins cette habileté sournoise et délétère de savoir manier les affaires étrangères à la seule fin de mobiliser les peurs dans le débat de politique intérieure français. La dénonciation du terrorisme et de "flux migratoires incontrôlables" est là pour nous rappeler que le palais de l'Elysée est occupé par un homme qui y est parvenu en faisant la synthèse de tout ce qui existe de pire à droite : populisme, bonapartisme, réaction et ultra-libéralisme...

La Gauche pour gagner doit affirmer une vision claire sur l'international et ne pas être pris en défaut, mais il faudra avant toute chose appeler à une alternative économique et sociale réelle pour que les Français aient envie de changer de locataire à l'Elysée.

Frédéric Faravel
Secrétaire fédéral aux relations extérieures du PS Val-d'Oise

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16 février 2011 3 16 /02 /février /2011 12:41

Je mets en ligne sur mon blog les éléments qui ont nourri et constitué le débat public sur le Grand Paris à Jouy-en-Josas, dans lequel je suis intervenu le 30 novembre 2010.

Quelques corrections dans le texte de mon intervention, téléchargeable avec le verbatim :

  • il ne s'agit de l'institut Pierre-Simon-l'Atlas, mais Pierre-Simon-Laplace ;
  • la TV locale des Yvelines n'est pas TVFIL ouest mais TVFIL 78.

 

Cliquez sur la vignette pour accéder au compte-rendu vidéo :

Télécharger le compte-rendu

Télécharger les verbatims

Télécharger la bande son de la réunion

Visionner :

La présentation de la CPDP

La présentation du MO

La présentation de M. Gérard LACOSTE (Directeur Général Adjoint de l'IAU île-de-France)

La présentation de M. Alain MOULET (Conseiller Innovation, Compétitivité et Aménagement numérique - DATAR)

La présentation de M. Jacques TOUCHEFEU (Directeur général de l’EPA ORSA)






















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9 février 2011 3 09 /02 /février /2011 08:09

  SIGNEZ LA PETITION : Le pacte de compétitivité c'est non, trois fois non ! Les propositions d’Angela Merkel et de Nicolas Sarkozy, appelées « pacte de compétitivité » sont inacceptables et constituent une menace considérable sur notre modèle social et démocratique. NON nous n’acceptons pas l’austérité salariale et la flexibilisation du marché du travail. NON, nous n’acceptons pas l’allongement de l’âge de la retraite et son évolution systématique en fonction du vieillissement. NON, nous n’accepterons pas que l’interdiction de déficits soient inscrits dans la constitution.

Rejoignez les premiers signataires de ce texte en remplissant le formulaire figurant sous l’article.

Les propositions d’Angela Merkel et de Nicolas Sarkozy, appelées « pacte de compétitivité » sont inacceptables et constituent une menace considérable sur notre modèle social et démocratique.

NON nous n’acceptons pas l’austérité salariale et la flexibilisation du marché du travail.

Les salaires ont déjà connu une quasi stagnation pour une grande masse des salariés et même -singulièrement en Allemagne, mais aussi en France- pour certains un recul. Il faut au contraire engager une politique de revalorisation salariale et garder l’indexation salariale sur l’inflation dans les pays où elle existe. Le décrochage risque de provoquer un cataclysme et un appauvrissement généralisé de la population.

NON, nous n’acceptons pas l’allongement de l’âge de la retraite et son évolution systématique en fonction du vieillissement.

Inutile de rappeler le mouvement et la mobilisation des français qui veulent défendre le droit à la retraite à 60ans, que nous voulons restaurer. Déjà le passage à 62 ans est inacceptable mais là c’est 67 ans qui est prôné, au nom de l’alignement au modèle « vertueux » de l’Allemagne, qui de surcroit à une démographie en déclin ! La conséquence de ce genre de décisions est l’apparition massive de retraités pauvres et des masses de salariés fatigués usés.

NON, nous n’accepterons pas que l’interdiction de déficits soient inscrits dans la constitution.

Seul le peuple souverain, son parlement peuvent décider selon les circonstances économiques des choix budgétaires adaptés aux situations. Parfois il faut investir et dépenser pour en recueillir ultérieurement les fruits, même en termes d’équilibre budgétaire. Inscrire dans la constitution un cadre contraignant est la négation de la démocratie et l’asservissement à un dogme.

C’est donc trois fois NON !

La Confédération Européenne des syndicats a fait connaitre son opposition à ce pacte.

Pour le Président du PSE, Poul Nyrup Rasmusen, ce pacte fait insulte à des millions d’Européens à qui l’on demande de nouveaux sacrifices sociaux alors que la finance n’est toujours pas contrôlée.

Nous ne concevons pas un « gouvernement économique » ni comme prétexte à l’abandon de toutes les grandes avancées sociales du siècle précédent, ni comme dessaisissement démocratique des citoyens et des peuples !

La compétitivité « promise » par les libéraux n’est fondée que sur une restriction budgétaire permanente et sur des reculs sociaux majeurs et durables. C’est tout l’inverse de ce qu’il convient de faire pour asseoir la relance de la croissance , à savoir le soutien au pouvoir d’achat des couches populaires, l’innovation et les investissements d’avenir et l’instauration d’un juste échange favorisant un progrès continu pour les salariés de nos pays et du monde.

Le pacte de stabilité monétaire avait déjà été présenté comme indispensable pour assurer la cohésion de la zone Euro, permettre la création de millions d’emplois et une économie performante. Il a contribué, au contraire, à brider les investissements, à entretenir le chômage de masse, à accroitre les inégalités au sein de la Zone euro tant entre pays qu’entre citoyens, à freiner la croissance de notre continent sans même parvenir à réduire les déficits publics.

Ces choix nous ont conduits dans le mur, la crise financière a montré le scandale et les dangers de ce système. Les Etats et les peuples ont du payer – et payent encore- un lourd tribu à cette crise, il est hors de question qu’ils doivent continuer à faire les frais de cette situation, et moins encore d’inscrire dans la durée des reculs inacceptables qui ne profiteront qu’aux détenteurs du capital et autres investisseurs financiers.

Ce pacte de compétitivité n’est donc pas négociable. C’est une toute autre logique que nous devons défendre et qui est fondée sur certains préalables : une clause systématique de non recul et de la nation la plus favorisée, l’instauration des convergences sociales et harmonisations fiscales vers le haut, un budget européen soutenant des filières industrielles, des investissements d’avenir, une solidarité entre régions riches et pauvres de l’UE, un pacte de relance de la croissance fondé sur la relance de la consommation intérieure en Europe et des protections ciblées pour contrecarrer les délocalisations et le dumping social et environnemental. Enfin autoriser la Banque centrale européenne a émettre des « eurobonds » pour stabiliser l’euro.

Lors du dernier Conseil européen, ce pacte a fait l’objet de vives critiques de la part de l’Autriche, de la Belgique, de l’Espagne, de l’Irlande, du Luxembourg, de la Pologne et du Portugal.

Malheureusement, la Commission Européenne a d’ores et déjà rédigé un ensemble de six directives imposant, dans le cadre de la gouvernance économique de l’Union Européenne, des sanctions financières quasi-automatiques en cas de non respect du pacte de stabilité, et instaurant un pacte d’austérité salariale invitant les Etats membres à améliorer leur compétitivité en abaissant leurs coûts salariaux ! Le contenu régressif de ces directives, actuellement discutées au Parlement européen, doit être âprement combattu par le groupe des Socialistes et Démocrates !

Je signe cette pétition :

- pour refuser tout compromis sur les bases de ce pacte de compétitivité et de directives qui en seraient la traduction

- pour que soit organisée une riposte conjointe des socialistes et de la gauche européenne, de mobiliser l’opinion afin de faire échec à ce projet 

- pour fédérer en France les forces de gauche pour empêcher l’inscription dans la constitution de la limitation des déficits, pour manifester contre les décisions qui se préparent au sommet européen de mars, en lien avec les organisations syndicales et d’exiger un référendum en cas d’acceptation par Nicolas Sarkozy de ce pacte.

Premiers signataires : Benoît HAMON, Henri EMMANUELLI, Liêm HOANG NGOC, Marie-Noëlle LIENEMANN


Photo Angela Merkel et Nicolas Sarkozy : Sebastian Zwez, Creative Commons Allemagne 2009


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7 février 2011 1 07 /02 /février /2011 08:54

Edouard Glissant s'est éteint ce jeudi 3 février 2011. Avec Aimé Césaire, c'est l'un des plus grands hommes que les Antilles aient offert à la République et au monde.

Ici je mets en téléchargement trois excellents articles de Médipart, dont un signé Glissant lui-même à l'occasion du décès du père de la "négritude".

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9 décembre 2010 4 09 /12 /décembre /2010 11:20

2eRallyeLogement.jpgRALLYE II

  POUR LA SOLIDARITE URBAINE

CONTRE LES COMMUNES HORS-LA-LOI

 

Après le succès du premier Rallye pour la Solidarité Urbaine et contre les communes hors-la-loi, le Collectif Départemental du Logement organisera le 11 décembre le RALLYE II.

 

La Préfecture du Val d'Oise semble toujours ignorer les 25 communes de plus de 1 500 habitants du département (sur 62) qui ne respectent pas la loi SRU, leur imposant un minimum de 20% de logements sociaux sur leur territoire. Il manque pourtant aujourd'hui plus de 6 000  logements dans le département et 30 000 demandes sont en attente. 10% de ces demandes émane de ces communes hors-la-loi.

 

Dans un accès de cynisme, la Préfecture va même jusqu'à exercer, à travers l’application de la loi DALO, une pression grandissante sur des communes comme Bezons ou Argenteuil –qui, elles, respectent la loi SRU, afin d'accueillir des familles provenant d'autres communes!

 

Afin de dénoncer ce véritable scandale  et exiger la construction de logements pour tous et partout, le Collectif Départemental du Logement, composé d'élus et d'associations organisent le :

 

 

RALLYE II POUR LA SOLIDARITE URBAINE

11 décembre à partir de 9h00

RDV : Mairie de Bezons, rue de la mairie

 

 

Il se rendra dans 3 nouvelles communes du département qui comptent moins de 5% de logements sociaux et rencontrera la population pour dialoguer et lutter contre la loi BOUTIN et le désengagement inadmissible  de l'État.

collectifdepartementallogement.jpg

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26 novembre 2010 5 26 /11 /novembre /2010 08:15

La Presse et certains membres du Parti socialiste poussent des cris d'orfraie depuis que la Première Secrétaire du PS a clarifié et confirmé sur France 2 l'existence d'une entente entre Dominique Strauss-Kahn et elle, nouvellement élargie à Ségolène Royal, dans l'objectif de présenter le meilleur des candidats socialistes à l'élection présidentielle de 2012.

Mettons de côté ce qui tient d'une déclaration devant les téléspectateurs pour assurer l'opinion publique de l'unité du PS - il est vrai qu'on s'inquiète toujours pour elle, certains responsables socialistes ne faisant pas toujours preuve d'intelligence politique -, les petits candidats sociaux-libéraux (François Hollande, Manuel Valls, Pierre Moscovici) à une éventuelle primaire dénoncent en fait un court-circuitage de la procédure qui serait donc dévoyée et rendue inutile... Du simple fait de cette entente, les électeurs auraient donc été soudainement bercés d'illusions et trompés.


Mais enfin de qui ce moque-t-on ? Car :

  • si Ségolène Royal vient élargir l'entente, rappelons que DSK et Aubry s'étaient déjà alliés en présentant une motion commune (la D) au congrès de Reims, et que l'incohérence politique à mêler la carpe et le lapin était déjà présente à l'époque, mais cela n'avait alors pas posé problème à ces camarades ;
  • des primaires ouvertes à tous les électeurs n'auraient de sens que si elles étaient organisées dans le cadre d'un rassemblement de la gauche, or depuis des mois, le PS n'a rien fait de très convainquant pour le permettre ;
  • lors de la convention "Rénovation" en juin-juillet 2010, de nombreux militants socialistes, dont j'étais, avaient soumi des amendements pour expliquer que sans co-organisation des primaires par plusieurs partis de gauche, cette procédure était morte-née et qu'il faudrait revenir au fonctionnement antérieur (d'ailleurs les statuts du PS n'ont pas été modifiés, et officiellement s'est toujours aux adhérents de plus de 6 mois à jour de cotisation qui doivent désigner le candidat du PS)... Mais à l'époque nos sociaux-libéraux avaient jugé ridicules nos affirmations.

Sans Etats-Généraux de la Gauche, sans négociations d'un contrat de gouvernement et d'un accord électoral avec nos principaux partenaires, sur lesquels des primaires de la gauche seraient assises, celles-ci n'ont aucune utilité. Certains font semblant de le découvrir, mais évidemment, si la formule ambitieuse présentée à l'origine n'est pas mise en oeuvre, il était logique que l'on se retrouve avec des petites primaires de confirmations pour socialistes.

CQFD

Frédéric Faravel

Secrétaire fédéral aux relations extérieures du PS95

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25 novembre 2010 4 25 /11 /novembre /2010 08:22

Les Français ont la passion de l'égalité. Depuis la Révolution de 1789, cette passion n'a pas vraiment été démentie. Quand elle est contrariée par le pouvoir, il y a révolte. Au regard du pacte social français établi depuis la Libération sur la base du programme du Conseil National de la Résistance, largement inspiré par les socialistes d'alors, deux leviers tiennent particulièrement à cœur nos compatriotes : les retraites et la sécurité sociale. Et ne nous y trompons pas, l'offensive de l'UMP sur les retraites n'étaient qu'une mise en jambe pour notre système de protection sociale.

 

Les Français n'ont pas été dupes, ce qui explique le soutien massif qu'a rencontré le mouvement social dans l'opinion. Soutien durable rendu possible par l'unité syndicale.

L'unité politique de la gauche n'a d'ailleurs pas été démentie dans la séquence n'en déplaise à quelques voix discordantes et isolées aux marges de la gauche (Manuel Valls, Jean-Marie Le Guen, François Hollande). Nous avons vu apparaître ainsi de juin à novembre 2010 un véritable Front social.

 

Le mouvement social tel que nous l'avons vécu jusqu'au 6 novembre est terminé. Des fissures sont apparues dans le front syndicales et les partis sont retournés à des préoccupations tactiques de veilles d'élections ou de congrès. Mais nous devons tirer les leçons du mouvement social, de la colère qui monte dans le pays et des doutes qui s'expriment quant à la volonté des socialistes de réellement transformer la société. Nous ne gagnerons en 2012 qu'à la condition expresse que le Front social rencontre un Front politique.

 

La gauche a besoin d'être rassemblée avec un contrat de gouvernement pour le pays

 
Le mouvement social tel que nous l'avons vécu jusqu'au 6 novembre est terminé. Des fissures sont apparues dans le front syndicales et les partis sont retournés à des préoccupations tactiques de veilles d'élections ou de congrès. Mais nous devons tirer les leçons du mouvement social, de la colère qui monte dans le pays et des doutes qui s'expriment quant à la volonté des socialistes de réellement transformer la société.


C'est d'un nouveau Front Populaire dont la France a besoin. Mais un Front Populaire plus structuré, fondé sur un véritable contrat de gouvernement avec nos différents partenaires de gauche. C'est dès maintenant que nous devons leur proposer d'élaborer ce contrat de gouvernement en organisant des États-Généraux de la Gauche au printemps.
Cette stratégie politique, cette démarche de reconquête peut également nous éviter le poison de la présidentialisation et de la personnalisation qui nous a étouffé depuis trop longtemps.
On ne gagne pas sans le rassemblement de la gauche, avec le programme qui en découle logiquement. Rien ne serait plus faux que le raisonnement selon lequel il faut avoir un programme centriste parce que cet électorat ferait partiellement les majorités de 2nd tour.


La convention « égalité réelle » peut nous permettre d'éviter cette erreur qui nous a en partie coûtée l'élection présidentielle de 2002. Elle affiche pour les 5, 10 et 15 années à venir une feuille de route de transformation qui répond aux attentes des Français et de la société civile (logique car elle a été préparée avec eux). Les échos dans la presse, les associations, les syndicats et chez nos partenaires sont bons, car nous rassurons sur notre détermination.
Désormais il nous faut afficher jusqu'au bout notre volonté d'alternative et ne pas se laisser aller à la stratégie perdante de la résignation politique et de la « rigueur de gauche » qui n'aurait pas grande différence avec celle de droite.

 

Frédéric Faravel

Secrétaire fédéral aux relations extérieures du PS Val-d'Oise

pour l'éditorial de "réinventer la gauche Val-d'Oise", la lettre de la motion C

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18 octobre 2010 1 18 /10 /octobre /2010 12:32
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15 octobre 2010 5 15 /10 /octobre /2010 07:30

L'irruption des lycéens et des étudiants dans la mobilisation sociale et populaire contre la réforme des retraites exigée par Nicolas Sarkozy ne va bientôt plus faire débat. Le changement de stratégie du gouvernement se traduit aujourd'hui par le choix de la violence légale : la recherche de l'incident et la provocation policière sont des techniques assez connues des gouvernements conservateurs pour tenter d'apeurer le bon peuple et pour retrouver le réflexe électoral de juin 1968.

Cependant il faut revenir sur la première tentation du gouvernement et de l'UMP devant les prémisses de mobilisation de la jeunesse : "Jeunes vous n'y connaissez rien, vous seriez irresponsables", "Cette réforme ne vous concerne pas", "Manifester, descendre dans la rue, c'est dangereux", "Vous êtes manipulés par le Olivier Besancenot"... Valérie Pécresse a cherché à ranimer la flamme de cette stratégie de communication en s'inquiétant pour les étudiants de la préparation de leurs examens de la Toussaint : cela fait quelques années que j'ai quitté les bancs de la Fac mais mes amis étudiants ne m'ont pas parlé de cette grande innovation qui se serait révélée après mon départ.

Essayons de répondre point par point à cette stratégie d'infantilisation.

  1. "Cette réforme ne vous concerne pas" : curieuse injonction alors que durant des mois le gouvernement a expliqué que la réforme était en partie défendue au nom des jeunes générations. Par ailleurs, il apparaît évident que ceux qui entreront dans 5, 10 ou 15 ans sur le marché du travail, rarement avec un CDI, voient avec inquiétude la perspective de cotiser durant 41, 42, 43 ans, pour une retraite à 67 ans et encore non garantie, d'autant que des réformes à venir (si la droite se maintenait au pouvoir) pourraient alourdir la note.
  2. "Vous n'y connaissais rien, vous seriez irresponsables" : bel exemple d'un gouvernement qui abaisse la majorité pénale à 13 ans, donc pour lequel la responsabilité de l'enfant dans ses actes est établie, et qui dénie aujourd'hui à des lycéens et des étudiants, qui entendent donc parler tous les jours de questions économiques, sociales, politiques, philosophiques, historiques, toute capacité à faire le tri dans les informations - vraies et fausses - qui sont distillés dans les médias ou dans les tracts des uns et des autres. Sans compter qu'il existe des lycéens majeurs, que les étudiants le sont... à ce compte pourquoi ne pas repousser l'âge de la majorité civique à 25 ans ?
  3. "Vous êtes manipulés par l'extrême gauche" : pour qui connaît les organisations lycéennes - généralement peu fortes en militants durables - et étudiantes, le rapprochement avec le NPA, LO, ou des groupuscules gauchistes, prête franchement à sourire, voir à s'exclaffer. La réalité est plus prosaïque : les jeunes ne sont pas plus cons que leurs aînés ou leurs parents, qui s'opposent à 71% au projet de loi du gouvernement, ils ne sont pas plus dominés ou manipulés par des organisations de gauche radicale ou même modérée qui les couveraient du regard en permanence. Nos jeunes gens lisent, écoutent, surfent : ils sont capables de faire le tri entre un tract distribué par Benjamin Lancar et les Jeunes Pop à la sortie d'un lycée, et ceux diffusés par l'UNL à la sortie du même lycée. Visiblement, les seconds sont plus convaincants que les premiers.
  4. "Descendre dans la rue, c'est dangereux" : il faut relativiser cette affirmation quand les jeunes rejoignent des cortèges syndicaux unitaires déjà très encadrés par les SO des Confédérations. Le risque existe - il est vrai - quand les cortèges ou les rassemblements de jeunesse sont seuls présents ; on sait tous que des casseurs ont pu ici et là tenter de détourner l'orientation de ces manifestations. Mais cela reste rare. La plupart du temps les lycéens et les étudiants sont pacifiques, et organisent eux-mêmes leur propre SO. La stratégie choisie par le gouvernement d'envoyer des cars de CRS pour "maîtriser" le moindre rassemblement de lycéens ressemblent à cet effet à une provocation et l'irresponsabilité et l'immaturité est bel et bien aujourd'hui du côté du pouvoir.

Nul ne sait aujourd'hui jusqu'où ira la mobilisation des salariés et des jeunes, nul ne sait aujourd'hui s'ils obtiendront satisfaction dans quelques semaines ou après 2012. Mais les jeunes qui aujourd'hui se mobilisent devront se rappeler qu'après avoir chercher à les infantiliser, le pouvoir conservateur a en 3 jours décidé de les brutaliser, considérant que c'était là la meilleure stratégie électorale.

Frédéric Faravel
Secrétaire fédéral du PS Val-d'Oise chargé des relations extérieures

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11 octobre 2010 1 11 /10 /octobre /2010 07:44

Les faits nous encouragent à poursuivre notre mobilisation dans le Débat Public sur le «  Grand Paris »

Communiqué de presse du mercredi 6 octobre 2010

LogoCDLG95.jpgLe vendredi 16 octobre 2009, les partis de la gauche valdoisienne publiaient un 1er communiqué de presse commun pour exposer leur position sur le projet de loi sur le « Grand Paris », présenté une semaine plus tôt en conseil des ministres.


Depuis 9 mois, la Gauche rassemblée s'est battue pied à pied pour empêcher l'adoption d'un projet de loi que nous continuons de considérer comme nocif :

  • il ne répond pas aux attentes et aux besoins urgents des franciliens en matière de transports, de développement économique et de réduction des inégalités territoriales et sociales ;
  • il confisque le foncier pour mettre en œuvre un mécanisme de spéculation immobilière au profit de grands groupes privés, proches du pouvoir présidentiel ;
  • il représente un recul majeur en terme de décentralisation et de démocratie locale, car il rogne les compétences de tous les échelons territoriaux : communes, intercommunalités, départements et région.

Malheureusement, le combat acharné des parlementaires de gauche, soutenus par les élus locaux, n'a pas pu être couronné de succès face à la majorité parlementaire UMP, aux ordres de l'exécutif. Le projet de loi sur le « Grand Paris » a donc été adopté en mai 2010.

Pourtant, ce dossier avait clairement été l'un de ceux où la différence était marquée entre les projets défendus par la Gauche et le projet défendu par Valérie Pécresse, ministre, et soldat de l'Élysée dans cette campagne. Le score de la liste de rassemblement de la gauche, menée par Jean-Paul Huchon, avec plus de 56 %, a tranché le débat le 21 mars dernier et installé le rapport de force avec le Président de la République.
Nous nous réjouissons donc de la subite transmission au Conseil d'État du projet de Schéma Directeur de la Région Île-de-France (SDRIF) par le Gouvernement que le conseil régional avait adopté en septembre 2008 et que François Fillon avait mis au placard au plus grand mépris de la démocratie et de la libre administration des collectivités territoriales.

Ce projet va pouvoir entrer en application et donner des objectifs précis pour répondre aux attentes des franciliens :

  • offrir un logement à tous les Franciliens, avec l’objectif central : construire 60 000 logements par an pendant 25 ans et viser un taux de 30 % de logement locatif social à terme ;
  • accueillir l’emploi et stimuler l’activité économique, garantir le rayonnement international ;
  • promouvoir une nouvelle approche stratégique de transports au service du projet régional ;
  • préserver, restaurer, valoriser les ressources naturelles et permettre l’accès à un environnement de qualité ; préserver les terrains agricoles pour développer une agriculture de proximité ;
  • doter la métropole d’équipements et de services de qualité.

Dans ces conditions, nous soutenons l'engagement de la Région et de la Ville de Paris à financer pour moitié l'Atelier International du Grand Paris (AIGP) qui doit proposer des projets architecturaux structurants pour la Métropole francilienne.

Nous nous sentons encouragés par la mise à l'écart puis la démission du secrétaire d'État au développement de la Région-capitale, Christian Blanc, et son remplacement accessoire par Michel Mercier ; c'est aussi un résultat direct du rapport de force politique issu des dernières élections régionales.
Sans contester, en républicains que nous sommes, la validité de la loi sur le « Grand Paris », nous continuons à préparer une alternative dans la perspective d'un retour de la gauche au pouvoir en 2012. Car le « Grand Paris » de M. Sarkozy connaît 2 failles majeures : ce super-métro de 30 à 40 milliards d'euros pour hommes d'affaires pressés n'est toujours pas financé au-delà des 4 milliards que l'État a annoncés et sa réalisation – si elle devait jamais avoir lieu – n'est pas attendue avant les années 2030.
Or c'est aujourd'hui que les franciliens ont besoin de réponses et d'action : à travers l'amélioration des réseaux de transports par le plan régional de mobilisation pour les transports (18 milliards), la réalisation d'Arc Express (métro de la petite couronne) dont le financement est prévu (6 milliards) et la réalisation des liaisons tangentielles.

Dans cette optique, nous réaffirmons notre exigence de voir inscrit au plus vite dans la programmation du STIF le barreau de Gonesse dans sa version TCSP, puis dans sa version ferrée.

Les partis de la Gauche valdoisienne défendront fermement ces positions tout au long du Débat Public ouvert du 30 septembre 2010  au 31 janvier 2011.

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