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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Gauche Républicaine & Socialiste

1 octobre 2006 7 01 /10 /octobre /2006 15:44
Laurent Fabius a annoncé formellement, dimanche 1er octobre, qu'il se présentait à l'investiture présidentielle socialiste."Chers amis, chers camarades, j'ai décidé, si les militants socialistes le veulent, d'être candidat à la présidence de la République", a déclaré l'ancien premier ministre qui a fait sa déclaration sous la Halle de Fleurance, devant les militant socialistes du Gers, où il participe à l'université d'automne du collectif "Sauvons la recherche". Il rejoint ainsi Dominique Strauss-Kahn et Ségolène Royal.

"J'ai décidé, si les militants socialistes le veulent, d'être candidat à la présidence de la République", a lancé M. Fabius sous les applaudissements des centaines de militants qui l'ovationnaient, en scandant : "Laurent président". "Je veux que dans les mois à venir il y ait un "candidat du pouvoir d'achat" qui parle aux salariés, et qui fera du logement, de l'emploi et de la santé des messages forts de la campagne". "J'aime la France, je la connais dans ses profondeurs" et "elle peut retrouver un rang qu'elle n'aurait jamais dû perdre", a-t-il dit en fustigeant ceux qui parlent de "déclin".

"Il s'agit de faire en sorte que dans quelques mois le prochain président de la République soit un socialiste", a-t-il affirmé, en appelant à "une gauche rassemblée autour d'un projet novateur" et affirmant que le gouvernement qu'il mettrait en place serait "composé à égalité de femmes et d'hommes".

M. Fabius a fait son annonce sous la halle du bourg, en terre socialiste, devant le président de la région Midi-Pyrénées, Martin Malvy, le député PS et président du Conseil général du Gers Philippe Martin et le maire PRG de Fleurance, Raymond Vall.

FABIUS ASSUME SON VIRAGE À GAUCHE

Laurent Fabius a déclaré samedi à Cuincy, dans le Nord, "assumer complètement" son changement d'orientation politique, l'expliquant par le fait que lui-même et la gauche "ont gouverné". "Les valeurs du socialisme n'ont pas varié d'un iota (...) mais sur les propositions concrètes, il est vrai que les choses ont changé pour moi", a déclaré M. Fabius lors de l'université de rentrée du courant Forces militantes pour la démocratie et le socialisme (FMDS) de Marc Dolez, rallié à sa candidature.

"Si j'ai changé ? Oui, je l'assume complètement", a ajouté l'ancien premier ministre, en faisant allusion à ses engagements très marqués à gauche depuis deux ans, alors qu'il a longtemps eu l'image d'un social-libéral. "Les choses ont changé, d'abord parce qu'on a gouverné et que j'ai gouverné", a-t-il expliqué, évoquant également un "monde qui n'est plus le même". "Tout cela fait qu'honnêtement, je dis aujourd'hui que si le pays doit être redressé, ce doit être par la gauche, que si la gauche veut gagner, ce ne peut être que sur des positions clairement de gauche", a ajouté celui qui avait, comme M. Dolez, soutenu le "non" au référendum sur la Constitution européenne de mai 2005."Ce que je dirai, je le ferai mais je refuserai aussi tout conservatisme", a-t-il promis, très applaudi, appelant au "rassemblement de toute la gauche". Parmi les soutiens à sa candidature, M. Fabius a pu noter celui de Michaël Moglia, secrétaire général du courant "Rénover, maintenant" d'Arnaud Montebourg, rallié, lui, à Ségolène Royal.

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30 septembre 2006 6 30 /09 /septembre /2006 10:29
François Hollande annonce qu'il ne sera pas "un candidat de plus"

e premier secrétaire du parti socialiste François Hollande annonce, samedi 30 septembre, dans un entretien au quotidien le Dauphiné libéré qu'il ne sera pas "un candidat de plus" à l'investiture pour les présidentielles, et qu'il annoncera sa décision officiellement le 3 octobre."J'aurais souhaité qu'il y ait moins de candidats et même un rassemblement autour du premier secrétaire ou de celui, ou celle, qui aurait entraîné l'accord général (...) Pour ma part, je ne serai pas un candidat de plus car je suis au service de mon parti et non l'inverse", a expliqué M. Hollande.

Sa décision ne sera officiellement annoncée que "le 3 octobre", date limite pour le dépôt des candidatures à l'investiture au sein du PS. Vendredi, 2 candidats à l'investiture socialiste pour l'élection présidentielle de 2007 se sont déjà déclarés, alors que la période de dépôt des candidatures s'ouvre samedi : la favorite des sondages et compagne de François Hollande, Ségolène Royal et Dominique Strauss-Kahn. La décision de Laurent Fabius et de Jack Lang, qui avaient également évoqué une possible candidature, est encore attendue.

Concernant le rôle que M. Hollande entend jouer jusqu'à l'élection, le responsable socialiste a récusé le terme d'"arbitre", indiquant qu'il comptait bien être "un acteur comme premier secrétaire, c'est-à-dire celui qui doit empêcher une nouvelle défaite de la gauche"."Pour cela je veillerai à ce que le candidat, ou la candidate, désigné(e) porte le projet du PS. Il faut partir de son propre camp pour être qualifié pour le second tour, et rassembler après", ajoutant qu'il faudra "un pilote pour mener le convoi. C'est mon rôle". "La victoire de la gauche sera mon succès, sa défaite ma propre responsabilité", a conclu M. Hollande.

JACK LANG ?

Il était cependant de notoriété publique que l'ancien ministre de la culture peinait à réunir les 30 signatures de membres titulaires du conseil national du PS nécessaires au dépôt de sa candidature à l'investiture socialiste.

Les informateurs les mieux renseignés évoquaient un trou de 20 signatures (?!), quand Jack Lang lui-même concédait un retard de 3. Or hier vendredi, la direction du parti socialiste a annoncé que Jack Lang comme les 3 autres candidats obtiendrait le nombre suffisant pour se présenter.

On se souvient que dans les jours précédents, l'ancien ministre avait rappelé par voie de presse la promesse que lui aurait faite le premier secrétaire de l'aider à se présenter au vote des militants. Ce n'est donc que dans le cadre de cet "accord" que Jack Lang a pu franchir les obstacles. Comment le premier secrétaire peut-il dans ces conditions parler en ce qui le concerne de neutralité dans l'exercice de sa fonction, s'il permet à un candidat putatif - qui a fortement montré ses limites politiques lors du débat de Lens - de troubler le scrutin qui commençait à voir émerger quelques lignes claires : un social-libéral, une accompagnatrice de l'opinion, un tenant plus ou moins crédible selon les interprétations d'une ligne de gauche.

Bref, à qui profite la candidature de Jack Lang et que joue là-dedans François Hollande ?

Frédéric FARAVEL

membre du bureau
fédéral du PS95

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27 septembre 2006 3 27 /09 /septembre /2006 14:57
'augmentation des prix du pétrole, la création d'un chèque-transport pour en réduire les conséquences sur le pouvoir d'achat des salariés, la volonté de créer un autre grand acteur français de l'énergie, en même temps que la montée des inquiétudes quant aux évolutions climatiques, sont autant de signes de la dépendance du système économique par rapport à son environnement. L'économie n'est pas un univers clos, autonome, régi par des lois indépendantes du droit, de la morale, de la politique ou du social. C'est au sujet de la question écologique que cette vérité est la mieux comprise : le processus économique y apparaît naturellement comme participant d'un échange réciproque avec son environnement.

La particularité de cet échange est qu'il n'est pas régi par les lois intemporelles de la mécanique mais par celles de la thermodynamique et notamment la loi d'entropie. Née d'un mémoire de Sadi Carnot (1824), la thermodynamique établit que, dans l'univers, la quantité d'énergie libre (susceptible d'être transformée en travail mécanique) diminue avec le temps. Il s'agit donc d'une loi temporelle d'évolution qui nous renvoie à la finitude du monde, tout en laissant dans l'indétermination le moment où surviendrait "la mort de la chaleur", comme le disaient les premières formulations de la théorie.

Sous l'impulsion de Nicholas Georgescu-Roegen (1906-1994) - dont les travaux sur les relations entre les processus économiques et la physique furent pionniers - de nombreux chercheurs tentèrent sans grand succès de formuler une théorie "entropique" de l'économie et de la société, en particulier au cours des années 1970. Mais Georgescu-Roegen lui-même ne pensait pas qu'il soit utile, ni même souhaitable, de tenter de construire une métathéorie dans un domaine caractérisé par des incertitudes aussi fondamentales : "L'évidence millénaire que la vie va toujours dans une seule direction suffit comme preuve de l'irréversibilité de la vie pour l'esprit courant, mais pas pour la science... La thermodynamique classique, en apportant la preuve - valable suivant le code de procédure scientifique officiel - qu'il existe des processus irréversibles même dans le domaine physique, a réconcilié l'état de la science avec le bon sens."

L'important est de comprendre que le processus économique, à l'impossible autonomie, produit du fait de ses multiples interactions avec la nature des conséquences irréversibles. Nous puisons dans des stocks de ressources naturelles non renouvelables (pétrole, matières premières, etc.) et dégradons ou modifions qualitativement les fonds environnementaux en leur imposant un rythme d'exploitation supérieur à leur capacité de régénérescence (terres agricoles, eau, ressources maritimes, etc.).

La loi d'entropie nous rappelle qu'il existe une flèche de temps et que nous laisserons ainsi aux générations futures un patrimoine naturel moindre et sans doute moins adapté à leurs besoins que celui dont nous avons hérité. Plus encore, le fait que l'exploitation des stocks de ressources épuisables libère la "vitesse" économique (la croissance) du rythme écologique contribue à la dégradation des fonds, notamment la biosphère, et peut susciter des changements irréversibles dans l'évolution des climats.

Le problème est d'importance, mais n'est aucunement susceptible de solutions politiques simples. Au nom de quel principe pourrait-on demander à la Chine et à l'Inde de limiter leur dynamisme économique aux fins de réduire leur prélèvement sur les ressources naturelles de la planète ? Notre moindre dynamisme n'est nullement la conséquence d'une autolimitation volontaire, mais de notre niveau de vie bien plus élevé et de notre incapacité à régler nos propres déséquilibres économiques. Nous ne pouvons imposer aux plus pauvres que nous le rythme écologique, alors que c'est le fait de nous en être libérés qui nous a enrichis ! La décroissance ou même la stagnation ne sont pas davantage une solution au sein des pays développés, pour une raison similaire : elles impliqueraient soit que l'on s'accommode des inégalités existantes, soit au contraire que l'on impose un régime de redistribution tendant à l'équirépartition des ressources - un cynisme insoutenable d'un côté, une utopie totalitaire de l'autre.

INVESTIR DANS L'ÉDUCATION ET LA RECHERCHE

Mais, pour notre bonne fortune, la loi d'entropie n'est pas la seule flèche de temps qui gouverne notre évolution ; il en est une seconde moins tangible mais tout aussi déterminante : l'augmentation des connaissances. Une double irréversibilité marque ainsi le développement de l'humanité : l'accumulation des savoirs et du progrès des techniques d'un côté, la décumulation des stocks de ressources épuisables ou de la dénaturation tout aussi irréversible de certains fonds environnementaux de l'autre. Le temps de l'économie est, pour ces raisons, irréductiblement orienté : entropique pour les ressources et historique pour les institutions de production, d'organisation et de diffusion des connaissances. Les perspectives d'évolution du système tiennent en partie à l'espace aménagé entre ces deux processus dynamiques, écart qui peut faire penser à celui qui sépare les deux lames d'une paire de ciseaux. On peut ainsi décider d'une croissance aussi forte que l'on veut (donc d'un prélèvement sur les stocks de ressources) à condition de disposer d'un niveau de connaissances suffisant pour assurer la pérennité du système.

Or la nature comme la connaissance sont des biens publics qui exigent l'intervention de l'Etat pour être "produits" en quantité suffisante. La seule issue au problème de la finitude de notre monde est de tenter de maintenir grandes ouvertes les lames des ciseaux en investissant dans l'éducation et la recherche - notamment d'énergies renouvelables et de tout ce qui peut réduire le contenu énergétique de notre niveau de vie - et dans la préservation de l'environnement, en inventant les moyens de ralentir le processus de décumulation des ressources naturelles.

Mais, affirme-t-on, l'environnement est un bien public mondial et il ne sert à rien de se contraindre si cela n'a pour effet que de permettre aux autres d'augmenter leur puissance. On se trompe car, conçue comme procédant de la maîtrise de deux processus dynamiques, la solution du problème écologique pourrait tout aussi bien être un accélérateur de croissance. A mi-chemin entre la nation et le monde, l'Union européenne, région riche s'il en est, pourrait acquérir un avantage déterminant si elle parvenait à combiner le règlement (relatif) de la question de son indépendance énergétique, une politique mieux centralisée d'approvisionnement, le développement de la recherche d'énergies nouvelles, la consolidation de son avance dans le nucléaire et la garantie de normes environnementales suffisamment intelligentes pour tenir compte de sa diversité.


Jean-Paul Fitoussi
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27 septembre 2006 3 27 /09 /septembre /2006 10:46
e syndicat de la magistrature a appelé, lundi 25 septembre, les magistrats de Bobigny à se rassembler devant le tribunal, vendredi 29, et l'ensemble des juridictions à tenir des assemblées générales dans les jours prochains.

Lors de la réunion organisée sur la Seine-Saint-Denis entre les responsables de la police et de la justice, lundi, à la chancellerie, le garde des sceaux, Pascal Clément, n'a pas "condamné clairement" les attaques de Nicolas Sarkozy contre la justice, comme le lui avaient demandé dans la matinée les personnels de Bobigny, dont le procureur et le président du tribunal. Pour sa part, le président du tribunal pour enfants, Jean-Pierre Rosenczveig, a boycotté la réunion.

La chancellerie a annoncé quelques mesures, dont ni le budget ni le calendrier d'application n'ont été précisés. Le parquet de Bobigny devrait mettre sur pied un service de l'exécution des peines spécifique aux mineurs. Le foyer de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) d'Aubervilliers, fermé il y a 5 ans, va rouvrir. Outre les quinze postes d'éducateurs qui lui étaient déjà affectés, 10 éducateurs vont être affectés aux quartiers les plus difficiles de Seine-Saint-Denis pour mieux suivre les mineurs délinquants.

Par ailleurs, il a été demandé à l'Observatoire national de la délinquance de mettre sur pied une antenne départementale, afin que police et justice du 93 s'entendent sur les mêmes chiffres. La direction de la Protection judiciaire de la jeunesse évoque le nombre de 5 000 mineurs passant en une année dans ses services en Seine-Saint-Denis, dont 15% de réitérants, parmi lesquels 150 adolescents très difficiles. Lors de la réunion, le préfet a souligné pour sa part que 15 000 adolescents de moins de 18 ans étaient déscolarisés dans ce département.


Télécharger la note du préfet de Seine-Saint-Denis sur les résultats de la politique de Sarkozy dans son département : 815110_note-prefet9-3.pdf
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27 septembre 2006 3 27 /09 /septembre /2006 09:08
Je m'en voudrais de ne pas vous faire profiter de l'avis de quelques amis sur les résultats de l'université de rentrée du NPS à Saint-Nazaire, alors je vous donne les liens directs :
- l'avis de Corinne Bord ;
- l'avis de Gildas Laeron ;
- l'avis de Sylvain Eliès ;
- l'avis de Benoît Hamon.
Bonne lecture,
Fred
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27 septembre 2006 3 27 /09 /septembre /2006 08:31
La Commission européenne a confirmé, mardi 26 septembre, l'élargissement de l'Union européenne à 27 au 1er janvier prochain. A cette date, la Bulgarie et la Roumanie rejoindront l'UE, mais ces pays resteront toutefois sous surveillance et devront se réformer s'ils veulent réellement tirer des avantages de leur adhésion. Dans son rapport adopté mardi, la Commission, qui a noté les "progrès" accomplis par les deux pays depuis sa dernière évaluation, en mai, a malgré tout souligné que des problèmes persistaient dans certains secteurs – de "la sécurité alimentaire, de la sécurité aérienne, des fonds agricoles européens, du pouvoir judiciaire et de la lutte contre la corruption". Pour l'instant, il ne s'agit que de mesures de surveillance mais la Commission a indiqué qu'elle prendrait des "mesures correctives, le cas échéant, pour assurer la bonne marche des politiques de l'UE".
La Bulgarie et la Roumanie, les pays les plus pauvres de la future Union européenne à 27, ont signé en avril 2005 un traité d'adhésion qui prévoyait leur entrée dans l'UE le 1er janvier 2007, mais permettait aux Vingt-Cinq, sur recommandation de Bruxelles, de repousser cette adhésion d'un an. La Commission n'ayant pas proposé de report, les deux pays rejoindront automatiquement le club européen le 1er janvier prochain.

La commission européenne fait à nouveau preuve d'une fuite en avant fondée sur une vision néo-libérale de grand marché. Alors que le précédent élargissement à 10 pays de l'Europe centrale, orientale et méditerranéenne s'était déjà déroulé dans de mauvaises conditions, l'arrivée de deux Etats plus pauvres encore ne peut que compromettre à moyen terme la consolidation du projet européen.
On peut légitimement penser que les conséquences de l'élargissement précédent et sa négociation dans le dos des opinions publiques des Quinze ont pour une large part provoqué le rejet du projet de traité constitutionnel européen en France et aux Pays-Bas ; ce projet de traité n'était pas bon loin s'en faut, l'addition des handicaps devrait définitivement clore les accusations en xénophobie des électeurs français.

L'Union européenne n'a donc toujours pas accompli sa réforme institutionnelle et ses perspectives financières 2007 sont non seulement sous-dimensionnées, mais n'ont pas permis d'opérer les nécessaires transformations structurelles face aux nouveaux défis de la construction européenne et de la mondialisation (la PAC y occupe notamment trop de place encore).
Comment dans ces conditions réussir l'élargissement à la Bulgarie et à la Roumanie, dont on connaît les profondes difficultés internes, sans que cela n'encourage encore la poussée populiste dans toute l'Europe et ne mine in fine la volonté des peuples de poursuivre la construction européenne. Au moment où la Russie relève la tête sous la férule autoritariste de Vladimir Poutine, alors que les Etats-Unis d'Amérique ont démontré avec drame l'inocuité du rôle de gendarme du monde, la Commission européenne avec la complicité des gouvernements des Etats membres fait courrir un risque dramatique à l'Union.
Ce faux-pas semble même intégré en soi, puisque l'on annonce parallèlement le ralentissement voire le gel de toutes les autres négociations d'adhésion en cours : Croatie et Turquie au premier chef... mais n'oublions que la perspective générale de l'unification européenne imposerait de futures négociations avec la Bosnie-Herzégovine, la Serbie, le Monténégro, la Macédoine, le Kosovo et l'Albanie. En précipitant l'adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie, il n'est pas sûr que l'Union y gagne des membres et des peuples solidement attachés au projet européen, mais il est désormais sûr qu'elle repousse aux calendes grecques toute perspectives d'unification continentale.

Frédéric FARAVEL
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26 septembre 2006 2 26 /09 /septembre /2006 16:22
Le procès d'un des auteurs de l'attentat d'Omagh s'ouvre à Belfast

'est l'une des images-chocs de la guerre civile nord-irlandaise. On y voit une rue dévastée, encombrée de gravats et de carcasses de voitures. La scène représente la principale artère commerçante d'Omagh, petite ville de l'Ulster, après l'explosion d'une voiture piégée le 15 août 1998.

Cet attentat provoqua le pire carnage en trente ans de conflit : 29 morts et plus de 200 blessés. Il fut revendiqué, trois jours plus tard, par l'IRA véritable, un groupuscule dissident de l'Armée républicaine irlandaise (IRA) partisan, contrairement à celle-ci, de la poursuite de la lutte armée dans la province. Huit ans après le drame, un seul homme, Sean Gerard Hoey, en répond devant la justice. Le procès de cet électricien de 37 ans devait s'ouvrir, lundi 25 septembre, à Belfast. A peine ouverte le 6 septembre, la première audience avait été aussitôt ajournée, un des avocats de la défense étant malade.

Le choc sans précédent provoqué en Irlande du Nord, et ailleurs, résulte d'abord du nombre et de l'identité des victimes. La moitié d'entre elles étaient des enfants. Des membres de trois générations d'une même famille furent tués, dont une mère de famille enceinte de deux jumeaux. La tragédie a eu lieu, à contre-courant de l'histoire, quatre mois seulement après les accords de paix, dits du "vendredi saint", d'avril 1998.

Mais aussi des circonstances de l'attentat et du sentiment - surgi plus tard - que la police aurait peut-être pu l'éviter, ou du moins en limiter la gravité. Après avoir reçu ce samedi après-midi-là trois coups de téléphone assez vagues, l'avertissant d'un possible attentat, la police avait évacué les magasins et regroupé la foule dans la rue, aggravant involontairement le bilan. Une demi-heure après les appels, une bombe de 250 kg faisait sauter une voiture Vauxhall bordeaux garée sur la chaussée.

En octobre 2000, un documentaire de la BBC accusa nommément les principaux instigateurs présumés de la tragédie. En juillet 2001, une taupe de la police dans les milieux républicains, Kevin Fulton, fit savoir que trois jours avant l'attentat, il avait prévenu la brigade antiterroriste de sa préparation, précisant même le nom de l'auteur et le lieu prévu pour l'explosion.

ENQUÊTE SUR L'ENQUÊTE

Ces révélations provoquèrent l'ouverture d'une enquête sur l'enquête qui se solda, en décembre 2001, par un rapport incendiaire de la médiatrice de la "police des polices", Nuala O'Loan. Ce rapport critiquait les policiers pour leurs "erreurs de jugement" et leur "manque de diligence". Il confirmait que la section antiterroriste avait été avertie à deux reprises des préparatifs de l'attentat mais n'avait pas transmis l'information à la police locale.

Un an plus tard, il est apparu aussi que les services secrets de la République d'Irlande avaient "oublié" de prévenir la police nord-irlandaise d'un possible attentat, afin de protéger une précieuse "taupe", à l'origine de l'information. L'enquête sur l'attentat d'Omagh a eu d'autres retombées. Elle a entraîné la mise en jugement de cinq membres de l'IRA véritable, dont son chef présumé, Michael McKevitt, condamné à vingt ans de prison.

Comme tous les procès liés au terrorisme en Irlande, celui de Sean Gerard Hoey se déroule sans jury, pour éviter toute pression sur d'éventuels jurés. Les familles des victimes le suivront dans un collège d'Omagh grâce à un lien vidéo. La première audience devait être consacrée à la lecture des 58 charges qui pèsent sur l'accusé. Le procès devrait durer au moins trois mois.

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26 septembre 2006 2 26 /09 /septembre /2006 15:22
... regarder la poutre dans son oeil avant la paille dans celui du voisin !

Bilan de Saint-Nazaire : le NPS n'a pas explosé comme certains le lui promettaient, et comme l'attitude de quelques uns pouvaient effectivement le faire craindre.
Quand on fixe des règles communes (que les principaux animateurs du courant ne commencent pas à faire de la pub pour leur champion(ne)) et qu'on les enfreint dès la fin août, quand Vincent Peillon a annoncé qu'il choisirait Ségolène, comment être surpris qu'ensuite les digues soient franchies allégrement.
Ce qui m'étonne dans cette affaire c'est le torrent de saloperies qui ont été balancées sur Benoît Hamon quand il a exliqué mi-septembre pourquoi il fallait que François Hollande prenne ses responsabilités de premier secrétaire ! Personne n'a osé se comporter de telle manière avec Vincent alors qu'il avait marché sur la règle du jeu qu'il avait édicté...
Comment croire que St.-Nazaire pouvait être productif quand quelques semaines avant l'université d'été les grands "barons" élus locaux du NPS pondent un texte avec liste de signataires intégrées expliquant pourquoi il faut arrêter de pinailler et rejoindre Ségolène parce qu'elle a déjà gagné ! Où est le débat de fond dans toute cette démarche ? Quel est le sort fait à tous ce que nous avons défendu depuis des années ? Peut-on penser réellement qu'une candidate comme Ségolène Royal puisse changer d'avis ou de veste en fonction des ralliements qu'elle engrange ? La pensée qu'elle développe depuis des mois est trop cohérente pour penser cela et croire que c'est une "glaise" maléable... c'est presque lui faire insulte que de colporter cela, c'est en tout cas faire insulte à l'intelligence de nos militants !

Alors voilà, la salle de Saint-Nazaire était quand même opposée fortement à l'idée de rejoindre une candidature qui contrevient à tout ce que le courant a porté ; rappelons les termes mêmes de notre déclaration du 23 septembre :
1. Rénover la démocratie, redonner un sens à la responsabilité politique.
Tout le monde le constate notre système institutionnel traverse une crise grave qui est d’abord et avant tout une crise de confiance de nos concitoyens envers les responsables politiques. Plusieurs cohabitations, l’habitude prise par l’actuel président de la République de ne jamais tenir compte de la volonté des Françaises et des Français et de maintenir coûte que coûte les orientations et les hommes qu’il a choisis et dont plus personne ne veut, le non-respect des engagements pris lors des campagnes électorales, la déconnexion de plus en plus flagrante entre les convictions et les ambitions… sont autant de motifs pouvant expliquer ce désamour. La cinquième République, sous sa forme actuelle, a montré ses limites. En favorisant un régime où les principes de la république cohabitent avec des habitudes héritées de la monarchie elle renforce le sentiment d’éloignement entre le peuple et ses élus et tout d’abord avec le Président de la République qui apparaît de plus en plus comme un « intouchable » pouvant décider de ce qu’il veut sans tenir compte des réalités politiques du pays. Cette situation détestable a encore été renforcée ces dernières années avec l’instauration du quinquennat et surtout par l’inversion du calendrier électoral qui soumet l’élection législative à l’élection présidentielle. Une telle situation qui nourrit le populisme et les extrémismes est porteuse de lourds dangers. Le candidat socialiste doit clairement s’engager à rénover en profondeur nos institutions, à redonner un sens à la responsabilité politique. Il est temps de faire vivre une véritable république parlementaire dans laquelle le Premier ministre présente une déclaration annuelle de politique générale suivie d’un vote du Parlement. Les pouvoirs des citoyens doivent pouvoir être renforcés dans le cadre d’une nouvelle république.
2. Combattre les inégalités, faire vivre la solidarité.
L’affirmation d’une politique socialiste de réduction des inégalités doit être un autre axe de la campagne que nous mènerons l’an prochain. Une politique pour le logement afin de casser la logique de ghettoïsation de nos territoires. Une politique de santé qui, à l’opposé de ce qu’à fait la droite, favorise la santé publique seule garante d’un accès égal aux soins. Une politique de lutte contre la pauvreté et la détresse sociale qu’elle engendre. Une politique de solidarité entre les générations garantissant notre système de retraites par répartition. Une politique de solidarité entre les territoires notamment grâce aux services publics.
Une politique en faveur de l’école qui garantisse l’égalité de tous les jeunes, combatte les écoles ghettos et engage des moyens importants pour faire reculer l’échec scolaire et l’insécurité dans les établissements.
3. Agir pour une autre Europe au service des citoyens.
Le 29 mai 2005 une grande majorité de Françaises et de Français et notamment d’électeurs de gauche, ont manifesté avec force leur rejet de l’Europe libérale que voulait entériner le Traité constitutionnel européen. Celle ou celui que les socialistes désigneront doit d’abord clairement indiquer qu’il a compris le message envoyé par les électeurs et qu’il s’engage, s’il est élu, à mettre le veto de la France à toute tentative de réintroduire par la fenêtre ce que le peuple a fait sortir par les urnes. La question de l’emploi et des délocalisations a été au cœur de la campagne référendaire et a pesé très fortement sur le résultat du vote.
Depuis le 29 mai rien n'a changé dans ce domaine, bien au contraire, et chaque jour de nouveaux emplois disparaissant de notre territoire. Pour lutter contre les délocalisations, la France doit porter en Europe la proposition d’imposer un Tarif extérieur commun à l’encontre des marchandises produites dans les pays ne respectant pas des normes sociales minimales. Plus généralement nous devons affirmer notre volonté de faire de l’Union européenne une véritable démocratie au service des citoyens et non pas des marchés. L’Europe doit avoir un rôle pour la promotion d’un développement durable respectueux de l’environnement et de rapports commerciaux équitables entre le Nord et le Sud, à l’encontre des tendances actuelles de la mondialisation libérale.
4. Assurer une meilleure redistribution des richesses au profit des salariés.
La question salariale est une autre préoccupation majeure de nos électeurs qui ont le sentiment de subir une érosion de leur pouvoir d’achat alors que dans le même temps les profits s’emballent. Le prochain gouvernement de gauche doit non seulement s’engager à convoquer une conférence salariale avec l’ensemble des partenaires sociaux, mais il doit aussi clairement indiquer qu’en cas d’échec de cette conférence – par exemple à cause de blocages du MEDEF – il prendra toutes ses responsabilités. Notre engagement est clair : il faut revaloriser les revenus du travail au détriment des revenus du capital et inverser la tendance funeste qui a fait, ces dernières années, passer prés de 10 % de la valeur ajoutée des salaires vers les profits. Un tel objectif signifie une revalorisation des bas salaires, en premier lieu du SMIC, et que soit initiée une nouvelle politique fiscale ayant pour objectif prioritaire la réduction des inégalités.
5. Défendre et renforcer notre modèle républicain d’intégration.
Les difficultés auxquelles est confrontée notre société et les problèmes de populations soumises à des conditions d’une très grande précarité permettent à la droite de chercher à remettre en cause notre modèle républicain d’intégration pour y substituer un communautarisme de type anglo-saxon. Au moment où tous les spécialistes constatent la supériorité de l’intégration sur le communautarisme, alors que la Grande-Bretagne vient de mettre le doigt sur les conséquences dramatiques du système qu’elle a mis sur pied, au lendemain de l’ouragan Katrina qui a mis en évidence les effets catastrophiques de territoires organisés en une mosaïque de ghettos… la gauche doit clairement s’opposer à ce projet dévastateur. La France doit rester un pays d’intégration, les principes de l’égalité républicaine doivent non seulement être préservés mais renforcés et le communautarisme qui favorise les conflits doit être clairement rejeté.

Où retrouve-t-on ses lignes dans les positions de Ségolène ? Nulle part... Elles sont respectables dignes de débats, sans doute, mais contradictoires fondamentalement avec les orientations du projet socialiste, et honnêtement elles m'inquiètent du point de vue des valeurs ! Alors rallier Ségolène c'est jeter à la poubelle la synthèse à laquelle nous avons donné corps, et le projet auquel nous avons apporté le principal du contenu !
On le sait il est probable désormais qu'on ne puisse se convaincre les uns et les autres, tant il a été dit qu'une solution et une seule offrait une possibilité de victoire. Il fallait donc conserver les apparences pour nous permettre de préserver l'unité du courant, afin qu'il puisse préparer les échéances qui suivront la présidentielle, un inévitable congrès pour lequel il nous faudra encore plus rassembler pour ancrer le parti à gauche et entamer réellement et profondément sa rénovation - et pas uniquement dans son fonctionnement interne, mais également je l'espère dans un nouveau rapport au pouvoir (y compris si Ségolène est désignée candidate puis élue présidente !). Alors l'appel à Hollande permettait de ne pas écraser les espoirs de Vincent Peillon, lui démontrer en public à quel point il était minoritaire auprès des militants de NPS, venus à St.-Nazaire, et qui vraisemblablement représentaient l'opinion de leurs camarades restés à domicile.
Et bien non, c'est insupportable, il faut encore jeter le trouble ! Ainsi donc Henri Emmanuelli, Benoît Hamon n'auraient parlé qu'en leur nom propre, défendraient une position individuelle, quand lui Vincent s'insérerait dans une démarche collective !? La liste de signataires des grands élus ségolistes de NPS est sans doute collective, mais elle ne traduit pas l'attente des militants du NPS...
Alors arrêtons un peu les faux-semblants, si certains veulent brûler les vaisseaux et construire autre chose ailleurs, courrir l'aventure, qu'ils le disent, mais nous sommes encore une majorité quelque soit notre vote des 16 & 23 novembre à vouloir conserver l'outil commun du NPS, ne pas en faire une écurie, mais le véritable germe d'un véritable nouveau Parti socialiste !
Frédéric FARAVEL
secrétaire de la section Plaine de France
membre du bureau fédéral du Val d'Oise
memre du bureau du comité régional Île-de-France
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25 septembre 2006 1 25 /09 /septembre /2006 16:33

C’est un peu l’heure des bilans. Un peu aussi l’heure de vérité.

NPS est né au lendemain du 21 avril. Au lendemain d’une élection présidentielle. Il n’est pas inutile de nous souvenir pourquoi

Nous avions tous des trajectoires différentes. Nous avons tous vécu cette défaite comme une blessure.Une blessure créée par :

- notre distance avec les classes populaires.

- l’asphyxie de la démocratie. Le poids des médias dans la campagne, nouvel acteur omniprésent.

- la dégradation des conditions de vie, morcellement du corps social.

Nous étions aussi en colère face à la cécité des élites socialiste, le repli sur l’appareil pour mieux échapper à l’inventaire des responsabilités politiques.

C’est le moment de mesurer et d’évaluer ce que nous avons contribué à changer.

Les signes visibles de l’influence du NPS sont d’abord dans le projet.

  1. L’Europe. Depuis le 29 mai la ligne du PS a changé. La ligne du PSE a changé

  2. La démocratie : République nouvelle.

  3. Les salaires. Une approche globale de la question sociale plus conforme à nos analyses.

  4. Nous avons nettoyé, rafraîchi, (clarifié) la relation du PS avec le mouvement social empreinte de soupçons respectifs.

L’essentiel de notre bilan est là. On ne peut pas faire comme si l’ensemble de ces acquis était subalterne, secondaire au moment du choix du candidat.

Nous avons aussi connu des échecs.
Depuis 5 ans la majorité du PS est la même. Si son centre de gravité a bougé, le casting a peu évolué. ce sont les mêmes qui dirigent le parti. Ca n’est pas tant une question de génération qu’une question d’orientation.

  1. Peut être en est ce la raison ou la conséquence : nous nous sommes divisés. La gauche du parti est morcelée. Elle n’a ni leader, ni stratégie commune.

  2. La dépolitisation (la désidéologisation) s’est accentuée. C’est comme si le choix du candidat à l’élection présidentielle faisait tomber tous les clivages politiques en notre sein et qu’elle provoquait même la dissolution des courants.

  3. Le rassemblement à gauche reste une chimère. Le parti en 5 ans n’a que trop peu restauré sa capacité à conduire le rassemblement de la gauche. Le casting des présidentielles risque d’être aussi éclaté qu’il y a cinq ans.

  4. Le spectre d’un nouveau 21 avril n’est pas écarté.

Un nouveau 21 avril reste envisageable

- les raisons sociales demeurent.

- l’impasse démocratique est amplifiée par 5 années de mépris du suffrage universel, d’autisme et d’irresponsabilité politique au sommet de l’état. L’affaire Clearstream a montré l’utilisation des moyens d’état au service de règlements de compte interne à la majorité.

- le discours de Sarkozy accentue la rivalité entre les français, la stigmatisation de groupes entiers de la population française.

- un duel gauche droite au second tour déjà annoncé par la presse et qui oublie Le Pen.

- l’indifférenciation entre le discours de gauche et le discours de droite subsiste.

Quelle est la réalité du rapport de force entre la gauche et la droite à quelques mois du premier tour ? Il est un chiffre qui suscite peu de commentaires à gauche, une constante quel que soit le candidat socialiste, le rapport de force entre la gauche et la droite, en intention de vote, s’établit selon tous les instituts autour de 43-44% pour la gauche et l’extrême gauche, 56-57% pour la droite plus l’extrême droite.

Ce qui frappe dans ce chiffre, c’est que le bilan de la droite ne se traduise pas par un rapport de force plus favorable à la gauche. Nous avons sans doute notre responsabilité dans cette réalité mais il faut aussi regarder l’évolution plus profonde de la société française.

D’abord celle-ci vieillit et simultanément devient plus frileuse, plus peureuse plus conservatrice.

Ensuite, le constat que nous faisions au lendemain de la présidentielle précédente demeure d’actualité : le recul des protections collectives, des services publics, de la sécurité sociale, du droit du travail, n’est pas seulement une régression sociale, ce recul alimente un sentiment qu’on ne va pas pouvoir se payer longtemps un tel modèle social.

Pour les plus jeunes, confrontés au décalage entre l’avenir possible, celui d’une intégration professionnelle et sociale réussie après l’école et l’avenir probable, celui du chômage, des petits boulots, de la précarité, déstabilise la confiance des élèves, des parents comme des profs eux-mêmes dans l’efficacité du système éducatif.

Les services publics vivent une mutation accélérée à coup de libéralisations sectorielles décidée par l’Union Européenne. Comment maintenir la gratuité ou l’égalité tarifaire, les péréquations entre territoires riches et territoires pauvres, dans un environnement désormais ouvert à la concurrence.

Nos valeurs et nos réponses ne sont pas majoritaires dans la société. Ils sont des millions à être en colère, à être désorientés, à refuser les politiques libérales et simultanément ne font pas confiance dans nos propositions pour répondre à leur demande, pire ne croient plus que nos valeurs, la solidarité, l’égalité et la redistribution puissent avoir une traduction politique et sociale concrète.

Le danger, c’est quand les socialistes intègrent eux même que c’est trop compliqué de réguler l’économie, trop compliqué de lutter contre les délocalisations, de redistribuer plus justement la richesse. Le danger est là quand par notre propre attitude, nous confirmons l’impression qu’il est vain de freiner la dégradation globale des conditions de vie des individus et de leur capacité à vivre ensemble. Quand hier on opposait au pessimisme de la raison l’optimisme de la volonté, quand on disait le monde est dur, on doit le changer, aujourd’hui on dit le monde est dur on doit s’adapter.

La désidéologisation, l’indifférenciation dans le débat politique génèrent progressivement ce que j’appelle la pensée de marché.

Cette pensée fluctue selon les règles de l’offre et de la demande. Une pensée flexible. Une pensée aussi souple que l’exige les soubresauts, les humeurs de la demande, les humeurs de l’opinion publique.

Quels sont les acteurs de ce marché. Les sondeurs qui vendent le produit le plus précieux : ce que pensent les français. Ce que veulent les français. Ce que supportent les français. Ils sont les marchands, ceux qui fabriquent l’opinion publique.

En face on trouve les clients. Ce sont les responsables ou formation politique qui achète des sondages et des groupes qualitatifs. A droite comme à gauche on consomme les mêmes enquêtes d’opinion. On fait appel aux lumières des groupes qualitatifs, séances durant lesquels quinze français coachés par un intervieweur, parlent de tout, de rien, de la politique, de leur vie et dont les instituts extraient l’humeur profonde de la France. Bistrot à 30 000 euros.

Vient enfin le moment de restituer aux clients la demande des français. Arrive donc sur le bureau de nos dirigeants politiques de droite comme de gauche une livraison identique. Tant de français pensent ceci, tant de français détestent cela.

Le problème ne vient pas de ce que cette information existe, ni même qu’on en tienne compte. Elle vient de la place, de la proportion dans laquelle elle inspire le débat politique. Le problème vient aussi qu’on oublie ou qu’on ignore l’absence de neutralité de ceux qui posent les questions et les publient.

Ceux qui publient, ceux qui plantent le décor. Ce sont les médias. Deux exemples récents montrent:

Sarkozy et les régimes spéciaux.

Sarkozy et les juges

Au lendemain du 21 avril nous disions que nous avions perdu parce que nous avions accepté de regarder la société avec les yeux de la droite. Nous avions accepté son terrain. Nous avions accepté la hiérarchie des problèmes sociaux qu’elle voulait imposer. Et bien cinq ans plus tard, selon un scénario identique, nous glissons progressivement d’une stratégie d’affirmation de notre projet à une autre stratégie principalement élaborée autour du dialogue avec l’opinion publique.

Le nombre croissant de sujets qui échappent désormais au clivage entre la droite et la gauche illustre le phénomène. C’est à partir de nos rangs qu’on a entendu qu’une politique de sécurité, une politique économique, une politique européenne, une politique éducative n’était ni de gauche ni de droite, elle est efficace ou inefficace.

Au bout du compte un échantillon représentatif de 964 français peut peser davantage dans la stratégie d’un candidat que la réflexion collective d’un parti de plus de 200 000 adhérents.

Temps politique/temps médiatique

Cette nouvelle donne politique est une conséquence de ce que nos élites confondent le temps politique et le temps médiatique.

Notre temps à nous militants, c’est le temps long, celui pendant lequel les militants peuvent et doivent mobiliser leur intelligence, leur désir de participer et d’échanger, leur volonté de convaincre.

Depuis 4 ans le Nouveau Parti Socialiste a fait honneur à l’intelligence de tous les militants socialistes en participant pleinement au débat, en en faisant le cœur de son activité à l’intérieur du Parti Socialiste. Depuis la création du NPS, nous n’avons jamais déserté ce front du débat, mais toujours dans le même état d’esprit : convaincre, faire avancer tout le Parti, pour ne plus connaître le sentiment humiliant d’inutilité qui nous a tous submergé le 21 avril 2002.

Est-ce que cette activité nous a empêché d’être à l’écoute des citoyens ? Je ne le crois pas. Parce que je crois que les millions de français qui ont défilé contre le CPE, et auparavant contre la guerre en Irak – pour ne citer que ces deux exemples – je crois que les millions de français qui ont voté NON au référendum sur le TCE, nous avons fait mieux que d’être à leur écoute. Nous avons été à leurs côtés.

Qui depuis 4 ans a le mieux restitué l’humeur des français, leur désir profond ?

qui ?

qui mieux que ceux qui ont été à l’écoute de leur protestation,

qui mieux que ceux qui ont été les interprètes politiques de cette protestation et ont rassemblé ces millions d’hommes et de femmes dans une réponse politique commune de gauche.

Mais bien sûr, en règle générale, ce temps politique a un inconvénient majeur : il est rarement le temps médiatique :

Car il n’est pas possible de résumer en un titre de quatre mots quatre ans de débat politique. Il n’est pas vendeur d’expliquer que des militants qui débattent ne sont peut-être pas des apparatchiks, mais tout simplement des femmes et des hommes de gauche attachés à l’existence d’un intellectuel collectif socialiste. On ne fait pas la une d’un magazine en disant le candidat, c’est le projet.

Car le temps médiatique, lui, défile. Les titres, les sondages, les photos ; tous les mois ; puis toutes les semaines ; puis tous les jours. Si vous parlez d’autre chose, vous êtes « déconnecté ». Vous devenez invisible.

Mais si cette invisibilité est le prix du temps politique, quel est le prix du temps médiatique ? Réfléchissons à cela : si nous cédons à cette ardente obligation de commenter chaque jour, de suivre le vent, de prendre pour argent comptant les humeurs d’une opinion publique que nous laissons sonder par d’autres. De sanctifier le choix fait par des médias que dans nos textes nous avions cloué au pilori ?

Si nous nous rendons à cette prétendue raison du plus fort, alors plus rien de ce que nous avons construit dans le temps long n’existera. Les acquis sur la République parlementaire, sur le pouvoir d’achat, sur le partage de la valeur ajoutée, sur la rénovation, ces idées que nous avons défendu dans le parti pendant quatre ans – et bien souvent depuis beaucoup plus longtemps – ces idées qui ont progressivement gagné du terrain parmi les militants au point que la direction a du les faire siennes… Eh bien ces idées, elles aussi, elles disparaîtront au gré du courant, du flux d’image, de la répétition des enquêtes d’opinion.

Car si les sondages, et seulement eux, suffisent seuls à convaincre pour choisir aujourd’hui une personne, comment réagirons-nous quand ils nous diront que ce en quoi nous croyons n’est pas vendeur ? Alors, il sera trop tard. Le piège infernal du tic tac médiatique se sera refermé sur nous.


Je voudrai vous convaincre d’une chose. Les hommes et les femmes qui voteront en mai prochain, ces hommes et ces femmes ne voteront pas en fonction des questions qu’on leur pose aujourd’hui. Ces hommes et ces femmes voteront en fonction de leur intérêt. Leur intérêt personnel, ce qu’ils espérèrent y gagner. Ce qu’ils veulent voir changer.

Et il va falloir convaincre des millions d’entre eux qu’ils ont moins à gagner avec Sarkozy qu’avec nous.

Il va ensuite falloir les convaincre, que voter pour nous c’est leur donner du pouvoir, du pouvoir à tous, du pouvoir à chacun d’entre eux.

Il va falloir ensuite les convaincre que nous aurons le courage politique véritable, pas celui de renverser la table au Parti socialiste, celui de nous affronter à ceux qui bloquent, freinent interdisent le changement pour préserver leurs privilèges et leurs intérêts.

Le courage, il se jugera dans le face à face, difficile avec le MEDEF pour changer la répartition de la valeur ajoutée.

Le courage, il se jugera sur la scène européenne dans le temps, la patience, l’énergie que nous consacrons à réorienter la construction européenne.

Nous devrons les convaincre de tout cela.

Penser que nous rassemblerons la gauche seulement sur l’anti Sarkozysme et la culpabilité du 21 avril 2002, est une erreur grave. C’est croire que ce sont les électeurs qui nous ont manqué et pas les socialistes qui ont manqué à leur camp.

Camarades, notre rôle, quand tout s’agite ailleurs, c’est d’être cette sentinelle qui dit gravement et fermement à tous les socialistes : cette fois ci, nous n’avons pas le droit de manquer à notre camp.

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25 septembre 2006 1 25 /09 /septembre /2006 11:22
NPS: les adversaires de Ségolène Royal donnent de la voix

Par Thierry MASURE
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SAINT-NAZAIRE (AFP) - Les adversaires d'un soutien à la candidature de Ségolène Royal ont donné de la voix samedi à "l'université de rentrée" du Nouveau Parti socialiste (NPS), la gauche du parti, réunie à Saint-Nazaire. Ce courant animé par Vincent Peillon, Henri Emmanuelli et Benoît Hamon et qui représente près d'un quart du PS, a décidé qu'il était urgent d'attendre: s'il doit y avoir une prise de position collective pour un(e) candidat(e) à l'investiture socialiste à la présidentielle, ce sera après la clôture du dépôt des candidatures, le 3 octobre. Lors d'un débat qui n'a jamais dégénéré, les orateurs ont eu à la bouche le mot d'"unité", quelle que soit leur préférence personnelle. "Il faut préserver et faire vivre notre unité parce que nous avons construit un outil politique irremplaçable", a d'emblée affirmé Vincent Peillon. Le NPS, qui "n'a pas de candidat naturel", n'est pas représenté dans la compétition à l'investiture. Député européen, M. Peillon et une majorité des "grands élus" socialistes de tendance NPS ont tenté ces dernières semaines de rallier le courant à la candidature de Ségolène Royal, largement favorite pour la désignation par les adhérents, au mois de novembre. L'un d'eux, le sénateur David Assouline, a fait remarquer que "depuis huit mois", le phénomène Royal persiste. "Qui est capable de renouer avec les couches populaires qui nous ont manqué en 2002?", s'est-il demandé. Pour lui, la réponse va de soi. S'il y a un candidat qui permet de "rénover" un parti structuré par "les écuries présidentielles", c'est bien Ségolène Royal, précisément parce qu'elle n'a pas d'écurie", a ajouté un autre orateur. Mais ceux-là n'ont pas été les plus applaudis, loin s'en faut. Les adversaires de la championne des sondages ne se sont pas privés de critiquer ses orientations politiques et son type de campagne. Le député de Dordogne Germinal Peiro, proche de M. Emmanuelli, a exprimé son désaccord avec sa "remise en cause de la carte scolaire", entre autres. Philippe Casier, militant de la Somme, s'est demandé si "notre rôle est de convaincre l'opinion ou d'épouser l'opinion" comme le fait, selon lui, la députée des Deux-Sèvres. Benoît Hamon a renvoyé dos à dos tous les candidats socialistes déclarés ou quasi-déclarés, pour s'être "déjà affranchis du projet socialiste" pour 2007. Secrétaire national du PS chargé de l'Europe, il a appelé implicitement le premier secrétaire du PS, François Hollande, à se porter candidat, pour en finir avec "la confusion". Selon M. Hamon, qui n'a jamais cité le nom du numéro un socialiste, François Hollande "est le seul aujourd'hui à pouvoir remettre le projet des socialistes, notre patrimoine commun, au coeur du débat". Henri Emmanuelli, qui doit s'exprimer plus longuement dimanche, a invité les militants NPS à "ne pas s'emballer", et à être "prudents" face aux sondages qui plébiscitent Mme Royal. Dans l'immédiat, "évitons les ralliements divers et variés", a conseillé le député des Landes. Membre du Conseil national, l'universitaire Jacques Généreux s'est taillé un succès de salle après s'être demandé: "comment peut-on ne pas soutenir le seul candidat socialiste qui se soit engagé contre" le traité constitutionnel européen, rejeté par référendum le 29 mai 2005. Il se référait à Laurent Fabius, favorable au non, comme le NPS.

Présidentielle: Emmanuelli en appelle à Hollande au nom de l'unité du PS
Par Thierry MASURE
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SAINT-NAZAIRE (AFP) - Henri Emmanuelli, l'un des dirigeants historiques du PS, est sorti de son silence, dimanche à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), pour demander au chef du parti, François Hollande, "d'être candidat à la candidature" à l'élection présidentielle. Ce mitterrandiste de longue date, lui-même ancien Premier secrétaire, a justifié l'appel à son successeur par la nécessité de sauver l'unité du parti, menacée à ses yeux par "des écuries structurées" autour des candidats à l'investiture pour l'Elysée en 2007, déclarés ou pas: Ségolène Royal, Laurent Fabius, Jack Lang, Dominique Strauss-Kahn, notamment. Sinon, "nous allons produire un long spectacle, lourd de dangers, tout au long de l'automne", s'est-il inquiété en concluant devant 900 militants l'université de rentrée du Nouveau Parti socialiste (NPS, 23,5% du PS). Ce courant, qui défend à la fois "la rénovation" et "l'ancrage à gauche" du PS, n'a pas voulu ajouter un des siens à la longue liste des prétendants à l'Elysée, faute de "candidat naturel" en son sein et pour ne pas aggraver "la confusion", selon ses responsables. François Hollande doit dévoiler ses intentions juste avant la clôture du dépôt des candidatures, le 3 octobre. Il a rappelé récemment que, numéro un depuis neuf ans, il serait "le candidat légitime" puisqu'il a été élu par trois fois premier secrétaire. S'il a d'abord donné des indices de son soutien à Ségolène Royal, le député-maire de Tulle est apparu circonspect depuis la rentrée et soucieux de rassembler, alors que Lionel Jospin et Laurent Fabius se sont alarmés des orientations de sa compagne. Aux yeux de M. Emmanuelli, la candidature de la coqueluche des sondages crée quasiment un schisme politique interne. "Je vois la compétition se structurer politiquement sur des sujets qui peuvent être déflagrateurs", a-t-il averti. Selon le député des Landes, le premier secrétaire est "garant de l'identité" des socialistes et possède "la légitimité pour mener le combat". Même s'il l'a appelé à forcer le destin, M. Emmanuelli a reconnu qu'une candidature Hollande était "peu probable". Portée par le mouvement d'adhésion de l'opinion, Ségolène Royal ne voit aucune raison de s'effacer devant son compagnon. Appuyée par Benoît Hamon, autre membre du triumvirat à la tête du NPS, la "solution Hollande" est aussi un moyen pour le courant de ne pas se désagréger. Le troisième homme, Vincent Peillon, et quelques élus NPS de poids, appuient Mme Royal. "Un espoir est en train de naître dans le peuple de gauche. S'il y a une petite flamme, soyons ceux qui la feront grandir", a déclaré dimanche le député européen, fondateur du NPS. Au vu des réactions de la salle, le soutien à la présidente du Poitou-Charentes est apparu très minoritaire, au point que M. Peillon n'a cité qu'une seule fois le nom de Mme Royal dans son long discours. Pour préserver l'unité et l'avenir du NPS, un thème qui est revenu comme une antienne dans les débats, les militants présents ont adopté à une écrasante majorité une adresse aux prétendants affirmant leurs exigences en termes d'orientation politique. D'ici le 3 octobre, le NPS ne prendra pas position. Si M. Hollande n'y va pas, M. Emmanuelli pourrait, estiment certains de ses proches, soutenir Laurent Fabius.
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