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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Trouve

Gauche Républicaine & Socialiste

9 mars 2007 5 09 /03 /mars /2007 10:47
A en croire, ce qu'il a présenté hier soir sur France 2, il y a de quoi être effrayé par les manipulations populistes et communautaristes d'un homme qui prétend à éccéder au pouvoir à partir de la droite parlementaire en empruntant toutes ses thématiques et se propositions au Front National.
Mettre en avant un ministère de l'identité française est nauséabond, d'autant plus qu'il traiterait du même coup de l'immigration, impliquant explicitement que celle-ci mettrait en danger cette identité. C'est donc la mort de l'idée républicaine et universelle.
Décidément ce qu'il est crie tout aussi fort désormais que ce qu'il dit...
Fred

IMMIGRATION : Le nouveau texte sur le regroupement familial poserait trois conditions pour permettre à un étranger de faire venir sa famille en France : qu'il ait un logement pour la loger ("pour qu'il n'y ait plus de squats"), qu'il ait des revenus pour la faire vivre et "qu'on apprenne (...) des rudiments de français avant de venir en France". Le candidat de l'UMP envisage la création d'un "ministère de l'immigration et de l'identité nationale" et a promis une nouvelle loi sur l'immigration.
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8 mars 2007 4 08 /03 /mars /2007 14:49
Les silences gênés autour de l'affaire de l'appartement de Nicolas Sarkozy
LE MONDE | 08.03.07 | 14h19

es nouvelles révélations du Canard enchaîné. Dans son édition du 7 mars, l'hebdomadaire publie de nouveaux documents sur la foi desquels le journal conclut, une nouvelle fois, que Nicolas Sarkozy a acquis son duplex sur l'île de la Jatte, à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), en septembre 1997, à un tarif préférentiel, avec un rabais "d'au moins 750 000 francs", et a bénéficié de travaux gratuits.

Leur montant s'est élevé à plus de 1,8 million de francs (274 500 euros environ), selon un document du 9 octobre 1997 récapitulant les ordres de service au nom de la SCI Victoria XXI. Selon Le Canard, M. Sarkozy n'aurait réglé que 400 000 francs sur cette somme, laissant le reste à la charge du promoteur, la société Lasserre, par ailleurs client régulier à l'époque de la ville.

La réponse de M. Sarkozy. Depuis la première publication du Canard, le 28 janvier, sur son appartement, dont il avait été informé quelques jours plus tôt, le candidat n'a produit qu'une seule facture concernant les travaux réalisés après l'achat : celle d'un escalier, intégralement réglé selon le candidat, pour 72 360 francs. Mais sur cette somme, affirme le Canard, le promoteur lui a accordé "une remise d'environ 30 000 francs." Claude Guéant, directeur de campagne de M. Sarkozy, avait expliqué au Monde, dans son édition du 1er mars, qu'une partie des factures personnelles du couple se trouvait sans doute "au garde-meuble" où il a entreposé ses affaires, après la vente de l'appartement, le 6 novembre 2006, pour 1,94 million d'euros.

Interrogé à nouveau à ce sujet, mercredi 7 mars, M. Guéant a précisé qu'il n'avait pas retrouvé d'autres factures.

L'indifférence de la justice. Le parquet possède "l'opportunité des poursuites" et peut ouvrir une enquête préliminaire ou une information judiciaire. " Le Canard enchaîné écrit des choses extrêmement précises dont la lecture laisse supposer que des infractions ont été commises, cela mériterait au moins une enquête pour vérifier ces éléments", indique Emmanuelle Perreux, présidente du Syndicat de la magistrature (SM, gauche).

La chancellerie se refuse à tout commentaire. Pour l'heure, le parquet de Nanterre, compétent, ne compte guère agir. Le contexte électoral et l'attente de la nomination d'un nouveau procureur dans cette juridiction ne s'y prêtent pas. En outre, traditionnellement, le parquet répugne à enclencher la machine judiciaire sur la base d'articles de presse. Ce fut pourtant le cas en 1995, quand Le Canard enchaîné révéla une affaire de caisse noire impliquant le CDS. Le garde des sceaux, Pierre Méhaignerie, responsable du CDS, ordonna au parquet de Paris l'ouverture d'une enquête préliminaire.

Une enquête pourrait néanmoins être ouverte si une plainte avec constitution de partie civile était déposée par un individu ou un organisme s'estimant victime de l'éventuel traitement de faveur dont aurait bénéficié M. Sarkozy.

Selon les magistrats et universitaires interrogés par Le Monde, plusieurs infractions pourraient être visées. Il pourrait être reproché à Denise Lasserre, si elle a consenti des avantages à M. Sarkozy, un "abus de bien social" dont son client serait le receleur. La remise évoquée par Le Canard dépasserait en effet les traditionnelles ristournes (10 %) tolérées.

Une éventuelle décision municipale, prise sous la houlette du maire de Neuilly en faveur du promoteur (par exemple une dérogation au cahier des charges de la ZAC sur laquelle a été construit l'immeuble) pourrait par ailleurs recouvrer une "prise illégale d'intérêt". Un hypothétique avantage obtenu du promoteur lors de l'achat de l'appartement pourrait correspondre à une "corruption passive" ou à un "trafic d'influence". Toutefois, la qualification des faits s'avère difficile. Surtout, des problèmes sérieux de prescription se posent, le délai courant à partir du dernier acte du maire. Il faudrait établir qu'il y a eu dissimulation pour que le délai de trois ans ne débute pas au moment de la signature des contrats de vente et de travaux. Or de telles transactions sont publiques.

Le silence de la gauche. L'opposition a fait preuve de retenue dans l'affaire. La publication dans Le Monde et Le Canard enchaîné d'articles mettant en cause la sous-évaluation des biens immobiliers par le couple Hollande-Royal pourrait expliquer la réserve de l'entourage de la candidate. En privé, certains soulignent pourtant la gravité inégale des deux affaires et souhaiteraient une attaque plus franche contre M. Sarkozy.


Gérard Davet, Nathalie Guibert et Piotr Smolar
Article paru dans l'édition du 09.03.07
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7 mars 2007 3 07 /03 /mars /2007 14:25
Deux administrateurs de l'Insee estiment à 9,5 % et non à 8,7 % le "véritable" taux de chômage
Virginie Malingre, Le Monde, 7 mars 2007

Dans un document anonyme de 15 pages, coécrit avec un syndicaliste de l'ANPE, deux économistes décortiquent les modifications qui ont affecté le calcul du nombre de chômeurs Quel a été le véritable taux de chômage français en 2006 ? Jeudi 8 mars, l'Insee ne dévoilera sans doute pas ce chiffre - celui qui est calculé selon la norme du Bureau international du travail (BIT) - mais tentera d'expliquer
pourquoi ses experts n'ont pas été en mesure de le publier, comme chaque année, en mars. Cela se passera devant le Conseil national de l'information statistique (CNIS), qui réunit syndicalistes, patronat, économistes, fonctionnaires du ministère de l'emploi... L'Insee - qui est largement suspecté d'avoir reporté la publication du chiffre du chômage à l'après présidentielle pour la raison qu'il serait nettement moins bon que prévu et ne servirait pas le bilan de Dominique de Villepin - n'a, jusqu'ici, pas convaincu de sa bonne foi en invoquant des raisons d'ordre technique.
3 fonctionnaires - 2 administrateurs de l'Insee, dont l'un a travaillé au ministère de l'emploi, et un salarié syndicaliste de l'ANPE - ont calculé que le taux de chômage ne serait en fait pas de 8,7% à la fin 2006 - un chiffre calculé à partir des données de l'ANPE - mais de près de 9,5%. Ce dernier chiffre représenterait les demandeurs d'emploi au sens du BIT, c'est-à-dire ceux qui, quand on les interroge, se déclarent à la recherche d'un emploi, qu'ils soient inscrits ou non à l'ANPE.
La correction serait donc de 0,8 point, ce qui représenterait quelques 200 000 demandeurs d'emplois en plus. Et atténuerait considérablement le recul du chômage dont peut se vanter le gouvernement : fin 2005, son taux, au sens BIT, était de 9,8%. Traditionnellement, le passage des estimations calculées à partir des données de l'ANPE au chiffre BIT, indépendant du mode de gestion administrative de l'emploi, donne lieu à une correction bien moins importante : elle est généralement comprise entre 0,1 et 0,3 point.
Les trois experts ont rédigé une note de 15 pages, envoyée anonymement par Internet à plusieurs économistes et que Le Monde s'est procuré. Signée Schi - pour schizophrène, "parce que nous sommes à la fois dedans et dehors", dans le système de la statistique française de l'emploi et critique à son égard, explique l'un des auteurs -, celle-ci retrace les modifications qui ont affecté le calcul du nombre de chômeurs inscrits à l'ANPE depuis juin 2005, c'est-à-dire depuis que Dominique de Villepin est à Matignon.
En l'occurrence, elles sont nombreuses. Certaines relèvent des partenaires sociaux et des réformes du système d'indemnisation des chômeurs qu'ils ont adoptées, avec notamment la mise en place de contrôles supplémentaires. Même si des décrets gouvernementaux en ont renforcé les effets, celles-ci expliquent une grande partie - sans doute près de la moitié - de la correction.
Une enquête du CNIS, en 2005, est à cet égard instructive. Elle établit que le nombre de sorties mensuelles a augmenté de plus de 30 000 à partir de juin 2005. Seul un quart de ces sorties résulte d'une reprise d'un contrat à durée indéterminée. Un 5ème d'entre elles correspond à un non renouvellement accidentel suivi d'une réinscription. Un quart est à mettre au compte d'un non-renouvellement de l'inscription, accidentel ou motivé (fin d'indemnisation), sans réinscription.
Pour le reste, la correction s'explique par la modification du mode de comptabilisation des chômeurs inscrits à l'ANPE. Ainsi - notamment dans la foulée du plan de cohésion sociale de Jean-Louis Borloo mais pas seulement - des demandeurs d'emploi se sont vus mettre hors des catégories phares pour les statistiques du chômage : les demandeurs d'emploi créateurs d'entreprise, ceux qui bénéficient de petits boulots aidés par l'Etat, ou encore les licenciés économiques signataires de conventions de reclassement personnalisé ou du contrat de transition professionnelle.

Nombre de conjoncturistes s'étonnent depuis plusieurs mois des taux de chômage établis à partir des chiffres de l'ANPE. Certes, il y a des créations d'emplois mais, comme le reconnaissait lui-même le ministère de l'emploi en octobre 2006, dans une note au 2ème trimestre de cette même année, "le dynamisme estimé de l'emploi ne suffit pas à expliquer l'ampleur de la baisse du chômage".
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7 mars 2007 3 07 /03 /mars /2007 09:57
Je ne m'érigerai pas en spécialiste du nationalisme irlandais et du mouvement républicain. Mais pour connaître un peu le sujet, je n'aurais pas écrit la phrase titre de l'article ci-dessous.
Pour comprendre la situation il faut retourner près de 40 ans en arrière.
L'IRA et le Sinn Féin, avant le lancement du mouvement pour les droits civiques en Irlande du nord qui fut conduit par des leaders catholiques modérés - comme John Hume - qui allaient fonder ensuite le Social Democratic and Labour Party, étaient moribonds. Les complicités des la vieille garde de l'IRA avec l'Allemagne pendant la seconde guerre mondiale, l'échec des "campagnes militaires" des 50's et la révision idéologique en cours dans Sinn Féin avaient fini par diviser profondément le mouvement républicain. La direction officielle du Sinn Féin et de l'IRA choisir une voie marxiste-léniniste, qui la coupa de sa base, quand la très jeune garde tout en intégrant une très forte dimension socialiste dans son background conserva la tradition républicaine et nationaliste.
Quand la guerre civile reprit du fait de la répression par la police et les milices paramilitaires, toutes protestantes, ce furent les "jeunes" de l'IRA et du Sinn Féin "provisoires" (provos ou provisionnals) qui purent embrayer sur la lutte armée (abandonnée par la direction officielle partie fonder le Worker's party dans le sud) et la défense des quartiers catholiques qui subissaient de véritables ratonnades.
L'armée britannique arrivée dans un premier temps pour stopper les exactions subies par la population catholique retomba rapidement dans le naturel qui lui faisait considérer tout catholique irlandais comme un adversaire éventuel.
Le bloody sunday de 1972 allait bientôt gonfler les effectifs des provos, tant chez les militaires que chez les politiques ; mais la nouvelle direction de l'IRA n'a jamais eu les moyens de vaincre les britanniques. Dans une guérilla urbaine, pour l'IRA et le Sinn Féin, subissant également scissions et divisions internes (ex. la fondation de l'INLA), le simple fait de ne pas être écrasés et détruits par l'armée et les renseignements britanniques et leurs supplétifs de la RUC et des milices protestantes revient à une victoire militaire. L'IRA n'a jamais été défaite militairement, les Britanniques n'ont jamais réussi à démanteler ni ses réseaux, ni son arsenal, le rapport de force a d'une certaine manière obliger les gouvernements britannique et irlandais à considérer à nouveau les Républicains comme des interlocuteurs incontournables.
Par l'entremise de John Hume, être finalement accepté à la table des négociations, puis à celle du gouvernement, est une véritable victoire politique pour Gerry Adams et Martin McGuinness, issus de cette jeune garde des années 60-70.
Leur talent politique et leur vision très construite d'un avenir social-démocrate de l'Irlande a fait le reste et explique que Sinn Féin soit aujourd'hui le premier parti catholique d'Ulster.
Fred
Entretien avec Richard English, professeur de politique à l'université Queen's de Belfast.
Richard English : "Les Républicains ont perdu la guerre mais gagné la paix"
LE MONDE | 06.03.07 | 16h53  •  Mis à jour le 07.03.07 | 06h35

ous êtes historien du nationalisme irlandais. Que signifient ces élections ?

C'est un moment décisif. Jamais dans le passé, les radicaux des 2 camps n'ont été aussi proches d'un accord destiné à organiser le partage du pouvoir. Le désarmement de l'Armée républicaine irlandaise (IRA) en 2005 et la récente reconnaissance par le Sinn Féin de la légitimité de la police et de la justice représentent un énorme changement.

Est-ce un nouvel exemple du fait que seuls des ennemis jurés peuvent mettre fin durablement à un conflit ?

Oui, mais ces 2 camps ont beaucoup évolué depuis le début du processus de paix. Le Sinn Féin et le Parti unioniste démocratique (DUP) de Ian Paisley ne sont plus aussi "radicaux". Leurs nouveaux électeurs n'ont pas connu la guerre civile et ont une influence modératrice sur les mouvements qui parlent en leur nom.

Quand l'IRA et le Sinn Féin ont-ils compris que la violence ne leur apporterait pas la victoire qu'ils espéraient ?

En 1989-1990, l'IRA a publié une première déclaration où elle laissait entendre que sa "lutte armée" avait conduit à une impasse sanglante sans vainqueurs, ni vaincus. Soit les républicains continuaient ce combat, dans l'espoir qu'il leur deviendrait un jour favorable, soit ils adoptaient une autre politique. Ils ont décidé qu'un processus de paix serait pour eux beaucoup plus payant. La question était de savoir combien de temps prendrait cette conversion. Ils ont avancé lentement, plus lentement que beaucoup auraient voulu, et plus lentement qu'ils n'y étaient obligés.

Dont leur décision de reconnaître, le 28 janvier, l'autorité de la nouvelle police nord-irlandaise...

Le Sinn Féin excelle dans l'art de rendre publique une décision qu'il a fait approuver depuis longtemps par sa base. Cela explique en partie la lenteur de ses évolutions. Il sait être patient. Les dirigeants républicains savaient depuis longtemps qu'ils devraient reconnaître la police, comme l'exigeaient les unionistes. C'était essentiel pour sceller un accord durable. Ils ont tardé, pour arracher le maximum de concessions à l'autre camp. En face, le DUP a fait de même. Au total, le processus de paix a pris près de dix ans, depuis les accords du Vendredi saint d'avril 1998. Mais il s'est poursuivi. Ce qui est crucial, c'est qu'une fois la décision prise, notamment sur la police, il est pratiquement impossible de la renier et de revenir en arrière.

Les républicains n'ont pas réunifié l'Irlande par la force. Mais ils font figure de vainqueurs. Pourquoi ?

Ils ont perdu la guerre, mais ont gagné la paix. Ils n'ont pas atteint leur objectif historique, mais vont partager le pouvoir avec la majorité unioniste. L'ironie, c'est qu'ils ont obtenu cela en faisant ce qu'ils ont toujours dénié aux nationalistes modérés. Et les anciens mouvements violents exercent un attrait, lorsqu'ils renoncent aux armes tout en continuant d'incarner un certain populisme radical. Pour avoir choisi la paix, ils jouissent d'un avantage moral. C'est un des aspects affreux de la vie politique, en Irlande du Nord comme ailleurs. C'est pour cela que Gerry Adams prétend qu'il n'a jamais appartenu à l'IRA ; il entretient ce doute à l'intention des jeunes électeurs.

L'entente anglo-irlandaise n'a-t-elle pas largement contribué à l'évolution en Irlande du Nord ?

Depuis 20 ans, Londres et Dublin parlent d'une même voix. Quand le processus semblait en panne, les deux premiers ministres, qui s'entendent très bien, se sont épaulés. Les deux pays travaillent au sein de l'UE. Grâce à ses succès, la République d'Irlande a confiance en elle. Elle n'est plus obsédée par l'Angleterre, ni par le Nord. Les unionistes ne peuvent plus regarder le Sud comme un pays arriéré, et ne craignent plus, comme dans leurs cauchemars d'antan, de voir tous les prêtres du Sud obsédés par une idée fixe : envahir l'Ulster.


propos recueillis par Jean-Pierre Langellier
Article paru dans l'édition du 07.03.07
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7 mars 2007 3 07 /03 /mars /2007 09:35
J'ai passé un moment surréaliste hier au volant de la bagnole à écouter Du Grain à Moudre... Non seulement Georges De Menil et Sophie de Menthon ont fait preuve d'une mauvaise foi effroyable, mais leurs arguments politiques et économiques tenaient de la folie pure... à enfermer, j'vous dis.
à écouter à titre d'antidote radical à l'envie de devenir libéral ou social-libéral, et par compassion pour Eric Heyer, directeur adjoint du département analyse & prévision de l'OFCE, appelé pour remplacer des intervenants, qui a dû se demander toute une partie de l'émission si on ne l'avait pas placé dans un HP.
Fred

Du grain à moudre
par Julie Clarini et Brice Couturier
du lundi au vendredi de 17h à 18h
Du grain à moudre
Ecoutez

Podcast


émission du mardi 6 mars 2007
Comment enrayer le déclin de la France ?
Electrochoc ou thérapie douce ?
Après l’avalanche de livres, d’études et de notes mettant en garde les Français contre le déclin de leur pays, les éditeurs ont pris pitié de nous. Conscients de leur responsabilité dans la dépression collective ambiante, les voilà lancés dans une contre-offensive destinée à nous remonter le moral en cette veillée électorale. Depuis quelques jours, le patient, angoissé de se savoir si endetté, si déphasé par rapport à l’évolution du monde, si empêtré dans les contradictions de son fameux modèle social, se voit administrer les fameuses pastilles du docteur Feelgood. Non, tout ne va pas si mal en Hexagone, nous avons encore des ressources, des atouts et du talent, répondent les anti-déclinistes aux prophètes du malheur français. Et les N’enterrez pas la France de Jean-Pierre Jouyet ou encore le Il n’y a pas de malheur français de Philippe Delmas répondent manifestement à Nicolas Baverez.
Plus profondément, il semble que s’opposent deux écoles sur le meilleur moyen de remettre la France dans le courant porteur. L’une, qui réclame la rupture avec 25 ans de politiques qui auraient échoué. L’autre qui recommande plus modestement la poursuite des réformes entamées. L’intéressant est bien que ces deux écoles traversent la gauche comme la droite. Les héritiers de Pierre Bérégovoy et les admirateurs de Dominique de Villepin, d’un côté, s’appuient sur les acquis pour réclamer la poursuite tranquille des réformes d’adaptation déjà entamées, plaident pour la progressivité et le bon sens. En face, une école qui réclame, au contraire, un électrochoc pour réveiller un pays anesthésié par sa classe dirigeante et qui compte autant d’économistes de gauche que d’autres, estampillés à droite.


Georges de Menil.  Professeur à Harvard, Princeton et New York University, Directeur d'études à l'EHESS. Conseiller économique des gouvernements de l'Ukraine et de la Roumanie, Fondateur de la revue européenne Economic Polic.


Philippe Delmas.  Essayiste


Sophie de Menthon.  Présidente du réseau ETHIC (Entreprises de taille Humaine Indépendantes et de Croissance).


Philippe Mabille (au téléphone).  Rédacteur en chef du service Économie et des pages Idées de La Tribune.




Jean-Pierre Jouyet ; Philippe Mabille
N'enterrez pas la France !
Robert Laffont - 19 février 2007

Commander

Vous en avez assez des discours alarmistes sur le prétendu déclin de la France ? Vous ne supportez plus d'entendre dire que notre modèle social est vieux, condamné à disparaître ? Vous croyez dans le rôle d'un État efficace mais aussi à l'économie de marché, sans illusion sur les excès d'un capitalisme financier ? Vous pensez que la France a un grand avenir dans l'Europe de demain en refusant les sirènes du nationalisme et du repli sur soi ? Que l’élection présidentielle de 2007 peut être le départ d’un sursaut nécessaire, d’une adaptation de la France aux enjeux du XXIe siècle ? Alors ce livre est fait pour vous. Il est né de l’ambition commune d’un acteur et d’un observateur de la vie politique des vingt dernières années qui ont cherché, en ce moment si important pour notre vie démocratique, quelles réformes vont permettre à la France d’éviter le décrochage promis par les Cassandre. Jean-Pierre Jouyet et Philippe Mabille disent, preuves à l'appui, que ce pays va mieux que les Français ne le pensent généralement car nous vivons une période de mutation plus qu'un déclassement. Malgré des poches profondes de précarité, la France reste un pays riche ; sa démographie est la plus élevée d’Europe ; en économie, le secteur privé s'est adapté de façon brillante et depuis dix ans, la gestion des entreprises publiques s'est rénovée ; elle reste la sixième puissance économique mondiale... Sans afficher un optimisme naïf ni sous-estimer les réformes à accomplir, considérons les faits, sachons que l’avenir n’est pas si noir et que la France peut nous étonner.
- Description de l'éditeur -



Georges de Ménil
Common sense - Pour débloquer la société française
Odile Jacob - Février 2007

La société française semble bloquée par ses structures et ses mentalités. Est-ce une fatalité ? Pourquoi la France ne compte-t-elle aucun patron de grande entreprise issu de l’immigration maghrébine, aucun Noir dans l’état-major des armées et seulement un fils d’immigrés de couleur comme ministre, et cela depuis tout récemment ? Quel est le sens du débat sur l’immigration alors que nos banlieues sont des ghettos ? Pourquoi donner une prime pour l’emploi si le SMIC bloque l’embauche ? Les États-Unis ont commencé à mettre au travail les allocataires des minima sociaux. La France ne peut-elle s’en inspirer ?
Un économiste à la fois français et américain propose des réponses à toutes ces questions en s’appuyant sur « des faits simples, des arguments sans façon et du bons sens », à la manière du célèbre auteur franco-américain Thomas Paine, dont l’ouvrage, paru en 1776, résonnait déjà comme un appel au franc-parler.
Georges de Ménil est un ancien élève du MIT et de Harvard. Professeur à Harvard, Princeton et New York University, il est également directeur d’études à l’école des hautes études en sciences sociales de Paris. Conseiller économique des gouvernements de l’Ukraine et de la Roumanie, fondateur de la revue européenne Economic Policy, il est membre du conseil d’administration de l’école d’économie de Paris.
- Quatrième de couverture -


Philippe Delmas
Il n'y a pas de malheur français
Grasset - 7 février 2007

Voir le site

Réflexions sur la démocratie contemporaine, la culture du pouvoir en France, la confiance des Français dans le personnel politique de leur pays, etc.


Sophie de Menthon
Le carnet noir, 15 idées simples pour ruiner la France
Michalon - 1 mars 2007

Voir le site

20 conseils à ne pas suivre pour le prochain président de la République, pour ruiner la France.
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6 mars 2007 2 06 /03 /mars /2007 16:42

32H

Bon c'est vrai que c'est une drôle de manière que de soutenir Ségolène Royal et d'appeler à voter pour elle au premier tour en faisant campagne comme un candidat à la présidentielle. Mais les positions constantes de Pierre Larroturou pour la réduction du temps de travail, la vraie, continuent de valoir le détour.
Faut pas que ça vous empêche de voter pour la gauche et le changement, hein, pas de bêtise...



Pierre Larrouturou : "la semaine de 4 jours créerait 1,6 million d'emplois"
LEMONDE.FR | 05.03.07 | 12h27  ?  Mis à jour le 06.03.07 | 15h13

L'intégralité du débat avec Pierre Larrouturou, candidat à l'élection présidentielle et délégué national du PS à l'Europe, mardi 6 mars, à 11 h .


lix : Vous êtes délégué national du PS ? Pourquoi ? Et pourquoi ne soutenez-vous pas Ségolène Royal ? 

Pierre Larrouturou : Je soutiens Ségolène Royal, j'appelle à voter pour elle dès le premier tour. Mais je pense que sur certaines questions, le chômage, l'Europe en particulier, le projet du PS n'est pas à la hauteur des enjeux, et voilà pourquoi nous avons créé le collectif "Urgence sociale", et voilà pourquoi je suis candidat : pour faire connaître nos propositions. 

henriii : Votre candidature est-elle un simple témoignage ? De combien de parrainages disposez-vous ? J'ai lu 438...  

Pierre Larrouturou : Oui, 438 promesses, c'était jeudi soir. La question est de savoir combien vont arriver réellement sur le papier officiel et est-ce que nous arriverons à en avoir 500 au total. Ce n'est pas un simple témoignage, je pense qu'on est dans une crise très grave, qui peut sérieusement empirer. Il y a un vrai risque de récession aux Etats-Unis qui provoquerait une récession mondiale. Sur les questions sociales, sur l'Europe, il nous paraît fondamental d'avoir des réponses beaucoup plus ambitieuses que celles du PS. 

sa45 : Comment voulez-vous que les entreprises soient compétitives en travaillant moins et donc en augmentant le prix de la main d'?uvre (puisque je pense qu'il y aura maintien des salaires) et comment voulez-vous que les entreprises embauchent ? N'allez vous pas au contraire contraindre les entreprises à délocaliser à l'étranger. Nous sommes actuellement le pays qui travaille le moins. Ne serait-il pas logique d'augmenter notre temps de travail ?  

Pierre Larrouturou : Vaste question... Nous ne sommes pas le "pays qui travaille le moins". Tous nos pays vont en moyenne vers 30h par semaine. La durée moyenne du travail (tous emplois confondus) est de 29,9h aux Pays-Bas, et de 33,7h aux Etats-Unis. Dans tous nos pays, on a amélioré la productivité, dans tous nos pays, on a besoin de moins de travail pour produire plus. La question est de savoir si on y va par de la précarité, comme aux Etats-Unis ou au Japon, ou par un mouvement bien négocié. En passant à quatre jours, l'entreprise n'augmente pas ses coûts de production.

Plus de 400 entreprises sont déjà passées à quatre jours et ont prouvé que c'était possible. Chez Mamie Nova, le prix du yaourt n'a pas augmenté d'un centime, mais le passage à 4 jours a permis de créer 120 emplois. Si l'entreprise passe à 4 jours et crée au moins 10% d'emplois nouveaux en CDI, elle a une exonération de 8% des cotisations. Les plus faibles salaires ne perdent rien, les cadres et les commerciaux perdent 2 ou 3%. Encore une fois, la semaine de 4 jours est déjà une réalité dans 400 entreprises. Une étude du ministère du travail estime qu'un mouvement général, avec le financement que nous proposons, pourrait créer 1,6 million emplois. 

paglop : Quel est le vrai bilan des 35 heures ? Combien d'emplois créés pour quel coût ? 

Pierre Larrouturou : En janvier 1998, j'avais publié un livre, "35h, le double piège", dans lequel je soulignais les limites des "35h". En réalité, avec la première loi Aubry, les accords 35h ont permis de créer des emplois en donnant une vraie réduction du temps de travail (RTT) aux salariés, et sans abîmer l'entreprise. Hélas, avec la deuxième loi Aubry, qui a concerné la majorité des salariés, on pouvait signer un accord 35 heures et rester à 38 heures de durée réelle, et les exonérations ont coûté très cher à l'Etat, alors qu'il n'y avait aucune obligation de créer des emplois. Au total, selon l'Insee, la durée réelle du temps de travail n'a baissé que de 4% en moyenne. Le mouvement a créé entre 300 000 et 350 000 emplois. C'est mieux que le bilan de la droite (les 200 000 emplois Borloo sont en moyenne à 15h par semaine), mais ce n'est pas suffisant pour traiter le chômage de masse. 

Aline : Ségolène Royal ne dit pas ce qu'elle veut faire des 35 heures. N'est-ce pas un échec pour vous ? Nicolas Sarkozy, lui, est clair.  

Pierre Larrouturou : Nicolas Sarkozy est clair : il veut nous amener vers le modèle américain au moment même où Alan Greenspan annonce que ce modèle peut amener le monde vers une récession globale. Aux Etats-Unis, il n'y a pas eu de loi sur le temps de travail, mais il y a tellement de précarité que la durée moyenne du travail est inférieure à 34h. A cause de cette précarité, les salaires réels diminuent, et ce n'est que grâce à un très fort endettement que la croissance se maintient. Mais cette fuite en avant a des limites. En 1929, quand la dernière crise du capitalisme a éclaté, la dette totale américaine (privée et publique) représentait 130% du PIB, elle vient de dépasser les 250% du PIB. Voilà pourquoi Greenspan dit qu'on risque d'aller vers une récession mondiale. Visiblement, Sarkozy ne l'a pas compris. 

PrésidentYuFungLAM2007 : Je n'aime pas cette question car la loi même des 35 heures n'empêche pas de travailler plus. Je détourne la question : On travaille plus mais on ne gagne pas beaucoup d'argent. Doit-on baisser les charges pour inciter les salariés à travailler plus et augmenter leur pouvoir d'achat ?  

Pierre Larrouturou : Tant qu'il y aura 4 millions de chômeurs et des millions de précaires, la négociation sur les salaires dans beaucoup d'entreprises se limitera à "si t'es pas content, tu peux aller voir ailleurs". De ce fait, depuis 20 ans, chaque année, ce qui va aux salaires dans le PIB diminue un peu. La part des salaires dans le PIB représentait 79% en 1982, elle ne représente plus que 67% (source Insee). C'est un recul considérable. Cette année, quelque 200 milliards d'euros vont aller aux bénéfices, alors qu'ils iraient aux salariés si l'on avait gardé l'équilibre du marché du travail de 1982. Le seul vrai moyen de relancer les salaires, c'est de lutter radicalement contre le chômage pour permettre à tous les salariés de négocier vraiment le contenu et la valeur de leur emploi. Depuis 20 ans, on a multiplié les baisses de charges sans que l'effet sur l'emploi soit vraiment important. Et il faut bien financer les hôpitaux, les retraites. Supprimer complètement les charges n'est pas possible.

Pour élargir les contraintes, on devrait créer au niveau européen un impôt sur les bénéfices. Jamais les bénéfices n'ont été aussi importants, mais jamais on a autant baissé l'impôt sur les bénéfices. Aux Etats-Unis, le taux moyen d'impôt sur les bénéfices est aujourd'hui de 40%, il n'est plus que de 25% en Europe. 15 points de moins ! Aucun pays ne peut tout seul augmenter son impôt sur les bénéfices de 15 points, mais rien de nous empêche de créer un impôt européen. Si le budget européen était financé par un impôt européen sur les bénéfices, les 18 milliards d'euros que la France met cette année dans le "pot" européen pourraient rester en France et servir à financer la protection sociale ou le logement (voir article avec Michel Rocard sur www.urgencesociale.fr). 

Mme toutlemonde : La semaine de 32 heures que vous prônez, n'est-ce pas une utopie complète dans le contexte actuel ? Même votre candidate Mme Royal se garde bien de dire ce qu'elle pense des 35 heures ! 

Pierre Larrouturou : En 1985, après l'échec des 39h, personne à gauche ne voulait plus parler de la question du temps de travail. Aujourd'hui, le temps de travail est de nouveau un tabou aux yeux de certains responsables socialistes. Avec Michel Rocard et quelques autres, nous pensons au contraire que c'est un débat fondamental. Ce n'est pas la "solution miracle", mais c'est une des vingt propositions que nous avançons pour lutter contre le chômage. Encore une fois, la durée du temps de travail moyenne aux Etats-Unis est inférieure à 34h par semaine. On vit une révolution de la productivité. Cette productivité va-t-elle donner plus de précarité ou plus de qualité de vie ? C'est à nous d'en décider.

Sur Ségolène Royal, hélas, je ne sais pas ce qu'elle pense précisément de cette question. 

Demerck : Comment concrètement voulez-vous que les Irlandais ou les Britanniques augmentent l'impôt sur leurs sociétés ? Ils ne vont pas se tirer une balle dans le pied ! 

Pierre Larrouturou : Les premiers qui, il y a quarante ans, ont imaginé que l'Europe pourrait avoir un jour une monnaie unique, expliquaient que cette monnaie ne serait viable que si l'Europe disposait d'une fiscalité commune et que le budget européen devait peser au moins 7% du PIB. Aujourd'hui, l'Europe n'a toujours pas de fiscalité, et le budget européen ne représente que 1% du PIB. En cas de récession aux Etats-Unis, l'Europe n'a aucun moyen aujourd'hui de limiter les dégâts. Voilà pourquoi il est urgent de lancer une négociation sur l'impôt européen pour donner à l'Europe et à chacun des Etats membres de nouvelles marges de man?uvre. Les esprits évoluent.

Il y a un an, le 18 janvier 2006, le chancelier autrichien affirmait devant le Parlement européen qu'il était "absurde de ne pas taxer les profits spéculatifs". Il y a quelques jours, Edouard Balladur a rappelé qu'au niveau européen, rien n'empêche de créer une taxe Tobin pour taxer la spéculation monétaire. Si même Edouard Balladur et le chancelier Schussel sont d'accord, qu'est-ce qu'on attend pour négocier ? Selon les chiffres de la BRI, 3 000 milliards de dollars tournent chaque jour dans le système financier international. Il est fondamental de "calmer le jeu" sur les marchés financiers, surtout si Greenspan a raison et que nous allons vers une récession. Une taxe Tobin améliorée (ceux qui achètent et revendent des monnaies dans la journée sont davantage taxés que ceux qui les gardent plusieurs semaines) permettrait de calmer le jeu sur les marchés financiers. 

Jean-Damien Terreaux : Vous avez récemment apporté votre soutien à un syndicat agricole, la Coordination rurale, dont l'essentiel du discours repose sur la dénonciation de l'intervention de l'Etat en agriculture. Cela signifie-t-il que pour vous, le monde du travail salarié et les secteurs dits "indépendants" (artisanat, agriculture, etc.) sont des "mondes définitivement à part" ? Dans le deuxième monde "indépendant", les politiques de partage (du travail, des richesses) et de solidarité que vous préconisez ne sont-elles pas valides ? 

Pierre Larrouturou : L'essentiel de mon intervention devant la Coordination rurale a prouvé, au contraire, que les dégâts du libéralisme sont les mêmes pour les salariés et pour les paysans. On peut voir sur notre site l'évolution des salaires par rapport au PIB et, juste à côté, l'évolution des prix agricoles depuis quarante ans. Dans les deux cas, le laisser-faire, le libéralisme amène à appauvrir le plus grand nombre. Dans les deux cas, il faut négocier des règles du jeu. C'est la semaine de 4 jours (entre autres) pour lutter contre le chômage, c'est des quotas (sur le modèle des quotas laitiers) qui permettent de maintenir les prix des productions agricoles. Dans tous les cas, il faut concilier l'existence de règles assez fermes et la liberté individuelle. Quand on parle de la semaine de 4 jours, c'est 4 jours "à la carte". Tout le monde est en moyenne à 32h, mais l'organisation concrète n'est pas la même pour un commercial, pour un chercheur, pour un ouvrier ou pour un pilote d'avion.

De même, en matière agricole, l'existence de quotas n'empêche pas chaque paysan de conduire son troupeau ou ses cultures d'une façon assez libre et de valoriser sa production au-dessus des prix minimum si elle le mérite (du lait produit sans que les vaches mangent de l'ensilage est payé plus cher que du lait avec ensilage). Mais, pour en revenir à la RTT, le besoin de souplesse et la diversité des métiers ne doivent pas nous empêcher de faire une franche réduction du temps de travail. En septembre 1993, dans le "Monde", Antoine Riboud, le patron de BNS Danone, disait : "il faut passer à 4 jours-32 heures sans étape intermédiaire, c'est le meilleur moyen d'obliger toutes les entreprises à créer des emplois". La souplesse ne doit pas empêcher une réduction très forte du temps de travail. La productivité a été multipliée par 7 depuis trente ans (voir la courbe sur www.urgencesociale.fr), on parlait déjà des 35h en 1978 (rapport Girodet remis à Raymond Barre), 30 ans plus tard, il faut dépasser les 35h et avoir le courage d'un vrai débat sur la semaine de 4 jours. 

Encore une fois, ce n'est qu'une de nos vingt propositions. Nous proposons aussi que l'Europe négocie avec la Chine des montants compensatoires. Nous proposons aussi un vrai financement pour la recherche ou les moyens de doubler le plan Borloo. Nous ne sommes pas des monomaniaques des 4 jours, mais cela reste un débat fondamental. 

Demerck : Combien d'heures travaillez-vous par semaine ? 

Pierre Larrouturou : En ce moment, beaucoup, car je suis vraiment inquiet. Il y a un mois, le journal Les Echos a publié coup sur coup quatre tribunes sur le risque d'un "effondrement du capitalisme mondial". Dans la dernière tribune, les Echos expliquaient que si les Etats-Unis tombaient en récession, la situation en Chine allait devenir explosive : il n'y a pas d'allocations chômage, et il y a déjà de nombreuses émeutes sociales. L'essentiel de la croissance chinoise vient de la consommation américaine. Si les Etats-Unis tombent en récession, la Chine suivra très vite et nul ne sait si ce qui s'est passé en Allemagne dans les années 1930 ne se passera pas en Chine dans les 10 ans qui viennent : "Taiwan jouera au XXIe siècle le rôle qu'a eu l'Alsace-Lorraine au XXe siècle", expliquait récemment Thérèse Delpech. Vendredi dernier, les Etats-Unis ont proposé "plusieurs centaines de missiles à Taïwan pour assurer son autodéfense" (AFP). Dimanche, la Chine a annoncé qu'elle augmentait de 20 % son budget militaire. Il faut être aveugle pour ne pas voir monter les périls. J'aimerais que les politiques français comprennent la gravité de la crise. Il me reste 10 jours pour décrocher les 500 signatures et essayer de me faire entendre du plus grand nombre. Mais je rattraperai cet été ma suractivité... 

Grop : Vos propositions, qui sont désormais connues, ont fait l'objet de calculs apparemment fiables et confirment une faisabilité. Comment expliquez-vous qu'elles n'aient jamais été suivies ? Pourquoi ne les faites-vous pas valoir dans l'équipe de Mme Royal ? 

Pierre Larrouturou : Hélas, depuis quatre ans, nous n'avons eu aucun débat de fond au sein du PS. Dans les 24 mois qui ont précédé la rédaction du projet, la commission économie ne s'est pas réunie une seule fois. J'ai été invité par des dizaines de groupes de citoyens à participer à des débats aux quatre coins du pays pour développer les idées de mon dernier livre, mais à Solferino, je n'ai jamais eu 5mn de parole. 

Alxxxx : Il me semble absurde d'être candidat tout en appelant à voter Ségolène Royal. Allez-vous vous retirez avant le premier tour, pour éviter un nouveau 21 avril 2002 ? 

Pierre Larrouturou : Mon slogan est clair : "Ne votez pas pour moi, mais écoutez ce que j'ai à dire." Notre objectif est de profiter de la campagne pour faire connaître nos analyses et proposer aux citoyens qui s'y retrouvent de signer la pétition "Plus loin, plus vite" disponible sur notre site. Si Ségolène Royal est élue le 6 mai, nous irons lui déposer notre pétition le 7 mai et lui demanderons de poser quatre actes forts dès les premières semaines. Le 9 mai, par exemple, pour la Fête de l'Europe, nous demandons à Ségolène Royal d'inviter les chefs d'Etat des 26 autres pays de l'Union européenne à se retrouver dès le mois de juin à Paris pour relancer la négociation sur l'Europe démocratique, sur notre projet de traité social, et sur l'idée d'un impôt européen. De même, sur les questions sociales, sur la démocratie, sur les questions agricoles et les questions Nord-Sud, nous lui demanderons de poser des actes forts dès les premières semaines. Sinon, nous irons aux législatives pour continuer à nous faire entendre. 

En 1997, avec quelques amis, nous avions été candidats aux législatives. Nous avions fait un score supérieur à celui de la LCR. En 1999, nous avions présenté une liste aux européennes et, sans aucun accès aux médias, nous avions dépassé le seuil de 1%. Nous voulons que la gauche gagne la présidentielle. Voilà pourquoi nous disons dès le premier tour qu'il faut voter pour Ségolène Royal. Mais nous voulons pousser la gauche à l'audace. Voilà pourquoi nous lui demandons de poser des actes forts dès les premières semaines. Car l'histoire montre que toutes les réformes qui ne sont pas lancées dans les premières semaines ne le sont pas ensuite. 

sandrine : Qu'en est-il des retraites ? Tout le monde sait que les Français devront travailler plus longtemps, alors à quand une vraie réforme ? 

Pierre Larrouturou : La question des retraites va devenir très concrète en 2008, puisque la réforme Balladur imposée par décret en août 1993 s'appliquera réellement au 1er janvier 2008. Elle amènera à une baisse de l'ordre de 20% du niveau de vie des retraites (-30% pour les cadres selon l'OFCE). La réforme Fillon impose d'aller à 42,5 années de cotisation pour obtenir une retraite "complète". Mais si nous n'arrivons pas à lutter radicalement contre le chômage, demander aux gens de travailler plus longtemps est stupide. En moyenne, aujourd'hui, quelqu'un qui part en retraite est déjà au chômage ou au RMI depuis 3 ans en moyenne. Dire qu'il faudra travailler 2 ans de plus, si nous n'arrivons pas à lutter radicalement contre le chômage, ne fera que déplacer le problème. Les gens partiront en retraite après 5 ans de chômage au lieu de partir après 3 ans de chômage seulement... Je ne suis pas hostile à moyen terme aux 42 années de cotisation, mais à condition d'avoir radicalement fait reculer le chômage, ce qui passe entre autres par la mise en place de la semaine de 4 jours. Il faudra travailler plus longtemps, mais travailler moins.

Chat modéré par chat modéré par Alexandre Piquard et Anne-Gaëlle Rico

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6 mars 2007 2 06 /03 /mars /2007 14:24
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6 mars 2007 2 06 /03 /mars /2007 13:49
Communiqué de Presse - PARIS, LE 5 MARS 2007

Dès ce matin, les Présidents des Régions de l’aéronautique se sont réunis pour coordonner leur action face au plan de restructuration d’Airbus.
Ils ont manifesté leur solidarité avec les salariés.
Ils ont redit leur profonde inquiétude face aux conséquences du plan de restructuration et leur détermination à soutenir une industrie décisive pour l’avenir de leurs régions, de la France et de l’Europe.
Les Présidents de Région ont envisagé ensemble toutes les mesures adaptées, y compris, à l’image des Lander allemands, l’entrée au capital d’EADS de leurs régions respectives.
Ils ont aussi proposé de rencontrer leurs homologues allemands et espagnols afin d’agir de manière concertée.
Les Présidents de Régions ont rappelé leur demande d’audience au Premier Ministre dont ils attendent la fixation de la date dans les meilleurs délais.
Ils ont confirmé leur accord pour participer avec les organisations syndicales au « Groupe de réflexion stratégique » initié par Ségolène ROYAL qui pourrait se réunir avant la fin de semaine, de manière à examiner les solutions alternatives pour AIRBUS – qui permettraient de réduire les conséquences lourdes de Power 8 et en premier lieu sur l’emploi.
Ils ont également appelé à la mise en place d’un plan d’appui à la filière aéronautique. Un contrat interrégional et pluriannuel, associant l’Etat, l’Europe et les Régions concernées serait l’outil adapté pour préserver non seulement l’emploi mais surtout la capacité de recherche et d’innovation, la technicité de pointe des PME régionales et la préservation et le renforcement du réseau des soustraitants afin d’éviter le transfert d’activités vers l’étranger.
Ils ont enfin informé M. BARROSO, Louis GALLOIS et le Président de l’Union des Industries et Métiers de la Métallurgie de leur démarché et ont fait connaître leur intention de les rencontrer.

Télécharger la
Lettre des régions aéronautiques au PM sur EADS
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6 mars 2007 2 06 /03 /mars /2007 10:33
Les Irlandais du Nord réélisent leur Parlement dans l'espoir de sceller la paix en Ulster
LE MONDE | 05.03.07 | 15h56  •  Mis à jour le 05.03.07 | 15h56
BELFAST ENVOYÉ SPÉCIAL

a quarantaine aimable, Billy a une piètre idée des politiciens nord-irlandais, qu'il met dans le même sac, tous partis confondus. "Voilà où ils devraient être !", lance-t-il, en montrant du doigt le bâtiment d'une école maternelle, dans un quartier résidentiel de Belfast. Ce chauffeur de taxi protestant ne votera pas pour l'un des partis unionistes qui prétendent défendre sa communauté lors des élections régionales du 7 mars. Il donnera sa voix à un candidat indépendant dont le fils fut battu à mort en 1997 par des nervis "loyalistes" : "Il a eu le courage, dit-il, de se dresser contre eux."

A la veille d'un scrutin historique, qui pourrait déboucher dès le 26 mars sur un partage du pouvoir entre les ennemis mortels d'hier, le DUP unioniste du vieux pasteur Ian Paisley et le Sinn Féin catholique et républicain de Gerry Adams, Billy partage les sentiments d'une majorité d'Irlandais du Nord des deux camps : lassitude, scepticisme, désenchantement.

A en croire le seul sondage organisé pendant la campagne, pour le Belfast Telegraph, 1 électeur sur 2 prédit que, dans le sillage des élections, la province retrouvera les institutions semi-autonomes - Assemblée et gouvernement - nées des accords de paix de 1998 et suspendues par Londres en 2002. Mais 1 sur 4 seulement juge que le mariage de raison entre le DUP et le Sinn Féin tiendra bon. Aucun grand acteur du processus en cours n'obtient une majorité d'opinions favorables, le moins impopulaire étant le premier ministre de la République d'Irlande, Bertie Ahern.

Ce scepticisme peut se comprendre. En 9 ans, l'Irlande du Nord s'est rendue 10 fois aux urnes, dont 3 fois pour élire des députés régionaux réduits au chômage technique. Les atermoiements de l'Armée républicaine irlandaise (IRA), qui n'a détruit son arsenal qu'en 2005, et les exigences du DUP à l'adresse des républicains ont refroidi les espoirs de l'opinion. Preuve de leur impatience, trois sondés sur quatre souhaitent qu'en cas d'échec post-électoral Londres coupe définitivement les vivres aux élus locaux, dont les salaires et les frais ont coûté à la Couronne depuis 2002 l'équivalent de 150 millions d'euros.

Le ministre britannique pour l'Irlande du Nord, Peter Hain, affiche son optimisme. Il y a "toutes les chances", a-t-il déclaré dimanche 4 mars, pour qu'un gouvernement partagé par catholiques et protestants voie le jour dans les délais imposés. Les partis, a-t-il ajouté, "auront deux semaines" après le scrutin pour "assumer leurs responsabilités" ou pour "fermer boutique". Cet avertissement voilé s'adresse aux unionistes, les républicains étant avides de co-exercer le pouvoir régional.

Les experts de l'université Queen's, à Belfast, sont plus nuancés. Le vote devrait voir le DUP, premier parti en Ulster, et le Sinn Féin consolider, voire renforcer, leur domination sur leur propre camp. "Les 2 grands partis ont pris des risques, et cela a payé", constate l'historien Richard English. Mais après ? Ian Paisley est-il enfin prêt à sa conversion douloureuse ? "Pas sûr. Il raisonne à long terme. Il peut, malgré les menaces de Londres, trouver prétexte à repousser de plusieurs mois l'inéluctable échéance."

Le chef du DUP peut, ajoute le politologue Adrian Guelke, exiger de tester le Sinn Féin, en invoquant le besoin d'ancrer la confiance, ou demander à Londres de retarder le transfert des pouvoirs de police à l'exécutif local. Peut-être, admet le professeur Paul Bew, mais l'accord se fera tout de même assez vite, "car la grande majorité des unionistes le veut". "La guerre est finie", ne cesse de répéter, ces jours-ci, Gerry Adams. Ian Paisley le sait, sans l'admettre publiquement. A bientôt 81 ans, il devra pourtant, consentir, lui aussi, à déposer les armes.


Jean-Pierre Langellier
Article paru dans l'édition du 06.03.07
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6 mars 2007 2 06 /03 /mars /2007 10:21

PQ et FTQ: la réconciliation

Montréal - cyberpresse.ca - dimanche 4 mars 2007

Au moins le temps de la campagne électorale, le Parti québécois et la FTQ mettent de côté leurs différends et annoncent qu'ils sont à nouveau «copain-copain».

Le copinage entre les centrales syndicales et le gouvernement pourrait réapparaître, si le Parti québécois (PQ) est porté au pouvoir le 26 mars.

Au moins le temps de la campagne électorale, en tout cas, le PQ et la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ) mettent de côté leurs différends et annoncent qu'ils sont à nouveau copain-copain.

Le président de la FTQ, Henri Massé, a donné un appui «indéfectible», dimanche, au PQ, et à son chef, André Boisclair, en prévision de l'élection du 26 mars, afin de diminuer les chances de voir les libéraux de Jean Charest obtenir un deuxième mandat.
Les 2 hommes ont scellé leur alliance publiquement, dimanche, et convoqué les médias pour se présenter côte à côte.

M. Boisclair s'était pourtant attiré les foudres de M. Massé, en janvier, quand il avait déclaré que, si son parti était porté au pouvoir il ne serait pas nostalgique de l'époque où dirigeants politiques et leaders syndicaux étaient «copain-copain» et réglaient les dossiers «autour de repas arrosés».
Sa déclaration avait causé un tel émoi qu'elle avait même entraîné une contestation de son leadership, au sein du clan souverainiste.

Et ce n'est pas par dépit ou par défaut que M. Massé dit appuyer le PQ, mais parce que son programme est le meilleur pour améliorer le sort des travailleurs et qu'il est «beaucoup plus proche de nos aspirations», même s'il ne comporte aucune réforme majeure favorable aux travailleurs.

Samedi, 1200 délégués de la FTQ avaient voté à 98 pour cent en faveur d'un appui officiel de la FTQ au PQ. Lors du scrutin de 2003, la centrale n'avait pas pris position.
Le président de la FTQ veut un gouvernement qui intervienne davantage dans l'économie, et croit que le PQ répondra mieux à cet objectif que le PLQ.

Il a dénoncé les «attaques frontales» subies par les syndiqués sous le règne du gouvernement Charest, avec notamment les décrets de conventions collectives des employés de l'État. Un tiers des membres de la FTQ proviennent du secteur public.

M. Boisclair a dit que son parti était celui de la relance économique des régions. Il a rappelé les principaux engagements de son parti : soulager la fiscalité des entreprises dans le secteur manufacturier, abolir la taxe sur le capital, mieux soutenir la formation de la main-d'oeuvre, adopter un plan de soutien aux immobilisations du secteur privé.

Les 2 hommes n'ont pas fait mystère que leur alliance conjoncturelle n'empêchait pas les frictions à l'avenir. «Ca peut arriver des fois une esclandre sur la place publique, ça va arriver encore. Je connais son caractère, puis lui connaît le mien», a dit M. Massé, avant que M. Boisclair réplique :
«Je connais le tien aussi».

Pour ce qui est de la tenue d'un référendum sur la souveraineté, si le PQ est porté au pouvoir, «on va vivre avec», a dit M. Massé.

Dans le camp libéral, on n'a pas tardé à réagir. «Cette volte-face démontre bien la faiblesse du leadership d'André Boisclair qui est toujours incapable d'imposer ses vues à un parti qui n'offre aucune réponse aux véritables priorités des Québécois», a dit l'organisatrice en chef de la campagne du Parti libéral, la ministre Line Beauchamp, en jugeant que M. Boisclair «s'écrase devant les syndicats».

Laurel et Hardy
Le chef péquiste s'est par ailleurs moqué des positions de ses adversaires sur la question constitutionnelle.
Selon lui, le chef libéral, Jean Charest, a renoncé à toute revendication, tandis que le chef de l'Action démocratique, Mario Dumont, n'est qu'un «marchand d'illusions».
«J'ai un peu l'impression qu'on est en train de jouer dans le film Laurel et Hardy du fédéralisme, un qui vend des illusions, l'autre qui ne veut plus bouger», a-t-il ironisé.

Au cours des derniers jours, M. Charest a demandé à M. Dumont, qui se proclame «autonomiste», de dire s'il était fédéraliste ou souverainiste.

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