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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Gauche Républicaine & Socialiste

17 mars 2014 1 17 /03 /mars /2014 14:22

Trop c'est trop ! Suite aux accusations d'une extrême gravité portées par O. Régis, qui n'a plus que le mensonge comme argument contre la défaite qui s'annonce, Dominique Lesparre, Maire (PCF) et leader du rassemblement de la gauche à Bezons, porte plainte pour diffamation. Retrouvez ici son communiqué qui sera distribué à tous les Bezonnais.

Bezons_Regis_Trop_c_est_trop.jpg

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28 février 2014 5 28 /02 /février /2014 16:04

Je suis intervenu hier soir lors du débat public organisé par le groupe des conseillers régionaux socialistes d'Île-de-France autour de Jean-Paul Huchon, président de la Région et intitulé "Imaginons notre Île-de-France". Il s'insère dans une tournée de tous les départements de la Région afin d'échanger en direct avec les Franciliennes et les Franciliens à un an des prochaines élections régionales, qui s'annoncent difficiles car l'abstention risque d'être très forte.

BhgPyQnIQAAcRcO.jpgMa préoccupation portait sur le fait de savoir pour quelle région nous serions appelés à voter en mars 2015...

En effet, le 1er janvier 2016 sera créée la Métropole du Grand Paris qui va rassembler toutes les communes des trois départements de premières couronnes et la ville de Paris, en supprimant dans le même temps les communautés d'agglomération (parfois très puissantes, comme Plaine Commune, Grand Paris Seine Ouest ou Est Ensemble) qui existent sur ce territoire, mais sans toucher aux départements. Ce nouvel Etablissement public de coopération intercommunale disposera de pouvoirs extrêmement importants comme l'aménagement du territoire, l'habitat, ou encore la transition énergétique. Mais il risque par ailleurs d'être happé durant plusieurs mois voire plusieurs années par l'organisation de transferts de compétences et surtout de plusieurs milliers d'agents des futures ex-communautés d'agglomération.

Dans cette situation particulière, et la loi de modernisation de l'action publique et d'affirmation des métropoles ayant été votée dans les conditions que l'on connaît, il convient selon moi que la Région travaille sur la garantie que les villes, habitants et territoires du reste de l'Île-de-France ne se retrouve dans une situation de décrochage et de relégation. Il convient donc d'empêcher que se créent une fracture au sein de la Région entre les départements de première couronne et ceux de deuxième couronne (Val-d'Oise, Essonne, Yvelines ou Seine-et-Marne). Il faut également éviter une cassure au sein même de ces départements entre les communes proches de cette nouvelle et proche métropole parisienne, qui pourraient la regarder avec envie (et parfois crainte) sans pouvoir profiter, et plus loin encore les communes et territoires périurbains et ruraux où risquent de s'aggraver un sentiment d'abandon (insuffisance des services publics, des transports, etc.), terreau du vote FN.

J'avoue pour ma part n'avoir jamais bien compris comment on avait pu passer d'une réflexion rassemblant dans un même mouvement Région Île-de-France et Métropole - en effet, le coeur de l'agglomération ne saurait selon moi être coupé de ses territoires de banlieue, péri-urbains, agricoles et naturels - à une logique qui pourrait être préjudiciable à la Région elle-même au profit d'une nouvelle structure.

Il faut cependant désormais faire avec la loi telle qu'elle est ; la Région et la majorité politique - au premier rang, le PS - qui l'anime ont l'impérieuse obligation d'inventer les solutions qui permettront entre l'élection de mars 2015 et la création effective de la Métropole en janvier 2016 d'assurer la cohésion entre Franciliens et territoires d'Île-de-France sur tous les points de vue : habitat, transports, environnement, développement économique, sans oublier la solidarité financière...

Jean-Paul Huchon semble conscient de cet enjeu et a réaffirmé que de la force de la Région dépendait effectivement l'assurance qu'il n'y aurait pas de fracture centre-périphérie en Île-de-France.

Frédéric FARAVEL

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28 février 2014 5 28 /02 /février /2014 08:57

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Marie Mendras
Politologue, chercheur au CNRS et au CERI
Thomas Gomart
Directeur du centre Russie/nouveaux états indépendants de l'Institut français des relations internationales
en savoir plus >
Marc Crépin
Correspondant de Radio France à Moscou
en savoir plus >

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27 février 2014 4 27 /02 /février /2014 14:19

maxnewsworldthree441679.jpgDepuis mardi 25 février, l'UMP a décidé de provoquer une vaine polémique parlementaire sur le dos du Ministre de l'Intérieur, Manuel Valls. Chacun a pu comprendre en me lisant que le représentant de l'aile droite du PS n'était pas exactement la personnalité politique que j'appréciais le plus, c'est peu dire. Trop de divergences (économie, immigration, intégration, etc.) me séparent des positions qui sont les siennes et qui n'ont souvent plus grand chose à voir avec la tradition socialiste démocratique française.

Il faut cependant avoir l'honnêteté de dénoncerles faux procès faits à un homme politique, sinon toute critique que l'on pourrait lui faire ensuite perdrait toute crédibilité.

Ainsi l'UMP a accusé le ministre de l'intérieur d'avoir perdu ses nerfs en séance, tirant prétexte de l'incident qu'elle a elle-même provoqué pour justifier le boycott des Questions au gouvernement du lendemain. Selon l'opposition conservatrice, le Ministre de l'Intérieur vise depuis des mois à remplacer Jean-Marc Ayrault comme Premier Ministre (c'est possible) et sous le coup d'arbitrages récents et de quelques déboires médiatiques, Matignon s'éloignant pour lui il aurait été pris d'une fébrilité indigne d'un ministre de la République. Fébrilité qui serait étendue à l'ensemble du gouvernement et qui justifierait la démission du ministre.

Que reproche-t-on exactement à Manuel Valls ? D'avoir répondu à un député UMP qui mettait en cause la supposée connivence ou indulgence du gouvernement vis-à-vis des casseurs d'ultra-gauche à Nantes en marge de la manifestation du 23 février contre le projet d'Aéroport international à Notre-Dame-des-Landes. Alors que la plus extrême rigueur aurait été appliquée contre les manifestations anti-mariage pour tous, où se retrouvaient de manière carnavalesque conservateurs, réactionnaires et quelques groupuscules fascistes.

C'était une manière d'accuser Manuel Valls de complicité avec l'extrême gauche et l'ultra gauche. C'est une manière de sous entendre que le Parti Socialiste compte beaucoup d'anciens militants d'extrême gauche et que donc la porosité entre le parti de gouvernement et la gauche radicale ou ultra serait source de partialité. C'était également en résonnance avec le discours de nombreux dirigeants de l'UMP comparant EELV au FN.

Outre le fait que ramener sur un même plan extrême gauche et extrême droite ne tient pas une minute du point de vue de l'histoire politique du pays, il y a là une absurdité complète. Aucun responsable politique socialiste (à part peut-être Jospin et on se demande encore pourquoi il s'était enferré dans le déni) étant passé par des mouvements d'extrême gauche (LCR, OCI, GP, etc.) n'en fait mystère aujourd'hui et ils le peuvent car personne ne saurait dénoncer chez ses mouvements les mêmes dérives que celles reprochées au FN et à toute la nébuleuse d'extrême droite. D'autre part, il serait risible aujourd'hui de voir une connivence entre les membres socialistes du gouvernement et de la direction du PS, quand on constate la politique qu'ils soutiennent et qu'ils mettent en oeuvre.

Tel n'est pas le cas à droite. Le passé réactionnaire ou crypto-fasciste de certains parlementaires est en général vécu comme une maladie honteuse et mal assumé. Mais il reprend une certaine actualité lorsque l'on constate aujourd'hui la coagulation réactionnaire autour de la "Manif pour Tous". On constate également chaque jour la porosité idéologique entre l'ex droite républicaine et les nationaux-populistes, sur l'immigration, l'identité nationale, les questions de société (égalité femmes-hommes, mariage et adoption homosexuels, PMA, études de genre, éducation), l'UMP concédant ouvertement que le seul dossier qui l'empêche de s'allier au FN de Marine Le Pen est la volonté de ce dernier de quitter l'euro. Aveu terrible...

Le Ministre de l'Intérieur était donc parfaitement fondé face à la dénonciation d'une collusion imaginaire à renvoyer le parti conservateur à la collusion intellectuelle, idéologique, personnelle, historique et actuelle entre l'UMP et l'extrême droite. Il n'a pas eu de mal à démontrer que l'indulgence n'avait pas été de mise face aux casseurs (et les reportages sur les victimes des "violences policières" ce jour-là l'ont largement rappelé). Et il a pu rappeler l'origine d'extrême droite de Claude Goasguen, l'un des plus virulents parlementaires de droite. Il est pathétique que ce dernier nie aujourd'hui ce qu'il reconnaissait à demi mot hier et que les médias ont depuis quelques jours à nouveau établi.

A ce titre, non seulement Manuel Valls n'a pas commis de faute dans l'hémicycle, mais il a également fait oeuvre de salubrité politique. C'est bien la droite qui en la matière fait preuve de fébrilité et de nervosité.

Frédéric FARAVEL

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26 février 2014 3 26 /02 /février /2014 11:00

cropped-bezons-banniere-web-01-022.pngOn savait que Monsieur Olivier Régis, UMP réactionnaire depuis peu déguisé en UDI réactionnaire, voulait empêcher l'aménagement d'un véritable centre ville pour les Bezonnais ! Il a menti sur le coût de la mairie en construction ou sur le parc Bettencourt. Il a également démontré son incompétence en terme de gestion locale en ne comprenant pas comment fonctionnait une ZAC où les financements des aménageurs permettent de réaliser des espaces et des batiments publics aux services des habitants. Incompétence complétée par sa volonté de louer à la place pour faire office d'Hôtel de Ville des bureaux dans des immeubles à vocation économique en construction devant la gare de tramway, pensant utiliser un argent qui n'existerait pas puisqu'il dépend entièrement de la réalisation de la ZAC du centre ville. Une manière de proposer une méthode efficace pour ruiner Bezons (dépenser un argent que l'on n'a pas et handicaper le développement économique de la ville). A ce niveau de confusionnisme, on peut se dire que c'est de l'art.

Mais que ce représentant de la droite dure (qui milite pour que les chômeurs travaillent gratuitement dans les entreprises) exploite honteusement contre le projet d'Hôtel de Ville une situation humainement difficile est ignoble.

Que se passe-t-il réellement ?

Un très vieux pavillon est situé dans le périmètre d'aménagement du centre ville. Une enquête publique a mis au jour les conditions de vie des occupants. En accord avec l'avis du commissaire enquêteur et du Préfet du Val-d'Oise, le conseil municipal du 11 décembre 2013 - auquel n'ont pas daigné participer O. Régis et ses amis - a pris en compte la situation de la famille qui y réside.

Ainsi, contrairement à ce que dit O. Régis, il n'y a pas d'avis d'expulsion.

Reprenant l'avis du commissaire enquêteur : Pour Monsieur K. domicilié 12 bd Gabriel-Péri: "compte tenu de l'état de santé de Monsieur, il est décidé d'un moratoire sur cette acquisition au moins jusqu'en 2017 [en clair, cet achat est suspendu] si aucune solution d'accompagnement plus précoce n'était retenue pour Monsieur ou Madame ou leurs ayants droits".

La prétendue générosité d'O Régis a ses limites Dans les messages qu'il envoie à ses partisans, ce candidat de droite va même jusqu'à déclarer : "Défendons la famille jusqu'au 23 mars [date du 1er tour des élections] cette action nous assurera la victoire".

O. Régis est décidément prêt à tout pour grapiller quelques voix. Il tente une exploitation politicienne d'une situation humaine douloureuse, mais il paraît évident que vu l'état du pavillon c'est la solution du relogement dans des conditions décentes qui sera la solution et pas de confire la ville dans certains habitats dégradés.

Frédéric FARAVEL

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24 février 2014 1 24 /02 /février /2014 10:19

à croire que Bernard Guetta et Thomas Legrand, avec lesquels je suis en général assez critique (surtout le second, tant sur le fond que la forme), s'étaient donnés le mot ce matin du lundi 24 février 2014. Pour une fois, ces deux éditorialistes ont produit des analyses à la fois pédagogiques et politiquement sérieuses. Je ne résiste donc pas à les reproduire ici. La première porte sur ce que les commentaires et ultimatums du week-end - après les violences perpétrées par les black blocks en marge de la manifestation nantaise contre le projet d'aéroport international à Notre-Dame-des-Landes - disent du niveau d'ambigüités respectives du tandem exécutif et des écologistes un bémol cependant le titre n'est pas du tout au niveau). La seconde nous permet de prendre du recul pour analyser sans caricature le renversement soudain du pouvoir mafieux de Ianoukovitch en Ukraine... tout reste à faire et Timochenko n'est pas Jeanne d'Arc.

Frédéric FARAVEL

C'est çui Qui Dit Qui Est !

france inter - Thomas Legrand - 24 février 2014

Après les violences à l’issue de la manifestation à Nantes contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes Jean-Marc Ayrault a demandé a ses ministres écologistes de «sortir de l’ambiguïté».

© MaxPPP - 2014

Oui, et au delà des violences, évidement condamnées par les écologistes Jean-Marc Ayrault songeait aussi aux déclarations de Cécile Duflot qui, tout en étant membre du gouvernement, se disait – avant la manifestation de tout cœur avec les marcheurs qui s’opposaient à un projet soutenu par le même gouvernement auquel elle appartient. Situation, il est vrai, pour le moins incongrue ! Mais si l’on y regarde de plus près, en matière d’ambigüité c’est "çui qui dit qui y est" comme on dit dans les cours de récré !

Les verts sont au gouvernement en vertu d’un accord politique signé entre le PS et EELV. Et dans cet accord, il n’est pas fait mention de Notre Dame des Landes. Martine Aubry et Cécile Duflot avaient convenu que ce désaccord ne les empêchait pas de gouverner ensemble… Cette clause imprudente était porteuse de difficultés futures… nous y sommes. En réalité, les militants écologistes sont à fond dans la contestation de Notre Dame des Landes alors que les responsables du parti (et singulièrement les ministres écologistes) y attachent moins d’importance. Tout simplement parce qu’ils ont acquis la certitude que l’aéroport ne verra jamais le jour. Trop d’oppositions, même au sein du gouvernement, même parmi les socialistes, existent pour que le projet soit viable. Seulement il est impossible de l’affirmer pour l’instant alors que les élus locaux PS, à la veille d’une série d’élections se sont fortement mobilisés en faveur du projet. L’ambigüité sur la question est donc du coté des socialistes.

AubryDuflotAu delà de NDDL, les sujets de discorde entre le PS et EELV se multiplient…

Oui et notamment sur la question de la transition énergétique ! Une loi sur ce sujet est en préparation. Et l’enjeu de cette loi est beaucoup plus déterminant pour la cohésion de la majorité que Notre-Dame-des-Landes. Philippe Martin, le ministre (socialiste) chargé de l’écologie, doit faire face à de très fortes pressions internes au gouvernement. Parce que les socialistes ne sont pas au clair idéologiquement sur ces questions. Et si Martine Aubry avait, à la tête du Parti Socialiste, fait largement évoluer la ligne, François Hollande, lui n’a jamais fait montre de convictions très affirmées sur le sujet.

L’accord Verts-PS était plus perçu par le Président comme une synthèse politique et non comme l’aboutissement d’un travail idéologique et conceptuel. Du coup, sur le nucléaire, sur les gaz de schiste, sur le diesel en ville on sait clairement ce que pensent les écologistes mais personne ne peut dire avec certitude quelle est la position des socialistes.

Le paradoxe pour les écologistes c’est qu’ils ont la conviction, que parmi les cadors socialistes c’est encore Jean-Marc Ayrault qui est le plus écolo-compatible. La nature de la loi de transition énergétique, et surtout le montant des sommes allouées à la recherche et au développement des énergies renouvelables vont déterminer la viabilité de l’accord vert/PS. Entre aujourd’hui et juin (date à laquelle la loi doit être présentée) il y a les élections municipales et européennes. Le poids électoral des écolos sera, bien sur, pris en compte par François Hollande. Mais l’on attend surtout de comprendre le fond de sa pensée sur ces questions.

L’ambigüité que Jean-Marc Ayrault reproche aux écologistes…est en réalité celle le Président de la République !

La mi-temps ukrainienne

france inter - Bernard Guetta - 24 février 2014

Il y a, pour l’heure, deux vainqueurs et une perdante, les Ukrainiens et l’Union européenne d’un côté, la Fédération de Russie de l’autre. Cette majorité d’Ukrainiens qui veut s’arrimer à l’Union pour sortir leur pays de l’arbitraire et de la corruption a gagné, spectaculairement gagné, puisque Viktor Ianoukovitch, le président déchu, est en fuite, que les velléités sécessionnistes des dirigeants des régions pro-russes n’ont pas duré, samedi, plus d’une poignée d’heures et que de nouvelles élections se préparent.

PHOdccaa880-9c9e-11e3-9289-343b968b1141-805x453.jpgL’Union européenne a, quant à elle, marqué des points inespérés puisque c’est au nom de ses valeurs et sous son drapeau que les Ukrainiens se sont mobilisés et ont, de fait, renversé ce président qui avait refusé, sous pression russe, l’accord d’association avec les 28. Non seulement cette Union en plein désarroi et si désaimée à l’intérieur a redécouvert là la force d’attraction qu’elle conserve à l’extérieur mais ce sont trois de ses ministres des Affaires étrangères, allemand, français et polonais, qui ont réussi à faire céder Viktor Ianoukovitch en allant ensemble à Kiev arrêter un bain de sang.

L’Union sort grandie de cette crise alors que la Russie et son président y ont tout perdu puisque Vladimir Poutine a échoué à dicter ses choix à l’Ukraine dont l’équipe de transition affirme sa volonté de reprendre les négociation sur l’accord d’association. La Russie a perdu la partie dans un pays où ses partisans sont nombreux et qui est la pièce maîtresse de son aire d’influence mais, aussi nette qu’elle soit, ce n’est que la photographie de l’instant, la mi-temps d’un match qui est loin d’être achevé.

Pour ce qui est des Ukrainiens, d’abord, ils vont devoir faire face, maintenant, à la difficulté de toute révolution qui est de conserver son unité une fois la victoire acquise. C’est un redoutable défi parce que les partis existants sont faibles, que l’extrême-droite nationaliste a pris un poids politique sur les barricades de Kiev et qu’il y a un trop plein de figures de l’opposition qui auront du mal à faire front. La nouvelle scène politique ukrainienne ne sera pas facile à organiser mais là n’est pas le plus problématique.

Ethnolingusitic_map_of_ukraine.pngLe grand problème viendra, demain, de l’Union européenne qui n’a pas les moyens financiers de remettre sur pied l’économie ukrainienne et ne veut pas ouvrir ses portes à ce pays car elle a bien trop de difficultés intérieures pour pouvoir envisager de s’ouvrir à un Etat plus grand que la France. Epaulée par le FMI et la Banque mondiale, l’Union fera tous les efforts qu’elle pourra mais son aide sera forcément conditionnée à des exigences de réformes qui seront socialement douloureuses. Sa popularité risque vite de s’en ressentir.

Pour l’Union, la tâche sera vertigineuse alors que la Russie n’a elle qu’à attendre que cette révolution s’essouffle comme toute révolution pour rappeler que l’Ukraine dépend des tarifs gaziers préférentiels qu’elle lui consent et réactiver ses réseaux dans l’Ukraine orientale, ce à quoi elle s’est discrètement employée dès hier. C’est dès maintenant, avant qu’elle n’ait digéré son échec, qu’il faut proposer à la Russie des conversations sur la stabilité et la coopération en Europe, c’est-à-dire en Ukraine.

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21 février 2014 5 21 /02 /février /2014 11:44

La majorité des commentateurs s'accorde à saluer l'esprit de consensus qui a présidé à la décision du Président de la République de panthéoniser quatre personnalités éminentes et incontestables de la Résistance ou de l'opposition politique à Vichy et à la collaboration.

  • Jean Zay, ministre radical-socialiste de l'éducation dans le gouvernement de Front Populaire dirigé par Léon Blum, assassiné par la Milice en 1944 ;
  • Pierre Brossolette, dirigeant de la Résistance de la première heure et militant socialiste, qui préféra se suicider plutôt que de parler après son arrestation ;
  • Germaine Tillion, ethnologue et dirigeante et fondatrice du réseau du musée de l'Homme, déportée à Ravensbrück ;
  • Geneviève Anthonioz-De Gaulle, membre du réseau du musée de l'Homme, également déportée à Ravensbrück, et fondatrice d'ATD-Quart-Monde.

1890477_10152260045370350_563735827_o.pngCes personnalités sont incontestables ; on peut d'ailleurs s'étonner que les deux hommes ne soient pas rentrés plus tôt dans le Temple républicain de la colline Sainte-Geneviève, les deux résistantes étant décédées plus récemment.

Il faut d'emblée écarter deux fausses critiques :

  • il aurait fallu ne panthéoniser que des femmes pour rattraper le retard... malheureusement, ce retard ne sera jamais rattrapé, et il n'est pas imaginable qu'on ne célèbre plus la mémoire d'aucun homme sous ce seul prétexte ;
  • il serait de mauvais goût de panthéoniser Pierre Brossolette qui s'était fortement affronté en interne avec Jean Moulin qui repose là depuis 1964. On voit tout de suite le ridicule de cette dernière assertion au regard de la hauteur de la cause.

Non, en fait François Hollande a pris peu de risques et a pratiqué dans cette panthéonisation comme il dirigeait autrefois le PS à coup de synthèse molle. C'est uniquement l'unité nationale refondée issue de la Résistance qui est ici célébrée sans message politique supplémentaire, alors qu'il eut été possible de donner une portée plus haute du moment qu'avait été fait le choix d'une panthéonisation plurielle.

Que dire de l'annonce qui doit être faite au Mont-Valérien lors de la célébration du groupe Manouchian ? Transformer la commémoration du 70 anniversaire de l'exécution des membres de cette cellule FTP-MOI en annonce des nouveaux entrants au Panthéon, souligne à quel point on oublie ou minorise la mémoire de Missak Manouchian et de son épouse Mélinée.

Quel beau message eût été pourtant leur panthéonisation, permettant de célébrer tout à la fois un couple résistant et leur amis militants martyrs tout en rappelant ce que la France doit à l'immigration. Et cela sans même poser la question de savoir s'il fallait célébrer un résistant communiste ou pas.

Je suis également troublé que Grands Hommes en Grands Hommes on oublie Léon Blum, dont l'apport à l'histoire politique et sociale de notre pays et majeur et qui, seul et abandonné de tous, réussit en captivité à plaider pour la légitimité du Général De Gaulle auprès de Roosevelt, à ridiculiser le régime de Vichy au cours du Procès de Riom qui lui fut intenté, fut déporté à Buchenwald pour revenir participer à la reconstruction du pays.

Des personnalités féminines qui méritaient d'entrer au Panthéon, notre histoire politique, sociale et littéraire n'en manque pas non plus : Olympe de Gouges et l'irruption de la Femme dans la Révolution, Flora Tristan qui lia question sociale et féminisme dès la première moitié du XIXème siècle ou encore George Sand, incarnation de la liberté individuelle et de la création littéraire, ou encore Simone de Beauvoir. Voilà autant de personnalités écartées.

Frédéric Faravel

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21 février 2014 5 21 /02 /février /2014 10:25

033_ria14-2382656_4993.jpgJ'avoue éprouver un certain malaise depuis hier soir alors que la Place de l'indépendance à Kijev est le théâtre d'affrontements de plus en plus violents depuis mercredi, jour où étaient décomptés 25 morts parmi les manifestants, chiffre largement dépassé le lendemain puisque c'est près de 100 victimes qui ont été dénombrées.

L'UMP a choisi son camp par la voix d'Hervé Mariton – passé les protestations de pure forme – qui propose de reconnaître la suzeraineté russe sur l'Ukraine.

Beaucoup de citoyens réagissent en exprimant leur solidarité avec le peuple ukrainien victime de l'acharnement de «ses» dirigeants à vouloir conserver le pouvoir à tout prix, y compris celui du sang du peuple. Mais de nombreuses voix s'élèvent désormais pour relativiser... Dire que décidément tout est plus compliqué que ce que l'on croit et que ce que les médias voudraient bien nous dire. Ma première réaction est de dire qu'on le savait effectivement déjà.

L'Ukraine est un pays divisé, profondément divisé, qui souffre des tiraillements cumulés qui existent dans les Républiques de l'ex-Union Soviétique et des poussées populistes constatées dans les États d'Europe centrale.

BHL_Maidan.jpgLes premières réactions gênantes me sont apparues quand les railleries ont commencé sur le numéro désormais habituel de «sauveur de l'Humanité» que s'est attribué Bernard-Henri Lévy. L'intervention excessive de ce jouisseur mondain, plus intéressé par le retentissement du son de ses mots dans les médias que par toute autre chose, est effectivement risible et ridicule.

Faire assaut de faux bons sentiments pour exiger à 3 jours de la fin de JO déjà entachés originellement et exposer ainsi sa parole à l'échec incantatoire ne démontre qu'une chose : appeler des athlètes à quitter une compétition qui est leur seule préoccupation pour ne même pas obtenir une réaction de leur part est la preuve qu'on ne veut faire que bruit. Les premières victimes en sont les manifestants de Maïdan et les Ukrainiens, car la seule intervention de BHL sert ensuite à jeter le discrédit sur la cause qu'il entend défendre ou plutôt qu'il utilise à des fins de promotion personnelle.

La critique au vitriol de BHL étant devenu le gage, le synonyme d'une certaine indépendance d'esprit, on glisse rapidement chez certains dans une jésuistique dangereuse : «puisqu'à bon droit, je dénonce le cirque et l'imposture BHL, je suis dans le vrai en dénonçant la réalité populaire et démocratique de l'insurrection ukrainienne». Un mode de raisonnement déjà couramment utilisé par Éric Zemmour et consorts pour s'ériger en rempart et résistant au «politiquement correct», ce qui finalement renvoient ce type d'argumentation et de personnages au même ridicule que BHL.

Le prétexte Svoboda

2014-02-20ukraine3.jpgPlus grave est la publication hier soir sur le site de L'Humanité (qu'on a connu mieux inspirée ces derniers temps) d'un article intitulé «Ukraine: le parti Svoboda est fasciste». Information déjà connue, ce parti s'illustrant depuis plusieurs années dans la Rada, le parlement ukrainien, et sa présence étant réelle sur Maïdan depuis le début des manifestations.

Mais quoi ! Svoboda n'est pas l'insurrection ou alors cela voudrait dire que tous les manifestants depuis 3 mois et la majorité de la population ukrainienne seraient fascistes ?!?? Allons reposons les choses... Quand on a un gouvernement corrompu, affairiste et violent, ça permet toujours à des mouvements fascistes de surfer, mais il n'y a pas de fatalité à considérer qu'entre les pro-Poutine mafieux et les fascistes il n'y aurait rien. L'Humanité est malhonnête sur ce coup-là. Cet article analyse la situation avec des lunettes datées. Comme quand Mitterrand pensait qu'il ne fallait pas vexer les Serbes. J'y vois malheureusement la trace d'un héritage soviétique toujours mal digéré.

Mais ce sont les commentaires qui accompagnent cet article sur les réseaux sociaux qui m'inquiètent le plus. Une sorte de réplique «anti-système», pendant de la défiance populiste et xénophobes manipulatrice qui s'est déchaînée voici quelques semaines autour de «l'affaire Dieudonné» : tous les médias français et occidentaux seraient forcément orientés «car on nous ment vous savez» (et donc seule L'Humanité avec ses envoyés spéciaux - elle en a ? - aurait fait un vrai travail d'investigation). «Et les manifestants de Maïdan on nous a caché que c'était des complices des fascistes et qu'ils étaient accompagnés par des prêtres présents sur la Place». Et puis «vous savez Svoboda fait deux millions de voix c'est tout de même inquiétant» (j'y trouve là les mêmes arguments des chroniqueurs de droite qui s'offusquent de la percée d'Aube Dorée en Grèce – de 0 à 7 et bientôt à 10% - quand le véritable phénomène politique est que c'est Syriza, la gauche radicale, démocratique et européenne qui reçoit aujourd'hui la confiance issue de la colère populaire grecque avec près de 35% des intentions de vote).

Le FN fait bien plus que les deux millions de voix de Svoboda... Or les corps électoraux français et ukrainiens sont de poids comparables... Aujourd'hui dans ceux qui s'opposent aux pourris il y a Svoboda... Tous ceux qui critiquent Hollande en France seraient-ils coupables de collusion avec le FN ? Coupables de lui servir la soupe ? On m'objectera que la France n'est pas en situation insurrectionnelle et que la comparaison touche ses limites. J'en conviens mais arrêtons de réduire la signification de cette nouvelle Révolution ukrainienne

Or plus on attend plus on cède à l'idée de "attention c'est compliqué vous savez", plus on donne de victoires d'un côté à Poutine et à ses valets et l'autre aux fascistes...

1012986.jpgÊtre sûr Maïdan depuis 3 mois, devoir se défendre de forces de l'ordre ouvertement violentes, puis riposter contre un pouvoir qui a perdu toute légitimité en faisant tirer contre son peuple, ça n'est pas être fasciste.

Et que devrions-nous faire si les démocrates dans la rue sont de fait alliés des fascistes ? parce que c'est le cas. Car il est évident qu'en soufflant le chaud et le froid, qu'en maniant des fausses concessions aussitôt récusées et la répression la «Famille» Ianoukovitch a joué l'escalade et déclenché l'affrontement depuis le début de la semaine. Dans ces situations, tout groupe se radicalise pour répondre et se défendre, et la peur qui fait fuir une partie des manifestants renforcent mécaniquement le poids de la présence des réactionnaires ; qui ne sont d'ailleurs pas seuls dans les affrontements puisque des «éléments d'extrême gauche» sont également signalés dans le déclenchement des heurts. Est-ce suffisant pour condamner le mouvement ?

Légitimité institutionnelle ? Et si on faisait un peu de politique ?

Peu importe désormais que les fascistes soient en partie responsables de l'intensité des affrontements depuis hier soir, un gouvernement corrompu et autoritariste, aux ordres de l'étranger, tue son peuple... et a perdu toute légitimité.

Ianoukovitch a été élu démocratiquement me direz-vous et son mandat ne s'achève que dans un an. Voilà une lecture du respect absolu des institutions que je ne m'attendais pas à trouver à gauche, surtout quand les institutions ont été retaillées pour consolider un pouvoir autoritaire et corrompu. En 2010, Ianoukovitch a reçu 49% des suffrages contre 47 à Timochenko. Il a gagné – après avoir été mis à la porte pour les mêmes faits qu'on lui reproche encore aujourd'hui – dans un contexte de déconfiture de l'actuelle opposition, totalement déconsidérée pour n'avoir pas su assurer la stabilité du pays. C'est ce qui explique également la montée de Svoboda. Je n'ai donc aucune illusion sur les leaders de l'opposition, mais les manifestants ne sont pas naïfs et sont depuis longtemps organisés malgré eux.

180443203.jpgDepuis trois mois, ce sont des élections anticipées qui sont réclamées sur Maïdan, on a connu des revendications plus réactionnaires. Depuis trois mois, les manifestants proviennent de toutes les régions du pays, y compris russophones où le Parti des Régions de Ianoukouvitch était censé régner en maître. Plus aucune manifestation pro-présidentielle n'est d'ailleurs organisée depuis un mois et demi, où les manifestants eux-mêmes témoignaient avoir été payés pour venir soutenir Ianoukovitch. Aucune mobilisation spontanée populaire ne va d'ailleurs dans ce sens, ce qui pourrait éventuellement éviter à la société ukrainienne de sombrer dans la guerre civile. Le Parti des Régions lui-même est en train d'exploser, des députés se désolidarisant du président – le Maire de Kijev lui-même – ou certains parmi les plus proches et bénéficiaires de ses largesses fuyant le pays. Hier soir la Rada a voté à la majorité pour l'abrogation des mesures d'exception qui fondaient la «légalité» de la répression. On a connu légitimité populaire mieux assise et dans n'importe quel pays un peu démocratique traversant une crise, des élections anticipées auraient été engagées depuis longtemps.

Et c'est là où l'article de L'Humanité est malhonnête parce qu'en pointant aujourd'hui Svoboda alors qu'ils sont là depuis le début ils essaient de discréditer tout un mouvement au moment le plus dramatique et vital, de trouver une légitimité à Ianoukovitch et à son action immonde (par nostalgie de la puissance russe avant 1991)...

Impuissance ou "pilatisation" européenne

Fabius et consorts vont faire ce qu'ils peuvent mais Ianoukovitch et Poutine vont gagner du temps, multiplier les provocations pour finir le sale boulot.

Comment expliquer que les Berkouts étaient en déroute jeudi matin, après une contre-offensive des manifestants où étaient bien sûr présent les fascistes de Svoboda, tout d'un coup des unités ultra-calmes sorties de nul part et armées de kalachnikov se mettent en place et alignent la foule avant de tirer. Qui a décidé de l'assaut de jeudi matin ? Qui a organisé cette mise en scène si ce n'est ceux qui des deux côtés ont intérêts à la déflagration, soit Ianoukovitch et la "Famille" et les fascistes ?

Fabius_BFMTV.jpgCette stratégie se poursuit sous nos yeux, la Présidence ukrainienne ayant annoncé avoir trouvé un accord avec l'opposition, que les ministres français, allemands et polonais des Affaires étrangères refusent à cette heure de confirmer tant la manipulation est la règle de ce pouvoir. Enfin, Laurent Fabius le fait depuis la Chine car l'exécutif français n'a rien trouvé de mieux que de ne pas surseoir à ce voyage chinois et de laisser les Allemands et les Polonais seuls à Kijev... Et que faisait hier notre Président de la République – quand cette crise européenne devrait occuper tout son temps, lui qui s'est attelé à représidentialiser son image (tel son prédécesseur), il recevait Philippe Starck, qui je n'en doute pas doit avoir un avis éclairer sur la relance économique et l'avenir du continent.

L'avenir du Continent, c'est bien cela qui est en jeu. Face à une Russie autocratique qui a choisi comme espace de développement géostratégique l'Eurasie, avec une mythologie et des représentations qui emprunte tout à la fois à Ivan le Terrible, aux Romanov et à Staline, les Ukrainiens veulent vivre normalement c'est-à-dire dans un État de droit ; c'est cela que représente l'aspiration européenne, pas forcément adhérer à l'UE mais se détacher de la tradition autocratique russe... Et cette aspiration là n'a rien à voir avec le combat des fascistes de Svoboda : ne leur donnons pas la victoire par défaut, inaction et lâcheté...

Cyniquement, peut-être faut-il rappeler que le conflit n'est pas suffisamment enlisé pour qu'on ne puisse plus intervenir comme en Syrie, et que l'Ukraine est à nos frontières et non de l'autre côté de la Méditerrannée. Mais surtout, lorsqu'on a une morale d'internationaliste, il n'est pas tolérable de soutenir par défaut un gouvernement corrompu qui tire sur son peuple, tenu comme la cordre soutient le pendu par une nouvelle autocratie russe.

Ukraine_Protest_815924a-copie-1.jpgOr que peut offrir l'Union européenne aux Ukrainiens ? Pas grand chose et d'abord parce qu'elle n'en a pas la volonté. Poutine joue sur cela depuis le début lui qui veut reconstituer l'espace soviétique au travers d'une vaste zone de libre-échange au profit de «sa» Russie, conglomérat d'obligés et de dictateurs. Il a exigé l'arrêt de l'accord d'association et à fortement acheter le gouvernement ukrainien qu'il méprise par ailleurs ; l'UE si elle avait voulu de cet accord aurait mis les moyens pour que Ianoukovitch et son gouvernement n'aient pas d'autre choix que d'aller au bout de leurs engagements. Nous n'en serions peut-être pas là aujourd'hui. Le Conseil européen semble être tombé d'accord sur des mesures individuelles de gels des avoirs et de non délivrance de visa : on connaît malheureusement l'efficacité de ce type de mesures. Surtout au regard des investissements des oligarques ukrainiens en France, il y a longtemps que notre gouvernement aurait pu sévir.

Espérons que la nouvelle majorité parlementaire ukrainienne dans cette crise tienne seulement assez longtemps pour que de nouvelles élections générales soient effectivement organisées et puissent reprendre un vrai travail pour garantir une association de l'Ukraine à l'Union, à condition que celle-ci y mette le prix.

Frédéric FARAVEL

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19 février 2014 3 19 /02 /février /2014 09:01

La place de l'indépendance, siège des manifestations pro-européennes et anti-Poutine depuis 3 mois, est depuis cette nuit le théâtre d'intenses combats de rue déclenchés par l'intervention violente des forces spéciales auxquelles ont répondu avec détermination les manifestants.

Ukraine_Protest_815924a.jpgIl ne s'agit pas d'être naïfs et de croire que tous les manifestants présents sur Maïdan seraient d'inoffensifs bisounours - oui, parmi eux, il y a quelques groupes paramilitaires fascistes et réactionaires - mais il faut reconnaître que l'immense majorité des Ukrainiens mobilisés depuis plusieurs mois sont des citoyens de base ulcérés par la dérive autoritaire et oligarchique du régime pro-russe du président Ianoukovitch et par la reprise en main du pays depuis Moscou. Si les manifestations ont tenus aussi longtemps à Kijev, c'est parce que l'aspiration indépendantiste et européenne à gagner sur des territoires qui étaient jusqu'ici essentiellement tournés vers la Russie. La division interne du pays reste profonde mais il serait caricatural de considérer aujourd'hui que seules les habitants des régions occidentales veulent porter avec fermeté leur exigence de démocratie et d'indépendance vis-à-vis d'une Russie qui a décidé de s'éloigner chaque jour des standards humanistes et démocratiques pour célébrer un nationalisme irrédentiste, autoritaire et nostalgique à la fois de Staline et des Romanov.

Ne nous faisons pas d'illusion, il y a peu de chances que la crise se dénoue rapidement et favorablement. Au soutien déterminé que la Russie apporte à Ianoukovitch et à "la Famille" s'oppose la pusillanimité de l'Union Européenne, si bien traduite par les communiqués de presse tellement tièdes du Parti Socialiste français. La Pologne et l'Allemagne sont évidemment favorables à soutenir le peuple ukrainien, mais trop de pays européens ont décidé de s'enterrer dans une tradition neutraliste, et par ailleurs l'Union Européenne n'aura sans doute pas les moyens pour assumer une stratégie de confrontation avec la fédération de Russie.

Quant à l'UMP, on a entendu ce matin que la solution résidait pour ce parti conservateur dans une condamnation de pure forme des dirigeants ukrainiens et surtout par la reconnaissance de l'asservissement de l'Ukraine à la Russie : ce qui implique aussi de fermer les yeux sur la dictature bélarusse, sur les occupations russes de provinces géorgiennes et moldaves et d'avaliser la transformation de la Moldavie en Etat tampon mafieux.

Les Occidentaux ont décidé d'aller regarder sans grande réaction Poutine célébrer sa Russie hors du temps à Sotchi. Ces Jeux Olympiques étaient déjà une honte avant de commencer, ils seront abondamment arrosés du sang des Ukrainiens avant la fin des festivités.

Il n'y a bien que Bernard Guetta à conserver quelque optimisme, mais comme c'est la seule possibilité rationnelle de trouver un débouché positif à cette crise, cette guerre civile européenne, j'ai reproduit sa chronique matinale ci-dessous.

Frédéric FARAVEL

Parce que son histoire est intimement liée à celle de l’Ukraine et parce qu’elle ne veut pas que la Russie se rapproche de ses frontières en remettant la main sur ce pays, la Pologne est de tous les Etats membres de l’Union européenne le plus ardent défenseur de l’opposition ukrainienne. Avec la Suède et les trois Pays baltes, c’est elle qui avait le plus poussé à la conclusion d’un accord d’association entre l’Ukraine et l’Union mais que disait, hier, son Premier ministre ?

         « Nous allons continuer à œuvrer à un compromis en Ukraine, déclarait Donald Tusk alors qu’on n’en était qu’à 7 morts et non pas 25 dans les rues de Kiev, car une guerre civile à petite ou grande échelle ou un conflit rampant et permanent ne serait sûrement ni dans l’intérêt de l’Ukraine ni dans celui de la sécurité et de la stabilité de la région ». Pleinement solidaire de l’opposition pro-européenne, la Pologne n’en prêche pas moins les concessions réciproques et un grand compromis car ces violences ne se sont pas produites dans un lointain pays ou même aux marges de l’Europe mais en plein cœur du continent, dans un pays plus grand que la France et que bordent l’Union européenne à l’Ouest et la Fédération de Russie à l’Est.                

         La Pologne a raison. L’enjeu n’est pas seulement cette malheureuse Ukraine une fois de plus déchirée, comme toujours, entre les pôles d’attraction européens. L’enjeu, c’est l’Europe, le continent Europe et, au-delà de lui, le monde car si l’engrenage de la violence n’est pas au plus vite arrêté, si l’Ukraine s’installait dans la guerre civile et qu’une ligne de front en venait à la partager, ce serait l’Union européenne et la Fédération de Russie qui se trouveraient, de fait, de part et d’autre de cette ligne.

         Ce ne serait pas la guerre mais la tension en deviendrait extrême sur tout le continent. L’Union et la Fédération se retrouveraient face-à-face et tous les si fragiles espoirs de coopération entre les puissances occidentales et la Russie sur les dossiers les plus chauds du monde s’envoleraient pour faire place à des vraies batailles d’influence, en Iran comme en Syrie. 

         La crise ukrainienne n’est pas nationale ni même régionale. Elle est internationale. Elle est extrêmement inquiétante et, face à cet incendie, l’urgence n’est pas de vainement sanctionner les dirigeants ukrainiens mais d’immédiatement exercer, sur eux comme sur l’opposition, toutes les pressions possibles une faveur du compromis si justement prôné par la Pologne. Il faut proposer une médiation, des rencontres en terrain neutre ou l’envoi d’une mission de bons offices et, parallèlement, ouvrir des discussions, secrètes au besoin, entre l’Union européenne et la Fédération de Russie visant à faire de l’Ukraine ce qu’elle ne peut rien être d’autre – un pays neutre et un pont entre les deux piliers du continent, le laboratoire d’une coopération continentale qui est aussi économiquement indispensable que politiquement.

Il n’est pas trop tard. Comme la Pologne, les grandes fortunes ukrainiennes plaident le compromis. Le pouvoir et l’opposition se parlaient encore cette nuit. Il n’est pas déjà trop tard mais l’alerte est rouge.

Bernard Guetta

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18 février 2014 2 18 /02 /février /2014 08:54

liberte_sanscadre.jpgPremier(e)s signataires

Florence Autret, auteur et journaliste ; Antoine Bozio, directeur de l’Institut des Politiques Publiques ; Julia Cagé, économiste à Harvard, Ecole d’économie de Paris ; Daniel Cohen, professeur à l'Ecole normale supérieure et à l'Ecole d'économie de Paris; Anne-Laure Delatte, économiste au CNRS, université Paris X et OFCE ; Brigitte Dormont, professeur à l’université Paris Dauphine ; Guillaume Duval, rédacteur en chef d’Alternatives Economiques ; Philippe Frémeaux, président de l’institut Veblen ; Bruno Palier, directeur de recherches au CNRS, Sciences Po ; Thierry Pech, directeur général de Terra Nova ; Thomas Piketty, directeur d’études à l'EHESS, professeur à l’Ecole d’économie de Paris ; Pierre Rosanvallon, professeur au Collège de France, directeur d’études à l’EHESS ; Xavier Timbeau, directeur du département Analyse et prévision, OFCE, Sciences Po ; Laurence Tubiana, professeur à Sciences Po, présidente de l’Iddri


Signez l'appel

L’Union européenne traverse une crise existentielle, comme vont bientôt nous le rappeler brutalement les élections européennes. Cela concerne au premier chef les pays de la zone euro, enferrés dans un climat de défiance et une crise de la dette qui est très loin d’être terminée, alors que le chômage persiste et que la déflation guette. Rien ne serait plus faux que de s’imaginer que le plus dur est derrière nous.

C’est pourquoi nous accueillons avec le plus grand intérêt les propositions formulées à la fin de l’année 2013 par nos amis allemands du groupe de Glienicke en vue d’un renforcement de l’union politique et budgétaire des pays de la zone euro. Seuls, nos deux pays ne pèseront bientôt plus grand chose dans l’économie monde d'aujourd'hui. Si nous ne nous unissons pas à temps afin de porter notre modèle de société dans la mondialisation, alors la tentation du repli national finira par l’emporter, et engendrera des frustrations et des tensions à côté desquelles les difficultés de l’union sembleront joyeuses. Par certains côtés, la réflexion européenne est beaucoup plus avancée en Allemagne qu’en France. Economistes, politistes, journalistes, et avant tout citoyen(ne)s français(es) et européen(ne)s, nous n’acceptons pas la résignation qui tétanise actuellement notre pays. Par cette tribune, nous voulons contribuer au débat sur l’avenir démocratique de l’Europe et pousser plus loin encore les propositions du groupe de Glienicke.

Zone euro : un entre-deux intenable

Il est temps de le reconnaître : les institutions européennes actuelles sont dysfonctionnelles, et doivent être repensées. L'enjeu central est simple: il faut permettre à la démocratie et la puissance publique de reprendre la main, afin de réguler efficacement le capitalisme financier mondialisé du 21e siècle, et de mener les politiques de progrès social qui manquent cruellement à l’Europe actuelle. Une monnaie unique avec 18 dettes publiques différentes sur lesquels les marchés peuvent librement spéculer, et 18 systèmes fiscaux et sociaux en concurrence débridée les uns avec les autres, cela ne marche pas, et cela ne marchera jamais. Les pays de la zone euro ont fait le choix de partager leur souveraineté monétaire, et donc de renoncer à l’arme de la dévaluation unilatérale, sans pour autant se doter de nouveaux instruments économiques, sociaux, fiscaux et budgétaires communs. Cet entre-deux est la pire des situations.

Il ne s’agit pas de mettre en commun la totalité de nos impôts et de nos dépenses publiques. Trop souvent, l’Europe actuelle se montre stupidement intrusive sur des sujets secondaires (comme le taux de TVA sur les coiffeurs et les clubs hippiques), et pathétiquement impuissante sur les sujets importants (comme les paradis fiscaux ou la régulation financière). Il faut renverser l’ordre des priorités : moins d’Europe sur les sujets sur lesquels les pays membres se débrouillent très bien tout seuls ; plus d’Europe quand l’union est indispensable.

Un impôt commun sur les sociétés

Concrètement, notre première proposition est que les pays de la zone euro, à commencer par la France et l’Allemagne, mettent en commun leur impôt sur les bénéfices des sociétés (IS). Seul, chaque pays se fait berner par les multinationales de tous les pays, qui jouent sur les failles et les différences entre législations nationales pour ne payer aucun impôt nulle part. En cette matière, la souveraineté nationale est devenue un mythe. Pour lutter contre l’optimisation fiscale, il faut donc déléguer à une instance souveraine européenne le soin de déterminer une assiette commune aussi large que possible et rigoureusement contrôlée. On peut imaginer que chaque pays continue de fixer son propre taux d’IS sur cette assiette commune, avec un taux minimal de l’ordre de 20%, et qu’un taux additionnel soit prélevé au niveau fédéral, de l’ordre de 10%. Cela permettrait d’alimenter un budget propre de la zone euro, de l’ordre de 0,5% à 1% du PIB.

Comme l’indique à raison le groupe de Glienicke, une telle capacité budgétaire permettrait à la zone euro d’impulser des actions de relance et d’investissement, notamment en matière d’environnement, d’infrastructures et de formation. Mais contrairement à nos amis allemands, il nous semble essentiel que ce budget de la zone euro soit alimenté par un impôt européen, et non par des contributions des Etats. En ces temps de disette budgétaire, la zone euro doit démontrer sa capacité à lever l’impôt de façon plus juste et plus efficace que les Etats, faute de quoi les peuples ne lui donneront pas le droit de dépenser. Au delà, il faudra généraliser très rapidement au sein de la zone euro l’échange automatique d’informations bancaires et engager une politique concertée de rétablissement de la progressivité de l’impôt sur les revenus et les patrimoines. Tout en menant en commun une politique active de lutte contre les paradis fiscaux externes à la zone. L'Europe doit permettre d'apporter de la justice fiscale et du volontarisme politique dans la mondialisation: c'est le sens de notre première proposition.

Un parlement pour la zone euro

Notre seconde proposition, la plus importante, découle de la première. Pour voter l’assiette de l’impôt sur les sociétés, et plus généralement pour débattre et adopter démocratiquement et souverainement les décisions fiscales, financières et politiques que l’on décidera à l’avenir de mettre en commun, il faut instituer une Chambre parlementaire de la zone euro. Nous rejoignons là encore nos amis allemands du groupe de Glienicke, qui hésitent cependant entre deux formules : soit un parlement de la zone euro regroupant les membres du parlement européen des pays concernés (une sous-formation du parlement européen réduite aux pays de la zone euro); soit une Chambre nouvelle, fondée sur la réunion d’une partie des députés des parlements nationaux (par exemple, 30 députés français issus de l’Assemblée nationale, 40 députés allemands issus du Bundestag, 30 députés italiens, etc., en fonction du poids démographique de chaque pays, suivant un principe simple: un citoyen une voix). Cette seconde solution, qui reprend l’idée de « Chambre européenne » formulée par Joschka Fisher en 2011, est selon nous la seule formule permettant d’avancer vers l’union politique. Il est en effet impossible de déposséder complètement les parlements nationaux de leur pouvoir de voter l’impôt. C’est au contraire en s’appuyant sur les souverainetés parlementaires nationales que l’on peut bâtir une souveraineté parlementaire européenne partagée.

Une architecture vraiment démocratique

Dans ce schéma, l’Union européenne comporterait deux chambres : le Parlement européen actuel, élu directement par les citoyens des 28 pays ; et la Chambre européenne, représentant les Etats au travers de leurs parlements nationaux. La Chambre européenne ne concernerait dans un premier temps que les pays de la zone euro souhaitant aller vers davantage d’union politique, fiscale et budgétaire. Mais elle aurait vocation à accueillir tous les pays de l’UE acceptant d’aller dans cette voie. Un ministre des finances de la zone euro, et à terme un véritable gouvernement européen, seraient responsable devant la Chambre européenne.

Cette nouvelle architecture démocratique de l’Europe nous permettrait enfin de sortir de l’inertie actuelle, et du mythe selon lequel le Conseil des chefs d’Etat pourrait tenir lieu de seconde Chambre représentant les Etats. Cette mauvaise fable signe l’impuissance politique de notre continent : il est impossible de représenter un pays par une seule personne, sauf à se résigner au blocage permanent qu’impose l’unanimité. Pour passer enfin à la règle de la majorité sur les décisions fiscales et budgétaires que les pays de la zone euro choisiront de mettre en commun, il faut créer une véritable Chambre européenne, où chaque pays serait représenté par des députés représentant tous les bords politiques, et non par leur seul chef d’Etat.

Mutualiser partiellement les dettes

Notre troisième proposition concerne directement la crise de la dette. Notre conviction est que la seule façon d’en sortir définitivement est de mettre en commun les dettes des pays de la zone euro. Faute de quoi la spéculation sur les taux d’intérêt recommencera encore et toujours. C'est également la seule façon pour que la BCE puisse mener une politique monétaire efficace et réactive, à l’image de la Federal reserve américaine (qui aurait elle aussi bien du mal à faire son travail correctement si elle devait arbitrer chaque matin entre la dette du Texas, du Wyoming et de la Californie). La mutualisation des dettes a de facto déjà commencé avec le Mécanisme Européen de Stabilité, l’Union Bancaire en gestation, ou les OMT de la Banque centrale, qui impliquent d'une façon ou d'une autre les contribuables de la zone euro. La légitimité démocratique de ces mécanismes doit être clarifiée au plus vite.

Il faut maintenant aller plus loin et repartir pour cela de la proposition de « fonds de rédemption des dettes européennes » faite fin 2011 par le conseil des économistes conseillant la chancellerie allemande, visant à mettre en commun toutes les dettes dépassant 60% du PIB dans chaque pays, et lui ajouter un volet politique. On ne peut en effet décider vingt ans à l’avance à quel rythme un tel fonds sera ramené à zéro. Seule une instance démocratique, à savoir la Chambre européenne issue des parlements nationaux, sera à même de fixer chaque année le niveau du déficit commun, en fonction notamment de l’état de la conjoncture.

Les choix qui seront faits par cette instance seront parfois plus conservateurs, et parfois plus libéraux, que ceux que nous souhaiterions personnellement. Mais ils seront pris de façon démocratique, à la règle de la majorité, au grand jour. Certains à droite souhaiteraient que ces décisions budgétaires soient cantonnées à des instances post-démocratiques ou figées dans le marbre constitutionnel. D’autres à gauche voudraient avoir la garantie que l’Europe mènera pour toujours la politique progressiste de leur rêve avant d’accepter tout renforcement de l’union politique. Ces deux écueils doivent être dépassés si l’on veut sortir de la crise actuelle.

Un moyen d’aller plus loin ensuite

Trop souvent, le débat sur les institutions politiques européennes est repoussé comme technique ou secondaire. Mais refuser de débattre de l’organisation de la démocratie, c’est en vérité accepter la toute-puissance des forces du marché et de la concurrence. C’est abandonner tout espoir que la démocratie reprenne le contrôle du capitalisme au 21e siècle. Car ce nouvel espace de décision est crucial pour le destin de la zone euro. Au-delà des questions macroéconomiques ou budgétaires, nos modèles sociaux sont un bien commun qu’il s’agit à la fois de préserver et d’adapter mais également d’utiliser pour nous projeter avec succès dans la mondialisation. De la convergence des systèmes fiscaux à celle qui prend de plus en plus de force d’investissement social, les initiatives du couple Franco-Allemand ou les coopérations renforcées ne suffisent plus. L’Europe à 28 tarde sur ces sujets à traduire le consensus en actes et se contredit lorsqu’il s’agit de mobiliser des moyens. Une Chambre Européenne serait le lieu de décisions, dont les conséquences en termes de déficit public ou de transfert entre Etats seraient assumées parce que les droits et les devoirs associés à la mise en commun seraient explicités. Le champ est large et on peut rêver que des sujets qui peinent aujourd’hui puissent être débattus et tranchés : co-détermination à l’Allemande qui en associant les salariés aux décisions stratégiques de l’entreprise semble avoir été un atout considérable pour conserver un tissu productif cohérent ; accueil de la petite enfance de qualité et accessible à tous ; formation et qualification de tous tout au long de la vie ; harmonisation des législations sociales ; lutte contre le changement climatique par un prix significatif des émissions de CO2…

On peut changer les traités

Beaucoup s'opposeront à nos propositions en arguant du fait qu'il est impossible de modifier les traités, et que le peuple français ne veut pas d'un approfondissement de l'intégration européenne. Ces arguments sont faux et dangereux. Les traités sont modifiés en permanence, et ils l'ont encore été en 2012 : l'affaire fut réglée en guère plus de 6 mois. Malheureusement, il s'agissait d'une mauvaise réforme des traités, qui n'a fait qu'approfondir un fédéralisme technocratique et inefficace. Clamer que l'opinion n'aime pas l'Europe actuelle, et en conclure qu'il ne faut rien changer d'essentiel à son fonctionnement et aux institutions en place, est une incohérence coupable. Lorsque de nouvelles propositions de réformes des traités viendront du gouvernement allemand, dans les mois qui viennent, rien ne dit qu'elles seront plus satisfaisantes que celles de 2012. Plutôt que d'attendre les bras ballants, il est nécessaire qu'un débat constructif s'engage aujourd'hui en France, pour que l'Europe devienne enfin sociale et démocratique.

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